Liedson STREAM 32, STREAM Qui Peut ! (Oui, il peut !)

[Commeunpot]

Je souhaitais un appareil qui puisse streamer Qobuz, lire des clés USB et dont l’interface avec un iMachin soit agréable, stable et logique. Après la lecture de l’essai du STREAM 32 par Qobuz je me suis mis en recherche d’autres essais qui confirmeraient les qualités de l’appareil. Ne trouvant rien, j’ai laissé le temps passer (ce qui ne coûte rien). Pourquoi celui là plutôt qu’un autre ?
En mars de cette année une promenade sur le site de Liedson m’apprend que le STREAM 32 ce n’est pas (plus) 680€ mais 479€. Une batterie de bonne qualité et bonne capacité est aussi dans le paquet. Quelques clics plus tard me voilà allégé de 504€ (frais de port de 25€ pour la Belgique). L’avis de Philippe Daussin et un Qobussime m’ont influencé. J’avais acheté il y a deux ans un dac Audio GD aussi Qobussime. Ce dac tient plus que ses promesses.

L’écoute est réalisée sur le matériel suivant :
Source : Fichiers AIFF sur clé USB, Cambridge Magic Stream 6 V2 (le jeune vétéran), Liedson STREAM 32 (le challenger)
Intégré : ASR Emitter 1 Exclusive
HP : Reference 3A Taksim
Câbles de modulation : Sommercable SC Epilogue
Câbles HP : Mogami 3104, câble dénudé sans fiches.
Câbles USB : Viablue EP-7, prises Telegartner MFP8

La puce et l’éléphant !
Sur la balance l’ASR Emitter 1 : 22kg pour l’ampli, 32kg pour l’alimentation et 26kg pour les batteries. Total : 80kg. Le STREAM 32 : 220…g.
Le poids n’est pas leur point commun ! Ils en ont d’autres et sans doute pour les mêmes bonnes raisons. Des électrons bien nets, c’est essentiel.
Depuis 1984 ASR améliore le même concept de base. L’alimentation séparée et l’ampli dans un boitier en matériaux amagnétiques. L’alimentation des étages d’entrée par batteries est venue en 1997. Pourquoi tant d’efforts ? Parce que ça marche ! Et plutôt bien ! Et le STREAM 32 là dedans ? Plexi dessus, alu pour le reste, batterie, un petit air de famille…
Avant d’entrer dans le vif, de couper les transistors en quatre. Je n’ai pas d’actions chez ASR, Reference 3A ou Liedson mais passion pour la musique qui me propulse aussi de temps à autre dans une salle de concert. Se laver les tympans à la source.
Au de-là de la manière, ce qui compte, c’est le passage de ce quelque chose que seul la musique peut exprimer. C’est plus une question de disponibilité émotionnelle que de matériel. Alors, pourquoi ? Dépenser, encombrer une pièce, perdre son temps. Apparemment un truc de mec. Ma femme regarde tout ça avec un sourire parfois amusé, parfois agacé. Une bonne séance de musique chez moi… je suis aussi heureux que si j’étais tout à la fois le compositeur, le chef d’orchestre et les musiciens… Des jouets pour grands garçons... Un magasin planétaire, une surabondance de matériel. Du bon, du moins bon, de la poudre de perlimpinpin. Demain, de toute façon : des déchets électroniques… Assez radoté, Musique !

Autumn Leaves, Miles Davis. AIFF 16/44.1
Je ne m’en lasse pas. 11 minutes qui contiennent une éternité. Tien ? Je n’avais jamais remarqué à quel point la réverbe est artificielle. Je repasse sur le Cambridge, effectivement c’est masqué. Le STREAM 32 a une meilleure résolution. Le bruit de fond limite le Cambridge. Amélioration partielle en branchant le Cambridge sur un Torus (transfo d’isolation). En le faisant passer par un dac externe avec un câble qui coûte le prix du Stream 32… Acharnement thérapeutique. En réalité c’est comme cela que le Cambridge était utilisé avant l’arrivée du Stream. Tout nu : pas fameux.

Vivaldi, Concerti per due violini, Amandine Beyer et… AIFF 24/88.2
Le baroque italien dans tout son raffinement. Virevoltantes, harmoniques et rythmiques se mélangent dans un cours rapide puis lent, étincelles des cordes. Avec le Stream un feu d’artifice ! La dynamique semble plus vivante, mieux suivre son cours. Je ne retourne pas à une comparaison avec le Cambridge. La cause est entendue. 3 ans, c’est la retraite. 500€ de 2017 font beaucoup mieux que 1000€ de 2014. Les étoiles pâlissent vite au ciel de la HiFi.

Patricia Barber, Album Smash, AIFF 16/44.1
Sssscream when Ssunday…. Championne toute catégorie des sifflantes et autres sibilantes. Musiciens et compositions inspirés. Le Stream lui rend justice. Pas de caricature sonore, c’est juste, c’est bien. Tweeter en béryllium ? Douceur quand c’est doux, fulgurant, étincelant si c’est le cas, jamais dur ou ferraillant. C’est contre-intuitif, la soie peut être plus rêche pour les oreilles que le plus rigide des métaux. Rodage très long… Ce qui peut expliquer des avis négatifs.

