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Les Lecteurs CD & SACD

Lecture des SACD en DSD avec lecteur blu ray et DAC externe

Message » 18 Fév 2021 3:12

Scytales a écrit:
charon a écrit:Pour les SACD ou plutôt les labels vers qui aller pour trouver des enregistrements ou des remasterisés de qualité
Comme précité par Scytales tu as Pentatone , MoFi, Living Stereo, Esoteric entre autres.

Pour Esoteric c'est des remasterisés, mais pour moi, le travail est indéniable, pour avoir quelques doublons SACD original / le remasterisé Esoteric est en général très supérieur à l'écoute.


Esoteric (la marque "audiophile" de TEAC), pour ce que j'en ai compris quand ils ont commencé à éditer des disques, produit ses SA-CD de manière un peu bizarre : en utilisant en général des fichiers PCM en 24 bits d'albums édités par d'autres labels, en les convertissant en analogique à l'aide de convertisseur Esoteric et en convertissant le signal analogique en DSD.

Processus un peu curieux sans doute destiné à servir de faire-valoir pour la qualité des convertisseurs Esoteric, mais dont on peut douter de la pertinence.

D'ailleurs... j'en ai quelques-uns de ces SA-CD Esoteric et j'ai l'impression assez nette qu'on y a donné un coup de potentiomètre pour relever le bas du spectre. Je ne suis pas le seul à avoir cette impression : des avis d'utilisateurs publiés sur le site SA-CD.net vont dans le même sens. J'ai ainsi comparé l'édition Esoteric en SA-CD des 3 dernières symphonies de Tchaïkovski par Mravinski (réédition de la célèbre version stéréo de la Deutsche Grammophon) avec sa réédition en SA-CD par Universal Japon provenant d'une nouvelle numérisation effectuée par le studio Emil Berliner, et le moins que je puisse dire, c'est que les deux éditions ne sonnaient pas du tout pareil.


Oui j'ai lu les mêmes choses sur Esoteric et j'ai la même impression avec le coffret Mravinski.
Bizarre cette conversion D/A comme étape surtout dans le cas d'enregistrements d'origine DDD mais limités en 16 bits comme les mêmes symphonies par Karajan ou le Tristan de Kleiber, ou encore le Rosenkavalier et Don Giovanni de Karajan encore. Pour gommer le 16 bits?
Cela dit ça marche bien pour le Carmina Burana de Jochum que je préfère au sacd DG japonais.
On n'a pas encore parlé du Ring de Solti : j'ai les 2 versions sacd japonaises, celle d'Esoteric et celle plus récente issue de bandes originales analogiques non endommagées et conservées en Asie je crois et n'ayant pas subi les couches de remastering successives et irréversibles.
Difficile de se prononcer, je ne suis plus fan de ce Ring, la dernière version est plus transparente mais la "chaleur" de l'Esoteric me convient mieux certains jours... quand je l'écoute parfois par bribes. En réalité beaucoup de mes disques restent encore cellophanés!
Ha-Dê
 
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Message » 18 Fév 2021 9:29

Ha-Dê a écrit:
Scytales a écrit:
Esoteric (la marque "audiophile" de TEAC), pour ce que j'en ai compris quand ils ont commencé à éditer des disques, produit ses SA-CD de manière un peu bizarre : en utilisant en général des fichiers PCM en 24 bits d'albums édités par d'autres labels, en les convertissant en analogique à l'aide de convertisseur Esoteric et en convertissant le signal analogique en DSD.

Processus un peu curieux sans doute destiné à servir de faire-valoir pour la qualité des convertisseurs Esoteric, mais dont on peut douter de la pertinence.

D'ailleurs... j'en ai quelques-uns de ces SA-CD Esoteric et j'ai l'impression assez nette qu'on y a donné un coup de potentiomètre pour relever le bas du spectre. Je ne suis pas le seul à avoir cette impression : des avis d'utilisateurs publiés sur le site SA-CD.net vont dans le même sens. J'ai ainsi comparé l'édition Esoteric en SA-CD des 3 dernières symphonies de Tchaïkovski par Mravinski (réédition de la célèbre version stéréo de la Deutsche Grammophon) avec sa réédition en SA-CD par Universal Japon provenant d'une nouvelle numérisation effectuée par le studio Emil Berliner, et le moins que je puisse dire, c'est que les deux éditions ne sonnaient pas du tout pareil.


