Le grenier aux tritubes

Le grenier aux tritubes

Exceptionnel ! Deux des plus performants vidéoprojecteurs home-cinéma jamais construits sont réunis dans cette installation, et nous les avons vus fonctionner l’un après l’autre. Quel est le meilleur ? Tout comme Yves, nous hésitons encore …

Cliquez pour voir une version plus grande...
Vue avant de la salle

Tôt ce matin là, nous avons pris l’autoroute et la direction de Clermont-Ferrand pour aller visiter l’installation de Yves. Notre ami habite une petite ville au sud de la métropole auvergnate, dans une grande maison isolée d’un quartier tranquille. Yves y coule une retraite heureuse, et dispose enfin de tout son temps libre pour s’adonner pleinement à ses deux passions : les autos, et le home-cinéma ! Des voitures, Yves en possède en effet plusieurs, plutôt haut de gamme, et plutôt du genre « sportives »…un hobby qui intéresserait sans doute beaucoup nos confrères de la presse automobile mais, quant à nous, nous allons plutôt nous consacrer à son deuxième passe-temps – le cinéma à domicile- auquel Yves a dédié une vaste pièce, à l’étage de sa maison, et que nous allons maintenant découvrir plus en détail…

 

Une salle dédiée à l’étage…

Cliquez pour voir une version plus grande...
Une enceinte avant JM Lab 920.1

Yves n’est pas un novice en matière de home-cinéma : il s’y intéresse depuis de nombreuses années, il achète chaque mois toutes les revues du secteur, et passe beaucoup de temps sur les forums Internet, aussi bien français qu’étrangers. Laserdiscs et satellite, puis bien sûr DVD, avec en parallèle vidéoprojection et système sonore multicanaux : Yves a suivi et appliqué toutes les étapes et développements du cinéma à domicile depuis plus de quinze ans. Son installation actuelle en est une sorte d’aboutissement, elle est mise en œuvre dans une pièce d’environ 40 m2 au sol, située à l’étage dans un ancien grenier, sous les combles de sa maison.

Cliquez pour voir une version plus grande...
Une surround JM Lab Electra 905

Détail important, et bien qu’il ce soit adressé à une entreprise pour les travaux d’isolation de la salle, il n’a pas fait intervenir d’installateur home-cinéma spécialisé pour concevoir et aménager sa pièce. Un choix délibéré, dicté par la passion et l’envie de tout faire soi-même …le résultat est en tout cas de très haut niveau même si, sans doute, un tel système mériterait une partie pilotage et gestion de lumières peut-être plus « professionnelle » … nous y reviendrons dans notre paragraphe « Nos Impressions ». Au niveau de l’infrastructure, cette pièce est entièrement doublée de laine de roche au niveau des murs, des rampants et du plancher.

La laine de roche est juste revêtue de tissu tendu sur molleton sur tout le tiers avant, ce qui, sur le plan acoustique, confère à la pièce une structure de type LEDE (Live-End / Dead End) assez classique, et en tout cas toujours efficace ! Détail important : les murs latéraux sont non parallèles, ce qui pour réduit encore les échos…Le plancher est lui aussi recouvert d’une forte épaisseur de laine de roche, puis de dalles d’aggloméré de 19 mm et enfin de moquette en dalles. Le plafond est de type suspendu : il est constitué de dalles Rockfon, ce qui a permis d’encastrer partiellement l’un des projecteurs ainsi que les sorties d’air du système de climatisation.

Cliquez pour voir une version plus grande...
Vue arrière

Tous les éléments audio ainsi que le PC Home-Cinéma sont regroupés à l’arrière dans un rack, séparé du reste de la pièce par une cloison légère. Commençons par le processeur/ préampli : il s’agit d’un TAG MacLaren AVR32R, ici dans sa version EX 7.1. Un élément bien apprécié des home-cinéphiles, qui concilie précision en home-cinéma et musicalité en écoute purement hi-fi. Il est associé à l’ampli de puissance 5 canaux 100x5r, de conception « quintuple mono » (alimentation séparées) et également de fabrication TAG McLaren. Cet appareil développe 5x120W sous 8 Ohms. Outre deux décodeurs satellites permettant de profiter à la fois des bouquets CanalSatellite et TPS, on découvre en tant que source un lecteur de DVD Marantz DV 8400, un modèle haut de gamme et universel agréé THX Select.

Cliquez pour voir une version plus grande...
16 le caisson de grave à base de Beyma 18G50, au coté de la seconde enceinte avant JM Lab 920.1

Ce lecteur upscale les signaux vidéo en 720p ou en 1080i sur sa sortie numérique DVI, il a aussi été modifié pour se voir doté d’une sortie vidéo numérique coaxiale directe de type SDI ( Serial Data Interface).

