Une des règles implicites de l'horreur "réussie", c'est qu'il y a une métaphore puissante derrière, souvent à caractère sexuel. Pour que quelque chose soit flippant, et pas simplement gore, il faut que ça nous touche à des niveaux qui vont au-delà de la simple identification à des personnages. Typiquement, le film de vampires est un truc sur le désir sauvage, la sexualité, voire les MST (le Dracula de Coppola). Alien, ça tourne autour du viol (le facehugger) et de l'accouchement (ce qui est explicité dans Prometheus). Shining, c'est un alcoolique qui traverse une période d'abstinence, qui a des hallucinations, et qui replonge. Dead Water, c'est une femme qui se replie sur elle et sa fille après son divorce, etc.
Un grand film va pouvoir assurer le grand écart entre le sujet concret et le thème implicite, sans qu'on ait l'impression de voir une grosse métaphore.
It Follows, c'est certainement sur la sensation pour des adolescents de perdre leur part d'innocence à partir du moment où ils deviennent sexuellement actifs, avec le passage à l'âge adulte qu'ils vivent très mal (Plusieurs "it" sont des adultes nus d'âge mur, pas très ragoûtants, qui marchent à petits pas, comme la vieillesse), qui exprime certaines pulsions qui étaient encore réprimées
Spoiler : cliquer pour lireil y a deux situations explicitement œdipiennes : le petit ami qui est assailli par sa mère et l'homme à la piscine qui se révèle avoir les traits du père de l'héroïne
et l'expression d'une sexualité creuse, sans sentiment (la simple "chaîne" où on se débarrasse de sa malédiction, comme d'un pucelage), avec là encore des similitudes avec la propagation des MT.
C'est intéressant en tout cas de finir le film comme ça,