Oui j'ai lu les mêmes choses sur Esoteric et j'ai la même impression avec le coffret Mravinski.
Bizarre cette conversion D/A comme étape surtout dans le cas d'enregistrements d'origine DDD mais limités en 16 bits comme les mêmes symphonies par Karajan ou le Tristan de Kleiber, ou encore le Rosenkavalier et Don Giovanni de Karajan encore. Pour gommer le 16 bits?
Cela dit ça marche bien pour le Carmina Burana de Jochum que je préfère au sacd DG japonais.
On n'a pas encore parlé du Ring de Solti : j'ai les 2 versions sacd japonaises, celle d'Esoteric et celle plus récente issue de bandes originales analogiques non endommagées et conservées en Asie je crois et n'ayant pas subi les couches de remastering successives et irréversibles.
Difficile de se prononcer, je ne suis plus fan de ce Ring, la dernière version est plus transparente mais la "chaleur" de l'Esoteric me convient mieux certains jours... quand je l'écoute parfois par bribes. En réalité beaucoup de mes disques restent encore cellophanés!


Les Carmina burana de Jochum sont d'origine analogique.

Les bandes originelles du Ring de Solti, chaque opéra monté, ainsi que toutes les prises utilisées comme inutilisées au montage final sont conservées par Decca en Europe. Les bandes originelles montées comme les prises séparées n'ont jamais voyagé en Asie, mais des copies de première génération ont pu être faites pour des éditions locales du temps du microsillon. Du temps de l'analogique donc. Aujourd'hui avec le numérique, les fichiers sont des clones et sont envoyés par internet dans des serveurs FTP ou par la poste sous forme de DVD : j'en ai reçu sous cette forme d'Universal pour DGG et Decca.

Le remastering ne modifie jamais la bande originelle qui reste toujours à l'abri de toute manipulation dans les maisons sérieuses, on la lit pour une faire une copie modifiée pour le master en fonction des supports. Et quand elle doit être restaurée car elle est abimée, on fait une copie mais on laisse l'originelle telle qu'elle est.

Tu pas parlé plusieurs fois de Maria Callas : j'imagine que tu as la dernière réédition de ses enregistrements de studio : le livret explique honnêtement les choses vu la façon peu sérieuse dont EMI a travaillé jusque là et l'on comprend que fort heureusement les bandes mères originelles sont toujours restées à l'abri de toute les manipulations faites pour les différentes mastérisations depuis l'époque du LP jusqu'aux diverses versions CD... faites à partir des copies sans jamais recourir aux bandes mères stockées à l'abri dans des endroits parfois amusants : frigo de fourreur, grotte dans la montagne - RCA - ou hélas ! dans un hangar qui crame comme une partie du fond Universal en Californie où de nombreuses bandes originelles ont disparu en fumée...

Pour faire sa seconde édition CD du Ring de Solti, Decca est reparti des bandes originelles analogique et a été contraint de refaire certains montages qui étaient inaudibles dans la version LP en raison des plus faibles performances de ce support et parfaitement audibles en CD.

Pour cela les techniciens sont repartis de la bande originelle de chaque opéra, soigneusement conservée à l'abri, des prises originelles non montées tout aussi soigneusement conservées pour les numériser une par une en 24/96 afin de refaire les quelques passages critiques - en numérique on ne monte pas en coupant la bande avec des ciseaux et en collant les bouts les uns aux autres avec des scotch (1), mais on mixe deux prises en le faisant se mélanger -, et obtenir ainsi une bande numérique en 24/96 conforme au plan de montage originel sur le plan artistique et conforme aux standards techniques du jour supérieurs à ceux du LP d'antan.

