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Films (débats, critiques), personnalités (acteurs, réalisateurs), prochaines sorties, les salles, la presse spécialisée...

Olaf Stromberg. Le plus grand cinéaste de tous les temps !

Message » 10 Mai 2019 22:54

Le 2 mai 1990 Olaf revient donc en vacances pour la première fois sur ses terres suédoises. C’est le printemps et sa bien aimée Veranda l’attend à l’aéroport d’Oslo. Tout à la joie des retrouvailles ils emprunteront ensuite les routes dont certaines non goudronnées de la patrie du Roll Mops. Une soirée à la Maison Royale en compagnie du quatuor Abba et de l’équipe nationale de Curling sera abondamment relayée par la presse locale sous le titre « le retour des enfants prodiges suédois ». Une fierté simple pour tout un peuple qui se reconnaît bien en ceux qui font rayonner tranquillement un peu de la culture scandinave dans le reste du monde. A chacun de raconter ses expériences, de rire des différences de perception selon les latitudes, à tous de s’enthousiasmer sur la qualité enfin retrouvée des harengs de leur jeunesse.

On les a vu, plus tard, déambuler en groupe dans les rues de la capitale, sans aucun service d’ordre, bras dessus, bras dessous. Un spectacle inimaginable ailleurs et pourtant complètement normal au pays des gnomes. Une rumeur prétend qu’ils ne réussiront pas à rentrer au Boréal 2000, une boîte de nuit à la mode. Ils ne figuraient pas sur la guest-list et c’était complet. Qu’à cela ne tienne, ils firent comme tous les autres, rebrousser chemin pour finir la soirée ailleurs.

Hébergée par son amie, dans le village de Heligforsten, ils goûtaient tous deux, vers seize heures, avant de s’adonner à d’autres plaisirs tout aussi partagés. Ils avaient ressenti en même temps le besoin de renouer à leurs jeux d’antan. Elle qui s’était spécialisée dans les confitures traditionnelles au point de devenir fournisseur officiel de la Cour Royale s’extasiait et gloussait à l’écoute des anecdotes d’Hollywood. L’un qui rampait devant les producteurs pour soutenir son énorme train de vie, principalement consacré à faire des fêtes, inviter le tout Hollywood pour pouvoir ramper au lieu de danser, l’autre qui épousait toutes les nouvelles starlettes, divorçait dans la foulée avant de recommencer, persuadé que cette fois ci, c’était la bonne. Et puis les bons amis, ceux et celles qui désiraient faire la connaissance de Veranda et qui avaient déjà apprécié ses confitures. Et puis les génies, celles et ceux qui vivaient leur Art sans faillir et qui, sans nul doute possible, allaient bientôt montrer un nouveau chemin à tous les sceptiques du renouvellement. Ceux qui creusaient une brèche où allaient s’infiltrer les suivants… sans oublier les indiens...

Le regard de Veranda sur son parcours lui tenait à cœur et la réciproque était vraie. (NDLR : Olaf, dès 1972 dans les Chevalières, faisait apparaître discrètement ses confitures à l’image. Ceci lui a valu quelques désagréments en justice, voir plus loin) Elle, de son côté, avait apprécié la candeur d’Olivier devant la pseudo perfidie féminine dans Cours après moi Chérie. Elle riait encore des multiples scènes où Elizabeth et Florencia testaient leurs charmes et butaient sur le stoïcisme presque naïf d’Olivier. Elle savait très bien d’où lui était venue l’idée de tous ses gags. Ainsi donc, il était parfaitement au courant des jeux de la vie et de ses règles farfelues. Qu’à cela ne tienne, elle en trouverait d’autres, il allait voir… Olaf avait toutes les peines à essayer de la convaincre que c’était pur hasard et qu’il n’y avait aucune similitude possible entre elle et Elizabeth. Elle ne semblait pas décidé à l’admettre.

Trente films depuis l’Oeuf. Un quart de siècle de travail, et presque quinze ans sans revoir sa chère Veranda et aussi sa famille. Il se souvenait très bien de son départ de la Suéde vers la Capitale du 7ème Art. En 1976, il quittait l’Europe pour s’installer dans ce qu’il imaginait être un paradis.

Son amie était heureuse pour lui. Depuis qu’elle le connaissait il lui parlait de L.A., des studios, de l’ambiance extraordinaire qui devait régner dans LA cité du Cinéma. Il oubliait de préciser que tous ses rêves, toutes ses convictions, ils les avaient tous deux puisés… au cinéma. Dans l’unique salle obscure du Majestic, le cinéma de Heligforsten où ils avaient leurs habitudes et où ils s’extasiaient devant John Wayne, James Stewart, James Dean, Jessica Lange ou Audrey Hepburn. Comme tous les gamins du monde ils avaient cru… à l’illusion. Ils imaginaient presque une bande de potes qui, sitôt la dernière scène achevée, se retrouvaient au bar d’Hollywood pour finir adossé à un piano à fredonner des comédies musicales, les femmes dans d’extraordinaires voilages exubérants, les hommes en smoking noir. Bien sûr, on était en 1976 mais les mythes sont tenaces et se jouent des réalités temporelles. Olaf, un verre de Peppermint en main avait à présent le recul nécessaire pour affranchir son amie d'une autre réalité.

