» 03 Nov 2019 9:55
Pas du tout d'accord: ce genre d'épreuve de force c'est aussi du rugby, et c'était très vivant à défaut d'être très rapide. Quasiment pas de gagne-terrain, assez peu de pick-and-go (ça j'avoue, je n'aime pas du tout, même si ça fait partie des tactiques).
Quand on dit que c'est un sport collectif de combat, ce match l'illustre parfaitement: les mélées ont retrouvé leur rôle crucial de lancement (pénalités sur dominations, rarement sur les mises en place qui cassent le rythme), les plaquages ont été superbes des deux côtés, les affrontements ont été propres (très peu de gestes d'anti-jeu) et finalement les 2 essais marqués par les Sud-Africains ont montré qu'ils savaient aussi jouer avec de la vivacité.
Les Anglais ont été pris à leur propre jeu: d'habitude ils dominaient d'abord largement physiquement (exemple: les Blacks) avant de mettre sur orbite les attaquants au large, mais là ils ont trouvé à qui parler physiquement. Pour être honnête on savait que c'était la qualité première des Springboks (depuis des années d'ailleurs).
Je pense que les British s'attendaient à une finale pas trop compliquée contre des mammouths puissants mais lents et prévisibles, mais cette fois les panzers se ruaient trop vite sur eux et vers l'avant en général.
En gros c'était plutôt le (beau) rugby à l'ancienne qui a triomphé.
Après on pourra toujours s'interroger sur les moyens pour obtenir des athlètes avec ces qualités, mais je ne crois pas que les Anglais montrent un modèle si réaliste et souhaitable que ça (des sur-hommes taillés comme des poids-lourds de boxe qui galopent comme des sprinters), mais c'est un autre débat.
Bilan de cette coupe du monde? Intéressante: pas mal de petites et de grosses surprises, du jeu (sauf notamment cette interminable demi-finale verrouillée et statique entre les Gallois et et l'Afrique du Sud). Et puis bonus sympa: la victoire finale d'une équipe "arc-en-ciel", avec un capitaine noir, qui unira peut-être une nation en crise.