Qui a fait cette édition SACD japonaise autre qu'Esoteric ?


(1) quand on sort une vieille bande mère de sa réserve, on est parfois surpris par le fait que les collants ne tiennent plus... dans les grandes maisons on a des solutions quand on a conservé les rush. Ce n'est pas toujours le cas. Parfois on a aussi d'autres surprises : l'oxyde ferrique tombe tout seul de la bande... c'est crucial pour certaines bandes des années 1970 dont le support est devenu très fragile... Il arrive même qu'on ai droit en gros qu'à une seule lecture pour sauver l'originelle par copie droite...

Sans que cela soit toujours dit, il est arrivé que des enregistrements réédités utilisent quelques secondes prises sur un LP neuf lu de la meilleure façon possible, car la bande originelle seule conservée est inutilisable sur quelques portions très courtes... et même que des tous petits bouts, parfois un seul petit bout, d'une autre interprétation soit inclus dans une autre.
haskil
 
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Message » 18 Fév 2021 10:32

Ha-Dê a écrit:Bizarre cette conversion D/A comme étape surtout dans le cas d'enregistrements d'origine DDD mais limités en 16 bits...
Pour gommer le 16 bits?

Plus probablement pour réaliser le mastering en analogique, par habitude, goût, pensé magique ou intérêt marketing (parfois pour toutes ces raisons à la fois) .

Dans un autre exemple , Bob Stuart indique pour un album de Coldplay http://bobtalks.co.uk/blog/provenance/provenance-series-4-coldplay/, que :
“The album mixes were all supplied at 32-bit float/48kHz. They were then played back at their native resolution through our Digital-to-Analog converters, run through & processed on analog mastering gear and then captured at 24-bit/96kHz”‘
:ko:

C'est toujours "interpellant" de voir les audiophiles entasser des boites à la recherche du Graal de la reproduction parfaite, quand on voit tous les tripatouillages fait en amont . :zen:
tcli
 
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Message » 18 Fév 2021 13:11

Bien d'accord avec toi !

Mais je voudrais introduire une nuance : nous sommes le maillon final, celui de la reproduction du son et pas de la production artistique et technique, il vaut donc mieux que le dernier état de cette chaine de transformations soit fait en déformant le moins possible ce qui a été gravé sur le CD ou stocké sur le fichier.

Même pour regarder un tableau flou, il vaut mieux des lunettes aux verres propres et qui ne déforment pas géométriquement et colorimétriquement le tableau...
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Message » 18 Fév 2021 17:34

haskil a écrit:
Pour ce qui est de la qualité de l'orchestre et de la direction : sans aucun doute possible Chicago et Fritz Reiner ! Pour la prise de son, j'ai oublié le Ansermet de ce point de vue. Ce doit être excellent aussi. Mais pour le reste, on est un cran en dessous de Reiner.


Pour Reiner chez RCA SACD dans la collection Living Stéréo : jette une oreille à Une vie de Héros de Richard Strauss par le même chef couplé avec Ainsi parla Zarathoustra... prises de son stéréo renversantes... Aussi à Shéhérazade de Rimsky Korsakov : idem... A sa Quatrième de Mahler et à son Chant de la terre du même compositeur...

Chaque fois la prise de son est incroyablement précise en terme de plans sonore, d'espace orchestral, de rapports d'intensités entre les pupitres, de timbres et de bande passante : aujourd'hui on ferait mieux encore particulièrement pour la qualité des timbres, notamment le soyeux des cordes dans l'aigu et de définition dans l'extrême grave, mais la copie DSD faite par RCA est impeccable... Ils sont allés jusqu'à restaurer de fond en comble les magnétophones utilisés à l'époque pour enregistrer les disques pour lire les bandes au mieux...



Salut Haskil, merci pour les références, je vais regarder cela.