Autre source et non des moindres : un PC Home Cinéma, que Yves a monté lui-même sur la base d’une carte mère Leadtek K7NCR18, d’un processeur Athlon XP 2800+, et d’une carte graphique ATI Radeon 9700 à sorties VGA et DVI. Ce PC est en outre doté de quatre disques durs d’une capacité de 250 Go chacun… de quoi voir venir !

LIEN INTERNET
Le caisson de graves a été conçu et fabriqué par M. Fabien Michaut, Société INSPIRIA.
Le lecteur de DVD Marantz 8400 a été modifié SDI par la société « Booster » à Cannes (06) :
Un lien pour les cartes IFP DVI-D / composantes pour les projecteurs Sony (uniquement par correspondance):

Les enceintes sont toutes de marque JM Lab : les principales sont de grosses colonnes 3 voies/ 4 haut-parleurs Electra 920.1. La centrale est une Electra CC30, placée ici au dessus de l’écran, et les surrounds des bookshelfs Electra 905. Le caisson de graves est pour le moins original, puisqu’il s’agit d’une réalisation artisanale exécutée par un ami d’Yves passionné de son, et qui d’ailleurs s’est entre temps lancé dans la fabrication d’enceintes acoustiques à des fins professionnelles (cf. encadré) !

Cliquez pour voir une version plus grande...
Ampli de puissance QSC PLX 3002 (3000W bridgé)

Il a utilisé ici un haut-parleur Beyma de 46 cm de diamètre (!) référence 18G50, qui permet de réaliser un caisson très puissant, relativement compact et très linéaire de 20 Hz à 200 Hz grâce à l’ajout d’un filtre actif spécifique entre le préampli et l’amplificateur de puissance (un QSC bridgé en mono et qui développe ainsi plus de 3000 W !). La caisse est en MDF renforcé, les parois faisant 44 mm d’épaisseur, le volume interne de ce caisson est de 160 litres et le poids d’environ 100kg. La charge de type « bass-reflex » avec un évent laminaire coudé en MDF de 22 mm.

1,2…et 3 vidéoprojecteurs !

Venons en maintenant à la partie image de cette installation qui est tout à fait exceptionnelle, comme nous le disions dans la préface, puisque Yves dispose de trois vidéoprojecteurs, tous opérationnels et en parfait état de marche! Deux de ces vidéoprojecteurs sont des modèles tritubes : il s’agit d’un Panasonic PT-B1010E, un modèle équipé de tubes 7 pouces à focus électrostatique et compatible Data, que Yves a acheté neuf à la FNAC il y a quelques années.

Cliquez pour voir une version plus grande...
le projecteur Sony G90

Il est fixé au plafond de la salle, et il n’est plus guère utilisé aujourd’hui. Yves préfère bien évidemment – et de loin – son Sony G90, un magnifique 9 pouces à focus électromagnétique et à couplage liquide, que beaucoup considèrent comme le meilleur projecteur tritubes jamais construit ! Seul élément que Yves a acheté d’occasion (il provient de l’auditorium d’une très populaire chaîne de télévision) alors qu’il totalisait à peine 800 heures, il est posé au sol au sein d’une large table basse ventilée par une VMC.

Cliquez pour voir une version plus grande...
le projecteur JVC HD2K
L’installation de Yves :
Salle dédiée à l’étage d’environ 40 m2 ( 8 m x 5 m )
Sources :
Lecteur de DVD Marantz 8400 modifié SDI
Terminal satellite CanalSatellite
Terminal satellite TPS Platinium
Lecteur de laserdiscs Pioneer CLD-2950
PC Home Cinéma (voir texte pour les détails)
Préampli/ processeur :
TAG McLaren AV32 R (version EX )
Amplificateurs de puissance :
TAG McLaren 100x5R ( 5x120W )
QSC PLX 3002 (3000W bridgé)
Enceintes :
Principales : JM Lab Electra 920.1 (x2)
Centrale : JM Lab CC 30 (x1)

Surrounds : JM Lab Electra 905 (x2)

Caisson de graves : A base de Beyma 18G50 ( 46 cm) ( voir texte)
Diffuseurs vidéo :

Vidéoprojecteur tritubes Sony G90

Vidéoprojecteur D-ILA JVC HD2K
Vidéoprojecteur tritubes Panasonic PT-B1010E
Scaler vidéo :

Focus Enhancements CenterStage CS2 SDI

Ecran :
Toile MW à œillets sur cadre, 3 mètres de base au format 16/9
Divers :

Cables Real Cable, AudioLink et Oelhbach

Télécommande universelle Philips Pronto
Coût total de cette installation :
environ 50000 € pour le matériel et 15000 € pour la salle.

Enfin, fixé au plafond, et toute dernière acquisition d’Yves, un JVC HD2K, un vidéoprojecteur à technologie D-ILA de résolution native 1920×1080 pixels, qui tout comme le G90 appartient au clan très fermé des projecteurs capables de vraiment restituer la vraie « full HD ».

