Scytales a écrit:Un appareil hifi, cela coûte cher (même sans entrer dans les délires de l’audiophilie). L'argent ne se jette pas par les fenêtres. Lorsqu'on l'a dépensé pour s'équiper pour écouter de la musique au moyen de tel ou tel médium, il apparaît normal que la plus grosse partie de la clientèle amortisse son achat, ce qui passe notamment par l'acquisition de contenu pour pouvoir jouir de sa dépense initiale, plutôt que renouveler le matériel. Il y a donc toujours une certaine inertie qui freine et ralentit la pénétration des nouvelles techniques dans toutes les strates de la clientèle.
Là, c'est une grosse inertie, une inertie de vieillard ! Les technos dont j'ai parlé sont obsolètes depuis longtemps même si on prend comme point de départ seulement le moment où leurs remplaçantes sont arrivées à maturité : le tube depuis au moins 45 ans, le vinyle depuis au moins 30 ans, le drive de CDA depuis 20 ans et la radiodiffusion depuis une dizaine d'années. De plus, les technos qui leur ont succédé sont nettement moins chères.
Il y a quelque chose de délétère dans le maintien au catalogue de ces appareils dépassés et dans la promotion qu'en font certains utilisateurs. Cela conduit les débutants à penser que ces appareils sont toujours d'actualité et à dépenser leur argent en pure perte.
Scytales a écrit:Un disque optique n'est pas obsolète sur le plan de la qualité sonore : il permet d'obtenir un son aussi parfait que ce que permet la lecture de fichiers numériques mémorisés sur un disque dur ou lus à la volée au moyen d'un service de streaming. L'ergonomie d'usage est une affaire de goût, d'habitude, de formatage. Techniquement, il n'y a rien d'intrinsèquement supérieur ou inférieur à lire un fichier numérique gravé sur un disque optique ou mémorisé sur un support volatile ou encore lu à la volée. Il n'y a donc pas vraiment d'aspect "rétro" dans la technique du disque optique.
C'est surtout le drive de CDA qui est "rétro" plus que le CDA lui-même. Il y a des différences énormes entre la lecture sur HDD/SSD, l'extraction de CDA et la lecture via un drive de CDA.
- Un CDA ne contient pas des fichiers mais des pistes. Donc, si le CDA ne contient pas d'index (cas général), il est impossible pour un drive de se positionner à un endroit précis à l'intérieur d'une piste.
- Un drive de CDA ne sait pas relire une portion de piste endommagée. Un lecteur de CD/DVD informatique en mode extraction peut relire autant de fois que nécessaire. Or, les dommages sont souvent suffisamment légers pour que la tête laser parvienne à récupérer les données après plusieurs passages.
- Un HDD/SSD a un système de correction d'erreurs infiniment plus robuste que celui d'un CDA. Il possède une mémoire tampon qui lui laisse le temps de corriger ses éventuelles erreurs (très rares) sans provoquer de gigue ou de rupture du flux.
- Un HDD/SSD est insensible aux vibrations courantes et à la poussière contrairement à la tête laser d'un drive.
Scytales a écrit:A contrario, la volatilité des supports informatiques contient en elle-même sa part de risque de perte de données. Du point de vue de la sûreté d'accès à son catalogue musical, je ne vois guère de différence entre support optique et mémoire informatique. J'ai plutôt un préjugé en défaveur de l'informatique, qui nécessite un investissement beaucoup plus conséquent pour être maîtrisée et bien utilisée, mais je reconnais que c'est personnel.
Les supports informatiques ne sont pas si volatils que ça. Un HDD peu sollicité peut durer plus d'une dizaine d'années. Tu peux sauvegarder tes extractions de CD rapidement vu le peu de volume que cela occupe. 1000 CD, c'est environ 650 Go non compressé et env. 325 Go en Flac, soit 30 min de copie pour une sauvegarde complète vers un HDD performant. Ensuite, tu ne fais plus que des sauvegardes incrémentales pour les nouveaux CDA, ça dure moins de 5 min et tu peux automatiser. Avec deux HDD (1 pour la lecture et 1 pour la sauvegarde), tu as un niveau de sécurité infiniment supérieur à celui d'une discothèque de CDA pour un coût modique (env. 100 € pour 2 HDD de 1 To sans boitier). En plus, c'est transportable et tu peux tout mettre dans un cloud si tu as une connexion FTTH (env. 1h40 pour transférer à 500 Mbps 1000 CD en Flac).