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Message » 18 Fév 2021 17:41

Logiquement les bidouillages avant d'arriver sur le support qui sera lu dans un système, c'est pas le studio d'enregistrement, le mixage et le mastering ? :wink:

Et en accord avec Haskil, d'ailleurs je vais passer mes lunettes au nettoyage, je commence à voir trouble au travers. :wink:

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Message » 18 Fév 2021 22:13

charon a écrit:Logiquement les bidouillages avant d'arriver sur le support qui sera lu dans un système, c'est pas le studio d'enregistrement, le mixage et le mastering ?

Que l’enregistrement et le mixage fassent parti de l’œuvre, évidemment oui.
Pour le mastering, je suis plus réservé...
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Message » 19 Fév 2021 0:59

tcli a écrit:
charon a écrit:Logiquement les bidouillages avant d'arriver sur le support qui sera lu dans un système, c'est pas le studio d'enregistrement, le mixage et le mastering ?

Que l’enregistrement et le mixage fassent parti de l’œuvre, évidemment oui.
Pour le mastering, je suis plus réservé...


Tout à fait !
D'ailleurs, les propos d'Alexandre Badagee me rappel des échanges avec Haskil, ou je constate que j'avais tors et lui raison, il faut savoir le reconnaitre, vu le bidouillage avant l'adaptation au plateformes, non pas sur une perte de définition, mais sur une perte de résolution et de tassement dynamique que je n'imaginais pas.... :thks:

Les échanges sont très révélateurs sur les opérations de mastering, le mix étant évidement uen oeuvre artistique, les bidouillages y afférents... aussi. :wink:

L'échange commence à 4 minutes.
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Message » 19 Fév 2021 10:02

Pour moi pas de mastering = pas de support physique = donc pas de CD, de SACD, DVD, Blu ray, pas de vinyl...

Même si je comprends parfaitement le point de vu.

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Message » 19 Fév 2021 11:10

tcli a écrit:
charon a écrit:Logiquement les bidouillages avant d'arriver sur le support qui sera lu dans un système, c'est pas le studio d'enregistrement, le mixage et le mastering ?

Que l’enregistrement et le mixage fassent parti de l’œuvre, évidemment oui.
Pour le mastering, je suis plus réservé...


ç'est compliqué : il y a la loi, les pratiques des maisons de disques, le droit des interprètes, leur implication dans le processus de production, la possibilité qu'on leur laisse le faire, et accessoirement le droit des compositeurs.


Attention le mot oeuvre est ambigu... L'oeuvre est protégée par un droit d'auteur spécifique : musique d'un côté, paroles de l'autre. Et ce droit est en Europe inaliénable et imprescriptible (dans une certaine mesure) en raison du droit moral.

C'est complexe. Il arrive que ces droits là soient fondus avec ceux de l'interprète au détriment du producteur : jurisprudence Pierre Henry et jurisprudence X (Henri Salvador je crois, mais j'ai un doute).

Pierre Henry a fait reconnaître par les tribunaux que sa musique n'existant que sous forme de bandes magnétiques et pas de partitions, Universal devait soit maintenir ses disques disponibles en permanence dans le commerce soit le laisser les exploiter sous toute forme que se soit sans rien devoir à la Major.

Salvador auteur-compositeur-interprète a lui fait reconnaître par les tribunaux français que ses 78 tours et d'une façon générale ses chansons qui n'étaient plus protégées par le droit des interprètes et du producteur, mais l'étaient toujours au titre de l'auteur compositeur, ne pouvaient pas être réédités dans un couplage et un ordre différent de celui des publications originales considérées comme une oeuvre... car cela portait atteinte à son droit moral.

Donc on parle plutôt ici sauf cas d'espèces comme ceux indiqués, non de l'oeuvre mais de l'enregistrement, de l'interprétation, de la version d'une oeuvre...

Et le mastering ?

Le mastering qui est la dernière étape d'un enregistrement avant diffusion au public fait bien partie intégrante de l'interprétation, de la version.

Et c'est d'ailleurs sur un test pressing que l'interprète donne légalement son "bon à presser"... ou sur une copie du master envoyé à la maison de disques. Légalement en Europe et contractuellement dans les pays où ses droits sont gérés de façon contractuelle par les avocats des deux parties. A noter que plus ça va et plus les contrats imposés par les artistes en Europe cherchent à imiter le droit américain... il y aura des procès dans l'avenir...

