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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

L'opéra en DVD et BLU-RAY

Message » 30 Juil 2020 8:27

ajr a écrit:Bonjour,

A tout Seigneur tout honneur: merci à Olivier_Le Daim de nous offrir ses excellents textes auxquels il est très difficile de résister à l'envie de voir et entendre ensuite ce qu'il nous détaille avec autant de talent.

C'est pour cette raison, si l'on en croit Diapason , que j'indique à Igor qu'il semble exister une version BD.

D'autre part, comme je ne me souvenais pas si cette version avait été diffusée par une chaîne de télévision française, j'ai effectué une vérification sur le sujet en post-it consacré aux diffusions de musique classique et de danse sur la TNT-HD.

Vérification malheureusement infructueuse, car, ne serait-ce qu'en raison de la double présence de Magdalena Kozena et Thomas Quasthoff, j'aurais certainement conservé cet enregistrement.


Très bon week-end.


Salut Ajir. Merci pour ta fidélité et tes recherches. Il est très vraisemblable que l'enregistrement de la Passion par la Philharmonie de Berlin n'ait jamais été diffusé par les chaînes de télévision car la Philharmonie est très certainement une entreprise commerciale dont la notoriété permet d'exiger un cachet qui dépasse le budget de ces chaînes pour un événement aussi culturel, rencontrant donc hélas peu d'audience.

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Message » 01 Aoû 2020 16:18

Bonjour Olivier, :D

Si les programmations de musique classique et d'opéras reposent essentiellement sur des productions d'années antérieures, il y a quand même quelques "directs". Comme Cosi fan tutte, qui sera diffusé depuis Salzbourg à partir de 17 heures, demain dimanche, par Arte.

post180365516.html#p180365516

En décembre, à chaque Sant Ambrogio (Ambroise), jour férié, car saint patron de la ville Lombarde, nous avons également, en direct ou très léger différé, l'ouverture de la saison lyrique de la Scala de Milan.


Bon week-end.
ajr
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Message » 02 Aoû 2020 8:32

Je serai à l'écoute si je puis capter.

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Message » 08 Aoû 2020 9:38

ajr a écrit:Bonjour Olivier, :D

Si les programmations de musique classique et d'opéras reposent essentiellement sur des productions d'années antérieures, il y a quand même quelques "directs". Comme Cosi fan tutte, qui sera diffusé depuis Salzbourg à partir de 17 heures, demain dimanche, par Arte.

post180365516.html#p180365516

Bon week-end.



J’ai regardé sur ARTE la retransmission de l’opéra de Mozart COSI FAN TUTE diffusée en direct depuis le festival de Salzbourg. Une simple vision de l’opéra qui défile devant mes yeux ne me permet que d’avoir un avis parcelaire, une impression un peu superficielle sans doute qui se rattache à ce que j’en savais déjà.

COSI FAN TUTE est le livret de DA PONTE le plus italien. DON JUAN, c’est l’illustration espagnole et morale du caractère maléfique de la séduction masculine, LES NOCES DE FIGARO une satire très française (BEAUMARCHAIS) de l’outrecuidance du comportement de la classe dominante, la noblesse à l''époque, qui se fait avoir par la ruse de ses domestiques, COSI la satire de la sentimentalité féminine ouverte comme un terrain de jeu, un jeu théâtral en vogue dans l’opéra bouffe ultramontain de l’époque.

On connait l’histoire de cet opéra dont le titre est devenu un proverbe. Deux jeunes femmes sont fiancées à deux beaux garçons, lesquels se laissent corrompre par un philosophe aigri et font avec celui-ci un pari, le pari de la fidélité à toute épreuve de leurs fiancées. Ils conviennent donc de les mettre à l’épreuve, et pour cela ils disparaissent, enrôlés prétendument dans l’armée, puis réapparaissent déguisés en étrangers, le jeu étant de séduire la fiancée de l’autre sans se faire reconnaître. L’opéra conte les péripéties du chemin amoureux des deux demoiselles qui va du refus le plus violent à l’acceptation finale de ce nouvel amour (en passant entre autres par la scène où les deux prétendants font mine de mourir d’amour en s’empoisonnant à l’arsenic et où ils sont guéris par la soubrette déguisée en médecin). Les deux malheureuses sont pour finir mises en présence de leur infidélité par le retour inopiné des deux garçons dans leurs habits originaux. L’opéra s’achève par l’humiliation des deux femmes qui sont confondues par leur pendentif et qui promettent d’aimer désormais éternellement leur véritable fiancé. Une journée de connes donc.

Mais le livret est une chose et la musique de Mozart en est une autre. Mozart a écrit des airs magnifiques pour exprimer le désarroi de ces femmes abusées qui s’accrochent à leur amour pour résister aux entreprises de leur nouveau séducteur. Ce sont elles et les battements de leur cœur que la musique exprime magnifiquement qui font que cet opéra est l’un des plus beaux du répertoire. La scène des adieux où les fiancés prennent congé pour prétendument partir sous les drapeaux est une splendeur musicale. Sans la musique de Mozart, avec une autre musique, COSI ne serait qu’une comédie où on se gausserait de la crédulité féminine comme il en existe un certain nombre dans le répertoire.

