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Toutes les enceintes HiFi

Choix d'enceinte pour un système HdG 2.2

Message » 30 Jan 2021 14:46

@ l'Indien :désolé aussi pour mon moment d’énervement d'hier un peu excessif, ça m'arrive rarement, nobody's perfect...

Et merci à toi, Wakeup and co pour les sources de documents (le Toole, je connaissais déjà mais ça reste une sacrée référence. Pour Augustin, Fllyod Toole a beaucoup travaillé en lien avec le groupe Harman, dont les tests d'écoute et la modélisation de leurs appareils sont très inspirés de ses travaux, qui ont influencé aussi bon nombre d'acousticiens et de concepteurs d studios et d'enceintes, notamment en Amérique du nord bien sûr)

Ton propos est compliqué (c'est normal sur ces sujets) mais compréhensible. Il est évident qu'il y a un lien fort entre distance d'écoute et ratio sons directs/son réfléchis puisque, selon la distance, le son n'est plus le même. Tu es tout à fait précis sur ce point.

Je te rejoins donc sur l'essentiel, comme souvent, mais là où nous divergeons un peu au fil des échanges, c'est que j'ai une approche moins "technicienne" et plus "culturelle" que la tienne (sans aucun jugement de valeur et je mets d'ailleurs les deux termes entre guillemets. C'est évidemment relatif, je m’intéresse aussi à la technique et à la théorie et toi tu aimes la musique et sans doute bien d'autres choses encore).

Je veux dire par là que le concept "d'écoute diffuse" que tu utilises est à interpréter avec précaution. Tu l'écris toi même, une écoute au casque, ce n'est pas une écoute dans un local, quel qu'il soit. D'une certaine façon, une écoute dans un local est toujours un peu "diffuse" pour reprendre ton expression, même si on est très proche de l'idéal acoustique théorique (qui est d'ailleurs un idéal préférentiel, donc statistique).

Donc, en termes de distance d'écoute, quand on n'est pas très éloigné de cet idéal théorique, ce n'est plus absolument "fidèle", on peut dire que c'est "diffus" mais ça reste parfaitement audible et satisfaisant. Tout est au final une question de degré d'exigence.

Cela n'engage que moi, mais ça me semble plus satisfaisant de conserver un petit peu "d'infidélité" sonore dans le cadre d'une écoute domestique, car on écoute rarement longtemps figé dans une position et pas toujours seul, ce serait triste. De plus, selon nos goûts personnels, on peut trouver plus plaisant une écoute un peu plus diffuse avec davantage de sons réfléchis et moins de focalisation de l'image sonore ou, au contraire, un son plus "pointu", un peu plus dégraissé et avec une image sonore taillée au scalpel (quand les enregistrements le permettent, mais c'est une autre histoire). Bien sûr, à condition de ne pas trop déséquilibrer le ratio ou la distance critique.

Des logiciels de calibration, quand ils sont bons, comme sur le Minidsp que tu possèdes, Augustin, permettent, à partir de leur calcul de la bonne calibration au point d'écoute, d'affiner et de modifier les paramètres et donc le rendu sonore (ce n'est pas aussi précis qu'un traitement acoustique du local lui-même, mais les prix et contraintes ne sont pas du tout les me^mes). A utiliser avec précaution bien entendu.

Je ne dispose pas encore d'appareil équipé d'un Dirac par exemple, mais dès que je pourrais, ce sera ma prochaine acquisition, je suis convaincu que c'est plus important que tout changement de matériel, dès lors que celui-ci n'est pas mauvais du tout.

Je ne sais pas à mon tour si mon propos est clair et parfaitement compréhensible. Ce n'est pas évident à traduire en concepts.
Mais ne compliquons pas trop la vie à Augustin avec nos échanges.
Dernière édition par tovarich007 le 30 Jan 2021 14:46, édité 1 fois.
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Message » 30 Jan 2021 14:46

Est ce que le staff HCFR ne peut pas créer une section "théorie et concept audio" afin d'éviter de voir systématiquement tous les threads de la sections haute fidélité / enceinte investis par quelques forumeurs (voir un forumeur :hehe: ) qui rabâchent en boucle les mêmes discours théoriques.

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Dernière édition par dabass le 30 Jan 2021 14:47, édité 1 fois.
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Message » 30 Jan 2021 14:46

Le livre de Fischetti est orienté grands locaux et sonorisation.

"Formations aux métiers du son - Écoles de cinéma et Conservatoires - BTS audiovisuel Quelles sont les caractéristiques d'une bonne salle de concert ? Comment insonoriser un local ? Quelles sont les spécificités d'un microphone directif ? Ce livre s'attache à donner de solides bases physiques à tous ceux qui s'intéressent à l'acoustique."

c'est la même personne qui est journaliste chez Charlie Hebdo.
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Message » 30 Jan 2021 14:49

dabass a écrit:Est ce que le staff HCFR ne peut pas créer une section "théorie et concept audio" afin d'éviter de voir systématiquement tous les threads de la sections haute fidélité / enceinte investis par quelques forumeurs (voir un forumeur :hehe: ) qui rabâchent en boucle les mêmes discours théoriques.

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"Merci l'Indien pour ces précisions. Pour ma culture perso, je serai intéressé s'il existait une étude scientifique sur le sujet. Mais en attendant je vais me fier à votre expérience."

L'auteur du sujet a fait une demande.

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Message » 30 Jan 2021 15:39

dabass a écrit:Est ce que le staff HCFR ne peut pas créer une section "théorie et concept audio" afin d'éviter de voir systématiquement tous les threads de la sections haute fidélité / enceinte investis par quelques forumeurs (voir un forumeur :hehe: ) qui rabâchent en boucle les mêmes discours théoriques.

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La haute-fidélité n' est-elle pas un hobby hautement technique ? Entre l' électronique, l' automatique, l' informatique, la dynamique des fluides ect ...? Et certains forumeurs sont tout à fait intéressés qu' il y ait cet aspect théorique dans leur fil, seule façon d' aller plus loin...
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Message » 30 Jan 2021 15:50

Voila ce que dit F Toole sur le sujet c'est un peu long mais très compréhensible et explicite (désolé mais ça va bouffé une page mais ça vaut la peine d’être lu )

(pardon pour ma mauvaise traduction) :wink:

""""252 CHAPITRE 14 Résumé de la première partie : à la recherche d'une voie à suivre
Toutes les mesures acoustiques effectuées dans ces espaces commencent par une source
sonore destinée à rayonner le son de manière égale dans toutes les directions. La source
sonore est donc un facteur "neutre". . . .

Par habitude et par tradition, beaucoup de ces mesures ont été reportées dans de petites pièces
utilisées pour l'écoute récréative de musique et de films.
Les mesures effectuées avec des haut-parleurs directionnels [utilisés pour la reproduction du
son] sont des mesures du haut-parleur et de la pièce en combinaison, ce qui est différent. Et
ce sont les sons émis par le système de sonorisation multicanal (deux, cinq ou plusieurs hautparleurs
directionnels, tous dirigés vers les auditeurs, mais de directions différentes) qui
donnent l'impression d'une direction et d'un espace, et non la pièce d'écoute elle-même - une
autre chose différente.

Une salle d'écoute doit être conçue de manière à ne pas nuire à la reproduction d'un
événement sonore... En revanche, une salle de concert est conçue pour apporter une
contribution positive substantielle à un spectacle en direct ; sans elle, le spectacle souffre.
Si nous ne pouvons pas reconstruire un champ sonore spécifique, que devons-nous
reconstruire ?
La question est de savoir si le système d'enregistrement et de reproduction a la capacité de
capturer et de reproduire les principales variables perceptuelles qui contribuent aux aspects
spatiaux des expériences d'écoute en direct.

■ Direction - la capacité de localiser les sources sonores
■ Distance
■ Spaciosité ou impression-perception spatiale associée à l'écoute dans un espace, en
particulier un grand espace. Elle comporte deux composantes perceptuelles principales :
ASW (largeur apparente de la source) et LEV (enveloppe de l'auditeur).
L'espace dépend du niveau, car l'illusion exige que les sons réfléchis de faible niveau soient
audibles. Plus on entend de ces sons, plus l'impression spatiale est grande. Dans les
spectacles en direct, l'espace profond est un phénomène important. Dans la reproduction, il
dépend du réglage du volume et des bruits de masquage du fond.