Mais légalement et c'est là où c'est cocasse, le remastering ne donne pas naissance à un nouvel enregistrement ni à une demande de nouveau bon à tirer de la part de l'interprète... or si un mastering peut changer grandement la qualité sonore d'un enregistrement, il en va de même d'un remastering... et ça dans le rock, la chanson ça se voit tous les jours... dans le classique aussi, mais fort heureusement 9 fois sur 10 pour le meilleur !

A noter que la restauration d'enregistrements ne fait pas non repartir les droits depuis la date de la commercialisation... ce qui fait fait nombre de rééditions SACD faites par des petits éditeurs audiophiles ont pour base une copie de la version mise à disposition du public par l'éditeur qui possède les enregistrements originaux... La seule arme des éditeurs pourraient être le parasitisme commercial... mais c'est pas évident à plaider... et ça l'est rarement... Je n'ai jamais eu un SACD Esotéric entre les mains, mais j'aimerais bien lire toutes les petites phrases : si l'enregistrement n'est pas licencié par l'éditeur propriétaire des bandes originelles, le DSD a été obtenu par la copie d'un exemplaire du commerce publié par l'éditeur propriétaire ou obtenu par transfert en DSD d'une copie de la bande master analogique conservée localement par un éditeur ou un presseur local...

La date à partir de laquelle part la protection du droit du producteur et de l'interprète part toujours de la date de la première mise à disposition du public d'un enregistrement. Tout comme celui d'une oeuvre d'ailleurs... ce qui fait, dans ce dernier cas, que les oeuvres posthumes, c'est à dire non éditées et non créées du vivant d'un compositeur... voient leurs droits courir à partir du moment qu'elles sont jouées pour la première fois en public... Et c'est ainsi, par exemple, que les Boréades de Jean-Philippe Rameau, compositeur mort pendant les répétitiions de son opéra dont les représentations ont été ajournées, l'oeuvre pas publiée sous forme de partition, sont protégées et les droits appartiennent à la Bbibliothèque nationale qui peut les concéder contractuellement à quelqu'un...

Mais bon le dépôt légal d'un enregistrement se fait sous la forme du produit mis à disposition du public pour la musique donc mastering compris (pour le cinéma c'est plus compliqué)...
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Message » 19 Fév 2021 11:18

charon a écrit:Pour moi pas de mastering = pas de support physique = donc pas de CD, de SACD, DVD, Blu ray, pas de vinyl...

Même si je comprends parfaitement le point de vu.

Charon


On fait un master aussi pour commercialiser les fichiers dématérialisés. Au minimum la dynamique est un peu compressée...

Il est rarissime que la bande originelle qui sort de la console pour être enregistrée ne soit pas traitée ultérieurement.

Je possède d'ailleurs quelques enregistrements sous différentes étapes et le son n'est pas le même.

Et ce master peut être différent selon que le fichier sera en 16/44.1, en HD PCM plein débit, en AAC, en MP3, en MQA, en mastered for Itunes, en stéréo, en multicanal...

Il existe d'ailleurs de plus en plus d'enregistrements qui n'existent que sous cette forme dématérialisée et plus sous forme physique. Ils sont mastérisés le plus souvent.

Mais ce terme mastérisé est ambigu là encore...
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Message » 19 Fév 2021 12:25

haskil a écrit:
On fait un master aussi pour commercialiser les fichiers dématérialisés. Au minimum la dynamique est un peu compressée...

Il est rarissime que la bande originelle qui sort de la console pour être enregistrée ne soit pas traitée ultérieurement.

Je possède d'ailleurs quelques enregistrements sous différentes étapes et le son n'est pas le même.

Et ce master peut être différent selon que le fichier sera en 16/44.1, en HD PCM plein débit, en AAC, en MP3, en MQA, en mastered for Itunes, en stéréo, en multicanal...