Il avait passé les premières semaines à écumer des centaines de bars, à la recherche du piano mais avait rencontré davantage de paumés texans venus pour un casting pour finir par jouer le rôle peu reluisant mais très convaincant de l’alcoolique spationaute qui invente ses étoiles sur lesquels il n’atterrira jamais. Et puis les escouades de jeunes premières qui semblaient prêtes à tout pour décrocher une apparition dans n’importe quelle production. Elles étaient le vivier où les obscures petites mains vaguement liées à l’industrie cinématographique jetaient leurs filets, dès la nuit tombée. A comparer, le monde du cinéma adulte dont la Suède était devenue spécialiste lui semblait à présent d’une plus grande noblesse, infiniment plus franc et moins vulgaire.

Pourtant, au début, tout était nouveau, merveilleux, palmiers et décapotables. Il découvrait un territoire d’où avait émergé tout ce qui l’enthousiasmait et apprenait scrupuleusement les codes de la ruche. Il était l’exotique qui venait du froid, l’original qui raisonnait différemment. Il pensait que ce serait lui qui allait à la rencontre d’Hollywood et, rapidement, il était devenu celui qu’on visitait. Un genre de coqueluche à qui l’on prêtait toutes sortes de frasques. C’était l’époque des lampadaires et des lucioles. Pour s’amuser de ce qu’il avait fait la veille, il ouvrait le journal. Ah oui, elle est cool cette photo où je slalomais sous toutes les chaises et banquettes du restaurant avec mon doigt sur l’index en faisant chhhuuuut pour aller surprendre et saluer Robert de Niro à l’autre bout de la salle.

Ailleurs, on lui prêtait des propos qu’il n’avait jamais tenu pour, un peu plus loin, découvrir le commentaire d’un gougnafier qui s’en offusquait pour récupérer trois onces de gloriole. Il observait des « professionnels » de la communication à la manœuvre. Bizarre cette manière de procéder pour devenir « bankable ». Il fallait constamment nourrir le monstre, amplifier l’anodin, exceptionnaliser la futilité. Cacher le naturel sous un maquillage extravagant et des paillettes brillantes. Selon des intérêts dont il avait du mal parfois à cerner les réels bénéficiaires il supportait néanmoins et en haussant les épaules les inepties de la médiatisation. Son personnage public était devenu, comme tous les autres, une espèce de pâte à modeler dont il observait la transformation. Son image d’enfant terrible devait se nourrir de rumeurs car sinon - on le lui promettait - il serait englouti par les strates de l’oubli.

Et puis, après le tournage de Mireille, vînt une réelle lassitude de tout ce cirque écrit en chiffres. Lui qui voulait faire rêver, surprendre, filmer pour le regard de celui qui regarde le regard, était happé par le tourbillon psychédélique que masque le rêve américain. Dès le matin, il subissait les assauts de l’évaluation permanente, les représentants de chaque rouage de la machine vouaient un culte inconsidéré au résultat financier et tentaient d’influer tous ses choix selon ce repère quantifiable. A chaque rendez-vous il fallait passer par l’épreuve du graphisme qui louait ou sanctionnait tous les choix, convertis en unité monétaire. Aux conseillers répondaient les experts, par moment les avocats. Olaf connaissait maintenant les rituels et les implacables incantations hollywoodiennes : Entertainment is Business. Business is Time. Time is Money.

C’est une période de sa vie où il craint de se réveiller un jour et d’avoir devant le miroir ce que d’autres avaient projeté pour les besoins du Story Telling. Il en parlait souvent avec Iggy Pop et surtout David Bowie qui lui conseillait de prendre les devants et de bifurquer constamment pour ne pas se laisser enfermer. Parfois, réussir, c’est perdre beaucoup plus qu’on ne l’imagine, répétait le chanteur androgyne. Iggy confirmait en citant quelques exemples. Cet artiste-ci qui ne résistait plus à la pression qu’en se chargeant comme deux mules (ce qui faisait sourire bizarrement David) et celle-là, lâchée au sommet de la notoriété par sa propre folie et qui atteignait la courbe fatidique où sa « valeur » en restant vivante devenait inférieure à la capitalisation qu’elle pourrait atteindre en disparaissant. Naaaan, c’est pas vraiiiii… il faut résister… houlala, ressers moi un double-Peppermint...

A ce stade, si on interroge les ténors de la réussite ils vous diront tous la même chose : passé un certain cap de notoriété ou de fortune, on commence à douter de rien ou de tout. Lorsque tous les regards sont braqués sur vous, y’a une pression énorme, une remise en cause de la normalité. Des situations peuvent commencer à être perçues comme des menaces et de la menace à l’existence d’un éventuel complot il n’y a qu’un léger pas à franchir. C’est la rançon de la gloire, et le prix est élevé. Dans cette parodie du réel, l’autre, l’interlocuteur, n’est plus perçu comme un petit bipède rigolo, bourré de contradictions amusantes mais comme un ennemi potentiel. Tous cherchent alors des dérivatifs pour lutter contre la méfiance et la paranoïa qui s’installent insidieusement. Les plus malades rejoignent des associations de maîtres du monde mais la plupart se réfugient momentanément ou définitivement dans la drogue, alcool, addictions diverses, raisonnements farfelus, isolement, concentration sur leur travail, psychanalyse… Autant d’auto-médications et d’expériences plus ou moins dangereuses que le pauvre petit Icare essaye alors, séparément, successivement ou conjointement pour échapper à un enfer aussi effrayant que séduisant : Celui de la « réussite ».