Rossini, Petite Messe solennel, Antonio Pappano, AIFF 16/44.1
Combien mesure un tympan ? +/- 1cm2 on en a deux donc +/- 2cm2…. La nature fait bien les choses, faut rien de plus. Un bon casque, le tour est joué. Le massage du sternum avec des basses à démonter le lustre de voisins n’est pas indispensable. Il y a bien une écoute crânienne, osseuse. A ce propos ; si vous visitez le musée de Thomas Edison à Fort Myers en Floride, le guide vous fera remarquer des traces de dents dans le couvercle du piano qui trône dans le salon. L’inventeur (avec d’autres) du phonographe a terminé sa vie presque complètement sourd. La seule façon pour lui d’entendre la musique ; était par transmission osseuse…
Tout y est, ce qui est l’objet de l’enregistrement et ce qui n’est pas supposé s’y trouver. Volontairement ou non l’ingénieur du son a laissé passé ce qui fait le charme de croire pour un instant y être. Assis à côté d’Antonio Pappano. J‘avais trouvé cet enregistrement un peu confus. En compagnie du Stream 32 je le redécouvre avec une netteté qui met les plans sonores en perspective, la profondeur est là pour les séparer. Merveilleux !

Ce qui me fait penser à un autre enregistrement que j’ai eu du mal à digérer avec le Cambridge…

Dimitri Chostakovitch, Symphonie n°7, Valery Giergiev, AIFF 24/96
Une aventure musicale qui passe par des moments de grande pureté et dépouillement pour se jeter dans une tourmente sonore cyclonique. Difficile de choisir un niveau et de s’y tenir… De presque rien l’allegretto monte lentement à l’assaut, à la culmination c’est… violent. En ayant bien choisi mon point de départ, 29 minutes plus tard à la fin du premier mouvement je suis quand même un peu secoué. Presque une heure trente, à la fin du dernier mouvement, que d’émotions sont passées. L’Emitter et les Taksim ont la carrure et la finesse pour ne rien croquer au passage. A nouveau je ne peux que m’émerveiller des 220 grammes contenant de véritables morceaux de Liedson. Le Stream 32 a fait passer le message 5/5. J’ai l’impression que le grave est descendu plus bas que jamais, les aigus n’ont jamais été autre chose qu’en parfait équilibre relatif. Du grand art.

Conclusion :
J’aimerais croire que des appareils qui coûtent deux, trois, quatre… dix fois plus pourraient me surprendre aussi totalement que le STREAM 32. Difficile à imaginer.

Que lui reprocher ? Des broutilles. Un appareil commandé par une tablette est dépendant de toute une chaine. J’ai eu quelques problèmes au départ. Logitec Media Server ; LMS pour les intimes. Il est là dans les tripes du Stream à apprivoiser. Menu aussi long que les armoires à chaussures d’Imelda Marcos. Je n’ai pas dû toujours cocher au bon endroit. Les images des pochettes d’album, une fois oui une fois non. Quand tout est lancé pas d’accroc, ça tourne rond. Mettre une ou plusieurs clés USB ? Il faut parfois relancer la tablette ou le Stream ou les deux. Dans mes tâtonnements j’ai été très aimablement guidé. Merci Liedson.

La petite commande de volume sonore sur la tablette (j’ai installé Squeezebox) est pratique mais pas qualitative. A utiliser avec modération, la qualité sonore se dégrade vite avec l’atténuation. A mi-course ça devient franchement mauvais. Mieux vaut utiliser le potentiomètre classique et laisser le volume de la tablette au maximum.
Avec 2 batteries de 12.000 mAh en alternance, impossible de tomber en panne de courant. La batterie fournie tient très approximativement 18 heures avant d’arriver dans son dernier quart. (Quatre petites loupiottes qui signalent l’état de la charge).
Sorti de l’emballage le Stream est agréable, le son est comme enrobé. Les aigus ont une petite patine qui les adoucit. Il évolue vers la limpidité, 30 à 40 heures de fonctionnement pour le décanter. Les Taksim sont très transparents, l’Emitter tout autant. Cet ensemble me semble le plus proche de la salle de concert que tout ce que j’ai pu entendre par ailleurs. Le Stream est sur le même fil : tout en équilibre.

[cayu]

Salut je viens de lire ton post
Voici le récit de mon parcours avec Liedson
http://www.club-hifi.com/profiles/blogs ... graaf-gm50

J ai je crois les mêmes conclusions que toi sur ce dac streamer exceptionnel je souhaiterais le comparer aux fameux dac gd audio
As tu pu les comparer ?
Ta version est elle la dernière la 4.7?

[cayu]

J ajoute que moi aussi je suis un inconditionnel de l autumn leaves de miles Davis... nom de dieu
cette entrée fracassante et suave de cannonball !!!:D
J essaie de reprendre le solo à la guitare il y a du boulot mais c est enrichissant