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Frantz

Message » 22 Sep 2016 18:26

Le dernier film de François Ozon est une vraie réussite cinématographique germano-française. Les rôles principaux sont interprétés par deux jeunes comédiens, le dorénavant célèbre Pierre Niney et la jeune comédienne allemande Paula Beer, tout simplement extraordinaire (meilleur Espoir pour Frantz à la Mostra de Venis) :love: .
L’intrigue se déroulement après la Grande Guerre et avec Ozon, la fin de l’histoire n’est jamais jouée d’avance.



:bravo:
Bachi
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Message » 24 Sep 2016 6:23

Film d'une grande maitrise formelle avec une esthétique admirable (Pascal Marti, le dir. de la photo est immédiatement crédité au générique et ce n'est pas pour rien vu son magnifique travail sur la lumière et la manière dont elle éclaire les visages et met en avant les émotions... Ce film est une leçon de photographie sur la manière de faire des portraits...). Ozon montre aussi qu'il sait faire ses gammes avec un bel hommage à l'expressionnisme Allemand via des personnages masculins aux expressions très typées. Mais là ou Ozon affiche sa pleine maitrise cinématographique, c'est en arrivant à prendre à contrepied cet exercice de style par la douceur et l'incroyable subtilité du jeu de Paula Beer qui porte tout le film sur ses frêles épaules. Elle est tout simplement... parfaite. Son port est incroyable et sa beauté, atypique, traverse tout le film, en complète opposition avec les tourments qu'elle endure. Ozon dépeint la recontruction d'une femme qui souffre terriblement. Cette souffrance reçoit en miroir multiplicateur toutes celles des personnes qu'elle cotoie et qui doivent, chacune à leur manière, combler le vide laissé par les trajectoires interrompues de ces fils soldats morts à la guerre. Cette souffrance est subtilement accentuée par les cadrages légèrement plus ressérés qu'à l'habitude qui permettent aux émotions de s'exhiber davantage ; et les larmes resteront présentes en filligramme jusqu'au baiser du pardon qui va la libérer et qui donne lieu à un plan qui possède une très belle esthétique émotionnelle. Son envol vers une nouvelle trajectoire pourra alors s'opérer à la toute fin, dans la toute dernière scène ou elle démontre qu'elle est une femme reconstruite et prête à enfin revivre.
Emmanuel Piat
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Message » 05 Oct 2016 10:55

J'ai jamais trouvé Ozon formidable, souvent intéressant, mais rarement plus. Quand il aime verser dans une perversion un peu à la Almodovar, j'ai toujours trouvé ça inoffensif et rarement fou.
Frantz est probablement son film le plus chaste, le plus classique aussi dans sa structure (mélo traditionnel) mais en même temps à mon sens son plus beau et maîtrisé. La photo, les cadres, le montage, tout converge vers un classicisme magnifique tout en gardant un aspect moderne plaisant dans le jeu des couleurs.
Je ne pensais pas être aussi ébloui et autant touché par un film d'Ozon surtout que le film sublime le mensonge, la fiction comme jamais comme moteur à la guérison. Propos qui dénote dans le cinéma actuel où on essaye de constamment tout rationaliser, de chercher la transparence.
Un grand film.
Nikolai
 
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