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Le coin des sciences avec Robert64

Message » 10 Fév 2020 2:01

Robert64 a écrit:Chimie

Une équipe internationale a mis en évidence l'existence d'un nouveau composé du plutonium dont la grande stabilité, de plusieurs mois dans des conditions naturelles, était totalement inattendue.

Les essais et accidents nucléaires ont laissé des contaminants radioactifs dans les sols, parfois à des kilomètres des sites d'origine. Entraînés, disséminés par les cours d'eau sous forme de suspension colloïdale, ces composés du plutonium sont étudiés dans le but de mettre au point des solutions de stockage fiables.
Encore faut-il avoir identifié toutes les espèces chimiques susceptibles de se former.
Une collaboration internationale menée par Kristina Kvashnina, du laboratoire Helmholtz-Zentrum Dresden-Rossendorf, a mis en évidence un nouveau composé solide de plutonium, à un état d'oxydation considéré comme instable habituellement, résistant plusieurs mois dans les conditions rencontrées dans l'environnement. L'état d'oxydation des métaux conditionne fortement leur comportement et leur stabilité, et notamment leur solubilité dans l'eau.

Dans le cas du plutonium, les scientifiques ont identifié que le polluant Pu022+ , à l'état d'oxydation +VI, retrouvé dissous dans des cours d'eau, se transforme lentement en nanoparticules insolubles de dioxyde de plutonium PuO2 à l'état d'oxydation +IV. Mais, jusqu'à présent, la formation de composés intermédiaires restait hypothétique.

Un élément très stable
L'équipe de Kristina Kvashnina a réussi à isoler en laboratoire une nouvelle espèce chimique intermédiaire entre Pu022+ et PuO2, solide et stable durant plusieurs mois. Afin d'identifier sa structure et l'état d'oxydation du plutonium qui le constitue, elle a utilisé des techniques de spectroscopie par absorption et par fluorescence aux rayons X au sein de l'installation européenne de rayonnement synchrotron à Grenoble:
En excitant, par rayonnement X, certains électrons au coeur du plutonium, afin qu'ils occupent les couches électroniques laissées vacantes en raison de l'état d'oxydation de l'atome, les chercheurs ont obtenu des renseignements sur la valeur de ce dernier. L'équipe a eu la surprise de découvrir que le plutonium contenu dans cette nouvelle structure se trouvait à l'état d'oxydation +V, considéré jusqu'ici comme trop instable pour perdurer pendant plusieurs mois à l'état solide dans des conditions naturelles.
Des travaux qui interrogent sur l'état des connaissances actuelles sur la nature des espèces radioactives polluantes susceptibles de se former, et sur leur prise en charge.

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Martin Tiano
Ref: K. O. Kvashnina et al, Angew. Chem. Int. Ed., doi:10.1002/anie.201911637, 2019.
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:o Wow, ça c'est de la recherche! :ohmg:
Espérons que ce ne soit pas le début d'une nouvelle série...

Merci pour ce partage ;)
ngc1976
 
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Message » 07 Mar 2020 10:34

Les capacités étonnantes des chauffeurs de taxi londoniens

Imaginez vous orienter sans carte ni GPS, simplement à l'aide de votre mémoire et de votre sens de l'orientation, dans une ville dont la superficie est équivalente à 15 fois celle de Paris (soit plus de 1500 km²).Vous en êtes capable? Alors vous devez être chauffeur de taxi à Londres ou, si ce n'est pas le cas, vous pourriez tout à fait postuler!
Deux ans de formation sont en général nécessaires pour que les impétrants parviennent à développer de telles capacités. Capacités qui, comme le raconte Paolo Bartolomeo dans son livre, «furent à l'origine d'une démonstration de l'asymétrie de l'hippocampe chez l'humain », «En mesurant le volume de l'hippocampe des chauffeurs de taxi londoniens grâce à la résonance magnétique, une équipe de chercheurs londoniens a remarqué qu'une partie de leur hippocampe avait grossi par rapport aux sujets témoins, qui n'avaient pas reçu d'entraînement particulier (1) . [...] Plus l'entraînement des chauffeurs était long, plus leur hippocampe droit grossissait », résume le neurologue.
Un résultat auquel vient en écho un autre travail, toujours fondé sur la topographie compliquée de Londres, où les auteurs ont montré que l'hippocampe droit s'activait quand les sujets de leur expérience devaient choisir eux-mêmes la route à prendre, mais pas lorsqu'ils étaient guidés (2) .