Comment mettre en scène un pareil livret à une époque où le respect de la dignité féminine est devenu dogme ? Il faut faire sentir que ce sont les deux dames qui ont moralement le beau rôle en s’appuyant sur la musique qui leur donne les plus beaux airs. Et pour cela, il faut que ces deux dames apparaissent moins comme idiotes mais comme victimes « me too » de l’intrigue, une intrigue qui est le fruit d’un malade et de deux benêts immatures.

Dans la production de Salzbourg retransmise par ARTE, Les dames sont vêtues sobrement, sombrement dans des robes irréprochables, donc comme des victimes. Les deux freluquets par contre ont, dans leur entreprise de séduction, des accoutrements d’une laideur calculée, caricaturant la mode jeune avec des motifs et des couleurs voyantes comme si le manque de maturité qu’ils portent sur eux en faisait les objets sexuels que ne sont plus les demoiselles. Leur jeu est caricatural, ils se tuent, ils se mettent à genoux, ils font tout pour être ridicules tout en croyant ridiculiser. Et, si les dames finissent par succomber à leur manœuvre, si elles expriment aussi, comme accidentellement, le désir de jouir de leurs charmes sans que cela se sache, c’est parce que c’est écrit ainsi et pas parce qu’elles sont connes. Heureusement pour les féministes, la musique de Mozart va dans le même sens.

Enfin l’orchestre du festival est (très bien) dirigé par une femme. Ceci compense peut-être cela.

Ceci n’est que mon avis.

Cordialement Olivier

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Message » 31 Aoû 2020 12:01

Igor Kirkwood a écrit:
Le daim a écrit:L’œuvre à propos de laquelle je désire mettre en ligne ces quelques considérations, toute personnelles d’ailleurs, est très célèbre mais l’enregistrement que je vais commenter est particulier et exceptionnel. Il s’agit du DVD/BLU-RAY de la MATTHÄUS PASSION (la Passion selon Saint Matthieu) de J.S. BACH éditée en 2010 par la Philharmonie de Berlin et mis en œuvre (ou en scène ?) de Peter SELLARS. Les chœurs et l'orchestre de la maison sont dirigés par Simon RATTLE, avec le Christ de Christian GERHAHER, l’évangéliste de Mark PADMORE, et Camilla TILLING soprano, Magdalena KOZEMA alto, Topi LEHPIPUU ténor, Thomas QUASTHOFF basse.


Mon cher Olivier

Tu as su me convaincre avec talent... :thks:

Voudrais acquérir cette version Blu-Ray de la  la Passion selon Saint Matthieu dirigée par Simon Rattle

Mais chez Ama.... ne trouve que la version DVD . Pourrais tu indiquer  comment se procurer la version Blu-Ray ?

Pour les choeurs tu as raison, un excès de gros plans nuit à la conception de Bach  de questions posées par le choeur I et réponses par le choeur II

Je salue la participation récente à ce fil de nica et du touriste :D


Mon cher Igor. As-tu eu l'occasion de visionner et d'écouter la Passion dans la version Rattle comme tu en avais exprimé l'intention? J'aimerais connaître ton avis en comparaison du mien. Cordialement Olivier

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Message » 01 Sep 2020 18:24

Bonsoir,

Je suis à peu près certain qu'elle a été diffusée sur la TNT et que je l'ai vue. Toutefois, impossible de la retrouver sur mes quatre HDD, ni sur les BD-R/RE de sauvegarde. :cry:


Bonne soirée.
ajr
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Message » 19 Oct 2020 16:32

Après un commentaire sur la Saint Matthieu, voici celui sur la Saint Jean. N’était-ce pas logique ? Ce sont deux œuvres jumelles apparemment très semblables. Elles sont sorties du génie du même compositeur, Jean Sébastien Bach, qui les a écrites et réécrites pendant une grande partie de sa vie pour les adapter aux contingences de plusieurs exécutions. Elles illustrent toutes deux le récit du même événement, la mort du Christ, tel qu’il a été rapporté par les deux évangélistes dont le nom fait leur titre.

Ne serait-ce pas au contraire une redite ? Les deux réalisations ont été produites par la Philharmonie de Berlin, dans la même salle, avec le même orchestre de cette maison et les mêmes chœurs, sous la direction du même chef Simon RATTLE entouré à peu de chose près par les mêmes solistes.

On retrouve dans la réalisation de cette Saint Jean la même volonté de mettre en scène que j’ai décrite à propos de la Saint Matthieu, une mise en scène où l’on voit les personnages et le chœur illustrer par leurs gestes, leurs mimiques et leurs attitudes empathiques une musique écrite sur un thème qui parle à l’imagination, celui du parcours du Christ vers mort.

Cette similitude de réalisation est certes bien réelle mais les deux passions sont cependant loin d’être semblables.

Il y a évidemment avant tout le texte allemand prêté aux évangélistes des deux passions qui recèle de profondes différences. Bien qu’il s’agisse du même fait historique, chacun des évangélistes relatent à sa manière l’histoire de la crucifixion de Jésus. La narration de l’évangéliste de la Saint Matthieu est à mon avis plus mystique et tragique, celle de l’évangéliste de la Jean plus psychologique et dramatique.

L’évangéliste de la Saint Matthieu met par exemple dans une lumière particulière l’institution de l’eucharistie et les souffrances du christ, la nuit avant son arrestation, au jardin des oliviers où il s’est retiré pour prier, abandonné par son père et par ses disciples qui s’étaient endormis par deux fois. C’est le prix qu’il doit payer pour le rachat de l’humanité.