Les auditeurs des systèmes de haut-parleurs stéréo et multicanaux que nous connaissons bien
réagissent à un champ sonore très différent de celui qu'ils ressentiraient lors d'un spectacle
musical en direct. Pourtant, à partir de ces sons physiques très différents, nous semblons
pouvoir percevoir ce que beaucoup d'entre nous jugent être des représentations très
satisfaisantes de nos souvenirs de concerts ou d'autres expériences en direct.

L'une des critiques les plus courantes de la musique enregistrée est qu'elle ne ressemble pas
tout à fait à la "vraie chose". . . . Ce que les microphones "entendent" n'est qu'une petite partie
des sons mélangés qui sont délivrés au public. . . . Il n'y a pas de
possibilité de tout ce qui ressemble à la "fidélité de la forme d'onde" - il n'y a tout simplement
pas de forme d'onde unique - qui illustre totalement le son des vrais instruments de musique.
Les studios d'enregistrement délibérément réfléchissants intègrent dans l'espace les différents
sons hors axe en un ensemble agréable. Cependant, le placement du microphone est un
facteur, et un certain degré d'égalisation dans un canal de microphone est une chose
courante ; la partie du champ sonore échantillonnée par le microphone présente souvent des
biais spectraux qui ne sont pas dans le son intégré global de l'instrument.

De nombreuses recherches sous-tendent notre compréhension des salles de concert, mais ce
n'est pas là que la plupart d'entre nous passent la majeure partie de notre temps d'écoute. Ce
livre est une tentative d'ajuster l'équilibre, juste un peu, aux circonstances dans lesquelles
nous vivons et écoutons le plus souvent.

CHAPITRE 4 CHAMPS SONORES DANS LES SALLES
Les mesures physiques des champs sonores dans les salles sont importantes car, grâce à elles,
nous espérons comprendre les dimensions perceptives de la parole, des films et des spectacles
musicaux que nous apprécions dans ces salles.

Il est important de noter que dans les calculs du temps de réverbération, on suppose que
l'activité acoustique se produit aux limites de la pièce et que le volume de la pièce est vide.
En réalité, le niveau du champ sonore réverbéré diminue progressivement avec
l'augmentation de la distance au fur et à mesure que l'énergie est dissipée.
En outre, les voix et les instruments individuels n'obéissent pas à l'hypothèse simplificatrice
de l'omnidirectionnalité, de sorte que le champ sonore à différentes positions d'écoute sera
différent pour différents instruments. . . . Nous entendons cela lors des concerts dans le
contraste entre la clarté pénétrante des cuivres qui délivrent une plus grande proportion de
son direct par rapport aux cordes ouvertes et aérées qui rayonnent plus largement leur énergie
collective.

Parce que la réverbération, en effet, prolonge tous les événements acoustiques, le temps de
réverbération a une influence évidente sur la façon dont nous entendons la parole et la
musique.

En termes d'intelligibilité de la parole dans les grands espaces, il est depuis longtemps
reconnu que les premières réflexions qui font partie de la première partie de la réverbération
sont des aides importantes à l'intelligibilité de la parole.

Une augmentation de l'énergie de réflexion précoce a le même effet sur les scores
d'intelligibilité de la parole qu'une augmentation égale de l'énergie sonore directe.
La plupart d'entre nous considèrent les spectacles en direct dans de bonnes salles de concert
comme des expériences "de référence", non seulement très agréables, mais aussi comme une
occasion de recalibrer nos échelles de perception. En effet, il n'y a pas de dispositifs
techniques pour se mettre en travers, pas de microphones, d'enregistrements et de hautparleurs.
Mais cela ne garantit pas une transmission du son sans altération. Il existe des
phénomènes acoustiques, dont l'un est connu sous le nom d'"effet de siège".

[Lorsque nous examinons ce qui se passe lorsque les espaces d'écoute se réduisent de la taille
d'une salle de concert à celle de petites salles d'écoute] Lorsque la surface au sol se réduit du
bureau/usine

254 CHAPITRE 14 Résumé de la première partie : à la recherche d'une voie à suivre
aux dimensions domestiques, il semble probable que ce comportement se poursuive car les
caractéristiques essentielles des espaces commerciaux sont présentes. De grandes parties
d'une ou plusieurs surfaces présentent une absorption importante sous forme de tapis, de
tentures et, peut-être, de plafonds acoustiques. Il existe également des objets absorbant et
diffusant le son, tels que des canapés, des chaises, des tables, des armoires et des
agencements en gradins verticaux de chaises en cuir encombrantes dans les cinémas à
domicile, qui sont tous grands par rapport à la hauteur du plafond dans les maisons typiques.
L'explication acoustique est la prédominance de modes de pièce relativement isolés et
d'ondes stationnaires à basses fréquences, ainsi que d'une collection complexe de modes qui
se chevauchent et de sons réfléchis à hautes fréquences. . . . Entre les résonances ordonnées
des pièces à basse fréquence et le comportement acoustique désordonné à haute fréquence se
trouve une zone de transition.

Quelle que soit la façon dont elle est identifiée ou le nom qu'on lui donne, la zone de
transition est réelle et il est nécessaire d'adopter différentes approches pour traiter les
phénomènes acoustiques au-dessus et au-dessous de celle-ci.
Si l'on considère les distances auxquelles nous écoutons dans nos espaces de divertissement
et nos salles de contrôle, il est clair que nous nous trouvons dans la région de transition, où
les sons directs et les sons réfléchis précocement dominent, et où les sons réfléchis
tardivement sont atténués, et s'atténuent progressivement avec la distance. Le champ sonore
n'est pas diffus, et il n'y a pas de distance critique, comme on le définit classiquement. Si nous
devions spéculer à ce stade précoce sur les performances des haut-parleurs dans ces salles, il
semblerait qu'une combinaison de sons directs et de sons réfléchis précocement serait
prédominante dans leur qualité sonore potentielle et que la puissance sonore ne serait pas le
facteur dominant.

La diffusion est une propriété d'un champ sonore. . . . D'un point de vue perceptif, un champ
sonore diffus semble spacieux et enveloppant. Cependant, un champ sonore diffus n'est pas
une exigence pour la perception de l'espace et de l'enveloppement. Des champs sonores
beaucoup plus simples fonctionnent également, surtout s'il s'agit d'une reproduction sonore
multicanal, car il est alors possible de délivrer aux oreilles des sons qui sont perçus comme
ayant ces qualités - avec ou sans pièce.

Un champ sonore très diffus peut être un objectif valable pour les salles de spectacle et les
studios d'enregistrement, où l'on souhaite un mélange uniforme de plusieurs sources sonores
et des sons réfléchis par ces sources multidirectionnelles. Cependant, il est concevable - et
même probable - qu'un tel champ sonore ne soit pas une condition nécessaire à la
reproduction du son.

La théorie du champ diffus ne s'applique peut-être pas parfaitement aux salles de concert,
mais elle s'applique encore moins bien aux autres types de salles.
Dans la transition
acoustique d'un grand espace de représentation à une "petite" salle, il semble que les facteurs
significatifs soient une hauteur de plafond réduite (par rapport à la longueur et à la largeur),
des zones d'absorption importantes sur une ou plusieurs des surfaces limites, et des objets
absorbants et diffusants proportionnellement grands et répartis sur toute la surface du sol.
Ce que nous entendons dans une petite salle d'écoute est dominé par les caractéristiques
directionnelles des haut-parleurs et le comportement acoustique de la pièce délimitée.

Chapitre 6 Réflexions, images et effet de précédence 255
aries aux endroits des premières réflexions fortes. La RT ne révèle rien de tout cela. En tant
que mesure, elle n'est pas incorrecte ; elle n'est simplement pas utile comme indicateur de la
façon dont la musique ou les films reproduits sonneront. Néanmoins, un son réfléchi excessif
n'est pas souhaitable et une mesure de la TR peut nous indiquer que nous sommes dans la
norme, mais nos oreilles aussi, ou une inspection visuelle "acoustiquement consciente".
Le champ sonore transitoire semble s'étendre sur toute la gamme des distances d'écoute que
nous utilisons habituellement dans les petites pièces.
Il est donc nécessaire de conclure que le
concept de distance critique dans les grandes pièces n'est pas non plus pertinent dans les
petites pièces.
Les chiffres produits par les prédictions acoustiques traditionnelles et par les instruments de
mesure, bien qu'ils ne soient pas totalement hors de propos, ne sont tout simplement pas des
réponses directes aux questions importantes de l'acoustique des petites pièces. Quelles sont
donc les questions importantes ? Les preuves qui s'accumulent suggèrent qu'elles ont trait aux
réflexions, mais pas dans un sens statistique global. Nous devons trouver, selon les termes de
Schultz, une "théorie pratique utilisable dans des pièces réelles" pour expliquer ce que nous
entendons.