ref:
(1) E. A. Maguire etal.. PNAS, 97, 4398, 2000.
(2) A.-H. Javadi etal., Nat. Commun., 8, 14652, 2017.


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Robert64
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Message » 23 Mar 2020 13:02

"La science fondamentale est notre meilleure assurance contre les épidémies "

Spécialiste de la réplication virale des virus à ARN comme les coronavirus, Bruno Canard (1) nous livre son regard sur l’épidémie de CoVID-19 et l’importance de la recherche fondamentale, sur le long terme, pour lutter plus efficacement contre ces virus.

(1) : Directeur de recherche CNRS au laboratoire Architecture et fonction des macromolécules biologiques (unitéCNRS/Aix-Marseille Université).
alain_38
 
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Le LHC

Message » 28 Mar 2020 22:40

LHC : dix ans après, l’aventure continue !

LHC1.jpg


Au terme d’une décennie de fonctionnement, l’accélérateur du Cern, situé à la frontière franco-suisse, a profondément renouvelé le visage de la physique de l’infiniment petit. Il redémarrera en 2021 avec des installations encore plus performantes.
Dix ans ! Le 30 mars, cela fera une décennie que le LHC (Large Hadron Collider ou Grand collisionneur de hadrons en français) fonctionne à plein régime. Et avec lui, les quatre expériences qui enregistrent les particules issues des collisions entre protons (un composant des noyaux atomiques) que l’accélérateur géant projette les uns contre les autres à une vitesse proche de celle de la lumière dans son tunnel de 27 kilomètres de circonférence, environ 30 millions de fois par seconde.

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L’objectif des milliers de chercheurs, ingénieurs et techniciens qui participent à cette aventure scientifique inouïe qui se tient au Cern, près de Genève (Suisse) : dévoiler plus avant les secrets de l’infiniment petit et, ce faisant, les lois fondamentales de notre Univers. De découvertes en prix Nobel, de surprises en rebondissements, depuis le démarrage de la plus fantastique expérience de physique des particules jamais conçue, ils n’ont pas été déçus. Et ce n’est que le début : tandis que les installations sont en cours de mise à jour pour un niveau de performance accru, l’aventure est prévue pour durer au moins jusqu’en 2037.

Un outil gigantesque
L’expérience repose sur un principe simple : à chaque collision entre protons accélérés, en vertu de l’équivalence entre masse et énergie, l’énergie cinétique accumulée par ces particules se mue en « grains » de matière. Ces particules sorties du néant constituent alors autant d’indices sur les processus élémentaires qui leur ont donné naissance.
Il y a une vingtaine d’années les promoteurs du LHC avaient calculé que pour observer des phénomènes intéressants, les protons devraient atteindre une énergie de 7 téraélectronvolts (TeV), soit celle d’un moustique en vol… concentrée dans un volume mille milliards de fois plus petit. D’où la nécessité d’un accélérateur gigantesque et, pour recueillir les produits microscopiques des collisions, quatre détecteurs – Atlas, CMS, LHCb et Alice – eux aussi absolument hors-norme. Ainsi, Atlas est un cylindre de 22 mètres de diamètre et de 40 mètres de long pesant 7 000 tonnes. Quant à CMS, avec ses 15 mètres de diamètre et ses 21,5 mètres de long, il affiche 12 500 tonnes sur la balance !