Selon l’évangéliste de la Saint Jean, ce lieu est simplement cité comme étant celui où le Christ fut appréhendé. Par contre l’épisode du reniement de Pierre a été musicalement développé par Bach comme un élément essentiel dans la dramaturgie de l’œuvre.

La comparution de Jésus devant Ponce-Pilate est rapportée dans le texte narré par l’évangéliste de la Saint Jean comme une véritable confrontation dramatique entre le juge et son justiciable au cours de laquelle chacun avance ses arguments. On voit Ponce Pilate assis sur une chaise qui symbolise le prétoire se lever et se retourner vers la plèbe accusatrice représentée par les chœurs pour dialoguer et tenter de sauver un innocent. Et il ne finira par condamner que parce que la foule lui fait comprendre qu’en graciant celui que se dit Roi des juifs, il déplairait à César.

Cet épisode est traité plus tragiquement dans l’évangile de Saint Matthieu où le juge s’en lave les mains et où la foule des juifs accepte que le sang qui va être versé retombe sur sa tête et celle de ses enfants. Cette affirmation mise dans la bouche du peuple juif aura des conséquences incalculables dans les siècles qui suivront.

La différence entre les deux récits ne pouvait qu’éveiller l’imagination créatrice du réalisateur Peter SELLARS pour la Passion selon Saint Jean et c’est pourquoi sa façon de traiter l’œuvre est en partie originale et mérite de recevoir un commentaire particulier.

La mise en scène de cette œuvre m’a semblé mieux maîtrisée, plus resserrée, plus efficace que celle de sa sœur.

La scène de la salle de la Philharmonie de Berlin constitue, peut-être mieux qu’avant, l’espace imaginaire du déroulement de cette tragédie mise en musique par Bach près de 1800 ans après les faits. Tous les personnages s’y meuvent, y compris le Christ qui est cette fois l’acteur de son personnage. On se rappellera que, dans la Saint Matthieu, le Christ, qui chantait depuis une oreille de scène, était en quelque sorte désincarné et que c’était l’évangéliste-récitant qui personnifiait l’homme Jésus sur la scène. Dans la Saint Jean au contraire, la personne du Christ, qui est surtout Jésus, reçoit non seulement par sa présence une plus grande humanité mais il devient le personnage central du déroulement visuel du récit. On lui bande les yeux, on fait qu’il apparait menotté, flagellé, en croix ; c’est sa personne -et plus une abstraction- que la foule en délire injurie.

La mise en scène y gagne en cohérence et, après sa mort, ce n’est plus autour de son corps disparu que le chœur et les personnages se rassemblent pour chanter l’épilogue mais autour d’une tache de lumière.

Cependant, selon moi, la différence la plus significative entre les deux passions est la manière de traiter les mouvements du chœur. C’est patent dès les grands chœurs qui ouvrent les deux œuvres. Au lieu de femmes et d’hommes qui errent sans direction à la recherche d’on ne sait trop quoi, comme on l’a vu dans la Saint Matthieu, les choristes de la Saint Jean forment une assemblée rassemblée qui s’affirme d’amblée comme un des piliers expressifs de l’œuvre.

Le texte du chœur introductif de la Saint Jean glorifie le seigneur (Her en allemand) qui règne de tout temps sur le monde malgré les méchants. Pendant les premières mesures, le chœur est couché de tout son long en dodelinant légèrement selon le rythme en vaguelettes d’une flute et d’un hautbois. C’est l’humanité d’avant. Sur le mot « Her », ils se lèvent et tendent les bras vers le ciel en même temps que la musique s’élève elle aussi pour signifier la gloire régnante du seigneur. Puis, tout en chantant à plein poumon, ils symbolisent l’universalité de cette gloire en se tournant unanimement, bras levés, vers les points cardinaux de la scène.

Tout au long du morceau, la gestuel du chœur trace devant les yeux la substance de cette musique austère. Les corps se meuvent debout, à genoux, couchés : avec un renversement des bras vers l’arrière, les mains ouvertes par exemple; ou avec les bras repliés, les mains sur le cœur ou en cache-coeur; ou avec les mains devant les yeux; ou encore avec les bras tendus vers l’avant. Tous ces gestes suivent l’élan de la musique mais également l’enchainement des voix. Comme les choristes ne sont pas groupés par partie (sopranes, altos, ténors et basses) mais mélangés entre eux et que chacun suit sa partie, il y a une sorte de foisonnement des gestes décalés lorsque la musique est en contrepoint, foisonnement qui permet cependant de reconnaitre les méandres du contrepoint en suivant les chanteurs d’une même partie. Puis, lors des passages invocatoires ou harmoniques, l’apparent désordre se résout immédiatement dans une unanimité gestuelle impressionnante.

Cette concordance entre le geste du choeur et la musique se poursuit pendant toute la passion. Il faut voir le chœur mimer et cracher sa haine meurtrière, mains et doigts tendus, lors de la confrontation avec Ponce Pilate qui aurait voulu faire preuve de clémence.

