Test HCFR : B&W DB4S caisson de basses

Test HCFR : B&W DB4S caisson de basses

 

Compte-rendu de Dominique_domin

 

Après avoir testé moults lecteurs et processeurs, l’Association des Membres HCFR m’a proposé de tester un caisson, un « petit » modèle de chez B&W, le DB4S.

Il s’agit effectivement du moins cher de la gamme DB, mais bon, 1600 euros pour un  simple 10 pouces, cela paraît coûteux comparé à la concurrence qui est arrivée depuis quelques années.

Sur le papier, il a pourtant pas mal de fonctions qu’on ne retrouvait pas encore trop à l’époque de sa sortie (mais de ce point de vue la concurrence évolue aussi très vite), c’est à dire une application de configuration ultra complète et une auto correction RoomEQ embarquée.

 

 

Système et application de contrôle du caisson

Configuration matérielle pour ce test :

  • Drive : lecteur SACD Sony XA3000ES ou lecteur Blu-ray Oppo 83SE en HDMI
  • Préampli DAC : Meridian 861v6 (+ HD621 pour le HDMI)
  • Ampli de puissance : Audiolab 8000S
  • Enceintes (satellite) : Cabasse Baltic II
  • Caisson : XTZ 1×12 THX

Salle dédiée mais non traitée spécifiquement. La correction habituelle étant effectuée par un boîtier Minidsp NanoAVR Dirac Live.

A l’ouverture du colis, ce caisson est déjà livré avec pas mal d’accessoires.

3 types de pied, en fonction du type de sol et tout un tas de câble d’alimentations pour différents pays (pas vraiment utile soyons honnêtes, ils vont rester au fond du carton).

Caisson très compact (à peine plus gros que mes anciens 8 pouces Velodyne), avec une très belle finition laquée. Par contre, il est bien dense avec ses 26 kg.

 

 

Le panneau de connexion est très limité : un bouton de mise en veille, un connecteur stéréo RCA, un connecteur stéréo XLR, connecteurs trigger… Et c’est à peu près tout pour un usage courant !

Donc sans smartphone ou tablette le caisson est totalement inutilisable !

A noter aussi qu’il n’y a pas d’entrée haut niveau pour brancher en parallèle des enceintes. Pour un caisson qui se veut hifi, c’est dommage : il faut impérativement un préampli avec sortie(s) caisson. Sinon il n’est pas connectable !

Passons alors à l’application (iOS et Android) de réglage du caisson, se connectant via Bluetooth. C’est assez simple et intuitif, mais aussi hyper complet : tout le manuel du caisson est dedans.

 

 

Au niveau des possibilités, on notera :

Capacité d’additionner entrée LFE et XLR, ce qui permet de l’utiliser comme prolongement d’enceintes hifi + LFE, si utilisation de plusieurs préamplis ou d’un préampli à plusieurs sorties indépendantes

 

 

 

Réglage automatique en terme de raccord avec un modèle B&W (fréquence de coupure et pente)

 

 

 

Réglage de niveau par entrée indépendant

 

 

 

En manuel, réglage de la fréquence de coupure, de la pente, et de la phase (alors étonnamment, le réglage de la phase n’est dispo qu’en stéréo ! En mode LFE, l’option est absente, et il faudra jouer avec le délai sur le préampli…)

 

 

 

4 DSP : plat, musique, film (boostant chacun une fréquence en particulier) et manuel (égaliseur 5 bandes)

 

 

 

 

L’auto correction RoomEQ

Sur iOS, et certains smartphones Android (mon Samsung Galaxy S10 – non indiqué dans la liste des téléphones compatibles – y avait accès, mais pas mon Samsung A40 de la même génération), l’application permet d’accéder à une auto correction du caisson dans son environnement.