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Au sein de chacune de ces collaborations internationales, les scientifiques français ont pris une part non négligeable. Comme le résume Laurent Vacavant, directeur adjoint scientifique à l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) du CNRS, « la France participe à hauteur de 14 % au budget du Cern et à 10 % de l’effort sur les détecteurs. Concrètement, dix laboratoires de l’IN2P3 sont impliqués sur les quatre expériences, soit 250 chercheurs, 280 ingénieurs et techniciens, et une centaine de doctorants en permanence, auxquels s’ajoutent environ 150 personnes de l’Institut de recherche sur les lois fondamentales de l'Univers du CEA. » En dix ans, aux côtés de 600 instituts et universités du monde entier, les équipes françaises ont été impliquées aussi bien dans la conception et la construction des détecteurs que dans l’analyse des résultats, en passant par l’exploitation et l’entretien des installations.

Le boson de Higgs enfin détecté
Le LHC rassemble plusieurs expériences qui ont été conçues pour répondre à des questions différentes ou complémentaires. Ainsi, Atlas et CMS sont des détecteurs dits de découverte. Comme le précise Laurent Vacavant, « avec leurs dizaines de millions de capteurs, ils permettent des mesures dans tous les secteurs possibles. » De quoi mettre enfin la main sur une particule qui, il y a dix ans, n’était alors qu’hypothétique : le boson de Higgs. L’existence de cette particule, censée conférer leur masse à presque toutes les autres, était en effet postulée depuis 1964… sans jamais avoir pu être détectée.

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LHC4.jpg (71.29 Kio) Vu 566 fois


Mais avec la puissance du LHC, les choses sont allées très vite ! Comme le raconte Isabelle Wingerter-Seez, responsable d’Atlas-France jusqu’en 2017, « au démarrage, on pensait qu’il faudrait 5 ou 6 ans avant de voir quelque chose. Mais dès 2011, on a commencé à voir un signal sortir du bruit, et en 2012, nous avons pu confirmer que le boson de Higgs était bien là ! » Didier Contardo, responsable de CMS-France, ajoute, « nous savions comment l’observer au mieux, les expériences et la chaîne d’analyse se sont montrées aussi performantes qu’attendu, voire plus, et les deux détecteurs ont vu la même chose au même niveau de précision. » À la clé, une découverte annoncée le 4 juillet 2012 dans le grand amphithéâtre du Cern. Et pour ceux qui avaient imaginé ce boson dès 1964, François Englert et Peter Higgs (décédé en 2011, Robert Brout n’a pas été récompensé), le prix Nobel l’année suivante.

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Une nouvelle physique qui se fait attendre
Le boson de Higgs apportait la dernière pierre manquante du modèle standard de la physique, un modèle qui décrit l’ensemble des particules élémentaires connues et de leurs interactions (à l’exception de la gravité). Toutefois, Atlas et CMS ont aussi été conçues pour découvrir des particules élémentaires inconnues et révéler une nouvelle physique non-décrite par le modèle standard. En effet, pour expliquer la nature de la matière noire, la valeur des constantes physiques ou l’absence d’antimatière dans l’Univers, il faudrait aller au-delà du modèle standard. Sauf qu’après dix ans d’efforts, à la surprise générale, il a fallu se rendre à l’évidence : « nous n’avons pas observé l’once du début de quelque chose qui n’entre pas dans le cadre du modèle standard », lâche simplement Isabelle Wingerter-Seez.

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Inexistence de cette nouvelle physique ? Formes différentes de celles imaginées jusqu’alors ? Signatures plus exotiques que celles recherchées dans les détecteurs ? Nul ne le sait encore. Ainsi, après avoir suivi les pistes les plus évidentes, les expérimentateurs se sont-ils lancés dans un travail de bénédictins toujours en cours. « On cherche dans des recoins plus difficiles, des processus rares, des observables complexes, des modèles de nouvelle physique qui étaient a priori moins favorisés… », confirme Didier Contardo.
Ainsi, passée l’euphorie de la découverte, les chercheurs ont entamé un patient travail d’étude du boson de Higgs. Notamment afin de déterminer la façon dont il interagit avec chacune des particules de matière connues. Ainsi, en 2018, ils ont observé son « couplage » au quark top (la particule élémentaire la plus massive connue) et son interaction avec le quark beau (ou bottom). Leur espoir : relever de petites différences par rapport aux prédictions du modèle standard…