Un autre épisode m’a frappé parmi beaucoup d’autres, celui où le chœur relate qu’après avoir mis Jésus en croix, les soldats jouèrent sa tunique aux dés. Pendant qu’un contrepoint rapide se répand dans les choristes, ceux-ci agitent le poing à hauteur de l’oreille, mimant ainsi le fait de secouer le cornet avant de jeter les dés.


Les solistes, dont la plupart était ceux de la Saint Matthieu, font preuve du même talent dans cette Saint Jean. Marc PATMORE en évangéliste est égal à lui-même. Peut-être aurais-je pu souhaiter un peu plus de puissance émotive dans la déploration sur le reniement de Pierre.

Les deux dames, la soprano Camilla TILLING et l’alto Magdalena KOZEMA, m’ont parue un tout petit peu moins en voix, un rien, et ce n’est d’ailleurs qu’une impression. Ce qui n’échappera cependant à personne, comme une sorte d’hommage musical à la fécondité, c’est que Mme TILLING était largement enceinte lorsqu’elle chanta la Saint Mattieu et que Mme KOZEMA attendait visiblement un enfant en chantant cette Saint-Jean.

Christian GERHAHER qui interprétait le Christ dans la Saint Matthieu est devenu la basse-soliste de la Saint Jean avec tout le talent et la conviction qu’on lui connait.

C’est à Roderick WILLIAMS qu’est revenu ici l’honneur de chanter et de jouer le rôle de Jésus. Une voix magnifique qui a su défendre avec force cette version du rôle où Jésus est incarné sur scène. Il se devait de faire saisir la souffrance très humaine de la personne et en même temps la transcendance de son message divin.

La réputation de l’orchestre philharmonique de Berlin et de son chef- résident, Simon RATTLE, me dispensera de toute louange supplémentaire, sinon pour constater avec plaisir qu’il s’est agi d’une formation de l’orchestre très réduite comme il convient pour cette œuvre.

En résumé, une magnifique version de la PASSION SELON SAINT JEAN qui vaut surtout (mais pas uniquement) par les chœurs qui jouèrent et chantèrent comme peut-être vous n’avez jamais vu incarner la musique de Bach.

C’était juste mon avis.

Cordialement Olivier

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Message » 16 Nov 2020 18:12

Un vent favorable a déposé sur le plateau de mon lecteur un DVDR contenant l’enregistrement de l’opéra de Lully ATYS, publication aujourd’hui malheureusement épuisée. Le voir et l’écouter furent pour moi un long moment de pur plaisir et je remercie avec les deux mains le membre de ce forum qui m’a fait l’insigne amitié de me l’envoyer. Cet enregistrement m’est apparu comme un exemple magnifique de ce qu’il faut faire pour ressusciter l’opéra français du grand-siècle dans toute sa magnificence.

Tout est en effet très grand-siècle dans cet opéra conçu pour les yeux et les oreilles du roi Louis XIV. La réalisation de l’OPERA COMIQUE (montée et imaginée par Roussillon et Jean-Marie Villégier avec les ARTS FLORISSANTS et le concours notamment de Bernard Richter dans le rôle d’Atys, de Stéphanie d’Oustrac dans celui de Cybèle et Emmanuelle de Negri en Sangaride) est l’exemple parfait d’une renaissance de la tragédie lyrique dans une conception où la musique de Lully, le texte de Quinault et les décors, les costumes et la mise en scène concordent pour présenter un spectacle qui puisse nous émouvoir dans ce qu’il put être lorsqu’il fut joué devant le roi.


L’argument est hors du temps et de l’espace, ce qui était la façon de l’époque d’exprimer le dépaysement nécessaire à l’imaginaire poétique de l’œuvre d’opéra.

L’action se déroule dans une lointaine Phrygie dont la déesse tutélaire est la terrible Cybèle. Cette déesse a décidé de quitter le ciel des dieux et de descendre au pays de Phrygie où elle est accueillie en grande pompe.

Elle a fait le voyage parce qu’elle est amoureuse d’Atys, beau jeune-homme, bien en cour, qu’elle désire introniser en qualité de sacrificateur pour mieux mettre la main dessus.

Le ressort dramatique résulte du fait qu’Atys refuse cet amour, tout divin qu’il soit. Il refuse parce qu’il aime la jeune nymphe Sangaride. Les deux jeunes-gens viennent de découvrir qu’ils s’aimaient sans le savoir et d’une manière un peu honteuse parce que la demoiselle, divinité des ruisseaux mais fille d’un fleuve ivrogne, doit voir sa gloire reconnue en épousant sous peu le roi de Phrygie, un roi dont Atys est le meilleur ami.

Cybèle laisse sa divine colère éclater sans retenue et pour se venger fait appel à un sortilège qui rend fou Atys. Le malheureux, aveuglé par le maléfice, croit voir dans l’innocente Sangaride un monstre furieux et la tue. Aussitôt Cybèle le désabuse et lui fait voir la réalité de son geste : il a tué la femme qu’il aimait. Mais la vengeance se retourne contre celle qui l’a tramée car Atys désespéré se suicide devant elle. Cybèle en éprouve un chagrin qui sera d’autant plus irrémédiable qu’il sera éternel. Pour se consoler dans l’éternité, elle change Atys en un arbre qui ne perdra jamais sa ramure, l’arbre qui est le symbole de la déesse.


