Test HCFR : boXem Audio ARTHUR 4215/E2

Test HCFR : boXem Audio ARTHUR 4215/E2

Compte-rendu de Dimitri_roland_de_lassus

 

Préambule

Pour la première fois depuis que je suis sur HCFR, j’ai eu l’opportunité de tester un produit généreusement prêté par un fabricant. Avec pour seule contrainte, le fait d’écrire un compte rendu sur le matériel écouté. En toute transparence.

Comme il s’agit d’une première, je vais commencer par me présenter : Je me définirais comme un « subjectiviste rationnel ».

Subjectiviste, parce que même si les chiffres m’intéressent, je n’en fais pas une fixation. Ce qui compte pour moi, c’est le résultat. Que ce que j’écoute soit en symbiose avec l’expérience que je me suis forgée tout au long de mes années de mélomane. Je vais régulièrement au concert, essentiellement acoustique et principalement classique ou de jazz. Et dans toutes sortes d’environnements (salles de concert, églises, clubs de jazz,…)

Rationnel, parce que je ne m’intéresse qu’à l’essentiel. À chaque fois que je choisis un nouvel appareil, je regarde principalement les fonctionnalités et les caractéristiques. Histoire de vérifier qu’elles sont en adéquation avec mon cahier de charges.

Et que ce qui compte pour moi, c’est le résultat, pas le chemin. Le but est d’écouter de la musique, pas du matériel.

 

Mon installation

 

Mon système d’écoute principal est installé dans une pièce à vivre de 30m² avec un décrochage vers une autre pièce de 25m². Pièce non traitée, avec une cédéthèque à gauche et une baie vitrée à droite. Donc des conditions standard et non optimales.

 

Ma chaîne est composée en source d’un lecteur de CD/SACD Sony SCD-XA5400ES et d’un Node2 + Naim DAC-V1 pour la musique dématérialisée (fichiers et streaming).

 

Un préamplificateur Marantz SC11S1 et un amplificateur de puissance Rotel 1590B pilotent des enceintes Triangle Magellan Cello.

 

 

 

 

Prise en main

J’ai donc reçu en prêt un amplificateur de puissance de la marque boXem Audio : le Arthur 4215/E2 construit autour de la technologie Purifi Eigentakt développée par Bruno Putzeys (le PU de Purify) et Lars Risbo (le RI de Purifi).

L’étage d’amplification d’Arthur 4215/E2 peut délivrer jusqu’à

  • 425 W dans 4 Ω
  • 227 W dans 8 Ω (42 V RMS)
  • 450 W dans 2 Ω (15 A RMS)

Cet amplificateur de puissance possède uniquement des entrées XLR. Pas d’entrées RCA.

Il n’y a pas non plus de trigger permettant d’allumer automatiquement l’amplificateur quand on allume le préamplificateur (pour autant que le fil idoine soit branché entre les deux appareils bien sûr). À la place, un allumage automatique dès que l’amplificateur reçoit un signal audio. De même, extinction automatique après une période de 10 minutes sans signal.

Enfin, très intéressant, la présence d’un sélecteur de gain à trois niveaux (Low – Medium – High) permettant de brancher des préamplis avec des capacités de sortie différentes.

« Le gain ‘high’ est optimisé pour les sources délivrant 2V, le ‘medium’ pour 4V, le ‘low’ pour les appareils pouvant fournir 10 V. ».

 

Pour plus de détails techniques, je vous invite à consulter le site du fabricant (https://boxem-audio.eu/fr/amplificateurs-stereo/10-23-arthur-4215e2.html).

 

écoutes

J’ai eu l’appareil en ma possession pendant 5 jours. Confinement et télétravail obligent, je n’ai pas pu l’écouter aussi intensément que je l’aurais voulu (famille de 4 personnes en permanence dans l’habitation – je vous passe les « Ça va fort » et les « Mais qu’est-ce que tu écoutes comme musique ?! »).

 

Albums écoutés :
  • Leif Ove Andsness « Moussogski – Tableaux d’une exposition »
  • Pierre-Laurent Aimard « Bach – L’Art de la Fugue »
  • Amandine Beyer – « Bach – Sonates & Partitas »
  • Christophe Rousset « Bach Fantasy »
  • Wieland Kuijken – « Bach – 6 Suites pour Violoncelle seul »
  • Bruno Cocset – « Domenico Gabrielli – La Nascita del Violoncello »
  • Jordi Savall « Tobias Hume – Musicall Humors »
  • Jordi Savall « Erasmus van Rotterdam: Éloge de la Folie »
  • Jacques Stotzem « Catch the spirit »
  • Rodrigo & Gabriela « Live in Japan »
  • Miles Davis – « Milestones »
  • Lars Danielson & Leszek Mozdzer – « Pasodoble »
  • Anouar Brahem – « The Astounding Eyes of Rita »
  • Ballaké Sissoko – « Djourou »

 

Parlons musique justement. Comme indiqué précédemment, j’écoute principalement de la musique acoustique.

Au cours de mes sessions d’écoute, j’ai eu l’occasion d’écouter de la voix, du piano, du violon, du violoncelle, de la viole de gambe, du clavecin, etc…

J’ai également écouté des instruments plus exotiques comme de l’oud et de la Kora et du bizarre, comme le clavicloche, instrument créé à base de cloches de vache par Joël Grare.

Et c’est justement avec cet instrument utilisé sur le disque « Des pas sous la neige » de Joël Grare que j’ai eu l’occasion de commencer mes sessions d’écoute.
Et tout de suite, j’ai remarqué que l’ampli était d’une transparence inouïe. Déjà parce qu’il est totalement silencieux. Oreille collée au tweeter, j’entendais un très léger sifflement. A 10 cm (réels – pas plus) du haut-parleur : silence total. Pas le moindre bruit de transfo non plus.