Pour faire fonctionner le G90 et le HD2K avec une source qui exploite bien toute leur résolution (1080p), Yves utilise soit un scaler CenterStage CS2 alimenté par une liaison vidéo numérique directe SDI avec le lecteur Marantz, soit le plus souvent le PCHC, notamment avec le JVC HD2K.

A noter que le G90 est aussi équipé d’une carte IFB DVI, permettant la encore de réaliser une liaison numérique directe soit avec la carte graphique du PC, soit avec le lecteur de DVD Marantz en 720p ou en 1080i.

Les deux projecteurs projettent une image de 3 mètres de base sur un écran MW fixe, joliment masqué par une paire de rideaux rouges « très cinéma » quand le système n’est pas utilisé. Yves a fabriqué un astucieux système de « masque » en velours noir (uniquement vertical) en se servant d’un écran électrique qu’il n’utilisait plus et d’un système de glissières et de contrepoids. Il peut ainsi passer très facilement et suivant le film du format 16:9 au format 2:35, les bandes de velours noir du masque renforçant le contraste …et les sensations cinéma !

© Texte : Bastien Cluzet ,Photos :Bastien Cluzet

 

NOTRE AVIS
Une seule installation rêvée, mais deux projecteurs… de rêve !« C’est bien évidemment l’image de 3 mètres qui nous a stupéfait, notamment celle du Sony G90 »

Cliquez pour voir une version plus grande...

Six fauteuils, répartis en trois rangées sur trois niveaux différents … voilà de quoi asseoir tous les amis de Thierry et Evelyne, qui viennent souvent les voir pour passer un week-end à la campagne …et aussi regarder des films ! Thierry adore le cinéma, il nous dit acheter beaucoup de DVD (une dizaine par mois en moyenne), et profiter de son installation plusieurs soirées par semaine ! Thierry nous confie s’être beaucoup inspiré des articles et des conseils publiés dans Cinéma Chez Soi pour mettre en oeuvre son installation : il a, par exemple, mis en place un petit tableau électrique dédié pour la salle. Il a aussi utilisé un sonomètre Conrad pour ajuster les niveaux sonores de chacune des voies (qui doit être rappelons-le de 75 dB (C) sur le lieu d’écoute: un réglage indispensable !).

Cliquez pour voir une version plus grande...
Une abondante videothèque

Après avoir inséré notre DVD de séquences-test dans le Denon 2900, nous avons successivement visionné des extraits de « Hero » (scène « rouge » de combat au sabre sous  les feuilles), de « Super SpeedWay » (un must, ce DVD !) et enfin notre scène favorite, extraite de « Star Wars, Episode II » : la poursuite de la ville-planète Coruscant, riche en graves et en effets arrières ! Le premier rang nous a semblé parfait pour l’image … mais la centrale avait  quelque peu tendance à « passer au dessus » (il faudrait l’incliner légèrement vers les spectateurs).

Assis au premier rang, on est aussi un peu « loin » des enceintes arrières, ce qui fait qu’on différencie mal parfois les effets latéraux de ceux émanant de la voie centrale arrière… mais il était difficile, compte de la position des poutres et du chien-assis, de rapprocher les enceintes surrounds latérales : il faut toujours faire des compromis ! Le second rang est plus favorable sur le plan sonore.

Cliquez pour voir une version plus grande...
Les électroniques

La salle, bien que traitée à l’avant, reste assez claire acoustiquement : des panneaux absorbants latéraux, placés au niveau des réflexions primaires, permettraient de gagner en précision au niveau des effets avants, tout en réduisant cette légère pointe d’agressivité, ressentie à fort niveau. Les voix sont toutefois toujours claires et distinctes, les Mosscade étant des enceintes produisant un médium-aigu détouré et assez en avant … Enfin, bien qu’il ait un peu de mal à remplir ce vaste volume, le caisson Titan 11.2 produisait des basses nettes sans traînage, et riches en infra graves : nous avons d’ailleurs toujours constaté le bon rendu des basses dans ces salles sous les combles (grâce aux murs en pente donc « non parallèles ») dont la géométrie permet de minimiser les ondes stationnaires ( room modes) néfastes au rendu des graves. Enfin nous avons vu très peu de lignage vertical, et apprécié une bonne fluidité (grâce à l’excellent traitement vidéo interne du lecteur Denon), et un excellent piqué sur l’image délivrée par le Sanyo Z2. Le niveau de noir était un peu élevé (nous l’avons corrigé par la suite), avec un peu de bruit vidéo et une colorimétrie parfois « pas très juste » … mais c’est un défaut connu de ce projecteur. La qualité globale est toutefois très bonne (rapport qualité/prix excellent), et procure de belles sensations, permettant de se plonger dans l’action ! Bravo Thierry, et bons films !

Partager :