Le livret de Quinault, bien ficelé (ce qui le distingue parmi les livrets d’opéra baroque), a été écrit dans le style d’alors. L’amour est un sentiment éternel mais la façon de l’exprimer marque le verbe d’une époque. Et il faut bien avouer que celui du grand du grand-siècle nous parait souvent (même chez Molière) dépourvu de naturel. Les détours de langage que les deux jeunes protagonistes utilisent pour s’avouer leur amour apparaissent comme trop convenus pour émouvoir à une simple lecture, encore qu’en l’occurrence, cette manière contournée de s’exprimer a une assise psychologique, chacun cherchant à savoir ce que l’autre éprouve sans dévoiler ses propres sentiments.

Or, la musique de Lully s’inscrit naturellement dans cette façon de s’exprimer. Elle en est l’incarnation musicale. Elle en développe l’expression écrite en vers dans de longs récitatifs arioso à la chute montante ou descendante qui respectent la prosodie dans un mélange intime de ce qui est dit et de ce qui est chanté. Le sel de cette musique se trouve aussi dans l’accompagnement, souvent en continuo, qui souligne, agrémente, bouscule la monotonie du chant. Parfois le continuo se contente de soutenir l’intonation puis de recevoir la chute de la phrase dans un accord plus ou moins expressif; parfois au contraire il entraine le chant dans la dynamique de chaconnes vitales.

La musique sort cependant de son lit prosodique pour suivre et décrire les passions, l’amour, le désespoir et la haine, celles de Cybèle et son enchainement fatal, celles plus épurée d’Atys et de sa nymphe.

Il y a aussi évidemment des airs qui peuvent être très chantants pour évoquer les instants de plaisir et qui pourraient avoir eu le ton et l’entregent des chansons que l’on fredonnait à l’époque.

Les chœurs qui expriment les réactions du peuple Phrygien sont magnifiques et ils sont très bien captés. Bravo pour l’ingénieur du son.

Et comme les moyens des déesses sont insondables, au lieu de parler d’amour comme l’aurait fait une simple mortelle, Cybèle endort Atys par sortilège pour lui fait voir en songe les béatitudes que son amour lui réserve mais aussi des grands tourments s’il ne consent pas à le partager. L’épisode de l’endormissement d’Atys est un grand moment de la partition. Il est à la fois chanté et dansé et il est accompagné par une musique enchanteresse jouée sur scène par des flutes et des luths.

Les personnages et le chœur sont vêtus d’habits rutilants taillés dans l’imaginaire de l’époque. Les hommes sont coiffés de fastueuses perruques dont les mèches à ressort leur tombent sur les épaules.

Les intermèdes dansés se développent avec une extrême simplicité dans les mouvements comme devait l’être le ballet de cour. Il y règne une sorte de gestuelle gracieuse qui sculpte la musique de Lully en la suivant pas-à-pas avec naturel, avec lenteur lorsque la musique le demande, avec plus de vivacité lorsque la musique se fait primesautière, mais toujours avec la retenue inspirée par un tempo d’autrefois.

L’orchestre des ARTS FLORISSANTS nous restitue avec une très grande sensibilité les arcanes de cette musique qui n’est pas que majestueuse mais qui sait aussi traduire les pulsations de haine comme d’amour, de plaisir comme de désespoir, avec le balancement rythmique typique de la musique française baroque. Ce mouvement ondoyant de la musique est incarné par la battue de William Christie qui dirige de la main, sans baguette (à la différence de Lully qui frappait le sol avec sa canne). On a le plaisir de voir assez longuement l’orchestre et son chef pendant l’ouverture et pendant les intermèdes. On les voit dans les œuvres vives de la musique baroque du grand-siècle, un spectacle instructif et réjouissant.

Le plateau de chanteurs est de tout premier ordre. La voix impérieuse et sensuelle de Mme d’Oustrac donne à Cybèle dont elle incarne parfaitement la divinité une chaleur vengeresse puis désespérée très humaine. La petite de Négri dans le rôle de Sangaride est une soprano raffinée qui se glisse dans la musique de Lully comme une main dans son gant et Bernard Richter dans le rôle-titre a la vaillance vocale de l’emploi.

Ce qui fait pour moi tout le prix de cette réalisation, c’est une mise en scène somptueuse qui me transporte dans ce que j’imagine avoir été la représentation de l’opéra devant la cour de Louis XIV et où la musique de Lully trouve à s’exprimer dans son plus beau naturel. Tout s’accorde au sein de ce spectacle pour donner le sentiment d’une complète harmonie entre ce que l’on voit sur la scène et ce que l’on entend depuis la fosse.

Ce n'était que mon avis.

L’édition d’ DVD d’Atys est aujourd’hui épuisée et elle n’a pas fait l’objet d’une réédition. C’est tout-à-fait incompréhensible, alors qu’est toujours disponible le DVD de l’exécrable exécution (au sens capital du terme) d’Armide, une autre tragédie de Quinault mise en musique par Lully. Cependant le magnifique CD d’Atys réalisé par les mêmes ARTS FLORISSANTS mais avec une autre distribution a fait l’objet de plusieurs rééditions et est donc toujours disponible. Pour ceux qui possèdent le CD mais pas le DVD et pour les malheureux qui ne verront peut-être jamais ce DVD, j’ai réalisé quelques photographies qui leur donneront une meilleure idée de ce que j’ai pu écrire et, pour certains, une audition du CD plus imaginative.