CHAPITRE 5 LES NOMBREUX EFFETS DES RÉFLEXIONS
Au fil de l'histoire, il sera évident que les mesures sont effectivement pertinentes, mais
certaines mesures sont beaucoup plus utiles que d'autres. Il deviendra également évident que
les humains sont merveilleusement adaptables, capables de compenser certaines choses que
nous pouvons mesurer, et certaines choses que l'on peut entendre en se déplaçant, ou pendant
qu'elles changent, mais qui s'estompent une fois la stabilité établie. C'est comme si, lorsque
nous entrons dans une pièce, nous entendions toutes les réflexions qui nous donnent
beaucoup d'informations sur la nature acoustique de l'espace. Puis, lorsque nous nous
asseyons, en très peu de temps, les effets perceptifs des réflexions sont atténués, certains plus
que d'autres, et nous nous installons pour écouter les sources sonores, quelles qu'elles soient.
Dans certaines pièces "normales", il semble que nous ayons la capacité d'"écouter à travers"
une pièce pour nous occuper des moindres détails de la source sonore.
Nous savons que dans les pièces réelles, il y a de multiples réflexions. Cependant, pour
comprendre l'influence de plusieurs, il est utile de commencer par comprendre l'influence de
quelques unes, voire d'une seule. Cela permet également de faire des expériences pratiques et
de contrôler les réflexions. Comme nous le verrons, il y a une progression logique des effets
d'une seule à plusieurs réflexions, ce qui nous donne, au final, un meilleur aperçu des
mécanismes perceptifs en jeu.

CHAPITRE 6 LES RÉFLEXIONS, LES IMAGES ET L'EFFET DE PRÉCÉDENCE
L'effet de précédence décrit le phénomène bien connu selon lequel le premier son arrivé,
normalement le son direct d'une source, domine notre sens de la provenance du son. Dans un
intervalle de temps souvent appelé "fusion

256 CHAPITRE 14 Résumé de la première partie : à la recherche d'une voie à suivre
zone", nous ne sommes pas conscients que les sons réfléchis arrivant d'autres directions sont
des événements spatiaux distincts. Tous les sons semblent provenir de la direction de la
première arrivée. Les sons qui arrivent plus tard que l'intervalle de fusion peuvent être perçus
comme des images auditives séparées dans l'espace, coexistant avec le son direct, mais ce
dernier reste perceptiblement dominant.

Haas a décrit cela comme un "effet de suppression d'écho". Certaines personnes ont cru à tort
que cela signifiait que le son retardé était masqué, mais ce n'est pas le cas. Dans l'intervalle de
fusion par effet de préséance, il n'y a pas de masquage ; tous les sons réfléchis (retardés) sont
audibles, apportant leur contribution au timbre et à l'intensité sonore, mais les premières
réflexions ne sont tout simplement pas entendues comme des événements spatialement
séparés. Elles sont perçues comme provenant de la direction du premier son ; c'est, et
seulement c'est, l'essence de la "fusion". La croyance largement répandue selon laquelle il
existe une "zone de fusion de Haas", environ les 20 premières ms après le son direct, dans
laquelle chaque chose se combine innocemment, est tout simplement fausse.

Haas a noté des effets audibles n'ayant rien à voir avec la localisation. Tout d'abord, l'ajout
d'une deuxième source sonore augmentait l'intensité sonore. Il y a eu quelques modifications
de la qualité du son, de la "vivacité" et du "corps", et un "élargissement agréable de la source
sonore primaire".
Cette représentation graphique est très différente de la plupart des discussions sur le
phénomène de fusion pré-effet, dans lesquelles il tend à être présenté comme un intervalle de
retard : un seul nombre. C'est tout simplement faux, car cela présume de certaines conditions
qui peuvent ou non exister.

Les réflexions individuelles dans les petites pièces normales ne peuvent pas générer de
multiples images à partir de la parole produite par une personne ou reproduite par un hautparleur
(la directivité d'un interlocuteur humain se situe dans la plage des directivités des
haut-parleurs à cône/dôme à tir vers l'avant classiques....Dans les petites pièces, l'effet de
priorité est sans aucun doute le facteur dominant de la localisation de la parole.
Les seuils de réflexion des murs latéraux et du plafond sont presque identiques. Cela est
contre-intuitif car on pourrait s'attendre à ce qu'une réflexion latérale soit beaucoup plus
fortement identifiée par le mécanisme de discrimination binaurale. . . .

Il est remarquable qu'une réflexion déplacée verticalement, sans différence auditive (entre les
oreilles) apparente, puisse être détectée ainsi qu'une réflexion arrivant du côté, générant de
grandes différences binaurales. Non seulement les effets auditifs au seuil sont différents -
parapluie ou espace - mais les mécanismes de perception nécessaires à leur détection sont
également différents.
En guise d'explication, Rakerd et ses collègues (2000) ont convenu avec d'autres chercheurs
cités en référence qu'il peut y avoir un "mécanisme de suppression de l'écho médié par les
centres auditifs supérieurs où les indices binauraux et spectraux de localisation sont
combinés".

Une croyance de longue date dans le domaine de la conception des salles de contrôle est que
les premières réflexions des haut-parleurs des moniteurs doivent être atténuées pour permettre
aux personnes présentes dans les enregistrements d'être audibles. . . . En conclusion, il semble
que les effets audibles de base des premières réflexions dans les enregistrements soient
remarquablement bien préservés dans les. les champs sonores des pièces ordinaires. Il peut y
avoir des raisons d'atténuer les premières réflexions dans les salles d'écoute, mais la capacité
d'entendre des réflexions individuelles dans un environnement d'écoute réfléchi, semble-t-il,
n'en fait pas partie.

Lorsque les seuils de détection et les seuils de décalage d'image ont été déterminés d'abord
avec des images réelles puis avec des images centrales fantômes, en présence d'une réflexion
latérale unique asymétrique, les différences étaient insignifiantes. Il semble que les
inquiétudes concernant la fragilité d'une image de centre fantôme soient mal placées.
Le message est que si nous avions cru les mesures de la réponse impulsionnelle, nous aurions
pu conclure qu'en brisant la grande surface réfléchissante, nous avions réduit les effets
audibles. C'est l'un des problèmes persistants de la psycho-acoustique : la perception humaine
est généralement non linéaire et les mesures techniques sont remarquablement linéaires.
Il existe donc maintenant des perspectives à la fois subjectives et objectives qui indiquent que
le fait de briser les surfaces réfléchissantes peut ne pas donner des résultats conformes à nos
intuitions.

Pour mesurer les réflexions, nous devons mesurer le niveau du spectre des réflexions afin de
pouvoir évaluer leurs effets audibles relatifs. Cela peut se faire à l'aide de représentations
temporelles, comme l'ETC ou les réponses impulsionnelles, mais il faut utiliser une méthode
qui égalise les spectres dans tous les pics de l'affichage - par exemple, le filtrage passe-bande.
L'examen des "tranches" d'une chute d'eau serait également pertinent, tout comme l'exécution
de FFT sur des réflexions individuelles isolées par le fenêtrage temporel d'une réponse
impulsionnelle.

Tout cela est particulièrement pertinent en acoustique des salles car les matériaux
acoustiques, tels que les absorbeurs et les diffuseurs, modifient régulièrement les spectres des
sons réfléchis. Lorsque les sons directs et réfléchis ont des spectres différents, les simples
réponses impulsionnelles ou ETC à large bande ne sont pas des indicateurs fiables d'effets
audibles.

CHAPITRE 7 IMPRESSIONS DE L'ESPACE
L'impression d'espace est le principal facteur auditif qui distingue les bons espaces pour les
spectacles en direct. Elles apportent une grande partie de l'intérêt et de l'identité de tous les
grands espaces réverbérants que nous rencontrons. . . .
Il n'est pas nécessaire de reproduire le champ sonore d'un espace réel dans une salle d'écoute ;
il suffit de fournir des indices clés afin de susciter un souvenir ou une émotion.
Avec de bons enregistrements stéréo à deux canaux, on peut obtenir des impressions de ce
genre. Avec un son multicanal, ces illusions peuvent être diffusées dans n'importe quelle
mesure, y compris en excès.
L'amplification nécessite plusieurs haut-parleurs, qui délivrent les sons enregistrés avec un
retard approprié, dans les directions appropriées. Il est possible que les réflexions dans la
salle d'écoute puissent aider à produire des impressions de l'enveloppement par l'ajout de
répétitions, mais elles doivent être initiées par des sons enregistrés ayant les grands délais
initiaux.