Il existe d'ailleurs de plus en plus d'enregistrements qui n'existent que sous cette forme dématérialisée et plus sous forme physique. Ils sont mastérisés le plus souvent.

Mais ce terme mastérisé est ambigu là encore...


Merci d'être plus explicite que moi, j'avoue avoir volontairement mis sous silence, la partie fichiers dématérialisés, qui est aussi sujette à masterisation.

Charon
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Message » 19 Fév 2021 23:49

haskil a écrit:Les Carmina burana de Jochum sont d'origine analogique.


Oui je m'exprime mal, l'enchaînement de mes phrases pouvait faire croire à un enregistrement DDD mais certainement pas fin des années 60.
Au final je préfère la version suivante :
https://www.esoteric.jp/en/product/essg-90206/top
à celle-ci :
https://elusivedisc.com/orff-carmina-bu ... -shm-sacd/

haskil a écrit:Les bandes originelles du Ring de Solti, chaque opéra monté, ainsi que toutes les prises utilisées comme inutilisées au montage final sont conservées par Decca en Europe. Les bandes originelles montées comme les prises séparées n'ont jamais voyagé en Asie, mais des copies de première génération ont pu être faites pour des éditions locales du temps du microsillon. Du temps de l'analogique donc. Aujourd'hui avec le numérique, les fichiers sont des clones et sont envoyés par internet dans des serveurs FTP ou par la poste sous forme de DVD : j'en ai reçu sous cette forme d'Universal pour DGG et Decca.


Oui là encore je ne suis pas assez précis, tu as raison je pensais plutôt à des copies de première génération.

haskil a écrit:Pour faire sa seconde édition CD du Ring de Solti, Decca est reparti des bandes originelles analogique et a été contraint de refaire certains montages qui étaient inaudibles dans la version LP en raison des plus faibles performances de ce support et parfaitement audibles en CD.

Pour cela les techniciens sont repartis de la bande originelle de chaque opéra, soigneusement conservée à l'abri, des prises originelles non montées tout aussi soigneusement conservées pour les numériser une par une en 24/96 afin de refaire les quelques passages critiques - en numérique on ne monte pas en coupant la bande avec des ciseaux et en collant les bouts les uns aux autres avec des scotch (1), mais on mixe deux prises en le faisant se mélanger -, et obtenir ainsi une bande numérique en 24/96 conforme au plan de montage originel sur le plan artistique et conforme aux standards techniques du jour supérieurs à ceux du LP d'antan.


Il y a eu justement une polémique aux US, le remastering ne serait qu'en 48 kHz. Un article qui résume cela peut se lire ici :
https://wagnersocietyny.org/documents/2 ... 07-13d.pdf

Le problème serait que les bandes originelles étant détériorées, les éditions suivantes dont la blu ray n'aurait pu se faire que d'une version déjà remastérisée à laquelle on aurait essayé d'enlever au mieux un traitement d'époque (Cedar) qui n'est plus d'actualité.
Le Ring de Solti en 94 kHz/24 bits ne serait qu'une fumisterie.
Avais-tu entendu parler de cette histoire?

Par ailleurs, sur quelle base Esoteric aurait édité ses sacd de ce Ring? Mystère...

haskil a écrit:Qui a fait cette édition SACD japonaise autre qu'Esoteric ?


La redécouverte de copies (analogiques) de première génération pour une nouvelle édition sacd, sans le remastering européen pour le numérique, a donc suscité une certaine excitation en Asie.
Voilà ce qu'il en est dit (en anglais) :
>>
State-of-the-art digital transfer from the discovered Master Tape

The production master used for this SACD is the safety analog master tape that had been kept for the emergency use and unfortunately got forgotten for a long time.
It had been made by the Decca Record Company in the beginning of the 1970s as a safety master tape, copying directly from the 1/4-inch original analog master tape on a one-to-one basis, and been provided to the King Records in Japan which was the importer and distributor of the Decca records at that time. It would have been used only if any flaws in the metal master prepared for the LP recordings had been found.
But, for its limited usage (only used for the emergency) it had not been on a written record, and consequently, its whereabouts had become unknown. However, thanks to persistent searching by the Universal Music Japan, it was finally discovered and we got the privilege to be given a license by Decca to make a fresh transfer from this safety analog master tape.