Heureusement, Olaf, dans La Grande Bataille (1975) avait réfléchi et apporté sa propre réponse à cette épreuve. Il savait le combat personnel et intime, avec un peu de chance, le Peppermint resterait une jolie couleur. Ne pas céder inconsidérément aux sirènes, fussent-elles ruisselantes de beauté, écouter la petite musique interne au milieu du chahut des trompettes de l’orchestre fanfare de la renommée. Assumer. Faire des clins d’œil aux anges et princes ou princesses qui apparaissent occasionnellement en habits de manants.

On connaît la suite, Olaf ne veut pas trahir sa Misher Price et s’éloigne des ténors de la finance qui gravitent autour des productions pour se concentrer sur les histoires qu’il lui semble utile de raconter. Un peu moins d’excès, Davantage de solitude entrecoupée de plongées volontaires dans le maelstrom médiatique, mais toujours avec un œil sur la porte de sortie. Un peu de confiture de Veranda, quelques ami(e)s et du rire.

Il avait connu des hauts et des bas mais reprenait peu à peu le contrôle de son existence et de ses créations. Pendant les vaches maigres il pouvait compter sur la fidélité de celles et ceux qui nourrissent les oiseaux, lorsque la fortune lui re-souriait, il renvoyait l’ascenseur. Et le temps passait somme toute assez agréablement. Pas de lancers de homards dans sa piscine lorsqu’il en possédait une, pas d’acquisition de yacht à étages mais des moments de plaisirs rares, hors des logiques du billet vert. Dans un coin de son garage, sous une housse qu’il soulevait à l’occasion, sa Porsche 911 de collection. Il se surprenait à se demander pourquoi il l’avait acheté, puis il la recouvrait avec tendresse, quittait la pièce, éteignait la lumière. Ça devait être pour ça.

Heureusement, tous les artistes connaissaient son goût prononcé pour l’inattendu et, dans les moments opportuns, se chargeaient de le surprendre. Complice amusé, il ne vendait jamais la mèche, jouait à l’occasion les étonnés devant de curieuses mises en scène orchestrées au millimètre par des amis farceurs. Après quinze années, son rêve américain était devenu si personnel qu’il ne voyait plus l’intérêt de le localiser géographiquement. Il pouvait tranquillement revenir dans la vieille Europe, ou vivre à présent n’importe où dans le monde. L’idée faisait son chemin.

Veranda découvrait une facette méconnue d'Olaf. Un hareng dans un monde de requins...
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Message » 10 Mai 2019 22:56

Commission de la Surveillance des Publicités dissimulées

Monsieur,
Le groupe International Marmelade Incorporation, membre du Consortium Sugar Data a attiré notre attention sur la présence à l’écran de toutes vos réalisations de produits sucrés fruitiers de la marque Veranda Confitoch’. (puis une liste exhaustive : Les Chevalières, à 12’35 jusqu’à 12’42, zoom sur l’étiquette à 12’40 ; Autopsie d’un vivant, à 34’25 gros plan sur une étagère de l’ensemble de la production de veranda Confitoch’ etc. etc.). Cette publicité déloyale pour une société étrangère directement en concurrence avec notre gamme nous oblige à vous interroger sur la vocation in-fine de votre filmographie blablabla blablabla

L’affaire s’était réglée à l’amiable mais avait nécessité à une escouade d’avocats missionnés par Olaf de visionner pendant six mois toutes les nouvelles sorties pour comptabiliser les marques du groupe international qui apparaissent à l’image. Ensuite un ténor du barreau s’est amusé à brandir au jury l’exercice comptable de la société Veranda Confitoch’ sur la période concernée : soit environ l’équivalent de 60 pots/jour avec une progression régulière annuelle à un chiffre. L’estocade fut la comparaison avec le groupe qui mettait à l’époque très exactement une minute 12’ à écouler en grande surface l’équivalent des quinze années de production de son amie Veranda. La notion de « Concurence Déloyale » s’écroulait. La presse financière s’était tue mais de nombreuses petites chaînes télévisées avaient relayé l’information et une masse non négligeable des téléspectateurs ont commencé à bouder les produits Marmelade Inc dont l’action a perdu en un mois en bourse 3 % de sa valeur, soit, en comparaison huit siècles de chiffre d’affaires de son amie Veranda.

Olaf n’a pas jugé utile d’informer son amie que cette victoire - pour des raisons obscures - lui avait coûté davantage. Un contrat de distribution, des pré-financements, d’autres accords avec des structures importantes lui furent soudainement refusés. Lorsqu’il en discutait avec ses copains il n’évoquait jamais le mot de « complot » mais plutôt de « réactions épidermiques stupides » et contre lesquelles il existerait un jour une parade, un médicament. Bien sûr, en attendant, cela compliquait son quotidien mais la pure logique finirait bien par s’imposer d’elle-même. Lui aussi pouvait compter sur des amitiés indéfectibles pour mener à bien sa tâche. Il fut même étonné de rencontrer de belles personnes à l’âme aguerrie qui suppléèrent aux réflexes parfois inhumains de caste. Et puis les spectateurs de son cinéma le soutenaient. Il restait confiant.
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Message » 12 Mai 2019 16:18

1990, le cinéma et la Suède sont en deuil.