Entendre un changement (une détection de seuil) ne nous dit pas si le changement est bon,
mauvais ou neutre. Que se passe-t-il lorsque les auditeurs sont autorisés à choisir le niveau
d'une seule réflexion, en fonction de ce qu'ils perçoivent comme un sentiment de plaisir - une
préférence ?
Lors de l'écoute de la parole, les niveaux préférés évitent simplement la courbe de la
"deuxième image", ce qui indique que les réflexions préférées se trouvaient toutes dans la
zone de fusion de l'effet de préséance, ne générant ainsi pas de deuxième image distrayante.
La conclusion inévitable du tableau est qu'à l'écoute de la parole en direct, et pour un seul
haut-parleur reproduisant la parole, les réflexions individuelles de la pièce ne posent pas de
problème. En fait, elles ne sont pas assez fortes.

En écoutant de la musique, tous les niveaux préférés sont bien supérieurs aux réflexions
naturelles fournies par les petites pièces . . . Il ne s'agit tout simplement pas de facteurs
indirects en la matière. . . . Il est évident que les auditeurs étaient prêts à ajouter des
réflexions ayant des niveaux et des retards sonores qui provoqueraient un fort décalage et un
élargissement de l'image, et peut-être même des secondes images, tout en indiquant une
préférence pour l'écoute de la musique dans cet état.
Pour une "préférence" maximale, il semble que les réflexions d'environ 30° à 90° soient les
plus efficaces. Lorsque l'on mesure l'IACC, on observe un large minimum autour de 60°, ce
qui correspond à un maximum dans les notes de préférence. La préférence est donc associée à
une faible corrélation croisée interauriculaire.
Le message le plus important est que la "préférence" est associée à une forte "impression
spatiale". Techniquement, il semble possible de trouver une corrélation à la fois avec une
mesure des sons arrivant aux oreilles (un IACC faible) et une mesure du champ sonore
physique dans lequel l'auditeur est immergé (une forte proportion de sons latéraux par rapport
aux sons frontaux dans la pièce).

La satisfaction complète de l'auditeur est susceptible d'exiger des réflexions d'un niveau plus
élevé et plus tardives que celles qui se produisent naturellement dans les petites salles
d'écoute. C'est là que les systèmes de reproduction du son multicanal entrent en jeu.

CHAPITRE 8 : IMAGERIE ET EFFETS SPATIAUX DANS LA REPRODUCTION DU
SON
La localisation n'est pas parfaite ; il existe un "flou" de la localisation, une région
d'incertitude dont la taille dépend fortement de la direction. Dans les spectacles en direct,
nous disposons d'informations visuelles pour justifier la localisation (l'effet ventriloque), et
des générations de spectateurs ont voté en faveur, non pas de localisations précises des
musiciens, mais d'images sonores embellies dans l'espace, appelées largeur apparente de la
source (LAS). En répétant cela, on sait d'où vient le son, et on prend plaisir à voir les
informations directionnelles auditives corrompues !
L'absorption des premières réflexions a un effet puissant sur la diffusivité, le CCI, et donc sur
la perception de l'espace sonore dans une pièce.

Lors des tests d'écoute effectués dans les deux versions de la pièce, il a été constaté que l'état
avec des parois latérales absorbantes était préféré pour le contrôle du processus
d'enregistrement et l'examen des produits audio, tandis que les parois latérales réfléchissantes
(qui réduisent l'IACC) étaient préférées lorsque les auditeurs "appréciaient simplement la
musique". Comme on pouvait s'y attendre, les parois latérales réfléchissantes ont entraîné un
"élargissement de l'image sonore".

Les musiciens estiment que les réflexions sont environ sept fois plus importantes que celles
des auditeurs ordinaires, ce qui signifie qu'ils tirent une satisfaction de l'espace que leur
procurent des réflexions à un niveau sonore bien plus bas que celui des gens ordinaires. . . . Il
est logique de penser que cela pourrait s'appliquer également aux professionnels de
l'enregistrement, peut-être même davantage, car ils créent des réflexions artificielles par voie
électronique et les manipulent à volonté tout en écoutant les effets. Il ne peut y avoir de
meilleures possibilités de formation et/ou d'adaptation. C'est une mise en garde pour tous
ceux d'entre nous qui travaillent dans le domaine de l'audio et de l'acoustique. Nos
préférences peuvent refléter des préjugés accumulés et ne pas être les mêmes que celles de
nos clients.

Il est tentant de supposer que les sons directs des haut-parleurs stéréo combinés à toutes les
réflexions restant dans une pièce après la suppression des premières réflexions latérales
semblent avoir à peu près le même potentiel de générer une ASW/élargissement de l'image
qu'une seule réflexion latérale bien ciblée. . . .
Lorsque l'on examine la situation conduisant à une image centrale fantôme, l'image est
beaucoup plus complexe. . . . Nous entendons une image "fantôme". Mais il s'agit d'une
image fantôme à laquelle est associé un effet spatial en raison du champ sonore réfléchi...
L'impression générale est que les sons panoramiques gauche et droit semblent provenir des
haut-parleurs eux-mêmes, tandis que les images intermédiaires semblent provenir de plus
loin, dans un cadre plus spacieux, et parfois surélevé. Au lieu d'une scène sonore s'étendant
sur une ligne entre les haut-parleurs, les images centrales ont tendance à dériver vers l'arrière.
Comme l'impression de distance dépend des premières réflexions, il s'agit d'une perception
plausible.

Les auditeurs qui comparent un canal central discret avec une image centrale fantôme
générée par un couple stéréo dans une pièce normale ont systématiquement attribué à l'image
fantôme des dimensions perceptuelles plus élevées en termes de largeur, d'élévation,
d'espace, de niveau et de naturel. Dans une situation où le son central discret n'était pas
soutenu par des sons provenant d'autres haut-parleurs, cela correspond aux attentes.
Cependant, il incombe à l'ingénieur du son d'augmenter l'espace d'un canal central discret en
utilisant des sons retardés et ajustés de manière appropriée, envoyés vers les canaux avant
gauche et droit et les canaux surround. Si l'on considère qu'un centre fantôme présente des
avantages audibles, un véritable canal central, utilisé en collaboration avec les signaux traités
transmis par d'autres canaux, peut être meilleur à tous égards et beaucoup plus flexible. Ilest
d'avoir les outils de traitement du signal nécessaires pendant le processus de mixage et de
savoir comment les utiliser.

Pour les canaux surround, l'impression dominante d'espace sera probablement donnée par le
son direct des canaux surround ; ils arrivent à l'auditeur sous des angles utiles, mais il
appartient à l'ingénieur du son d'optimiser les amplitudes et les retards par rapport aux canaux
frontaux. Les réflexions supplémentaires apportées par la pièce embelliront la sensation
d'espace, la rendant plus complexe que ce qui est possible avec une paire de haut-parleurs
surround. Dans ce cas, la réflexion opposée du mur est susceptible de contribuer (bon angle et
retard). Les réflexions des murs avant et arrière arrivent de directions relativement
improductives et contribueront moins à l'effet.

Il est raisonnable de penser qu'encourager les réflexions latérales de premier ordre des hautparleurs
surround situés sur les côtés peut être avantageux pour la création d'une enveloppe
lorsque le nombre de canaux et de haut-parleurs est limité. Il est évident que l'on ne souhaite
pas créer les conditions d'échos de scintillement entre les parois latérales.
Dans les comparaisons entre haut-parleurs mono et stéréo, la qualité spatiale et la qualité
sonore n'étaient évidemment pas indépendantes ; l'une suit l'autre. Est-il possible que les
auditeurs ne puissent pas les séparer même si, consciemment, la plupart d'entre eux étaient
convaincus qu'ils le pouvaient. S'il s'agit effectivement de facteurs séparables, il est juste de
se demander lequel est le plus important. Dans les tests monophoniques, les auditeurs ont fait
état de grandes différences de qualité sonore et de qualité spatiale et, le cas échéant, les
différences étaient plus marquées dans les évaluations de la qualité spatiale. Cela n'était
certainement pas prévu, mais ces auditeurs ne doutaient guère qu'il y avait des différences
substantielles dans les deux catégories de notation. Cependant, en écoute stéréo, la plupart
des différences entre les haut-parleurs ont disparu.