Mais la surprise pourrait venir de l’expérience LHCb, dédiée à l’étude de la désintégration de particules appelées mésons B. En effet, d’après le modèle standard, matière et antimatière sont quasiment semblables en tout point. Or l’antimatière est totalement absente de l’Univers, ce qui constitue l’un des grands mystères de la physique fondamentale. D’où l’idée des spécialistes de comparer les propriétés des mésons B et des anti-mésons B dans le but d’observer, qui sait, un écart susceptible de les mettre sur une piste.

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Si tel n’est pour l’instant pas le cas, LHCb a néanmoins observé depuis plusieurs années un faisceau de phénomènes étranges : par exemple, certains mésons peuvent se désintégrer soit en électrons, soit en muons, sorte de cousins obèses des premiers. Or comme l’explique Renaud Le Gac, responsable de LHCb-France, « d’après le modèle standard, les deux processus devraient être parfaitement équivalents, ce qui d’après nos données n’est pas exactement le cas. » Le physicien ajoute : « à ce stade, ces différences ne sont pas encore significatives, mais elles sont en l’état la piste la plus sérieuse pour observer une physique qui sorte du cadre du modèle standard. »

Des quarks dans tous leurs états
Le cadre du modèle standard a du reste fourni aux chercheurs du Cern l’occasion d’autres belles découvertes. Ainsi, alors qu’on ne connaissait jusqu’ici que des particules composées de deux ou trois quarks (comme les protons ou les neutrons), l’expérience LHCb a pu produire en 2017 une particule composée de cinq quarks : le pentaquark. À la clé : une meilleure modélisation des quarks et de l’interaction forte, qui lie entre eux les quarks et les composants du noyau atomique.

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L’interaction forte et ses médiateurs, les gluons, sont également au cœur des investigations menées auprès du détecteur Alice. Celui-ci est dédié à l’étude d’un état très singulier de la matière, appelé plasma de quarks et de gluons ou QGP. Ce plasma quark-gluon est obtenu en faisant entrer en collision des noyaux d’atomes de plomb, ce qui entraîne la formation d’une « soupe » de matière ultra-chaude et dense composée des quarks et des gluons qui se regroupent habituellement en protons et neutrons. C’est l’état dans lequel se trouvait l’Univers une microseconde après le big-bang.

Comme l’explique Cvetan Cheshkov, coordinateur de physique adjoint d’Alice, « l’énergie du LHC permet l’obtention du QGP le plus chaud, le plus dense et à la durée de vie la plus longue jamais observée. » De quoi, au-delà des records, l’étudier plus en détail pour en déterminer les caractéristiques précises selon des modalités expérimentales nouvelles. Ainsi, les physiciens d’Alice ont pour la première fois observé l’année dernière des particules nommées charmonium, issues du plasma. L’intérêt ? Elles se forment lorsque les quarks et les gluons se recombinent, signe qu’à l’instant précédent, ces particules étaient bien libres. « C’est l’une des preuves les plus indubitables de l’obtention d’un QGP », s’enthousiasme le physicien.

LHC9.jpg


Par ailleurs, les experts ont également pu préciser la nature du plasma de quarks et de gluons. Alors que selon des modèles théoriques, on pouvait s’attendre à ce que l’univers primordial, au regard de sa faramineuse température, ressemble à un gaz, il s’avère que ses propriétés seraient plutôt celles d’un liquide. Qui plus est, un liquide d’un genre très particulier car capable de s’écouler sans le moindre frottement. Autrement dit, un état de la matière sans équivalent connu.
Enfin, de minuscules gouttelettes de QGP ont été récemment observées. À mi-chemin entre le plasma étendu et la poignée de particules, elles permettent de jeter un pont entre la théorie élémentaire des quarks et des gluons et les modèles hydrodynamiques du QGP qui permettent d’en décrire l’expansion et le refroidissement.