Le 15 avril, on vient de perdre une immense actrice, une icône : Greta Lovisa Gustafsson. Née en 1905, fille d’un modeste balayeur de rue de Stockholm, elle deviendra Garbo en 1924. Garbo, en langue espagnole signifie « la Classe, l’élégance ». Olaf est triste, il songe à la similitude de son parcours : Extraction modeste, passion de l’image animée, départ aux Etats Unis, philosophie de la discrétion…

Une des rares comédiennes qui avait réussi la difficile transition entre le cinéma muet et le cinéma bavard. Elle avait un physique banal que d’aucuns qualifieront presque d’ingrat avant de maigrir et d’offrir à la pellicule l’image d’une beauté en correspondance avec son âme profonde. En contrat avec la MGM, elle rayonne sur la toile mais surtout impose sa volonté et décide envers et contre tout de préserver son intimité. C’est l’humilité de ceux qui sont nés pauvres, peu d’interviews, peu de promotion, peu d’intrusion dans sa vie privée.

Chaque fois que quelque chose lui déplaît, qu’on essaye de l’entraîner où elle ne veut pas aller, elle tient tête avec son célèbre « I want to go Home » comprendre, retourner en suède et laisser en plan les Machiavel hollywoodiens de la petite semaine. C’est là une des forces de ceux qui ont été nourri aux harengs et qui s’en souviennent : on ne les impressionne pas facilement.

Contrairement à ce que le XXIème siècle imagine, il faut de la matière pour façonner un mythe durable. La légende retiendra une voix grave, sensuelle, un accent prononcé mais aussi un regard aussi beau que férocement déterminé. La MGM en fera les frais car Greta Garbo n’hésitera jamais à mettre ses menaces à exécution, quitte à disparaître mystérieusement de la scène pendant deux ans avant de revenir magistralement lorsqu’elle en fait le choix.

La Paramount, jalouse concurrente de la MGM, se mettra en quête d’une équivalence avec une certaine réussite. Ce sera Marlène Dietrich, impeccable, juste et sincère, elle aussi. Elles deviendront amies. Deux étoiles aux éclats magnifiques qui continuent de briller, longtemps après leur mort.

En 1941, Greta se retire pour ne jamais réapparaître. Ils seront pourtant nombreux à la courtiser pour lui offrir un retour à la lumière. Alfred Hitchcock, Max Ophuls, et bien d’autres nourriront ce rêve en pure perte. Sidney Lumet lui consacrera un long métrage d’où elle sera, là aussi absente. Fellini, inconditionnel, déclarera un élogieux : elle fut la fondatrice d'un ordre religieux appelé cinéma.

Elle déclinera dès lors toutes les propositions, s’installera à New York et passera le reste de sa longue vie dans la discrétion absolue, retranchée du regard public derrière de grosses lunettes noires. Sa beauté était pourtant restée intacte, comme Marlène qui suivra peu ou prou le même destin, à Paris.

On ne compte plus celles et ceux qui se réclament publiquement de l’héritage : Des personnalités aussi diverses que Van Morrrisson, Béjart, Tennessee Williams, Madonna, Mylene Farmer, Falco ou encore plus récemment The Artist, continuent de perpétuer la mémoire d’une femme extraordinaire. La Suède imprimera son portrait en 2015 sur les billets de cent couronnes.

On raconte qu’Olaf Stromberg, à l’annonce de ce décès, restera silencieux de longues heures, au ralenti, devant une de ses photographies. Sorti du recueillement, il ressent le besoin pressant de retourner en Europe. Il passe quelques jours à régler les affaires en cours, à écarter poliment tous les nouveaux rendez-vous. Quinze jours plus tard, il atterrit à Stockholm. Il ne le sait pas encore mais il a quitté, lui aussi peut-être définitivement, Hollywood.
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Message » 13 Mai 2019 23:48

Mais chacun sait qu'Hollywood à tendance à coller à la peau, ceux qui mettent le doigt (ou pire, le pied) dedans ont généralement du mal à s'en défaire complètement. C'est, il m'a semblé, en filigrane, l'une des thématiques de Röslein auf der Heide.
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Message » 14 Mai 2019 12:20

coincarre a écrit:Mais chacun sait qu'Hollywood à tendance à coller à la peau, ceux qui mettent le doigt (ou pire, le pied) dedans ont généralement du mal à s'en défaire complètement. C'est, il m'a semblé, en filigrane, l'une des thématiques de Röslein auf der Heide.


Cher coincarré, même si c'est déjà présent dans Röslein auf der Heide, c'est pas une des thématiques centrales, puisque le film date de 1989, un avant avant la mort de Garbo. Par contre, dans "Le mécanicien, le pompiste et le laveur de carreaux (1991)" c'est absolument flagrant, tu ne trouves pas ?

