» 01 Fév 2010 11:32
Graphismes15/20
Oscillant constamment entre deux eaux (de pluie), Heavy Rain subjugue parfois grâce à la modélisation de certains de ses visages. Ensuite, si quelques décors s'avèrent des plus réussis en s'appuyant entre autres sur une belle gestion de la lumière, de nombreux éléments trop rigides (aliments, papier, couvertures, vêtements...) nous expulsent parfois de ce titre censé nous plonger dans un quotidien virtuel. Enfin, les interactions entre les personnages manquant cruellement de "charnel", les séquences affectives arrivent rarement à atteindre leur objectif émotionnel.
Jouabilité14/20
Le "tout QTE et action contextuelle" étant pleinement assumé, nous ne devriez avoir aucun souci à réaliser ce qu'on vous demande. On se demandera tout de même si certaines interactions réclamant l'appui simultané sur cinq touches sont pensées pour reproduire l'effort et le malaise vécus par le personnage à l'écran ou bien si c'est seulement une forme de perversion de la part des développeurs. Signalons également qu'au-delà des actions contextuelles, Heavy Rain perd un peu pied lorsqu'il s'agit de proposer un gameplay plus traditionnel. En effet, on aura vite fait de pester devant des déplacements patauds nous obligeant parfois à d'âpres manipulations du pad pour se rendre d'un endroit à l'autre.
Durée de vie14/20
Fort d'une soixantaine de chapitres, Heavy Rain remplit son office en termes de durée de vie s'étalant sur une dizaine d'heures environ. De plus, les quelques embranchements liés aux choix moraux vous permettront de reprendre l'aventure par ailleurs chapitrée et ainsi obtenir deux fins radicalement opposées. Par contre, si on débloque de très beaux artworks au fil de la progression, carton rouge à Quantic Dream qui n'a même pas jugé bon de sous-titrer les bonus vidéo entièrement en anglais. De la part d'une société française, on appréciera le geste. Classe !
Bande son15/20
En parallèle du doublage français en tout point excellent, et ce malgré un lip sync peu convaincant car pensé en amont pour la version anglaise, les musiques restent toujours dans le ton. Cependant, on reprochera au compositeur d'avoir un peu trop repompé le score de Seven, par ailleurs trop homogène et utilisé étrangement. Ainsi, si un morceau lourd et angoissant convient parfaitement à la découverte d'un appartement crasseux, on s'étonnera de l'entendre lorsqu'on nous demande de casser deux oeufs pour préparer une omelette...
Scénario15/20
Tout en s'inspirant ouvertement de Seven, de SAW et en multipliant les clins d'oeil à diverses oeuvres cinématographiques, Heavy Rain se pose comme un polar numérique habilement mis en scène. Néanmoins, le traitement des personnages reste irrégulier, certains versant trop facilement dans la caricature. Pourtant, en s'appuyant sur des dialogues bien écrits, une bonne utilisation du split screen et des mouvements de caméra étudiés, le titre de David Cage parvient à retenir l'attention malgré ses airs de "Direct To Video" de luxe.
Note Générale15/20
Plus posé et homogène que Fahrenheit, Heavy Rain se présente comme un livre ouvert sur un univers basculant rapidement dans l'horreur. Vrai film interactif ou faux jeu vidéo ? La question reste en suspens et de ce postulat de départ dépendra votre ressenti. En l'état, l'oeuvre de David Cage remplit certains de ses objectifs même si on eut apprécié une histoire sachant s'émanciper de Seven. En outre, avec des personnages trop rigides dans leurs mouvements et évoluant constamment dans un univers amidonné, on aura un peu de mal à être impliqué dans leur quotidien et ce malgré l'effort fourni par Quantic Dream pour aller dans ce sens. Reste au final un polar numérique n'arrivant jamais à dégager autant d'émotion que son modèle cinématographique mais parvenant malgré tout à retenir l'attention du joueur/spectateur avide de découvrir le fin mot de l'histoire.
Dernière édition par
xolooth le 01 Fév 2010 11:35, édité 1 fois.