L'avenir des supports vidéo...

[Invite76]

En fait, ce qui est en train de disparaître est tout simplement l'ultra-démocratisation du physique qu'on a connu avec le DVD et son pic en 2004. L'El Dorado disparait progressivement, notamment avec le retrait progressif d'une politique volontariste des studios (à quelques exceptions près), et la taille et le contenu change avec, mais cela ne veut absolument pas dire qu'il va atteindre le pur zéro pour autant.

Oui, et puis ? ça va devenir quoi ?.

[tenia54]

Concernant la roue, il n'y a que 500ex, donc un travail pour si peu d'exemplaires se tient, pour le reste...

C'est au contraire clairement sous-estimé et sans aucun doute pas du tout rentabilisant pour le travail de restauration. Nul doute qu'ils auraient du en tirer plus, et nul doute que ces 500 ex (fois 2, avec le DVD aussi à 500 ex) même à 60€ pièce (50 pour le DVD) ne couvrent qu'une petite partie des coûts de restauration.

Lorsque je dis que ça sent le sapin c'est le marché tel que nous l'avons connu jusqu'à present avec des produits de qualités à prix correctes, maintenant le moindre Blu ray avec un fourreau en carton va couter une blinde.

A nouveau, Carlotta, Gaumont et bien d'autres font des tas d'éditions avec fourreaux à 20€. Et la nouvelle gamme plus simple de Coin de mire est à 18€ avec fourreau.
Et les éditions avec des livres de 180 pages n'ont pas à venir avec un petit flot et des frous-frous pour justifier leurs prix, et par pitié pas avec un format XXL inrangeable. Le prix, ce sont les 180 pages, leur contenu, et les 3h de bonus avec notamment des archives qui coûtent une blinde à acheter.

Typiquement les 50 se plaignaient que le physique se vend moins et que le Covid a ravagé le marché, du coup ils augmentent les prix des disques, c'est sûr que ça va se vendre plus...

Tu confonds visiblement tout, tant sur son contenu que par rapport à la chronologie des évènements, et inventes une chronologie qui n'existe pas.

La multiplication des éditions limitées et des tarifs plus élevés (digibooks et mediabooks, par ex chez ESC) ne date absolument pas d'hier, mais plutôt d'il y a 5 ans (le 1er UCE Carlotta c'était d'ailleurs en décembre 2015). Mais même pour autant, le prix moyen d'achat d'un BR n'a pas augmenté sur cette période, il a au contraire baissé de 13% entre 2015 et 2019 (22% si on compare à 2014), vu qu'en parallèle, donc, on continue de trouver éditions plus classiques à 19.99€ voire 14.99€, et des promos en veux-tu en voilà.

Le marché est loin d'être parfait pour tout le monde, les tarifs loin de tous sembler se justifier (moi, c'est plutôt l'édition de La roue que j'aurais bien vu 10€ moins chère), et il y aurait bien à redire sans qu'on est à inventer des constructions fictives.

Oui, et puis ? ça va devenir quoi ?.

Pareil qu'aujourd'hui, mais avec un écrémage des indépendants plus fragiles (ou qui resteront/reviendront à du DVD-only) et une désertion des studios. L'UHD risque par contre d'en prendre un coup, vu qu'actuellement, les studios US composent quand même l'extrême majorité des sorties.

[Invite76]

un écrémage des indépendants plus fragiles (ou qui resteront/reviendront à du DVD-only)

Je m'excuse mais je ne comprends pas ?.

L'UHD risque par contre d'en prendre un coup, vu qu'actuellement, les studios US composent quand même l'extrême majorité des sorties.

La aussi je ne comprends pas. Peut-être que je suis idiot ? mais quand je vois le nombre d'éditions en support physique de blu-ray 4K sur blu-ray.com il y en a une grosse masse comparée à nous.
Vous dites que l'UHD risque d'en prendre un coup, comment ? en support physique ou alors abandon direct du format ce qui reviendrais à dire qu'un écran 4K ne servirait plus à rien ?

J'avoue ne plus bien suivre vos arguments.