The master source currently used by Decca for Solti’s Ring transfer is the digital master tape, commonly known as “James Lock Remaster”, which was made by Decca mastering engineer James Lock who had assisted John Culshaw on the original Ring sessions.
Assigned by Decca to de-hiss the Ring for the 1997 edition CD, Lock made new 48/24 transfers (PCM/48kHz/24bit) from the original analog tapes, applying processing treatments such as equalizing and noise reduction.
Since the original analog master tapes were too deteriorated to make a new transfer (that was said by Decca), all digital discs and digital files that have been issued since 1997, without any exception, were made by using this “James Lock Remaster” as a source.
Therefore, our SACD is the first and only transfer in the world, digitized from the precious master source that had been stored before remastering was applied.
<<

On trouve cette version sur la baie, avec des sacd présentés dans de beaux coffrets individuels de la taille des 33t, mais le Rheingold surtout est devenu introuvable.
https://www.ebay.fr/sch/i.html?_from=R4 ... sacd+japan
https://www.ebay.fr/sch/i.html?_from=R4 ... sacd+japan
https://www.ebay.fr/sch/i.html?_from=R4 ... sacd+japan

haskil a écrit:Tu pas parlé plusieurs fois de Maria Callas : j'imagine que tu as la dernière réédition de ses enregistrements de studio : le livret explique honnêtement les choses vu la façon peu sérieuse dont EMI a travaillé jusque là et l'on comprend que fort heureusement les bandes mères originelles sont toujours restées à l'abri de toute les manipulations faites pour les différentes mastérisations depuis l'époque du LP jusqu'aux diverses versions CD... faites à partir des copies sans jamais recourir aux bandes mères stockées à l'abri dans des endroits parfois amusants : frigo de fourreur, grotte dans la montagne - RCA - ou hélas ! dans un hangar qui crame comme une partie du fond Universal en Californie où de nombreuses bandes originelles ont disparu en fumée...


Bien que Callas soit emblématique du monde opératique, je n'avais jamais vraiment accroché à sa voix jusqu'à ce que je l'écoute par hasard, non pas en studio dans des enregistrements EMI, mais live et surtout dans les reports exécutés depuis le label BJR : la plénitude de la voix avec l'inspiration du public pour lequel elle osait des choses ahurissantes!
On trouve ces reports ici : https://divinarecords.com/

On peut aussi y lire des articles de vrais fans avec des comparatifs de tous les reports live de la Callas suivant les labels mais aussi des diverses éditions EMI du studio, en comparant CD et vinyles, en fonction du pays et de l'année d'édition parfois!
https://divinarecords.com/recording-rec ... ions-2019/
https://divinarecords.com/recording-rec ... -addendum/

La dernière remastérisation que tu as citée n'y est pas toujours appréciée, moi-même j'ai apprécié les Puritains et la première Lucia de studio en mono par exemple, mais pas la seconde et je me suis appuyé sur les recommandations de E. Seletsky notamment pour la deuxième Lucia de Callas de studio en stéréo et sa Rosina du Barbier de Séville pour faire mon choix.
Le grand intérêt de ce site demeure les meilleurs reports live possibles de la Divina.
Ha-Dê
 
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Message » 20 Fév 2021 13:29

Je ne quote pas ce serait trop long !

Affaire Solti :

Donc Decca l'a fait en 24/48 et pas en 24/96 comme ils l'avaient dit en 97. Ce qui en soit n'est pas un problème, contrairement à ce qui est dit dans cet article passionnant par ailleurs, mais qui ne s'en tient pas qu'aux faits et bascule dans l'opinion. Et cette opinion est toujours contestable en raison du matériel utilisé pour l'écoute et des goûts personnels de l'auditeur.