La principale conclusion est que la technique d'enregistrement est souvent le principal facteur
de dissuasion des impressions spatiales perçues dans la reproduction sonore. La directivité
des haut-parleurs est un facteur, tout comme la réflectivité des surfaces impliquées dans les
premières réflexions latérales, en particulier dans les enregistrements comportant des sons
panoramiques à gauche ou à droite.

La suggestion provocante est que les deux domaines (qualité sonore et qualité spatiale) sont
liés et que la composante spatiale a une grande influence. Les auditeurs semblent préférer le
son provenant de haut-parleurs à large dispersion avec un comportement hors axe quelque
peu coloré au son provenant d'un haut-parleur à dispersion étroite avec un comportement hors
axe moins coloré. Au cours des années qui ont suivi, il a été démontré que l'amélioration de
la fluidité du son rayonné hors axe pousse les notes subjectives encore plus loin, ce qui est un
élément à ne pas négliger.

Il s'ensuit que dans les enregistrements multicanaux où tous les canaux sont généreusement
utilisés pour l'amélioration de l'espace, la nature du comportement hors axe du haut-parleur
ou l'acoustique de la pièce d'écoute peut être perçue comme encore moins importante.

En résumé, il est clair que l'établissement d'une préférence subjective pour le son provenant
d'un haut-parleur intègre des aspects de qualité sonore et de qualité spatiale, et il existe des
situations où l'on peut débattre de ce qui est plus important. Les résultats discutés ici vont
tous dans le même sens, à savoir que les haut-parleurs à large dispersion, utilisés dans des
pièces qui permettent des réflexions latérales précoces, sont appréciés par les auditeurs
surtout, mais pas exclusivement, pour l'écoute récréative. Il ne semble pas y avoir de
sacrifices notables dans les qualités "d'image" de la reproduction stéréo, en effet il y a
plusieurs commentaires sur l'excellente stabilité de l'image et les sensations de profondeur
dans la scène sonore.

Depuis des décennies, le mantra de l'industrie est d'absorber, de diffuser ou de dévier les
premières réflexions latérales. La zone dite "sans réflexion" dans la conception des salles de
contrôle, dans laquelle les premières réflexions sont atténuées, semble donc être un moyen de
réduire l'impression d'espace dans l'environnement de lecture. Comme le montre la section
6.2, il ne s'agit certainement pas de rendre audibles les premières réflexions dans
l'enregistrement ; elles ne sont pas masquées par ces sons. La préférence apparente de
nombreux professionnels de l'enregistrement pour la réduction de l'espace n'a peut-être rien à
voir avec leur capacité à entendre les subtilités des enregistrements, mais plutôt avec une
sensibilité inhabituelle à celles-ci, un effet secondaire de la profession.

Il nous reste cependant un problème : comment expliquer que le filtrage en peigne souvent
évoqué, engendré par les premières réflexions, ne pose pas de problème. Aucun de ces
auditeurs ne l'a entendu, ou du moins ils ne l'ont pas commenté. S'il se reflète dans leurs
évaluations subjectives, il semble avoir eu un effet positif. Il y a une explication.

CHAPITRE 9 LES EFFETS DES RÉFLEXIONS SUR LA QUALITÉ DU SON/TIMBRE
En termes de perception, le timbre est ce qui reste une fois que nous avons pris en compte la
hauteur et l'intensité sonore. C'est cette qualité d'un son qui nous permet de reconnaître
différentes voix et différents instruments de musique et qui nous permet de distinguer les
intonations d'un superbe musicien de celles d'un apprenant.

Lorsque nous parlons de changement de timbre à la suite de réflexions, ou de toute autre
chose d'ailleurs, la tendance naturelle est de penser que tout changement audible est une
chose négative - une dégradation. Cependant, comme nous le verrons, dans certaines
circonstances, les jugements peuvent être meilleurs ou pires.
Il semble qu'il y ait deux mécanismes principaux pour le changement de timbre résultant de
réflexions :
■ interférence acoustique ... lorsque les sons directs et réfléchis se combinent aux oreilles
■ répétition, l'effet audible d'un même son répété plusieurs fois aux oreilles des auditeurs.
La pire situation pour l'audibilité du filtrage en peigne est lorsque la somme se produit dans le
trajet du signal électrique. Dans la salle d'écoute, le son direct et toutes les versions réfléchies
de celui-ci contiennent le même schéma d'interférence.

Une autre situation difficile est celle dans laquelle il n'y a qu'une seule réflexion dominante
qui arrive de la même direction que le son direct. Dans un contexte de salle de contrôle, il
peut s'agir d'une réflexion de console dans une pièce autrement morte.
Il est intéressant de noter que les humains semblent très bien supporter les réflexions latérales
dans les pièces car le spectre que nous percevons est une combinaison de celles qui existent
aux deux oreilles. Il s'agit d'un "spectre central" qui est décidé à un niveau supérieur de la
fonction cérébrale.

S'il y a beaucoup de réflexions, provenant de plusieurs directions, la coloration peut
disparaître complètement, une conclusion que nous pouvons tous vérifier grâce à nos
expériences d'écoute dans les filtres en peigne élaborés appelés salles de concert.
Le lissage spectral de multiples réflexions se produit même lorsque les sons retardés sont à
des niveaux de 30 à 40 dB en dessous du son direct. Cette constatation remarquable permet
d'expliquer davantage pourquoi le son dans les salles est si agréable . . .

À tout cela se superpose un effet d'apprentissage cognitif, une forme de "compensation
spectrale" dans laquelle les auditeurs semblent capables de s'adapter à ces situations et
d'entendre "par et autour" des réflexions pour percevoir la vraie nature de la source sonore.
Le résultat est que dans toute pièce normale, le filtrage en peigne audible est hautement
improbable.
Les réflexions à l'origine du filtrage en peigne sont les mêmes que celles qui donnent les
impressions presque entièrement agréables, plaisantes et préférables de l'espace dont il a été
question dans les deux chapitres précédents.
La diaphonie acoustique associée à l'image centrale du fantôme génère un important peigne à
une dent - un défaut fondamental de la stéréo.
Tout cela devrait justifier l'utilisation d'un véritable canal central dans les enregistrements, un
autre point soulevé par Augspurger (1990), qui note combien une image fantôme sonne
différemment, dans le temps et dans l'espace, par rapport à une source sonore centrale
discrète. "Mais quel que soit le type de haut-parleurs utilisés dans l'espace acoustique, la
stéréo conventionnelle à deux canaux ne peut pas produire une image centrale qui sonne de la
même façon que celle d'un canal central discret, même si elle est stable et bien définie.
Les résonances sont les "éléments constitutifs" de la plupart des sons qui nous intéressent,
nous divertissent et nous informent. Les résonances à très haut Q définissent les hauteurs ;
elles jouent les notes. Les résonances à Q moyen et bas ajoutent de la complexité, définissant
le caractère des voix ou des instruments de musique. Nous apprenons à reconnaître les
modèles de résonances, y compris leurs amplitudes relatives.

Le coeur du problème est la répétition d'un son transitoire par des réflexions dans
l'environnement d'écoute ou par la régénération électronique du signal ; les résonances à
faible Q sont plus audibles et le seuil est abaissé.
Entendons-nous la bosse spectrale ou le tintement temporel ?
Aux fréquences supérieures à 200 Hz au moins, le processus de détection des résonances
utilise des informations spectrales et non des indices temporels. Il semble que nous
répondions à la "bosse" dans la réponse en fréquence, une concentration d'énergie, et non pas
à une sonnerie dans le domaine temporel. Les répétitions, qu'elles soient dans le signal luimême
en raison de sa structure temporelle ou ajoutées par l'environnement, sont évidemment
bien utilisées par le processus perceptif pour améliorer la détection des résonances à Q
moyen et faible.