Ces photos ne sont pas d’excellente qualité ; elles ont été prises sur l’écran de ma télévision, donc à partir d’un DVDR qui, si je ne m’abuse, fut lui-même une heureuse sauvegarde d’une émission de télévision. Elles immobilisent souvent des personnages en mouvement et l’instantané dans les gestes ou les physionomies peut donner un certain floutage désagréable à voir. Mais l’essentiel de la beauté de la mise en scène et des costumes d’époque demeure.

Il y a d’abord le prologue qui, dans l’opéra français des XVIIème et XVIIIème siècles, constitue un hommage appuyé au roi qui honore la représentation de sa présence. Ce prologue obligé est également une porte d’entrée sur l’opéra et donne au spectateur une première impression qui pourrait être définitive alors que le sujet est rébarbatif et difficile à mettre en scène.

Celui d’Atys est cependant plus subtil qu’une simple flagornerie. Il présente l’œuvre comme une commémoration de l’histoire de ce héros qui tient tant au cœur de Cybèle et que celle-ci a souhaité voir se dérouler parmi la cour d’un grand roi (voilà pour l’hommage). Dans ce dessein, le Printemps et l’Hiver rivalisent de mérites et la poésie rustique des campagnes le dispute avec celle tragique du grand style. Cette allégorie nous est présentée par une suite de tableaux où se suivent les jeux de scène de personnages richement vêtus, les jeux de danses harmonieuses et, depuis le balcon autour de la scène, le commentaire du chœur. C’est plaisant à voir et c’est une avenante entrée dans la musique de Lully.

Un personnage tutélaire au milieu de la scène avec sa faux pour symboliser le temps qui passe et la mort du héros
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Les danseuses qui incarnent le printemps et la poésie du terroir tracent la musique de Lully dans l’espace.
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Le grand style, celui de la tragédie est figuré par des danseurs qui ajoutent un air sérieux à la grâce de la dance.
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Puis le grand style et celui du terroir s’accordent dans un pas de danse
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Les têtes emperruquées du chœur émergent de la rambarde.
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L’opéra s’ouvre ensuite :

Entre d’abord Atys lui-même
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avec son confident auquel il finit par avouer son amour pour la nymphe Sangaride
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Puis vient Sangaride
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Qui se confie à sa suivante
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Et les deux jeunes-gens qui viennent de découvrir leur amour
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Arrive enfin la déesse Cybèle
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Qui sait aimer et haïr comme une mortelle
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Cybèle envoie les songes pour faire découvrir sa flamme à Atys endormi
d'abord des songes remplis de félicités
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mais de menaces si Atys ne partage pas les mêmes sentiments
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C'est le fin,
Atys pleure son amie qu'il vient de tuer en maudissant le destin
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puis se suicide devant la déesse médusée
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Message » 19 Déc 2020 11:54

Grâce à l’agenda très utile et bien suivi de notre ami Ajr et à sa collaboration amicale, j'ai eu l’opportunité de visionner l'enregistrement d’Ercole Amante (Hercule Amoureux), un opéra de Cavalli diffusé par ARTE. Il s’agit d’une production de l’Opéra-Comique réalisée sous la direction de François Roussillon. J’ai apprécié un spectacle bien monté dans lequel une mise en scène inventive et des costumes sortis de l’imaginaire ne constituent pas nécessairement une recréation d’époque (cet opéra fut exécuté en 1662 pour honorer le mariage entre Louis XIV et l’infante d’Espagne Marie-Thérèse d’Autriche) mais s’accordent
avec la musique de Cavalli pour constituer un ouvrage réjouissant à regarder. La direction enjouée de Raphaël Pichon, les chœurs et l’orchestre Pygmalion y sont pour beaucoup.

Comme souvent à l’opéra, le livret d’Ercole Amante est un tantinet compliqué. Faisons au plus simple. Hercule veut mettre sous sa massue la tendre et jeune Iole qui est la fille d’un roi qu’il a lui-même barbarement occis dans un accès de mauvaise humeur.

Mais (évidemment) la jeune personne n’aime pas ce barbon, tout héros qu’il soit et de plus meurtrier de son père, mais aime très tendrement le fils qu’Hercule a engendré avec sa femme Déjanire, un certain Hyllus. Ce fils est malheureusement aussi timoré que son père est impétueux et les tourtereaux n’osent pas faire état de leur amour.

Les dieux s’en mêlent. Venus protège l’amour bravache d’Hercule mais Junon, la gardienne aux quatre yeux des vertus familiales, vole au secours des jeune-gens et rappelle opportunément le pouvoir de la fameuse tunique que Déjanire a reçu du centaure Nessus.

Il fallait y penser mais il a suffi de mettre sur les épaules d’Hercule cette fameuse tunique, qui consume intérieurement par le feu ceux qui la revêtent, pour être débarrassé de ce gêneur furieux et vieillissant, de lui, de sa massue et de ses monstres.

On ne saura jamais si le roi, sa jeune femme et les membres de la cour ont eu le sentiment d’assister à une tragédie mise en musique qui se terminait par la mort du héros ou à une comédie qui brocardait l’exemple d’une vieille gloire qui se croyait toujours jeune (jeune, le roi lui l’était) et s’achevait heureusement par celui du triomphe de la jeunesse vertueuse (dont le roi jeune marié était censé être).