Pour au moins deux raisons aucune différence ne se fera entendre entre 24/48 et 24/96 : les microphones et les préamplis de micros utilisés pour enregistrer ce Ring entre 58 et 65 ne permettent pas d'enregistrer des signaux supérieurs à 19 ou 20 khz dans l'aigu. La décimation et rééchantillonnage en 16/44.1 lissant en plus le résultat et de toute façon les tweeter des enceintes forment un remarquablement efficace filtre passe bas qui coupe efficacement les aigus en condition d'écoute normale.

Cedar : la position de principe disant que cela abime le son est très très contestable : tout dépendra de la façon dont est utilisé ce réducteur de souffle informatique. C'est une question de dosage. J'ai prêté mes oreilles à des cedarisation qui n'ont rien abimé dans la musique mais singulièrement même amélioré le résultat.

Sur l'état des bandes originelles analogiques : elles ne sont pas plus détériorées en 2012 qu'en 1997, mais repartir d'elles pour un nouveau transfert coute une fortune que les maisons de disques ne peuvent que difficilement payer de nos jours. Donc Decca est reparti par pure économie de son transfert en 24/48 cédarisé... et s'abrite donc derrière cette excuse qui n'est pas crue par plus d'un observateur cité.

Sur l'état de la copie de l'originelle envoyée en Asie au cas où les gravures envoyées auraient eu des PB : très bonne nouvelle si elle est en excellent état. Elle est certes moins bonne que l'originelle. Mais Decca est fondé à demander à la récupérer : elle lui appartient... d'ailleurs les SACD vendus le sont sous étiquette Decca donc avec l'autorisation de Universal... Et rien ne s'opposerait si Decca le voulait qu'il renumérise ce DSD en PCM pour l'éditer en CD et le vendre en fichier HD sur qobuz et ailleurs... :idee:


Pour le reste : ce que le gars dit des différences qualitatives des différentes éditions LP ou CD en fonction des pays sous le même numéro de catalogue est identique à ce que je raconte sur ce forum depuis des années et des années...

Ce qu'il décrit confirme par ailleurs ce que je raconte ici et ailleurs sur ce forum sur le fait que les maisons de disques travaillent parfois très mal.

Maria Callas, maintenant !

La dernière édition CD des enregistrements de studio est repartie pour la première fois des bandes originelles conservées par EMI-Warner-Parlophone. On a même retrouvé la bande perdue de Carmen qui n'avait été éditée depuis la première édition LP qu'à partir d'une copie... Et ça a couté une blinde en restauration mais Callas est toujours une grande vendeuse, donc...

Cette dernière édition est incontestablement supérieure aux précédentes éditions CD qui avaient été faites en partant de copies analogiques mastérisées pour le LP et recorrigées lors du premier transfert CD pour leur redonner le grave atténué, les aigus coupés en bidouillant au maximum et même en ajoutant de la réverbération artificielle... :o Pour le coup, certaines éditions LP étaient supérieures à la version CD... Et la version dite 24/96 de l'avant dernière édition CD n'était qu'un ré-échantillonnage de la première édition 16/44.1... Parfois, il faut le savoir, mais une maison de disque peut carrément repartir d'un exemplaire de CD du commerce... :siffle: EMI a aussi réédité des enregisttrements en prenant une mauvaise version du Dolby... :siffle:


La dernière édition Callas est sans comparaison avec les précédentes et la voix de Callas y est beaucoup plus présente, propre, nette que jusque là. ça peut troubler certain fans de la soprano habitués à une voix plus "enrouée", plus "sombre"... mais les faits sont là : les précédents CD ne peuvent pas être meilleurs, en aucun cas, vu leurs origines
haskil
 
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Message » 20 Fév 2021 14:01

Pour couronner le tout :

Decca sur les plate formes de streaming propose une version du Ring de Solti qualifiée de HD : elle est en Flac 24/44.1...

Même pas 48 Khz... échantillonnage considéré par des musiciens et techniciens chercheurs de l'INA-GRM comme le meilleur pour la musique : au-delà, ça ne sert à rien disent-ils. Eux sont pour le 24/48.
haskil
 
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