[Darkhan]

Ce que veut dire ténia c'est que le marché de la vidéo physique suit le même chemin que le vinyle
Qu'à terme les gros studios ne sortiront plus leurs grosses productions blockbusters dessus
Car le marché permettra de moins en moins du volume comme ils le souhaitent

Sachant que les grosses productions représentent la grande majorité des volumes physique écoulés

Par contre que le physique vidéo subsitera par les petits éditeurs et les indépendants qui déjà a la base ne font pas énormément de volume et ont déjà un modèle économique basé sur ces faibles volumétries

Côté gros studio Il y aura bien sûr des exceptions pour qq titres phare comme pour le vinyle avec des éditions ultra collector et limité. Un peu comme ce qu'à fait Netflix pour Roma chez criterion

Pour la question de l'avenir de l'UBD, sans les locomotives que seraient les blockbusters, effectivement sont avenir sera compliqué d'autant plus face a son taux d'adoption qui est très faible

[Invite76]

OK Darkhan, merci pour ces précisions.

Et comme le cinéma cette année à cause de covid est plutôt plus que maigre voir quasi nul, il y aura encore moins d'éditions sur support physique. Donc une fin programmée si cela continue comme ça.

[Darkhan]

Pour le cinéma, je ne m'inquiète pas pour le long-terme
C'est aussi une activité sociale pour beaucoup ( dont moi)

Et pour les gros studios c'est tjrs un marché très lucratifs
Les gros studios ont besoins du cinéma pour rentabiliser des blockbusters comme les prochains Avatar, films MCU , etc...

[tenia54]

un écrémage des indépendants plus fragiles (ou qui resteront/reviendront à du DVD-only)

Je m'excuse mais je ne comprends pas ?.

L'UHD risque par contre d'en prendre un coup, vu qu'actuellement, les studios US composent quand même l'extrême majorité des sorties.

La aussi je ne comprends pas. Peut-être que je suis idiot ? mais quand je vois le nombre d'éditions en support physique de blu-ray 4K sur blu-ray.com il y en a une grosse masse comparée à nous.
Vous dites que l'UHD risque d'en prendre un coup, comment ? en support physique ou alors abandon direct du format

L'industrie du cinéma, que ce soit en salles ou en vidéo physique, est découpée entre majors et indépendants, les majors étant principalement les studios US (auxquels on pourrait ajouter les plus gros français, à savoir Studio Canal, Pathé et Gaumont).

Comme l'a résumé Darkhan, je pense simplement que les studios US (Fox-Disney, Warner, Universal, Paramount et Sony) vont progressivement ralentir puis arrêter leurs éditions physiques pour basculer intégralement vers le démat' d'un côté et vers la licence aux indépendants de l'autre (comme Sony avec Christine, paru chez Carlotta en France). La logique est que c'est moins cher, que le contrôle de la diffusion y est plus grand, et que le marché physique est devenu minoritaire dans les revenus (rappelons qu'aux USA, le marché vidéo physique ne représente même plus 20% des revenus du Home Entertainment). Cela signifie des titres qui vont progressivement se cantonner aux énormes machines hollywoodiennes, puis probablement l'apparition d'exclus en démat', comme le Snyder Cut de la Justice League sur HBO.

En parallèle, la contraction du marché fera que les structures indépendantes les plus fragiles et ne pouvant sortir le grand jeu (BR/UHD) soit resteront au DVD ou arrêteront quasiment le BR pour revenir au seul DVD, soit feront faillite, soit feront de la VOD.

ce qui reviendrais à dire qu'un écran 4K ne servirait plus à rien ?

Vu les ventes d'écrans UHD par rapport aux ventes de disques UHD, nul doute que l'immense majorité des foyers équipés n'alimente pas leurs écrans par des UHDs mais par Apple TV, Amazon Prime, Netflix ou Disney+, qui diffusent bel et bien en 4K. Donc les écrans continueront de servir, et pour tous ces acheteurs, la disparition de l'UHD en tant que disque passera même inaperçu.

Côté gros studio Il y aura bien sûr des exceptions pour qq titres phare comme pour le vinyle avec des éditions ultra collector et limité. Un peu comme ce qu'à fait Netflix pour Roma chez criterion.

Roma n'est pas du tout un bon exemple. D'une part parce que ce n'est pas du tout un collector limité (encore moins en France), mais un simple portage français d'un Criterion mais intégralement géré par Warner, de l'autre parce que la décision est, d'après toutes les rumeurs sur ce sujet, quasi intégralement due à Cuaron qui a poussé Netflix (et Criterion, je suppose) à mort pour que son film sorte en physique (1) mais qu'en plus il sorte dans le plus grand nombre de pays possible (2). Cela explique pourquoi ce Criterion est Zone All (a), avec plusieurs pistes de ST (b), sortis dans plusieurs pays (c) et que le livret a même été traduit (d).