Si le LHC a déjà apporté certaines réponses, il a ajouté de nouvelles questions parfois vertigineuses. Pour y répondre, toutes les équipes sont actuellement à l’œuvre pour améliorer les performances de l’accélérateur et des détecteurs dont la remise en service est prévue en 2021. Certaines de ces améliorations visent déjà à préparer la phase dite de LHC haute luminosité qui, à partir de 2027, et après adaptation de tous les matériels et logiciels d’analyse, verra au minimum quintupler le nombre de collisions par seconde au centre des détecteurs. Comme l’indique Laurent Vacavant, « à ce jour, nous n’avons recueilli que 5 % des données que le LHC prendra durant toute sa durée de fonctionnement. » Qu’est-ce que les physiciens des particules y découvriront en les analysant ? Nul ne peut le dire. « Dans la dialectique constante entre avancées théoriques et expérimentales, nous sommes désormais dans une phase où il incombe aux expérimentateurs de débroussailler le terrain. » Une chose est certaine, après dix ans, l’aventure continue plus que jamais. ♦

(Article du Journal du CNRS)
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Robert64
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Message » 08 Avr 2020 1:50

Question: l'Univers étant a priori en expansion (accélérée), l'espace se dilate. Mais (le temps, ou plutôt) les durées diminuent ou augmentent? J'aurais tendance à répondre qu'elles augmentent pour différentes raisons, mais j'aimerais savoir ce qu'il en est.

Merci d'avance ;)
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Message » 08 Avr 2020 9:13

ngc1976 a écrit:Question: l'Univers étant a priori en expansion (accélérée), l'espace se dilate. Mais (le temps, ou plutôt) les durées diminuent ou augmentent? J'aurais tendance à répondre qu'elles augmentent pour différentes raisons, mais j'aimerais savoir ce qu'il en est.

Merci d'avance ;)


Chacun a son temps propre, et ce sont les durées entre deux événements pour un observateur dans un autre référentiel qui semblent être modifiées.
A cause de l'expansion de l'univers, on peut voir des objets qui sont à plus de 40 milliards d'années lumière, alors que l'univers aurait moins de 14 années lumières !

Si tu veux vraiment savoir ce qu'il en est, tu peux regarder cette vidéo où tout cela est très bien expliqué:
stipus
 
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Message » 08 Avr 2020 9:25

ngc1976 a écrit:Question: l'Univers étant a priori en expansion (accélérée), l'espace se dilate. Mais (le temps, ou plutôt) les durées diminuent ou augmentent? J'aurais tendance à répondre qu'elles augmentent pour différentes raisons, mais j'aimerais savoir ce qu'il en est.

Merci d'avance ;)

Ce qui concerne le temps (qui n'existe peut-être pas!) ne peut pas se résumer en quelques lignes.
Mais les durées dépendent du repère dans lequel tu observes (groupe des transformations de Lorentz)
Par exemple, si tu observes Andromède (M31) depuis la terre, tu vois des photons qui ont voyagé pendant une poignée de millions d'années. Mais si tu observes depuis le repère du photon, la durée est nulle. Pour un photon, dans son repère, tous ses déplacements sont instantanés. Il ne connaît pas le temps.
Ainsi, le cosmonaute russe qui a passé près de 3 ans à bord d'une station spatiale, à 27 000 km/h, a gagné 25 ms par rapport au reste de l'humanité. :lol:
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Message » 08 Avr 2020 12:52

Bonjour,

Je mets ce rapport "genomic epidemiology" dans ce sujet compte tenu de la qualité des informations et de la modélisation (de mon point de vue)
L'initiateur du sujet "le coin des sciences" pourra supprimer cette publication, et/ou les modérateurs pourront faire de même, et/ou la déplacer, si ils le juge nécessaire. (il ne s'agit pas d'un procès d'intention)

Donc voici le lien : https://nextstrain.org/narratives/ncov/sit-rep/fr/2020-04-03

Dont : Analyse génomique de la propagation de COVID-19. Rapport de situation du 2020-04-03.