La procédure est très simple :

  • On met le téléphone sur le caisson et il y a un sweep pour calibrer le micro du téléphone
  • On fait 8 mesures autour de la position d’écoute, avec 8 sweeps de 5 secondes
  • L’application indique les pics repérés et fait un fichier de correction pour le sub
  • C’est fini (et on peut désactiver la correction à la volée si on a envie)
  • Le niveau sonore généré par le caisson lors du test n’est pas très fort, rien à voir avec un Antimode par exemple.

A noter que l’application de la correction ajoute un délai sur temps de traitement du caisson.
Et que les corrections se font uniquement en négatif (diminution des pics) mais pas en positifs (les creux resteront).

Dans mon cas, on voit que l’application à trouver trois pics : un gros à 53 Hz, et deux plus faibles à 27 et 49 Hz.

 

 

 

Après installation du caisson selon les recommandations de B&W (c’est-à-dire entre les frontales alors que mon XTZ est à l’arrière), réglage du préampli pour ce DB4S (délai uniquement) et installation d’un sélecteur RCA Audiophonics pour basculer instantanément entre le XTZ et le B&W, place aux écoutes…

 

 

Les écoutes en stéréo

Les tests ont été faits sans Dirac, juste l’autocorrection BW activée.

J’ai commencé mes écoutes par deux albums habituels pour mes tests, Nocturne de Girls in Hawaï et la BOF de Tron Legacy par les Daft Punk.

Sur le premier album, le caisson est bien intégré avec une belle ampleur. Mes satellites coupant à 80 Hz, le caisson est absolument indispensable et traite une grosse partie du signal.

En désactivant le RoomEQ, d’un seul coup je me retrouve avec un gros boum boum beaucoup trop envahissant.

Avec le RoomEQ actif, les impacts sont moins présents mais plus nets et surtout le caisson ne se retrouve pas à jouer sa partition indépendamment du reste.

Avec les Daft Punk, désactiver le RoomEQ est très efficace pour transformer la pièce en boîte de nuit (c’est d’ailleurs pour ça que mon caisson a fini derrière, afin de limiter creux et bosses).

En le mettant en service, les basses deviennent bien sèches, sans être envahissantes.

Par contre, les infras, ce n’est pas vraiment son point fort ici. Je les entends, mais c’est juste parce que je les ai déjà entendus avec mon système habituel.

 

 

 

Versus le XTZ 1×12

Je me lance donc dans la comparaison d’un 12 pouces tourné HC, Bass Reflex, contre un 10 pouces clos.

Pas de correction pour le XTZ (mais placé de façon plus optimale), le B&W a le droit lui par contre à son auto correction.

Je continue les écoutes avec de la musique plutôt électro : Marble Skies de Django Django et The Space Between Us de Craig Armstrong.

La différence entre les deux caissons est assez ténue. En fonction des morceaux, c’est soit le B&W, soit le XTZ qui donne l’impression de descendre un peu plus vers le bas.

Je change de style avec les percussions des Cloches op 35 de Rachmaninov (en Sacd 2.0 via l’Oppo en Hdmi, la piste CD manquant cruellement d’impact). Avec le DB4S, on a vraiment de la présence et du réalisme. Le 1×12 est un peu moins physique.

Je passe sur des pistes qui me paraissent plus pratiques pour juger des basses d’un caisson : le DVD du concert de Pink à Wembley et le blu-ray de Sting à l’Olympia (en 5.1 dans les deux cas).

Avec Pink, le DB4S surpasse nettement le 1×12 : plus d’impact, plus physique, plus net. Le XTZ paraît manquer un  peu de coffre en comparaison.

Ça me met le doute : le XTZ est-il mauvais ?

Je me décide de réactiver le Dirac sur quelques morceaux avec le XTZ… Là tout de suite, c’est bien meilleur, et le B&W repasse très nettement derrière ! C’est encore plus lisible, on retrouve l’impact et le caisson est encore mieux intégré comme prolongement des principales.