On a constaté que les signaux timbraux les plus distinctifs dans les sons de nombreux
instruments de musique se trouvent dans les transitoires de début, et non dans la structure
harmonique ou le vibrato des parties soutenues. . . . Dans ces conditions, il est raisonnable
que les répétitions de ces amorces transitoires donnent au système auditif plus de possibilités
de les "regarder" et d'en extraire plus d'informations.
En résumant ce chapitre, sur le thème du rôle des réflexions dans la cor - rupture ou
amélioration de la qualité sonore du timbre - il est maintenant évident que dans les salles
d'écoute normales, il y a peu de risque de corruption (par filtrage en peigne) et des preuves
substantielles que les résonances seront rendues plus audibles. Si ces résonances sont
présentes dans le programme, il est très probable que la richesse tonale et les subtilités
timbrales supplémentaires seront bien accueillies. Si ces résonances se trouvent dans les hautparleurs,
il est fort probable que leur audibilité accrue ne sera pas bien accueillie.

CHAPITRE 10 : RÉFLEXIONS ET INTELLIGIBILITÉ DE LA PAROLE
Dans la communauté audio, il est presque rituel de prétendre que les sons réfléchis dans les
petites salles d'écoute contribuent à la dégradation de l'intelligibilité de la parole. Ce concept
a une logique et une "justesse" instinctives, et il a probablement été bon pour les industries de
la fibre de verre et de la mousse acoustique. Cependant, comme pour plusieurs phénomènes
de perception, lorsqu'ils sont examinés avec rigueur, les résultats ne sont pas tout à fait ceux
escomptés. C'est le cas ici aussi.

En résumant les résultats de ces études, il semble évident que dans les petites salles d'écoute,
certaines réflexions individuelles ont un effet négligeable sur l'intelligibilité de la parole, et
d'autres l'améliorent, l'amélioration augmentant à mesure que le délai se réduit.
Les premières réflexions (<50 ms) ont eu le même effet souhaitable sur l'intelligibilité de la
parole que l'augmentation du niveau du son direct.
Le rapport signal/bruit est important, mais les niveaux de bruit auxquels une dégradation
significative se produit dépassent de loin tout ce qui pourrait se produire, et encore moins être
acceptable, dans n'importe quelle situation domestique.

Pour atteindre des pourcentages élevés d'intelligibilité de la parole, un rapport signal/bruit de
5 dB est bon, et 15-20 dB presque parfait. Le bruit, dans ce contexte, est tout autre que la
parole. En musique, c'est le son du groupe avec lequel un chanteur est de chanter. Dans les
films, c'est tout le reste d'une bande sonore qui se déroule en même temps que le dialogue.
En résumant les résultats des expériences comparant les différents niveaux du canal central,
par rapport aux niveaux du front gauche et droit, les auditeurs ayant une audition normale se
retrouvent en conflit. En termes de "clarté du dialogue", les choses se sont améliorées à
mesure que les canaux L&R étaient progressivement atténués, et même éteints. En termes de
"plaisir", ils ont estimé que l'atténuation de 3 ou 6 dB des canaux L&R était une amélioration,
suggérant qu'ils accordaient une valeur substantielle à la clarté du dialogue, mais ici ils ont
voté pour ne pas les éteindre. Cependant, en termes de "qualité sonore globale", l'atténuation
de 3 dB des canaux L&R était acceptable, mais plus que cela a été rejeté. Dans l'ensemble,
ces auditeurs normaux semblent être plus satisfaits d'un système dans lequel les canaux L&R
ne fonctionnent pas aux niveaux de référence, mais peut-être 3 dB plus bas. Les auditeurs
malentendants étaient tout à fait prévisibles. Tout ce qui était inférieur à la mono était une
dégradation. Cela ne signifie pas qu'ils n'aiment pas le son d'une présentation multicanaux,
mais qu'ils accordent une plus grande priorité à la clarté du dialogue.

Il est clair que les cotes de "difficulté d'écoute" sont des indicateurs de problèmes plus
sensibles que les cotes d'intelligibilité/ reconnaissance des mots classiques, et sembleraient
plus pertinentes pour l'évaluation des contenus de divertissement et des systèmes de
reproduction.
Il est commode de constater que la directivité des interlocuteurs humains n'est pas très
différente de celle des haut-parleurs à cône et à dôme conventionnels. . . . Il en résulte que si
une conversation informelle est très intelligible avec une personne à l'emplacement du hautparleur
et une autre dans la zone d'écoute, il est probable que la reproduction par haut-parleur
des voix rapprochées sera comparativement intelligible.

CHAPITRE 11 ADAPTATION
Dans les contextes de l'effet de préséance (localisation angulaire), de la perception de la
distance et de la compensation spectrale (timbre), les humains peuvent suivre des motifs
réfléchissants complexes dans les pièces et ajuster nos processus pour compenser une grande
partie de ce qu'ils pourraient autrement perturber dans notre perception de la provenance des
sons et de la véritable signature timbrale des sources sonores. En fait, la complexité des sons
réfléchis nous permet d'extraire des informations utiles sur l'espace d'écoute et de les
appliquer aux sons que nous entendrons à l'avenir. Nous sommes capables, semble-t-il, de
séparer les aspects acoustiques d'une performance musicale ou théâtrale reproduite de ceux
de la pièce dans laquelle la reproduction a lieu.

Dans ces circonstances, lorsque l'élément peut être "suivi" par voie acoustique, il est très
probable qu'il puisse être entendu à des niveaux inférieurs à ceux auxquels il est susceptible
d'être audible lors d'une écoute normale du mixage terminé. Ainsi, les sons qui peuvent être
gratifiants pour l'ingénieur de mixage ou de mastering peuvent être insuffisants pour
récompenser un auditeur normal, ou pire, simplement ne pas être entendus du tout.
S'il est nécessaire d'absorber, d'atténuer, de disperser ou de rediriger les réflexions, les
dispositifs acoustiques doivent être aussi efficaces sur tout le spectre au-dessus de la
fréquence de transition (disons 300 Hz), et non sur une partie de celui-ci, afin que les sons
arrivent spectralement intacts aux oreilles des auditeurs.
On peut en déduire sans risque que les auditeurs, lors d'évaluations comparatives des hautparleurs
dans une salle d'écoute, sont capables de "neutraliser" dans une large mesure les
effets audibles de la pièce.

Il reste un résultat probant : Lorsqu'ils ont eu la possibilité de comparer, les auditeurs se sont
assis dans différentes pièces et ont évalué les haut-parleurs de manière fiable en termes de
qualité sonore. Il nous faut maintenant comprendre ce qui, dans ces enceintes, a fait que
certaines ont été préférées à d'autres. Si c'est possible, cela suggère qu'en intégrant ces
propriétés dans un haut-parleur, on peut s'assurer qu'il sonnera bien dans une grande variété
de pièces ; un rêve devenu réalité.

CHAPITRE 12 EFFETS DE LIMITE ADJACENTE ET DE MONTAGE DES HAUTPARLEURS
L'endroit où un haut-parleur est placé dans une pièce a un effet majeur sur la façon dont il
sonne, plus particulièrement dans les basses fréquences.
En faisant la moyenne de plusieurs courbes de la pièce, mesurées à différents endroits - une
moyenne spatiale - les effets des variations dépendantes de la position sont réduits, et l'on
voit clairement l'ampleur des effets sous-jacents aux limites adjacentes.
La correction des erreurs liées aux limites adjacentes implique de choisir la position du hautparleur
par rapport aux limites de manière à minimiser les variations de la réponse en
fréquence aux endroits d'écoute. L'égalisation, qui consiste à modifier la réponse en fréquence
du haut-parleur, en est une autre.
Après avoir examiné les options de placement courantes, on peut conclure qu'il n'y a en
réalité que deux endroits où un haut-parleur a le potentiel de donner le meilleur de lui-même :
en position autonome ou encastré dans un mur (ou un plafond). Toutes les autres options
impliquent des compromis d'une sorte ou d'une autre. L'emplacement en saillie de ce hautparleur
générique de bibliothèque est imparfait mais, comme nous le verrons, les hautparleurs
peuvent être spécifiquement conçus pour être extrêmement performants comme les
produits en saillie.
L'idée d'un haut-parleur universellement applicable, d'un seul type, est un concept de l'ère de
la vapeur, mais c'est la base de la plupart des conceptions actuelles. Il semblerait qu'il y ait
une "opportunité" pour quelque chose de différent.
Le montage encastré est excellent, mais avec un bon design, les configurations murales
fonctionnent très bien. De nombreux haut-parleurs surround sont conçus de cette manière,
une tendance bienvenue. Ironiquement, ce sont les haut-parleurs avant, sans doute les plus
importants, qui sont généralement conçus sans tenir compte des paramètres acoustiques dans
lesquels ils seront placés.
Une dernière réflexion : Il y a un effet quelque peu réciproque, imparfait mais significatif,
pour l'emplacement de la tête d'un auditeur par rapport aux limites adjacentes.