C’est en tout cas cette dernière option qui fut choisie par les recréateurs de l’œuvre à l’Opéra-Comique. Ils ont estimé avec raison qu’une version humoristique des affres de l’amour herculéen plairait sans doute plus à leur public du 21ème siècle que l’histoire d’une sombre mise à mort dans les codes d’une tragédie grand-siècle, exprimé de plus dans un italien un tantinet bavard.

J’ai eu le sentiment que la musique de Cavalli allait aussi dans le sens de la bonne humeur et qu’elle se mariait parfaitement avec une mise-en-scène plus ou moins burlesque. Il s’agit d’une musique plus efficace qu’inspirée qui accompagne, avec force les rodomontades d’Hercule, avec une souplesse madrigalesque les timides effusions des jeunes-gens, avec pirouettes vocales les incantations de Venus, avec solennité les implacables interventions de Junon, avec amertume les regrets de Déjanire en femme trompée et en mère protectrice.

Et encore avec une harmonie apaisée l’inévitable sommeil (un must récurent dans la tragédie lyrique de l’époque), lequel sommeil, incarné par une sorte de bibendum replet genre Michelin, est appelé par Junon à point nommé pour souffler sur Hercule une haleine d’endormissement, au moment où celui-ci s’apprêtait à concrétiser d’une façon irréparable son amour sur la personne d’une Iole éberluée par les artifices de Vénus.

La mise en scène suit le mouvement. En fait ce qui m’a frappé, c’est le spectacle. Ce n’est pas pour rien que l’opéra fut créé dans un théâtre appelé « salle des machines » et l’Ercole Amante est un opéra à machinerie. Les effets de machinerie, qui ont probablement fait l’admiration étonnée des spectateurs de la cour de France, nous sont restitués aujourd’hui avec un certain sourire sous cape, comme la réplique amusée de ce qui avait dû être autrefois des tours de force techniques.

C’est ainsi que l’on voit l’apparition des dieux qui survolent la scène tenus par des cordes sous les aisselles. On voit également Vénus, les yeux protégés par des lunettes d’aviateur de couleur criarde, planant assise au sein d’une sorte d’oiseau rose-bonbon dont elle agite les ailes atrophiées au moyen d’une préfiguration du manche à ballet.

Il y a les apparitions qui surgissent des entrailles du plancher, celle par exemple des morts qui chantent leur triste sort enfermés dans une longue cage, celle des colonnes sur lesquelles perchés, les deux jeunes tourtereaux expriment leur amour contrarié et qui montent et descendent selon l’intensité de leur sentiment.

Il y a encore celle du canapé magique suscité par Venus sur lequel le perfide Hercule fait asseoir Iole et dont les bras et les cousins se mettent en mouvement pour caresser cette oie-blanche aux endroits stratégiques du désir si bien que celle-ci finit par s’ouvrir des jambes.

Il y a un point sorti de l’imagination des metteurs en scène, Valérie Lesort et Christian Hecq, que je voudrais souligner tant il m’a paru original et efficace. C’est la façon dont ils sont parvenus à rendre attrayant le prologue qui ouvre l’opéra ; un texte pompeux et courtisan qui flatte le roi et la lignée royale avec sa nouvelle épouse. On conviendra que la transposition théâtrale de ce préambule hors du temps et de nos mœurs est loin d’être évidente. C’est cependant le moment, celui des premières impressions, où il est important de capter l’adhésion des spectateurs.

La partition est donnée pour une soprano accompagnée par le chœur. La chanteuse est une accorte jeune personne, vêtue d’une vaporeuse robe couleur de ciel de nuit et coiffée d’une mitre de fantaisie couleur-lune. Derrière elle, on voit un grand soleil d’or, emblème du roi, dont le rayonnement se disperse en de multiples branches.

Au bout des branches du soleil royal, comme des goûtes de chaleur, sont suspendus des médaillons et au milieu de chaque médaillon, apparait la tête d’une femme ou d’un homme avec la mine des gens du peuple sous l’ancien régime. Ce sont les têtes des choristes. Tous ces choristes ne se contentent pas de chanter, ils suivent des yeux et de la tête, d’une manière parfaitement synchronisée, parfois brusque parfois lente, les gestes et les déplacements de la dame qui chante devant eux. Cet artifice fait d’un texte sans saveur un instant de magie théâtrale.

Il y a encore bien d’autres inventions qui vous ferons sourire. Ne croyez pas néanmoins que le spectacle soit disparate ; c’est ce qui est remarquable : on perçoit la musique, on apprécie le chant, on regarde l’ingéniosité des effets scéniques et l’extravagance des costumes avec une sorte de plaisir complice qui fait que l’on passe agréablement les trois heures que durent l’opéra, en se demandant tout au long ce qui sera inventé dans les instants qui suivent.

Ce n’est que mon avis.