Cliquer en haut à droite sur "explore the data yourself"
Le panneau des fonctionnalités s'ouvre à gauche
Dans data set, vous avez accès à "genomic epidemiology" pour ebola, flu, ncov, enterovirus, etc. Avec les options d'arborescence, etc.

Nota : en fonction des mutations identifiées à une date « D » , et de l’ancêtre commun le plus proche identifié par exemple à « D-10» on peut dire (avec probabilités) que celui de la date D provient probablement d’un voyage depuis le lieu où on a trouvé celui de D-10.

Bonne découverte.

Edité : ajout du lien "Analyse génomique de la propagation de COVID-19. Rapport de situation du 2020-04-03"
alain_38
 
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Message » 08 Avr 2020 15:28

alain_38 a écrit:...
Je mets ce rapport "genomic epidemiology" dans ce sujet compte tenu de la qualité des informations et de la modélisation (de mon point de vue)
L'initiateur du sujet "le coin des sciences" pourra supprimer cette publication, et/ou les modérateurs pourront faire de même, et/ou la déplacer, si ils le juge nécessaire. (il ne s'agit pas d'un procès d'intention)
....

Cher Alain,
Ce sujet est tout à fait dans l'esprit de ce topic, et toutes les contributions sont les bienvenues.
Cdlt
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Message » 10 Avr 2020 2:27

Robert64 a écrit:
ngc1976 a écrit:Question: l'Univers étant a priori en expansion (accélérée), l'espace se dilate. Mais (le temps, ou plutôt) les durées diminuent ou augmentent? J'aurais tendance à répondre qu'elles augmentent pour différentes raisons, mais j'aimerais savoir ce qu'il en est.

Merci d'avance ;)

Ce qui concerne le temps (qui n'existe peut-être pas!) ne peut pas se résumer en quelques lignes.
Mais les durées dépendent du repère dans lequel tu observes (groupe des transformations de Lorentz)
Par exemple, si tu observes Andromède (M31) depuis la terre, tu vois des photons qui ont voyagé pendant une poignée de millions d'années. Mais si tu observes depuis le repère du photon, la durée est nulle. Pour un photon, dans son repère, tous ses déplacements sont instantanés. Il ne connaît pas le temps.

Comme un genre de "saut quantique" (enfin pour imager)? Gratte, gratte... C'est en rapport avec la vitesse de la lumière (à son caractère constant et maximal dans l'univers)?

Robert64 a écrit:Ainsi, le cosmonaute russe qui a passé près de 3 ans à bord d'une station spatiale, à 27 000 km/h, a gagné 25 ms par rapport au reste de l'humanité. :lol:
A+


Ça m'a bien troublé cette histoire (faudrait que je me décide à lire des bouquins sur le sujet ^^).

D'après le peu que je savais, le temps s'écoule moins vite à mesure qu'on est proche d'un corps massif, ici la Terre (la matière/masse ralentit le temps). Du coup une horloge atomique tourne plus vite qu'une autre identique située plus près du sol.

Mais j'ignorais que le mouvement lui-même ralentit le temps (c'est l'évocation du 27000 km/h qui m'a interpellé). Or dans l'espace, l'ISS est moins proche de la Terre, mais se déplace en "tournant" en orbite autour, à 27000 km/h donc.

Du coup j'en déduis que ce 25 ms gagné (équivalent à un ralentissement (ou diminution de la vitesse d'écoulement) du temps pour le cosmonaute pendant son séjour à bord de l'ISS) est obtenu en soustrayant ["l'augmentation" (ou plutôt moindre diminution) de l'écoulement du temps causée par l'éloignement du cosmonaute par rapport à la Terre] à [la diminution de la vitesse d'écoulement du temps causée par son déplacement, qui ici a plus d'effet sur l'écoulement du temps que celui de la gravitation de la Terre (sachant que la gravitation n'est plus considérée comme une force mais comme une conséquence de la courbure de l'espace-temps causée par la Terre)].