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Message » 14 Mai 2019 13:25

C'est vrai, surtout dans la scène où le laveur de carreau utilise l'huile de vidange du mécanicien.
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Message » 14 Mai 2019 23:08

Une faille spatio temporelle ? ou autre chose ?

Le Comité de Vigilance français Olaf Stromberg, présidée d'une manière tournante par MM Coincarré & Autrichon Gris, avec une élégance qu'on ne rencontre plus guère que dans les soirées de l'Ambassadeur ou à la buvette de l'équipe nationale suédoise de Curling attire mon attention sur l'étrange affaire de Roeslein Auf der Heide (1989).
Ce long métrage en langue allemande est la deuxième adaptation strombergienne d'un texte de Goethe. En l’occurrence, un des plus beaux poèmes de l'histoire de la littérature que nous légua le créateur du mythe de Faust en 1771, à Strasbourg.

Sah ein Knab' ein Röslein stehn,
Röslein auf der Heiden,
War so jung und morgenschön,
Lief er schnell es nah zu sehn,
Sah's mit vielen Freuden.
Röslein, Röslein, Röslein rot,
Röslein auf der Heiden.

Knabe sprach: "Ich breche dich,
Röslein auf der Heiden."
Röslein sprach: "Ich steche dich,
Dass du ewig denkst an mich,
Und ich will's nicht leiden."
Röslein, Röslein, Röslein rot,
Röslein auf der Heiden.

Und der wilde Knabe brach
's Röslein auf der Heiden;
Röslein wehrte sich und stach,
Half ihr[n 1] doch kein Weh und Ach,
Musste[n 2] es eben leiden.
Röslein, Röslein, Röslein rot,
Röslein auf der Heiden.


Grosso modo, en simplifiant au maximum, l'histoire d'un môme qui voit une chouette rose, s'en approche et lui dit "je m'en va te briser tellement tu me bottes", ce à quoi elle rétorque "essaye seulement et que même que je te pique et que tu t'en souviendras tout le temps". Ce qu'il fît, ce qu'elle fît.

Un Film Urgence en réaction à la chute du mur de Berlin. Réalisé à la va-vite de mi-novembre à mi-décembre 1989, peu l'ont visionné. Il n'aurait été projeté qu'une dizaine de fois à Berlin dans des lieux alternatifs. Il s'agirait d'une galerie de témoignages en plan fixe de différents artistes, écrivains, cinéastes et célébrités diverses qui, avec des mots simples, exprimeraient leurs voeux d'avenir à deux populations enfin réunies.

Pas réellement un "film" mais plutôt une carte postale animée et qui répond à une instantanéité d'actualité. Selon mes investigations Nick Cave posséderait encore une des deux copies mais rien n'est moins sûr quand on connaît la définition de l'art du rangement dans la nébuleuse Rock.


C'est une des raisons pour laquelle - et je vous prie de me pardonner - j'allais omettre de l'évoquer.


ps à l’usage de l'esthète linguiste : le titre original de Goethe Röslein auf der Heiden s'est transformé chez Olaf par Röslein auf der Heide. Il ne s'agit pas d'une erreur mais d'une intention.
peg-harty
 
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Message » 17 Mai 2019 17:10

Dans la cave de Nick Cave donc... J'ai envie de dire : Bring It On !

Merci pour ces éclaircissements qui ont le mérite de lever un bout de voile sur ce film peu connu mais néanmoins mythique.
coincarre
 
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Message » 20 Mai 2019 14:12

1990 Une année charnière

Pour saisir tous les aspects d’une œuvre et d’un parcours, il est utile de les superposer sur une photographie plus générale. Celle des autres signifiances ou même parfois prétendues insignifiances de la même époque. Cela réserve des surprises et force l’humilité. Rares sont les véritables novateurs. Les actions individuelles, aussi brillantes soient-elles, ne font généralement qu’accompagner une tendance inscrite dans un ensemble. Nous pourrions assimiler cette « tendance » à un terreau propice et déjà labouré en profondeur où germent les espèces adéquates.
La novation est autre et ses précurseurs passent inaperçus sauf aux yeux de celles ou ceux qui feront une recherche, à la loupe, pour identifier l’a-normalité qui, plus tard, deviendra féconde. Il est rare que les projecteurs éclairent les initiateurs réels d’une nouvelle norme ou d’un nouveau territoire de pensées. Ces laboratoires sont nécessairement discrets, s’affranchissent par obligation des contraintes habituelles pour tenter de « virginaliser » leur esprit et devenir le réceptacle de bien étranges informations qu’ils essaieront d’appréhender, de cultiver avant de pouvoir les transmettre… ou non.
C’est la pierre que l’enfant jettera peut-être à l’eau et dont nous observons les ondes à sa surface sans toutefois forcément en identifier l’épicentre. C’est avec cette image enfantine que je vous propose d’observer plus en détail les remous de cette année 1990.

Politique.

