indien29 a écrit:Jean Pierre Lafont disait sur un autre post, trouver les anciens masterings sur des vieux vinyls et avait fait des comparatifs spectraux, avec des dynamiques bien plus importantes sur ces vieux vynil que sur les rééditions !!! Pour cette raison, il c'est rééquipé d'une platine vinyl...
C'est quand meme hallucinant et triste qu'à l'ere numérique et qu'avec la supériorité du tout numérique, les passionnés soient obligé de revenir sur de vieux supports dépassés pour retrouver les bons mastering, je trouve cela déprimant...
Je ne suis pas surpris. Je repique régulièrement des vinyles parce que je ne trouve pas les CD aussi bons : Bronski Beat - The Age of Consent, Cocteau Twins - Treasure (une caricature, celui-là !), Ofra Haza - Shirey Moledet...
Mais quand je vois la difficulté qu'il y a à trouver une cellule relativement neutre, et des vinyles en bon état... je ne leur jette pas la pierre.
Les premiers albums de Depeche Mode (Some Great Reward, Music for the Masses...), lorsqu'ils sont ressortis en SACD vers 2003 ont fait l'objet d'un excellent remastering. La bande passante a été légèrement réajustée par rapport ax éditions CD, et on se rapproche plus du rendu original des vinyles. Voilà un travail exemplaire. On ne casse pas tout en prenant les ingénieurs qui ont fait la version originale pour des imbéciles. On adapte intelligemment au nouveau support.
indien29 a écrit:2) On peut pousser au dela du 24/96, certains d'entre vous trouvent un intérêt à pousser plus encore la résolution ??? (là il faut aussi trouver l'enregistrement et l'album... si oui, il faudrait faire un liste de ce qui existe tant c'est rare !)
La piste audio du Blu-ray Akira est très appréciée, en 192 kHz 24 bits lossless. Mais la source n'était sûrement pas HD, et ils ont rajouté du grave et de l'aigu pour donner un effet "gros son". Bel exemple de manipulation pour en mettre plein la vue.
Les SACD de Dead Can Dance sont dans la même veine. On bon gros coup d'égaliseur sur les masters originaux pour faire un effet boeuf. Ouaaah, on entend mieux les basses ! Et y a plein de détails dans les aigus qu'on entendait pas avant ! Le SACD, c'est vachement mieux que le CD, dis donc !
indien29 a écrit:3) Question pour Pio : un 24/96 avec le bon mastering, passé en 16/44 en ABX, ça donne quoi ?
On évite de faire cela, parce qu'on ne contrôle pas le fonctionnement du DAC, qui est peut-être différent en 44.1 kHz et en 96 kHz, indépendemment de la résolution du fichier. On repasse toujours le 44.1 kHz en 96 kHz pour fournir au DAC deux sources qui lui paraissent identiques, bien que l'une soit haute définition et pas l'autre. De cette façon, on teste la résolution du fichier seule, et non les différentes options internes à notre DAC.
indien29 a écrit:Il faut chercher les différences sur les silences ?
Rien d'autre ?
Pour le 24 bits vs 16 bits, oui, c'est dans les silences que c'est le plus facile.
Après, faire du 16 bits à partir du 24 bits, ce n'est pas trivial. Il faut choisir le dithering. Et pour faire le dithering il faut choisir un noise shaping.
Je me rappelle un ABX entre du 16 et du 24 bits qui avait réussi, tout fait dans les règles de l'art, avec dithering et noise shape. Les gars d'Hydrogenaudio ont trouvé le moyen de dire que cela ne prouvait rien parce que le noise shaping n'était pas optimal, et que si on avait choisi un noise shaping correct au lieu d'un noise shaping triangulaire, la différence aurait été inaudible !
indien29 a écrit:Entre du 24/96 downsamplé en 16/44 puis upsamplé en 24/96, aucun impact sur la dynamique ?
Absolument aucun sur la dynamique musicale, sauf que bien sûr, tu perds une partie de ce qui est sous les -96 dB (et encore, avec noise shaping, tu gardes encore des trucs sous les -100 dB dans les fréquences musicales, le noise shaping concentre toutes les pertes dans les hyper-aigus (> 16 kHz) , où notre oreille est à moitié sourde).
Et tu peux éventuellement avoir une aggravation du clipping sur un enregistrement qui était déjà clippé au départ, parce que dans ce cas, une partie du signal est virtuellement définie au-dessus de 0 dB full scale (entre les échantillons). Couper les fréquences ultrasonores peut aggraver le dépassement virtuel et provoquer un clipping analogique qui ne se produisait pas dans l'original haute définition.
Par exemple si un signal carré défini à 96 kHz oscille jusqu'à à +0.5 dB, une fois que tu as coupé les ultrasons en descendant à 44100 Hz, l'oscillation peut monter, par exemple, jusqu'à +1.2 dB au-delà du full scale. Si maintenant ton DAC est limité à +0.7 dB côté analogique, il clippera sur le fichier basse résolution, qui dépasse sa marche de manoeuvre, et pas sur le fichier haute résolution, qu'il peut reproduire jusqu'à +0.5 dB fidèlement.
Pour tester véritablement le son haute résolution 96 kHz, c'est compliqué. Si tu n'as pas de super-tweeter qui monte à 50 kHz de bande passante, tu ne sais pas ce que tu testes, mais ce n'est sûrement pas la résolution de ton signal !
Un bon casque peut monter à 30 kHz. Ce n'est pas vraiment de la haute résolution, mais c'est déjà au-dessus de la résolution 48 kHz, qui monte à 24 kHz (la fréquence maximale est égale à la moitié de la fréquence d'échantillonnage, donc le CD 44.1 kHz peut monter à 22 kHz, le 48 kHz peut monter à 24, le 96 kHz peut monter à 48, et le 192 kHz peut monter à 96.
Le DSD des SACD, lui, est filtré à 50 kHz en analogique pour éviter les pollutions hautes fréquences de son noise shaping, sauf sur certains convertisseurs speciaux.
indien29 a écrit:Tu me disais que meme sur les MP3 la plage dynamique était intacte, c'est bien ça ?
Oui, la dynamique musicale n'est pas modifiée.
Une autre idée reçue : non, l'extrême grave n'est pas tronqué. D'ailleurs, il ne prend pas de place à encoder.
C'est l'aigu qui est tronqué. Si tu vois un sonogramme coupé à 16 kHz avec des bribes de son entre 16 et 20 kHz de loin en loin, alors à tous les coups, c'est de la compression avec pertes.