Passage chez Sting, avec une piste 5.1 nettement plus démonstrative que la piste 2.0.

Le DB4S est extrêmement physique, et bien contrôlé avec le RoomEQ.
Si je le désactive, j’ai beaucoup trop de basses et c’est baveux.

Le XTZ traîne globalement un peu plus (ça dépend des morceaux !…), c’est un peu plus lourd et plus fatiguant. La remise en service du Dirac permet très nettement d’améliorer les choses, et on gagne une octave vers le bas.

 

 

 

Et en HC ?

Si le DB4S est plutôt cataloguable dans la section Hifi de par sa conception close et sa finition qui n’incite pas à le cacher, cela n’en reste pas moins un caisson multifonction qui est sensé appuyer des colonnes 702 ou 703 dans le cadre d’un home cinéma. Et qui est de plus annoncé capable de sortir du 10 Hz !

Je débute la session par le trailer Dolby Amaze. Il n’y a pas à dire, ce DB4S peut envoyer de l’infra, mon canapé vibre joyeusement.

Le XTZ même avec ces 12 pouces en bass reflex (bon pas forcément le mieux placé dans la pièce pour descendre non plus) ne descend pas aussi bas.
Par contre le roulement du tonnerre est un peu plus ample et traverse plus la pièce.

Changement de style avec le fusil longue portée de Ben Affleck dans Mr Wolf.

Bon là c’est kif kif, dans les deux cas, on a plus l’impression de sentir un boulet de canon. Même lors de la baston à mains nues, il y a beaucoup trop de basses. Ce n’est pas très réaliste, mais très efficace.

Sur la course du début de Ready Player One, le DB4S refait entendre que l’infra ne lui fait pas peur. C’est un clos, mais il sait en faire !
Mais le XTZ est un poil plus présent sur ce coup-là.

Je finis mes tests avec les batailles navales de Master and Commander.

Les deux caissons sont très très efficaces, donnant une vraie présence au tirs d’artillerie, avec des vrais impacts dans les coques des navires.

De nouveau un petit avantage au XTZ qui remplit un peu mieux la pièce, même si le B&W ne démérite pas, loin de là.

Donc en HC, petit avantage au gros caisson : moins fin, mais ajoute un peu plus de volume au divers grondements des films.

 

 

 

Conclusion

Au-delà de ses caractéristiques sur le papier, très intéressantes (descend théoriquement à 10 Hz, configuration préréglée pour les enceintes Bowers & Wilkins, RoomEQ, caisson discret, finition de grande qualité,…), ce « petit » caisson m’a frappé par sa qualité et son efficacité dans de multiples situations, tant en hifi qu’en HC.

L’application de contrôle est vraiment très complète et le RoomEQ très efficace pour gommer les gros pics qui brouillent le signal sonore.

Vraiment dommage que cette fonction RoomEQ ne soit pas compatible avec tous les smartphones, on perd une des plus-values lorsqu’on ne peut pas en profiter (ou alors il faut faire appel à un ami juste pour la calibration).

La seule chose que je trouve regrettable pour un caisson qui est aussi polyvalent, c’est l’absence d’entrées haut-niveau.

En effet, pour un caisson « hifi », ne pas pouvoir s’en servir si le préampli n’a pas les bonnes sorties, c’est quand même fort dommage.

Surtout qu’il s’agit d’un caisson vraiment excellent en hifi et qui possède plein de réglages pour l’adapter encore mieux au reste du matériel, avec un simple amplificateur hifi sans fioritures.

Et dans le cadre d’un système mixte hifi/HC, il a toute sa place, car ses performances le rendent à l’aise sur les deux tableaux.

 

 

Dominique_domin
HCFR – Décembre 2021

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au caisson de basses B&W DB4s : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-caissons-de-basse-homecinema/test-hcfr-caissons-b-w-db3d-2d-1d-db4s-t30096474.html?hilit=b

 

 

 

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