CHAPITRE 13 FAIRE DES VAGUES (DE BASSE) - SOUS LA
FRÉQUENCE DE TRANSITION
L'expérience du monde réel montre que la reproduction des basses dans les petites pièces est
un jeu de hasard. Les pièces sont différentes les unes des autres. Les différentes positions
d'écoute dans une même pièce peuvent être très différentes . . . Il faut une stratégie qui puisse
garantir la même qualité de basse à tous les auditeurs dans toutes les pièces.
En conclusion, ce n'est pas que l'idée d'un rapport optimal entre les pièces soit erronée ; c'est
simplement que, telle qu'elle a été conçue à l'origine, elle n'est pas pertinente dans notre
activité de reproduction sonore.

Le résumé de cette section pourrait être celui de la compréhension de la communication du
son par haut-parleur(s) à l'auditeur(s) dans les petites pièces :
■ Tout est important.
■ Il n'y a pas de solutions généralisées de type "livre de cuisine", pas de salle magique
dimensions.
■ Sans vos propres mesures acoustiques, vous "volez à l'aveuglette".
■ Sans mesures à haute résolution, vous êtes myope.
■ Avec de bonnes mesures acoustiques et une certaine capacité de prédiction mathématique,
vous êtes en bonne position pour identifier et expliquer les problèmes majeurs.
■ Il semble qu'une combinaison de traitement acoustique des basses fréquences, de plusieurs
subwoofers et d'égalisation soit utile
■ L'idée d'optimiser les dimensions des pièces n'a pas été abandonnée, mais les futures
investigations doivent tenir compte de l'emplacement des haut-parleurs et des auditeurs.
■ Il existe deux méthodes pour faire varier la quantité d'énergie transférée des haut-parleurs
aux modes :
-Localiser le caisson de basse à une pression minimale ou proche de celle-ci dans le local
concerné
onde stationnaire.
-Utiliser deux ou plusieurs subwoofers pour diriger les ondes stationnaires
de manière constructive ou destructrice.
Dans les sections suivantes, nous les décrirons comme une progression de la sophistication et
de la réussite, en offrant des basses de qualité prévisible à plusieurs auditeurs.
1. Recommandations d'arrangements de subwoofer offrant une probabilité accrue de basses
similaires dans les sièges d'une zone d'écoute définie dans des pièces rectangulaires de toute
forme.
2. Comme le numéro 1, mais nous prêtons attention au résultat final en termes de besoins
d'égalisation et de puissance de sortie requise.
3. Sélectionner les rapports longueur/largeur optimaux de la pièce pour maximiser la
les avantages de l'installation de plusieurs subwoofers.
4. Utilisation de mesures, d'un algorithme d'optimisation et du traitement du signal pour
obtenir des basses similaires de manière prévisible dans des pièces de forme arbitraire,
rectangulaire ou non, avec des auditeurs et des caissons de basse multiples dans des endroits
arbitraires. Ou en utilisant le même processus dans un processus itératif pour maximiser les
performances dans une situation donnée.

Toutes ces méthodes, en particulier la numéro 4, sont très différentes des méthodes
traditionnelles dans la mesure où nous utilisons de plus en plus de contrôle sur l'étendue et la
manière dont les subwoofers et les auditeurs se couplent aux modes de la pièce. L'objectif
premier est de réduire les variations d'un siège à l'autre. Toutefois, on constate que ce faisant,
les modes sont atténués à un point tel que le besoin d'égalisation globale est sensiblement
réduit.
Dernière édition par fredoamigo le 31 Jan 2021 9:20, édité 1 fois.
fredoamigo
 
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Message » 30 Jan 2021 15:58

Merci pour ta réponse Tovarich, sache que j'apprécie bcp tes interventions, tu as une capacité (un peu comme Haskil) à bien t'adapter aux intervenants, avec des propos compréhensibles de tous, je n'ai pas cette expérience :cry:

Je ne pense pas qu'il y ait différents niveaux de sensibilité en terme de plaisir d'écoute sur le critère d'écoute diffuse ou plus proche des enceintes.

Je pense que quand c'est et bien réglé, avec les bonnes enceintes, bien placées dans la pièce, l'auditeur au centre et à distance critique, tout le monde est d'accord et personne ne veut perdre la sensation d'immersion qu'offre ce type d'écoute en bougeant ou en prenant le risque de se reculer.

Le soucis, c'est que c'est difficile à mettre en oeuvre, il faut dans pas mal de cas... etre très proche des enceintes.

Dès lors que la pièce n'est pas symétrique, les sons réverbérés et en phase de l'enceinte gauche, son déphasés avec l'enceinte droite, le centre fantôme s'effondre, avec tout ce qui y a entre le centre et les cotés sur les opérations de mixage.

Ce point est à mon sens le plus important, mais aussi le plus difficile à obtenir, d'abord car de nombreuses enceintes ne permettent pas cette précision en terme de phase.

Je parlais plus tot du large bande.
Tu as du comme moi, du lire de nombreux témoignages d'auditeurs ne jurant que par lui, à commencer sur ce forum par D. Pétoin (qui a aussi un site web sur l'audio sur ses expériences un peu décalés et très personnelles)

Lui ne jure que par le large bande pour sa fiabilité en terme de phase, qui est absolue, car lorsqu'un seul HP joue, il ne peut pas y avoir d'accident de phase dans le champ direct, il c'est habitué à cette écoute de haute précision, au détriment de tout le reste, distorsion énorme, pas de grave, pas d'aigu, une directivité croissante... mais une phase :love: :love:

Le large bande est donc la solution pour commencer à bien identifier l'écoute des sons en phase et de toute la reconstruction du mixage qui "apparait" dans ce "halo" virtuel.

Fort heureusement, les outils de mesure, les techniques actuelles de simulation permettent de concevoir des enceintes multivoies aujourd'hui tout aussi performantes qu'un large bande, sans les inconvénients relatés à raison par Wakup, car on arrive a filtrer en phase parfaite, meme avec des pentes assez raide.

C'est assez récent et finement maitrisé depuis peu, c'est un domaine qui est devenu accessible, mais ce n'est pas le cas de toute les enceintes hélas, car le domaine temporel doit etre respecté pour que le son sorte au meme moment des HP et en filtrage passif, c'est rock n roll à faire (mais tout à fait possible).

Les puristes parlent meme de sommation sur temps de vol, la sommation doit avoir lieu à distance sur la zone d'écoute et tient donc compte du placement, donc de la distance critique, donc de la réponse hors axe de l'enceinte... tout est lié :o, meme si à mon sens, on est pas obligé d'aller aussi loin, mais c'est pour dire ce qui est possible à l'aide de DSP et de filtrages actifs :D
Dernière édition par indien29 le 30 Jan 2021 16:59, édité 1 fois.
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Message » 30 Jan 2021 16:14

dabass a écrit:Est ce que le staff HCFR ne peut pas créer une section "théorie et concept audio" afin d'éviter de voir systématiquement tous les threads de la sections haute fidélité / enceinte investis par quelques forumeurs (voir un forumeur :hehe: ) qui rabâchent en boucle les mêmes discours théoriques.

En tant que lecteur assidu du forum, ça devient vraiment pénible de parcourir la section Haute fidélité du forum.


Je suis d'accord avec cette proposition. En effet, les digressions techniques qui s’accrochent à des fils de discussion qui au départ ne l’étaient pas peuvent être difficiles à suivre pour qui n'en n'a pas envie et surtout peuvent se transformer en hors-sujets un peu trop longs.

Mais en l’occurrence, les questions que soulèvent Augustin dans son post initial induisent inévitablement certains développements techniques, une enceinte ne se choisit pas seulement pour elle-même et ne s'écoute pas isolément de son environnement, surtout quand il s'agit de matériels de haut de gamme, à la bande passante et à la dynamique très importantes, qui accroissent les contraintes de l’acoustique (il est d'autant plus important de ne pas conseiller des solutions décevantes et coûteuses). Donc il fallait lui demander des précisions sur ses goûts, ses intentions, l'alerter sur des questions acoustiques qu'il abordait d'ailleurs lui-même.

Il a d'ailleurs souhaité des éclaircissements et précisions sur ces questions, il était indispensable de lui répondre -c'est la moindre des choses- et dans le courant des échanges il était inévitable que ça "déborde".

