Il y a une différence entre juger Macron gratuitement pour la pluie, la neige, les beau temps, la belle mère démontée etc... et parler des normes de construction qui ne sont pas respectées.
Et ce n'est pas moi qui le dit mais des architectes qui maîtrisent ce sujet :
Si des normes paracycloniques et antisismiques existent, elles ne constituent pas une protection absolue contre les phénomènes météorologiques exceptionnels. Par ailleurs, aux Antilles, de nombreuses habitations construites avec "le coup de main", n’appliquent pas ces normes.
Quelles sont les normes paracycloniques ?
La première des précautions à prendre réside « dans l’emplacement de l’ouvrage », précise Didier Bergen, président de l’Ordre des architectes de Guadeloupe. Un terrain marécageux, en bord de mer ou très exposé aux vents rendra forcément la construction plus vulnérable lors d’un ouragan ou d’un séisme.
Les liaisons murs charpente constituent également un élément primordial. S’il y a une terrasse couverte, la toiture de celle-ci doit également être indépendante de la toiture principale, de sorte que si la première est emportée, cela n’affecte pas la seconde. Selon les normes en vigueur aux Antilles, un bâtiment doit ainsi pouvoir résister à des vents de 240 km/h.
Quelles précautions pour les toitures ?
Tout l’enjeu est de réduire les effets de « prise au vent ». Les débords de toiture doivent ainsi réduits. « Au-delà d’une trentaine de centimètres, des techniques particulières sont nécessaires pour renforcer le débord et limiter le risque de soulèvement du toit », recommande Domiciles, spécialiste en immobilier aux Antilles.
La tôle ondulée doit par ailleurs être fixée avec des vis, en nombre important, et non avec des clous. L’inclinaison de la pente de la toiture constitue un autre paramètre important. « Une révision des toitures tous les cinq ans serait nécessaire. Si une fixation lâche, elle fragilise la toiture », rappelle Alain Zozor, président de l’Ordre des architectes de Martinique.
Ces normes suffisent-elles à résister à des ouragans tels qu’Irma ?
« Oui, malgré les dégâts considérables, certaines structures sont restées debout à Saint-Barthélemy et Saint-Martin », observe-t-on à l’association Architectes de l’urgence qui enverra une équipe sur place pour évaluer les bâtiments qui pourront être réparés et consolider et ceux qu’il faudra entièrement reconstruire. Didier Bergen, président de l’Ordre des architectes guadeloupéens, nuance toutefois : « Ces normes sont là pour protéger le plus possible les personnes d’abord, les bâtiments ensuite. Mais elles ne constituent pas une garantie absolue. »
Toutes les habitations sont-elles aux normes paracycloniques ?
C’est là que le bât blesse. Ces normes sont essentiellement respectées pour les bâtiments publics. Pour les bâtiments privés, en dessous de 150 m², il n’y a pas d’obligation de s’adjoindre les services d’un architecte. « Ici, comme on dit, on fait le coup de main. C’est-à-dire que les gens construisent entre eux. Alors, certes, il y a un certain savoir-faire. Et leurs habitations sont solides jusqu’à un certain point. Pour un petit cyclone, mais pas pour Irma », indique Didier Bergen.
Le plan « séisme Antilles 2020 », adopté l’an passé, notait que « la vulnérabilité du logement privé reste une question importante à traiter. Le coût global des travaux est estimé entre 5 et 6 milliards d’euros ».
Où en est le chantier de la construction de l’ambassade de France à Haïti ?
Il est en cours et devrait être achevé en 2018. Lors du séisme en janvier 2010, l’ambassade de France avait été fortement endommagée : si elle ne s’était pas effondrée, 40 % de sa maçonnerie était fissurée. Elle avait donc dû être rasée. Un nouveau bâtiment de 1 050 m2 est donc en cours de construction. Les normes anticycloniques et antisismiques ont évidemment été appliquées.
« On a ainsi prévu une double toiture. Une première toiture en béton et une surtoiture métallique. Ainsi, même si cette dernière était endommagée, les gens pourraient rester à l’abri. Nous avons également prévu des équipements de crise pour pallier, par exemple, les groupes électrogènes s’ils devaient tomber en panne », précise Marie Ferrari, chargée de projet à Explorations architectures, cabinet qui a conçu la future ambassade.
http://www.ouest-france.fr/monde/ouraga ... ns-5230217