Janvier 1990 : Grosses tensions civiles au Cachemire et au Pendjab, en fait, entre l’Inde et le Pakistan. Deux nations dotées de l’arme nucléaire ! L’armée intervient pour refroidir les excités.
Le gouvernement soviétique autorise 250,000 juifs d’origine russe à émigrer vers Israël. Ca représente environ 10,000 personnes à abriter par mois. Quand le bâtiment, va… les Palestiniens serrent les dents.
Février 1990 : l’Argentine et le Royaume Uni renouent le dialogue. Ça va toi ? Oui, et toi ?
Février 1990 : Plan Brady de réduction de 12 % des dettes du Mexique. Comme d’hab’ les Etats-Unis exigent la libéralisation de l’économie. Un peu plus tard il faudra un plan « tortilla » (un kilo gratuit/jour) pour nourrir les 2,3 millions de familles les plus pauvres.
11 Février 1990 : libération de Nelson Mandela. L’Afrique du Sud pense, le 19 juin de la même année que l’Apartheid a assez duré. Bienvenue en civilisation moderne.
Mars 1990 : les Mohawks du Québec se rebellent contre une logique dominante qui outrepasse le sacré. Non, un vieux cimetière indien ne deviendra pas un terrain de golf. La mémoire collective se souviendra de deux guerriers qui affrontent leurs regards face caméra. Un soldat canadien et un guerrier Mohawk en treillis. Deux hommes qui, en d’autres circonstances, auraient pu être amis. (NDR : j’étais sur place au moment des faits, touriste de guerre involontaire. La famille qui m’hébergeait dans le village où avait lieu les plus grandes émeutes, paradoxalement contre les forces de l’ordre qui encerclait la rébellion indienne m’avait résumé la situation d’un « ils font chier les indiens, en bloquant le pont, ils me forcent à faire un détour de plus d’une heure pour aller à mon boulot... ».
15 Mars 1990 : le nouveau Président du Brésil tente la radicalité. Tous les comptes avec plus de 50 dollars sont gelés, création d’une nouvelle monnaie et mesures diverses pour réduire le rôle de l’État dans l’économie. Poum, 85 % d’inflation en un mois.
2 Avril 1990 : Embargo sur les ventes de produits technologiques à l’Irak. La France boude. Saddam Hussein accuse les E.U. et l’Angleterre de nourrir le projet d’intervenir militairement contre son pays. Il met en garde Israël « si mes sites industriels sont attaqués, j’utiliserais des armes chimiques... ». Y’a des moments où il vaut mieux se taire. S’ensuit un étrange raid sur la plage de Tel Aviv probablement commandité par Bagdad. C’est une plage, donc il échoue.
24 avril : Le Kazakhstan élit un nouveau Président qui doit marcher sur des œufs. Son pays n’est pas encore souverain. Sur le territoire, des nationalistes russes et kazakhs se regardent en chien de faïence, prêts à en découdre. Tous augurent du danger, la parole est libérée mais on surveille les extrêmes comme le lait sur le feu. Depuis la fin du Pacte de Varsovie, tous les nationalismes se sont réveillés dans l’ancien bloc. Les diplomates et les forces d’interposition ont du boulot.
Mai 1990 : Bush père et Gorbatchev proposent de réduire de 50 % leur stock d’armes stratégique et chimique. On sait donc dès cette époque où il y a des armes de destruction massive si on veut en trouver.
1 Mai 1990 : La Chine desserre un peu l’étau sur le Tibet. Abrogation de la Loi Martiale.
12 Juin 1990. Le FIS, parti islamiste remporte largement les élections communales en Algérie. 100,000 personnes défilent pour les soutenir. Leur but : instaurer la charia. Hors de question pour le gouvernement qui confie à l’Armée et aux services de renseignement la mission de « s’occuper » du problème. En décembre 400,000 personnes défilent dans la rue pour soutenir la réaction démocratique. Tout le monde a eu chaud, il faudra encore du temps pour que les esprits se calment.
20 Juin 1990 : François Mitterrand annonce que les aides de la France en Afrique seront dorénavant conditionnées à l’évolution de la démocratie. A chacun d’en prendre bonne note et de fixer des étapes. Durant l’année République Populaire du Bénin, Congo, Tanzanie, Cap Vert, Cameroun, Côte d’Ivoire, Zaïre, Gabon, Mozambique, Niger, Bénin, Madagascar, tous essayent le multipartisme avec plus ou moins de bonheur. Mais au Rwanda, c’est l’horreur à la machette.
02 juillet 1990 : 1426 pèlerins meurent piétinés à la Mecque en Arabie Saoudite.
02 Aout 1990 : les troupes irakiennes envahissent le Koweït. Selon Saddam Hussein, ils pompaient sur une nappe de pétrole commune sans le moindre dédommagement depuis 1980… et puis ils cassent les prix ce qui empêche l’Irak de se développer… et puis à l’époque ottomane c’était déjà Bagdad, le chef… et puis les monarchies du coin (la ligue arabe) font rien qu’à suivre les ricains… et puis… et puis… l’Egypte tente une médiation, rien n’y fait. La victoire sera de très courte durée.
07 Aout 1990 : Début de l’opération Bouclier du désert. Troupes, chars et avions principalement américo-angais sont envoyés en Arabie Saoudite. Gorbatchev ne dit mot, donc consent. Le calcul est simple. Si l’Irak pousse son avantage et envahit l’Arabie Saoudite, ce seraient 40 % des réserves mondiales qui passeraient sous son contrôle. A noter que la Ligue Arabe enverra des troupes aussi (Syrie, Égypte et Maroc). Dans les rues du Proche Orient, chez le boulanger, les avis sont pour le moins mitigés.
25 Aout 1990 : Résolution 665 des Nations Unis. Embargo total sur l’Irak. Il aura un effet quasi nul qui amènera l’institution à voter et poser un ultimatum fixé au 15 janvier 1991. La Chine s’abstient, le Yemen et Cuba votent contre.
28 aout 1990 : plan de paix au Cambodge. L’Onu envoie des troupes et tous les pays-tiers s’engagent à ne pas souffler sur les braises, par exemple en ne soutenant pas des guérillas.
14 décembre 1990 : fin de la guerre froide en Asie. (Principalement entre Corée du Nord/Corée du Sud)
24 décembre 1990 : un jour avant Noël, la France envoie ses premières troupes en Arabie Saoudite.