Ce morceau met donc en valeur le clavicloche, un clavier chromatique de cloches de vache de Chamonix, rondes, en acier, d’un registre de 4 octaves. Et la musique qui sort de mes enceintes est retranscrite avec toutes les subtilités dont cet instrument incongru est capable. La tenue des notes est remarquable.
J’enchaîne ensuite avec des percussions plus extrême-orientales, des tambours japonais, toujours sur le même disque. Histoire de tester l’impact, la vitesse et le niveau obtenus par l’ampli. L’ampli est puissant et ne souffre aucunement du volume déraisonnable que je lui impose (pas longtemps, voir la note précédente à propos du confinement). Remarquable, à nouveau.

Place ensuite à des instruments que je connais nettement mieux : piano avec Leif Ove Andsness dans Moussorgsky. Violoncelle avec Wieland Kuijken dans la 5ème suite pour Violoncelle de Bach. Les timbres sont remarquables. J’oublie vite le son et les tests pour me laisser emporter par la musique.

Viole de Gambe avec Jordi Savall dans Tobias Hume. Morceau qui se termine par l’archet qui rebondit sur les cordes de l’instrument. De nouveau, tout est subtil et maîtrisé. C’est tendu, mais pas austère.

Le morceau de Tobias Hume est le seul pour lequel j’ai fait une écoute comparative immédiate avec mon ampli Rotel. Sans doute pas le disque le plus adéquat pour faire des écoutes comparatives. De plus, je ne suis clairement pas fait pour ce genre d’exercice : ça m’ennuie et je n’ai aucun protocole d’écoute. J’ai donc laissé tomber l’exercice pour ne plus écouter que le boXem. Vous n’aurez donc pas de comparaison entre les deux amplis…

Ensuite, écoute du clavecin, à la fois agressif et soyeux. Sans-faute.

En fait, au fur et à mesure des écoutes, se confirme la même impression que celle que je ressens quand j’utilise mon ampli Rotel : l’extrême disparité entre tous les enregistrements : micros placés très (trop) près de l’instrument, amplifiant les détails spectaculaires mais donnant l’impression d’avoir un instrument gigantesque, impossible à localiser dans l’espace. Disques sans reliefs, avec tous les instruments au même niveau sonore. Enregistrements pops des années 80 calamiteux au possible etc…

Et puis parfois des disques qui font la différence, comme le nouvel album de Ballaké Sissoko (Djourou), avec un morceau qui a capté mon attention : celui qui met en scène les Kora de Ballaké Sissoko et de Sona Jobarteh. Chacun des instruments est retranscrit avec une précision confondante. Avec un effet gauche-droite saisissant.

Effet gauche droite très prononcé également à l’écoute du disque de guitare de Jacques Stotzem, qui me fait m’interroger sur le placement de mes enceintes : sont-elles trop espacées ? Ou bien est-ce l’enregistrement qui génère cette sensation (micro collé à la guitare) ? Quoi qu’il en soit, de nouveau cette impression d’extrême transparence.

Mais il ne faut pas croire que cette transparence se traduit par une musique décharnée, où on n’entend plus qu’un ensemble de détails, sans avoir la sensation d’entendre un « tout » musical.

Enfin, j’ai terminé mes tests par un disque qui permet de vérifier si l’ampli réagit au quart de tour : un album Live de Rodrigo & Gabriella (Live in Japan). Pour vérifier si votre ampli est anémique (ou pas), c’est le bon choix… En tout cas, le boXem montre ici aussi toute l’étendue de ses capacités. Une vraie Formule 1.

Je pourrais continuer à détailler chacune de mes écoutes, mais je crains fort de perdre le peu de lecteurs qui seront arrivés jusqu’ici…

 

 

Conclusion

Alors, quelle est mon ressenti général après ces 5 jours passés à écouter cet ampli ?

Vous l’aurez compris, le ressenti est très bon.

À faible niveau ou à volume déraisonnable.

L’ampli est d’une extrême transparence et précision.

Incroyablement silencieux.

Puissant, vu que je ne suis pas parvenu à le prendre en défaut à ce niveau là (la famille criant grâce avant qu’il ne se mette en protection).

Il faut noter qu’il s’agit du premier ampli de Classe D que j’ai eu l’occasion d’écouter : ils ont souvent la réputation d’être clinique. Mais ce n’est vraiment pas ce que j’ai ressenti.

Quelque part, il s’agit de l’ampli ultime pour quelqu’un qui aurait la même approche que moi, puisqu’il fait exactement ce qu’on lui demande…

Alors vient la question : est-ce que je pourrais remplacer mon Rotel par le boXem sans avoir l’impression d’y perdre au change ? Sans aucun souci. Je regrette d’ailleurs vraiment de n’avoir pas pu comparer les deux amplis de manière plus intense.

Est-ce que pour autant je compte remplacer mon Rotel ? Non. Tout simplement parce que le Rotel fait très bien son taf, et que je ne suis pas du genre à changer de matériel sans raison valable.

Même si je gagnerais incontestablement au change en terme d’encombrement.

Je me rends également compte qu’il y a plein d’autres disques que j’aurais aimé tester, mais 5 jours, ça passe vite, surtout quand on bosse…

Et puis, je ne doute pas que mes collègues testeurs auront l’occasion de vous faire part de leur propre expérience à partir d’autres disques.

Parce que finalement, ce qui compte vraiment, à la fin, c’est la musique…

 

Dimitri_roland_de_lassus
HCFR – Mai 2021

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au BOXEM AUDIO ARTHUR 4215/E2 : https://www.homecinema-fr.com/forum/amplificateurs-de-puissance-haute-fidelite/boxem-arthur-4215-e2-t30114011.html

 

 

Partager :