» 02 Sep 2015 14:21
Bonjour
Peut-être pourrait-on cesser une toute petite fois d'opposer objectivistes et subjectivistes.
Je vous propose une autre formulation de la question.
Quelles devraient être les caractéristiques techniques des matériels pour avoir une chance d'entendre de manière objective, répétitive et partagée des différences entre un 24/88 et un 16/44?
Prendre la question par je prends un système X, je fais des tests une journée, ne pourra jamais amener de conclusions intéressantes.
En terme de rigueur, il faut naturellement éliminer toutes les pistes qui ne proviennent pas du mème mix/mastering. Et il arrive souvent que la couche CD d'un SACD ne provienne pas du même mix/mastering que le DSD.
On peut aussi séparer un peu les variables, bits et échantillonage.
Lors du mix/mastering, travailler en 32 ou 64 bits est indispensable pour minimiser la propagation d'erreurs d'arrondis quand on fait des centaines de milliers (millions) d'opérations sur des flottants. Igor pourra donner sa propre expérience à ce sujet.
A la restitution, c'est très différent. Sauf opération de volume numérique (effectué sur 64 bits par Antelope, 69 bits par Totaldac), on peut évaluer de manière rigoureuse la différence de volts à la sortie du DAC qui provient de ces bits supplémentaires.
On peut comparer ces écarts au niveau de bruits des électroniques, caractéristiques des HP, etc, et très souvent conclure qu'il est impossible d'entendre des différences.
Un point clé pour ces évaluations: le headroom du Mastering. C'est à dire l'écart entre le 0 dBFS numérique de la piste et le réel signal le plus fort de la piste.
Avec un headroom standard et quasiment normé de 6 dB, on n'a pas une piste qui utilise les 16 ou 24 bits.
D'où de tres nombreux albums, dans tous les styles, qui masterisent tres près de 0dBFS, sans headroom, ce qui donne des albums excellents à l'ecoute, mais pose problèmes pour une correction acoustique ou une simple conversion avec du clipping numérique.
Alors je me permets de sourire un peu quand il est dit un peu plus haut que 16 bits choisi par Phillips c'est un optimal, mais pas 15 bits. Avec quel headroom?
Je laisse les questions d'echantillonage pour plus tard...
Ensuite, en terme de procédure, une fois un système choisi pour son niveau de bruit de fond, de distorsion harmonique, de source demat le mieux maîtrisé en termes de pollutions électriques, d'OS et de logiciel de lecture, on effectue des conversions de 24/88 vers 16/44 sur des pistes avec un headroom faible, histoire d'avoir une toute petite chance que l'apport de 1 ou 2 bits supplémentaires puisse arriver aux HP.
Identifier des différences ne me semble absolument pas "immédiat". Je dirais juste que malgré des oreilles formées à prendre des dictées de notes à 3 voix, il me faut plusieurs jours pour être convaincu d'entendre ou ce ne pas entendre des differences, en étant ENSUITE en mesure de les re-identifier à l'aveugle.
C'est ce processus, long, que j'utilise pour le matériel et que j'ai reconduit pour cette terrible question de la HD. Apprentissage, identification, reconnaissance.
Il y a, AMHA, une différence gigantesque entre les deux questions:
- y a-t-il des différences
- y a-t-il des différences identifiables immédiatement et sans apprentissage (du matériel ou des pistes)
La plupart des ABX et essais à l'aveugle que j'ai lus ici et là ne se donnaient les moyens de ne répondre qu'à la deuxième question.
Pour finir par un clin d'oeil, j'admets volontiers la possibilité de l'effet placebo pour entendre des différences qui viennent du coût ou de l'apparence d'un matériel.
Mais alors, pourquoi la présence dans un groupe de qq éminents membres dont la position "aucune différence entre amplis/DAC/câbles" est connue, n'entrainerait-elle pas un effet placebo en intimidant les autres participants qui ne voudraient pas, consciemment ou pas, se retrouver dans la position indélicate de contradiction de l'Autorité, déjà hyper contents d'avoir été admis dans le petit cercle de ceux qui savent?
Amitiés