Cinéma.

Edward taille la haie avec ses doigts. Sean Penn confirme son talent dans Les Anges de la nuit. Stallone remet pour la cinquième fois le couvert, enfin ses gants, dans Rocky. Martin Scorsese nous assène les Affranchis (tarif urgent et un peu trop violent). Bruce Willis, crane rasé, explose et pétarade pendant 58 mn, pour vivre, selon lui. Un gamin signale à sa maman qu’il a raté son avion, il réitéra plusieurs fois le triste exploit. Kevin Costner – réalisateur – inscrit un loup sur son carnet de bal (c’est dangereux). Robin William initie à des bribes de littérature des élèves endimanchés dans son Cercle de Poètes. Sean Connery revêt un uniforme impeccable et plonge à la poursuite du mois d’octobre qu’il décrète rouge.

Carole Bouquet est trop belle pour elle chez Blier fils. Stephen Frears apprend la conjugaison et ses liaisons dangereuses. Patrice Leconte (ne pas confondre avec le fromage du Haut Doubs) nous étonne avec le Mari de la Coiffeuse. Jacques Doillon s’intéresse à la petite criminalité. Yves Robert magnifie Pagnol avec la Gloire de mon père et le Château de ma mère. (deux chefs d’œuvre simples et beaux, selon Olaf). Gégé allonge son nez et chasse des mouches avec son chapeau dans Cyrano.

Mais, peut-être surtout, Cannes offre sa palme d’or à Lynch (Sailor et Lula). Une fois de plus, la France et Cannes boudent Olaf Stromberg. Son calendrier de sortie de ses films ne serait pas compatible avec l’agenda du Festival explique t-on en petit comité. Sans oublier ses déclarations à l’emporte pièce qui irritent un tantinet les organisateurs. Il ne peut pas s’en empêcher. Ainsi, interrogé par fax dans le Masque et la Plume, il déclarera « je ne comprends pas, Greta Garbo est morte et Cannes fait comme si de rien n’était. La moindre des choses aurait été d’annuler le festival cette année… ou au moins de respecter une heures de silence à sa mémoire avant chaque projection… bon, ça va, ils ont récompensé David, j'ai eu peur qu'ils ne préfèrent Maman, j'ai raté l'avion. Sacré Froggies  ».
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Message » 20 Mai 2019 17:37

cher Peg-Harty,
Comme vous le savez la présidence du CVFOS m'a échappée aux dernières élections, c'est l'estimable coincarré qui a été élu président par le conseil d’administration, je n'ai gardé que le secrétariat, mais je compte m'acquitter de ma tache du mieux possible.

En effet, Goethe a écrit Roeslein auf der Heiden en 1771, à Strasbourg, année ou il succomba aux charmes de Frédérique Brion fille du pasteur de Sessenheim (de nos jours un estimable 1 étoile Michelin jouxte le petit musée Goethe), 18 ans et belle comme une rose qu'il avait rencontré en 1770.

Le lendemain de sa première rencontre avec F. Brion il lui écrit une longue lettre dont j'extrais ceci:
"Chère, chère amie, que j’aie en ce moment quelque chose à vous dire, cela n’est aucunement douteux en vérité, mais que je sache au juste pourquoi je vous écris dès à présent et ce que je voudrais vous écrire, c’est une autre affaire ! En tout cas, certaine agitation que je ressens me fait juger à quel point je voudrais me sentir encore près de vous. Un petit morceau de papier devient une consolation sans égale en pareil cas : il me fournit une sorte de cheval ailé qui me permet d’échapper à ce bruyant Strasbourg, comme vous le tenteriez vous-même dans votre calme retraite si seulement vous déploriez l’absence de vos amis…"

Je voudrais être clair, c'est de cela que voulait parler Olaf en intitulant son film "Röslein auf der Heide" et non "Heiden". "Heide" (bruyère en allemand) était le nom du cheval bai, et non ailé avec lequel Goethe le facétieux (à l'époque) s'était rendu à Sessenheim. Donc Olaf qui a un faible pour Frédérique Brion, morte à 60 ans vieille fille sans avoir connu d'autre amour que celui de Goethe, la pauvrette, voulait rendre hommage à cette douce et rose Frédérique, et son titre signifie donc...ce qu'il veut dire, n'est il pas ?