Me goure-je?
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Message » 10 Avr 2020 3:45

ngc1976 a écrit:...
Comme un genre de "saut quantique" (enfin pour imager)? Gratte, gratte... C'est en rapport avec la vitesse de la lumière (à son caractère constant et maximal dans l'univers)?

Le saut quantique ne se fait pas en un temps nul.
Plus simplement, si tu appliques les formules de changement de repère en relativité restreinte (le groupe de transformations de Lorentz) tu vois tout de suite que le temps tend vers zéro quand la vitesse tend vers c Et justement, les photons se déplacent à c
Lorentz.jpg
Lorentz.jpg (3.27 Kio) Vu 411 fois

(Avec t', temps du voyageur et t, temps de l'observateur)
Mais j'ignorais que le mouvement lui-même ralentit le temps (c'est l'évocation du 27000 km/h qui m'a interpellé). Or dans l'espace, l'ISS est moins proche de la Terre, mais se déplace en "tournant" en orbite autour, à 27000 km/h donc.

Du coup j'en déduis que ce 25 ms gagné (équivalent à un ralentissement (ou diminution de la vitesse d'écoulement) du temps pour le cosmonaute pendant son séjour à bord de l'ISS) est obtenu en soustrayant ["l'augmentation" (ou plutôt moindre diminution) de l'écoulement du temps causée par l'éloignement du cosmonaute par rapport à la Terre] à [la diminution de la vitesse d'écoulement du temps causée par son déplacement, qui ici a plus d'effet sur l'écoulement du temps que celui de la gravitation de la Terre (sachant que la gravitation n'est plus considérée comme une force mais comme une conséquence de la courbure de l'espace-temps causée par la Terre)].

Me goure-je?

Ce n'est pas lié à la gravitation, qui ici a un effet négligeable, c'est juste la contraction du temps liée à la vitesse.
Fais une recherche sur "les jumeaux de Langevin"
C'est grâce à cet effet qu'on peut très bien imaginer aller faire un tour dans Andromède en quelques mois si on savait se propulser à des vitesses très proches de c. Mais le propulseur qui en serait capable n'est pas près d'exister.
Avec un petit inconvénient: au retour, sur terre, des millions d'années se sont écoulées. On se retrouve très loin dans le futur...sans espoir de retour!
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Message » 10 Avr 2020 8:35

ngc1976 a écrit:
Robert64 a écrit:Ce qui concerne le temps (qui n'existe peut-être pas!) ne peut pas se résumer en quelques lignes.
Mais les durées dépendent du repère dans lequel tu observes (groupe des transformations de Lorentz)
Par exemple, si tu observes Andromède (M31) depuis la terre, tu vois des photons qui ont voyagé pendant une poignée de millions d'années. Mais si tu observes depuis le repère du photon, la durée est nulle. Pour un photon, dans son repère, tous ses déplacements sont instantanés. Il ne connaît pas le temps.

Comme un genre de "saut quantique" (enfin pour imager)? Gratte, gratte... C'est en rapport avec la vitesse de la lumière (à son caractère constant et maximal dans l'univers)?

Robert64 a écrit:Ainsi, le cosmonaute russe qui a passé près de 3 ans à bord d'une station spatiale, à 27 000 km/h, a gagné 25 ms par rapport au reste de l'humanité. :lol:
A+


Ça m'a bien troublé cette histoire (faudrait que je me décide à lire des bouquins sur le sujet ^^).

D'après le peu que je savais, le temps s'écoule moins vite à mesure qu'on est proche d'un corps massif, ici la Terre (la matière/masse ralentit le temps). Du coup une horloge atomique tourne plus vite qu'une autre identique située plus près du sol.

Mais j'ignorais que le mouvement lui-même ralentit le temps (c'est l'évocation du 27000 km/h qui m'a interpellé). Or dans l'espace, l'ISS est moins proche de la Terre, mais se déplace en "tournant" en orbite autour, à 27000 km/h donc.