J'avoue avoir une propension naturelle à déborder, L'Indien aussi et quelques autres forumeurs encore. Mais nous restons courtois et nous nous estimons, avec juste de petits "coups de gueule" de temps en temps qui se calment vite.

Mais sans doute avons-nous de bonne foi un peu trop "dérivé" collectivement pour le coup, d'où l'intérêt de ta proposition.
tovarich007
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Message » 30 Jan 2021 16:55

Merci Fredamigo pour ce boulot de traduction. :thks: :thks:

Il y a tout dans le texte de Toole, c'est une vue générale de l'ensemble de ses expérimentations, parlant à la fois de grandes salles de concert, de multi canal, de diffusion sonores dans toutes taille / sorte de pièces.... de mixage, ce texte montre le plus important, la préférence des auditeurs, c'est bien là l'essentiel dans la reproduction sonore !

Pour rester dans le domaine précis qui nous intéresse, la reproduction fidèle du mixage, dont nous, simple auditeur, apprécions le travail (en général :D , quand on la subie, on ne réécoute pas le morceaux :D ) on peut retenir les points essentiels qui sont les suivants et dont on parle souvent ici sur Hcfr :

Dans une petite salle, il n'y a pas a proprement parler de champ diffu, le champ réverbéré est principalement composée de réflexions spéculaires non diffuses.
En ce sens, effectivement, la notion purement théorique de distance critique est caduque, mais elle reste une excellente base de référence, même dans une petite salle.

Ces sujets ont été abordés il y a peu ici sur Hcfr et surtout sur Mélaudia ou J. Fourcade a même conçu un tableur qui fonctionne, adaptés aux petites pièces.
Pour ceux qui ici suivent JP Lafont, il aborde souvent le sujet : https://www.homecinema-fr.com/forum/enceintes-haute-fidelite/enceintes-bibliotheques-tres-haut-de-gamme-t30095029-225.html

Pour moi, et de façon simple, je l'ai déjà écrit, le recul dans l'axe (le test de la planche à roulette donc) s'effectue à l'aide de l'image centrale fantome, on peut reculer jusqu'à ce que l'auditeur juge sa perception comme trop floue, ce qui dépends, comme indiqué avant, surtout de la qualité de la phase des enceintes, de la largeur de leurs rayonnement et des asymétries acoustiques.

Je me retrouve tout particulièrement dans les propos suivants de Toole :

Les auditeurs qui comparent un canal central discret avec une image centrale fantôme, générée par un couple stéréo dans une pièce normale ont systématiquement attribué à l'image fantôme des dimensions perceptuelles plus élevées en termes de largeur, d'élévation, d'espace, de niveau et de naturel.
Dans une situation où le son central discret n'était pas soutenu par des sons provenant d'autres haut-parleurs, cela correspond aux attentes.


Il est très juste et comment ne pas etre d'accord avec lui sur l'apport du multi canal et de l'immersion permise par la maitrise et le controle d'un champ diffu numériquement émulé, c'est ce que l'on retrouve au cinéma, en étant au centre bien placé, en plus avec l'image, la perception de l'origine des sons apporte un réalisme total.

Merci encore à toi pour cette longue traduction.

En espérant que tout ceci aide Augustin, ainsi que tout les lecteurs du post, on est au coeur du sujet audio :thks:
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Message » 30 Jan 2021 17:24

oui il y a ce que Toole dit , mais il y a débat/discorde sur le sujet notamment celui des premières réflexions ....
les premières réflexions sont préjudiciables à la clarté (selon Geddes et Griesinger), bien que les premières réflexions latérales puissent élargir un peu l'image stéréo, ce que beaucoup d'auditeurs apprécient (Toole).
en général, plus les réflexions sont précoces, plus elles nuisent à la clarté (Griesinger). , les réflexions qui arrivent environ 10 millisecondes ou plus derrière le son de la première arrivée ( Geddes) sont bénéfiques pour le timbre et l'espace sans inconvénient significatif.
d’où l importance de la réponse hors axe et de son interaction avec les murs latéraux si c'est trop tôt c'est pas bon (murs trop proches) et trop tard c'est pas bon non plus ...en ce sens , l’écoute type monitoring ( nearfield ) est beaucoup plus simple (pour ceux qui aiment )car essentiellement elle se fait sur le premiers frond d'onde ..plus de précision mais moins effet spatial de "soundstage" scène sonore ..
fredoamigo
 
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Message » 30 Jan 2021 17:39

C'est exactement cela, les premieres réflexions sont un soucis majeur (ce qui est expliqué par Toole dans ton texte) car :

Elles sont amalgamées au champ direct, le cerveau sait différencier les sons directs des sons réverbérées, encore faut-il qu'il en ait le temps.

JPL pour décrire cela :
Quand vous regardez un diaporama, vous pouvez aisément compter les images. Jusqu'à 15 à 18 images/seconde vous devinez une succession d'images. Au delà, le mouvement devient fluide.
C'est un peu la même chose pour le son.
Quand la réflexion est en retard de quelques millisecondes, le champ sonore s'élargit depuis la source jusqu'à la surface réfléchissante.
Cela donne de l'ampleur et de la spaciosité quand la réflexion est diffuse (sinon, ça produit une interférence). C'est un effet recherché. La Clarté C50 et C80 ainsi que la définition D50 sont dans cet intervalle.
Au delà de 50 à 80ms (ça dépend des transitoires), le cerveau sait dissocier les deux. La réverbération devient audible et les échos apparaissent.


P. Thévenaut a même tracé une courbe qu'il appelé "courbe de fusion" et qui montre sur le plan psychoacoustique, les limites de temps utile au cerveau en fonction des longueurs d'ondes :

DEF courbe-illusion.jpg


La zone ou le cerveau ne différencie pas le réverbéré du direct est une zone de forte coloration car le cerveau confond le direct et les peignes du réverbérés, c'est pour ça, comme tu le dis justement, qu'il faut eloigner les enceintes des murs et / ou absorber fortement, d'ou le montage au cinéma ou en studio, des enceintes en encastré "Inwall" ou d'une très fortes absorption des premieres réflexions.

Fort heureusement, l'égalisation moderne en FIR, qui permet de corriger séparément le temporel du fréquentiel, permet d'améliorer cette zone, mais ça ne remplace pas le traitement ou l'éloignement :cry:
Dernière édition par indien29 le 30 Jan 2021 17:42, édité 1 fois.
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Message » 30 Jan 2021 17:42

fredoamigo a écrit:oui il y a ce que Toole dit , mais il y a débat/discorde sur le sujet notamment celui des premières réflexions ....


Se sont surtout des préférences propres a chacun.

Dans un salon les réflexions arrivent quasi toujours avec un délai beaucoup trop court, on est loin des 10ms d'ITDG, les réflexions précoces sont également quasi toujours avec une trop forte amplitude et nuises fortement a l'intelligibilité/clarté et le champs sonore est également trop peu homogène, surtout dans les habitats modernes. Ces débats portent surtout sur des préférences en salles entièrement traités.
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Message » 30 Jan 2021 17:55

[quote="fredoamigo"] l’écoute type monitoring ( nearfield ) est beaucoup plus simple (pour ceux qui aiment )car essentiellement elle se fait sur le premiers frond d'onde ..plus de précision mais moins effet spatial de "soundstage" scène sonore ..]/quote]

Certes oui, mais n'oublions quand même pas qu'Augustin va installer son système dans une salle de 60 m², on est très loin d'une écoute nearfield ! Je sais bien que le fil de discussion a débordé de son sujet initial, mais quand même on ne va pas balayer toute la théorie acoustique ni toutes les hypothèses, parce là, je crois qu'on va être quelques uns à décrocher, faut savoir vous arrêter, chers forumeurs ...
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Message » 30 Jan 2021 18:03

:bravo:
On en reviens après toutes ces explications aux premieres pages du post.

Avec une telle pièce, Augustin a le choix du recul, donc d'un système à pavillon pour écoute un peu lointaine, ou radiation directe et un triangle d'écoute plus resserré.

Le point 1 sera réglé... oufff
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Message » 30 Jan 2021 18:09

indien29 a écrit::bravo:
On en reviens après toutes ces explications aux premieres pages du post.

Avec une telle pièce, Augustin a le choix du recul, donc d'un système à pavillon pour écoute un peu lointaine, ou radiation directe et un triangle d'écoute plus resserré.

Le point 1 sera réglé... oufff


pourquoi les revel '(exemple) ne ferait pas l'affaire ?? quelles sont les dimensions de la pièce ?
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