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Message » 20 Mai 2019 19:21

Cher Autrichon gris,

Tout d'abord je tenais à vous féliciter pour votre accession au poste de secrétaire du CVFOS, précédemment occupé par Coincarré et qui vient de ré-accéder au poste suprême pour vous remplacer comme il est de rigueur contractuelle chez vous dans le cadre de la présidence tournante.
Ces fonctions de secrétariat sont nobles : préparer des ordres du jour au gré de ses envies ou des exigences préalablement votées en Assemblée extraordinaire, veiller au respect des statuts (par exemple faire appliquer les articles qui concernent la présidence tournante), gérer l'agenda en prenant soin d'utiliser un calendrier de l'année en cours, sauf pour l'organisation de la réunion des magiciens, négocier habilement les achats de choses, transmettre au moment opportun des petits bouts de papier au Président, se reposer, aller au restaurant étoilé occasionnellement en prenant soin de transmettre l'addition au trésorier qui s'interrogera sur la raison d'une bouteille de vin à 189 euros, expliquer au trésorier qu'après deux mois de travail bénévole il ne va quand même pas chipoter pour un petit extra, monter sur de grands chevaux et menacer de démissionner, accueillir une délégation de l'association missionnée pour se mettre à genoux et implorer le pardon, se faire prier un peu, concéder qu'effectivement il pourrait y avoir eu disproportion entre un repas à 22 et une bouteille à 189 mais que cela compense le précédent repas (un sandwich mortadelle salade verte cornichon lors du déplacement à Soissons dans le cadre de la formation continue de secrétaire), mettre la main sur le cœur et insister pour que le trésorier demande le quitus aux membres lors de la présentation annuelle du rapport financier, etc...

Quant à votre éclairage sur la relation épistolaire Goethe/Frederique Brion, c'est, une fois de plus, du bon boulot que nos étudiants sauront apprécier car ils ont le talent nécessaire, ou du moins, je le leur souhaite. Marrant d'ailleurs cette similitude patronymique entre la dulcinée du poète et votre bouteille de vin et qui dénote de votre part un très haut degré de professionnalisme.

Bien à vous.
Harty
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Message » 20 Mai 2019 21:35

Cher Peg-Harty, cher Autrichon gris, chères toutes et tous,

Je tiens à vous remercier pour votre confiance ainsi qu'à vous témoigner à quel point je suis honoré de reprendre à nouveau la présidence du CVFOS, qui plus est l'année du cinquantenaire de Chérie, j’ai mangé des cerises. Pour rendre hommage à ce film, et suite à la réunion avec notre bien-aimé trésorier, il sera tout au long de l'année proposé du jus de cerise en remplacement du vin.

Peg-Harty a, dans son éclectisme et son détachement vis à vis du qu'en-dira-t-on ?, mentionné à deux reprises Maman, j'ai raté l'avion, film trop rarement évoqué dans les cercles cinéphiles (et, avouons-le, à raison).
J'ai appris récemment que ce film était en fait un remake d'un film français : 3615 code Père Noël, de René Manzor, sorti en janvier de l'année 1990. La traduction du titre original (Home Alone) pour les versions françaises et québecoises est bien sûr un hommage à Chérie, j'ai mangé de cerises.
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Message » 20 Mai 2019 22:43

Cher, chère,

C'est également notre mission, que dis-je, notre fierté, de nous transformer de temps à autre en horloger du 7ème Art. Remettre des pendules à l'heure et expliquer à un lectorat attentif et curieux les raisons pour laquelle Maman, j'ai re-raté l'avion est un film dont on peut faire l'impasse pour le remplacer avantageusement par une session interactive quelconque. Pourquoi pas par l'étonnante et injustement décriée série de diapositives la ferme et les animaux ?
Des acteurs formidables : le canard, le mouton, la pintade, le chien pataud... Et un message écologique à 1000 lieux de la facture carbone de son homologue américain. Pas de projecteur ? Pas d'écran ? Pas de diapositives ? Innovez !!! une simple bougie, deux mains, un mur clair et vous pouvez, par la magie de l'ombre chinoise, projeter une histoire bien plus crédible et amusante que celle d'un gamin qui ne sait pas lire l'heure d'embarquement sur un billet d'avion.

Quant à René Manzor, je connais peu sa carrière mais je me souviens de son amour de sorcière. Dans le rôle de la Vévé coccinelle, Vanessa Paradis, de mémoire. Resplendissante par contrat. (Olaf la fera jouer dans un homme se noie en 1995). Mais nous y reviendrons.
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Message » 20 Mai 2019 22:56

Hommage à Alain Delon.

Je sais qu'Olaf a écouté attentivement et avec émotion son discours à Cannes hier. Il a levé son verre et trinqué à sa santé en l'entrechoquant doucement contre l'écran de son ordinateur.
Il s'est souvenu de leur collaboration dans Veranda et s'est écrié "là, ce n'est pas le comédien mais l'homme, je le reconnais". Puis il a mangé une truite avec Robert Redford. Aux amandes avec un Chablis Montée de Tonnerre, le village.
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Message » 23 Mai 2019 11:31

Image

Vanessa Paradis en 1995, sur le tournage d'"un homme se noie" juste avant une scène clé qui se passera sur l'eau. La légende habituelle de cette photo indique que c'est le tournage de Elisa de Jean Becker en 1995, mais Vanessa à confirmé qu'elle a tourné "un homme se noie" quasiment en même temps.

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