Et comme le cinéma cette année à cause de covid est plutôt plus que maigre voir quasi nul, il y aura encore moins d'éditions sur support physique.

Cela dépend, à nouveau, de quoi on parle. Perso, je vais commencer à me noyer dans les sorties à partir de cette semaine, et je ne pense pas voir le bout du tunnel avant fin novembre. Il y a bien sûr un effet rattrapage des sorties du printemps et du début d'été, reportées à la rentrée, mais pas que.

Pour le cinéma, je ne m'inquiète pas pour le long-terme. C'est aussi une activité sociale pour beaucoup ( dont moi).

Oui enfin, je suis allé 3 fois au ciné depuis le déconfinement, et j'ai déjà vu des films chez moi entouré de plus de monde que lors de ces 3 séances. Je sors d'Effacer l'historique, on était 4. Donc l'expérience collective et sociale...

[Scream]

Merci ténia pour ces explications , c’est toujours très intéressant à lire et je dois dire que je partage en grande partie cette analyse , en bref une époque ce tourne .

[tenia54]

Oui, je pense aussi que c'est une page qui se tourne, pas en terme binaire "le marché plus n'existera plus" mais en terme de son ampleur et de son caractère ultra grand public. Mais ça, de toute façon, ça fait belle lurette que c'est fini : le marché physique en 2004, c'était presque 2000m€, il est passé sous la barre du milliard courant 2013 (il y a 7 ans, donc), et sous la barre des 500m€ courant 2018. Et soyons honnêtes : le marché n'a pas été divisé par 2 puis par 4 par rapport à 2004 sans perdre un paquet de clients.
On peut d'ailleurs regarder les ventes en volume (je ne peux pas remonter aussi loin par contre) : 145m de DVDs et BRs combinés vendus en 2010, la moitié en 2017 (72.49m), presque un tiers en 2019 (57.8m), et sans doute moins de 50m pour 2020.

Y a forcément un paquet de clients qui sont partis et vu les proportions, on peut logiquement défendre l'idée que le grand public a déjà massivement déserté le physique depuis de nombreuses années.

[jacko]

Proportion gardée des zones marchandes mais c'est effectivement la tendance mondiale.

[laurent martiarena]

Je suis globalement d'accord avec le ténia. Le marché physique à déjà commencé sa mutation aussi bien en termes de volumes produits que de contenus.

Mais par contre le dématérialisé lui n'est pas à mon sens encore arrivé à maturité, à la fois pour des raisons techniques mais aussi pour des raisons politico financières.

En effet, il convient de rappeler que toutes informations, fichiers envoyé sur le net peut être piraté. Je pense d'ailleurs que nous sommes depuis quelques années passé dans l'âge d'or du piratage, de manière logiquement et technologiquement parallèle à l'essor du net et de la dématérialisation.

Finalement je me demande si les majors ont bien réalisés que le support physique était un moyen plus sur de contrôler/limiter le piratage que le dématérialisé !

Quand ont donne aux gens la possibilité d'accéder à des technologies avancées pour des raisons purement mercantiles il ne faut pas s'étonner qu'il y ait un retour de bâton parfois.

[lavocat]

Pour le marché physique on peut penser à une seule organisation de vente verticale B to C, pour limiter les coûts. Fini les magasins etc etc.

Mais je pense pas que les majors vont arrêter de vendre du BD 4K: à plus de 40€ le Spartacus, tu peux marger un bout...

En revanche, pas sûr du tout effectivement que les prix des BD UHD baisse...

[Yoda]

Sinon, je pense que le titre du topic n’est pas approprié, autrement il faudrait se dire est-ce que l’avenir du cinéma existe-t-il ? et la réponse est oui, donc le home cinéma sera toujours là, simplement sur différent support, dématérialiser et/ou physique.

[tenia54]

Par le passé, combien de HC servaient à regarder du foot en HD ? Maintenant c'est Disney+ en 4k. Au fond, plus les choses changent, plus elles restent les mêmes...

[laurent martiarena]

Tout à fait ! Enfin c'est l'impression que j'ai, une sorte d'éternel recommencement !