Voici quelques photos illustrant mon propos :


Le chœur en médaillon dans le prologue:
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L’accorte et gentille soprano qui chante la gloire de la jeune épouse du roi possède un port de reine et une robe couleur de nuit:
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Voici Hercule, ses monstres et sa massue :
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Les jeunes amants sur leur colonnade qui monte et descend au gré des sentiments :
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Hercule devant la plante-amour très vénéneuse :
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Venus qui vient attiser l’amour d’hercule dans son avion-oiseau :
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Junon la déesse au quatre yeux :
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Déjanire, La mère et la femme outragée :
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Hercule entrain de chauffer la pauvre Iole par des moyens peu honnêtes :
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Mais des moyens efficaces :
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Heureusement que le sommeil programmé par Junon va tout arranger à la dernière minute :
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Hercule qui va revêtir la tunique fatale :
Image[/URL


Enfin le générique :
[URL=https://imageshack.com/i/pnKOm9CVj]Image


Un bon noel à tous

Cordialement Olivier

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Message » 20 Déc 2020 10:25

Bonjour,

Noël avant l'heure ! :wink: Aussi, grand merci Olivier pour ces deux derniers commentaires au sujet de Atys et Ercole amante dont les choix de mise en scène diamétralement opposés sont aucunement impertinents.

Tout comme pour les deux opéras que j'ai regardés durant la semaine, dont le - Mariage de Figaro - avec une mise en scène classique d'époque et, avec une mise en scène contemporaine, - Lohengrin -, qui était l'objet de la première prise de rôle de Roberto Alagna que j'ai trouvé au mieux de sa forme.

J'en profite pour rappeler que ces opéras ont été diffusés à la télévision française dans un format HD 1080i dont le son est compressé. Qu'ils ont été enregistrés sur des BDscopes Panasonic qui peuvent les stocker, puis ensuite les copier en l'état (mode DR, pas compatible avec tous les lecteurs de Bluray) sur BD-R/BD-R DL/BD-RE pour sauvegarde ou copie. La prudence recommande donc d'effectuer les transferts dans un des différents autres modes (HG/HX/.../son seulement stéréo) acceptés par tous les lecteurs

Nous pouvons donc considérer qu'il s'agit d'images de très bonne qualité, mais que celle des versions Blu-ray (1080p) du commerce sera encore meilleure et que l'apport supplémentaire d'une partie sonore en 5.1 et d'un son non compressé pourrait creuser l'écart sur un système audio performant.

Ce qui devrait être le cas de celui de notre ami Igor Kirkwood qui vient de s'équiper d'un téléviseur Oled hors normes LG de 88". Il devrait particulièrement apprécier ces excellentes productions avec son système audio qu'il peaufine depuis quelques années avec l'acousticien J-L Ohl.

Un autre joyeux Noël avant l'heure en quelque sorte !

Néanmoins, Olivier, Igor, à tous: Joyeux Noël et très bonne fin d'année. :D


Bon dimanche.
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Message » 02 Jan 2021 11:52

ajr a écrit:
Noël avant l'heure ! :wink: Aussi, grand merci Olivier pour ces deux derniers commentaires au sujet de Atys et Ercole amante dont les choix de mise en scène diamétralement opposés sont aucunement impertinents.

Tout comme pour les deux opéras que j'ai regardés durant la semaine, dont le - Mariage de Figaro - avec une mise en scène classique d'époque et, avec une mise en scène contemporaine, - Lohengrin -, qui était l'objet de la première prise de rôle de Roberto Alagna que j'ai trouvé au mieux de sa forme.
…………………..
Un autre joyeux Noël avant l'heure en quelque sorte !
Néanmoins, Olivier, Igor, à tous: Joyeux Noël et très bonne fin d'année.



Mes meilleurs vœux pour l’année nouvelle, à toi mon cher Ajr et à tous les tiens.

Une mise en scène contemporaine, pourquoi pas ; mais à la condition que le spectacle ne tue pas la musique comme cela fut le cas, à mon avis, pour l’Armide de Lully.

Je préfère en général ne pas donner mon sentiment à propos de réalisations que je n’ai pas aimées et, à épinglée parmi celles-ci, la représentation de l’Obéron de Weber par l’opéra de Bayerische Staatsoper dirigée par Ivor Bolton diffusée le 22 septembre dernier.

Une conception qui se voulait moderne où on voyait le roi des elfes, la tête entourée d’électrodes, soumis à des tests par des scientifiques en blouses blanches et sa reine en professeur de médecine, avec des choristes déguisés en laborantins, au milieu d’un décorum de laboratoire avec machines à cadrans et à diagrammes, tout un fourbi trivial pour transposer lourdement l’univers féérique de l’opéra et la magie féérique de la musique de Weber dans un monde stéréotypé de la modernité. Il aurait été beaucoup plus réaliste de tirer l’encéphalogramme du metteur en scène avant de le laisser produire une pareille mascarade !

Et là vraiment, la représentation bouffait la musique.

Ce n’est que mon avis

Cordialement Olivier

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Message » 08 Fév 2021 14:54

Le daim a écrit:Mon cher Igor. As-tu eu l'occasion de visionner et d'écouter la Passion dans la version Rattle comme tu en avais exprimé l'intention? J'aimerais connaître ton avis en comparaison du mien. Cordialement Olivier


Excellent Olivier

Mise en scène révolutionnaire de Peter Sellars qui mélange savament choeur et orchestre !

Acoustique exeptionelle de la salle de l'Orchestre Philarmonique de Berlin, direction exemplaire du chef Simon Rattle

Livret somptueux.

Un Bluray hors du commun qui va faire grincer les baroqueux !
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