Du coup j'en déduis que ce 25 ms gagné (équivalent à un ralentissement (ou diminution de la vitesse d'écoulement) du temps pour le cosmonaute pendant son séjour à bord de l'ISS) est obtenu en soustrayant ["l'augmentation" (ou plutôt moindre diminution) de l'écoulement du temps causée par l'éloignement du cosmonaute par rapport à la Terre] à [la diminution de la vitesse d'écoulement du temps causée par son déplacement, qui ici a plus d'effet sur l'écoulement du temps que celui de la gravitation de la Terre (sachant que la gravitation n'est plus considérée comme une force mais comme une conséquence de la courbure de l'espace-temps causée par la Terre)].

Me goure-je?


D'où les corrections relativistes pour les satellites afin que leurs horloges atomiques soient correctement synchronisées avec celles sur Terre.
L'exemple qui est souvent donné est celui des satellites à 20 000 km d'altitude et allant à 14 000 km/h : leur temps est "ralenti" de 7 microsecondes en raison de leur vitesse (Relativité Restreinte) mais "accéléré" de 45 microsecondes suite à leur altitude et donc l'attraction gravitationnelle moindre(Relativité Générale) par rapport à nous.
Résultat 38 microsecondes d'écart à prendre en compte entre leur horloge atomique et une autre qui serait située sur Terre . :wink:
wopr
 
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Message » 10 Avr 2020 9:07

D'après le peu que je savais, le temps s'écoule moins vite à mesure qu'on est proche d'un corps massif, ici la Terre (la matière/masse ralentit le temps). Du coup une horloge atomique tourne plus vite qu'une autre identique située plus près du sol.
Cette expression n'est pas juste en soi.
Car la notion de vitesse implique déjà le temps.
En tout cas, ce qu'il faut comprendre, c'est que le temps est relativiste.
Autrement dit, le temps dépend du référentiel dans lequel on se trouve.

Exemple : un cylindre :
Image

Si on le regarde pile en vue de dessus, ce n'est plus un cylindre, mais un cercle.
Si on le regarde pile en vue de côté et de manière assez éloignée pour rendre négligeable la notion de profondeur, il nous apparait comme un rectangle.

Donc, la forme perçue du cylindre est relativiste. Elle dépend du référentiel dans lequel se trouve l'observateur.

Pour le temps, c'est pareil.
Notre temps propre est toujours le même.
C'est le temps que l'on observe pour un autre référentiel que le notre qui va être sujet à relativité.

La relativité restreinte nous explique que l'espace-temps dépend de la vitesse de déplacement du référentiel observé.
La relativité générale nous explique que l'espace-temps dépend de la gravité subie par le référentiel observé.

Si on se trouve en orbite autour d'un trou noir et qu'on observe quelqu'un chuter dedans, on verra sa chute ralentir au fur et à mesure qu'il approche du trou noir.
Sa chute va finir par tellement ralentir qu'il finira par être figé pour l'éternité.

A l'inverse, si c'est nous qui tombons dans un trou noir et que durant notre chute, on observe quelqu'un en orbite, on verra ses mouvements s'accélérer au fur et à mesure de notre chute. L'accélération des mouvements sera telle que nous finirons par assister à la fin de l'Univers.

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Message » 10 Avr 2020 9:50

Pinaise j'ai l'impression de retourner à l'école ^^ Mais j'apprécie, merci d'aider un vil profane à comprendre ces notions très intéressantes. Je dois filer (faire mon premier jogging de la journée avec un sac de course vide - je déconne, avec le confinement j'ai repris une activité très chronophage), le temps d'ingurgiter tout ça et d'avoir d'autres questions à poser :mdr:
Dernière édition par ngc1976 le 10 Avr 2020 10:27, édité 2 fois.
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Message » 10 Avr 2020 10:09

Sur Youtube, je te conseille les chaînes suivantes :
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Sciences clics
DIMENSION
e-penser
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Ca va t'occuper un moment et c'est passionnant. :wink:
Dernière édition par Fafa le 10 Avr 2020 10:25, édité 1 fois.

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