Test HCFR : Casque Audio-Technica ATH-R70X

Test HCFR : Casque Audio-Technica ATH-R70X

Compte-rendu d’éric_dub :

 

La reproduction musicale à portée d’oreilles

 

 

Préambule

L’ATH-R70x est un casque qui, il y a déjà quelques années, a défrayé la chronique dans le petit monde du studio et du home-studio: moins que les M50 et M70, peut-être (et uniquement pour des raisons d’usage qui poussent à préférer un casque fermé), mais tout de même. Pour une fois qu’un casque ouvert est aussi bien reçu dans ce type de milieu, on devrait se poser la même question de l’autre côté de la table (de mixage).

Alors, je sais ce que tu vas me dire : “m’enfin, quelle idée d’aller proposer le test d’un casque sorti il y a déjà 8 ans!” OK, on comprend bien que les hifistes et audiophiles n’aiment rien tant que les nouveautés, qu’il faut tester et acheter le plus rapidement possible – quitte à les revendre quelques semaines, ou quelques mois plus tard (au bonheur des amateurs d’écoute musicale dont je fais partie: donc, n’hésitez pas!). Ça et le préjugé prétendant que, “si c’est fait pour le studio, c’est chirurgical, donc pas musical”, on devrait à mon avis s’en méfier.

D’abord, parce que cela revient à imaginer que le matériel de studio est mauvais, ce qui est du plus grand comique quand on sait comment et par qui les prises de son sont réalisées – prises de son sans lesquelles la hifi perd tout de même quelque peu de son intérêt. Ensuite, parce que lorsqu’un matériel “tient” dans ce type de milieu, c’est aussi un gage de durabilité et de fiabilité – en d’autres termes, ça ne tombe pas en panne (généralement juste après la date limite de la garantie). Enfin, parce que, quand du matériel hifi ou studio est bon, il le reste, ne serait-ce que parce que l’idée qu’il y aurait une “révolution technologique” par semaine relève de la mythologie pure.

C’est particulièrement le cas pour ce qui concerne les casques, dont les techniques de base sont les mêmes, pour l’essentiel, depuis bien longtemps: l’utilisation de ces techniques, l’implantation et l’optimisation, en revanche, c’est bien sûr une autre affaire. Pour résumer, quand un casque est bon ou très bon – ce qui, autant casser le suspense tout de suite est le cas du R70x – il le reste : “bon un jour, bon toujours”. Et la seule question est: “dans cette gamme de tarif (autour de 300/350 € en tarif de sortie), est-ce qu’il y a mieux?” Et plus précisément pour ce qui me concerne: sachant que dans ces prix, le HD600 (ou le 650 pour certains) tient à mon avis la rampe depuis un quart de siècle, j’attends son compétiteur, voire son remplaçant.

 

Est-ce le cas ?

 

 

 

Prise en mains

Côté matériel, le R70x pèse à peine 210g. Sa légèreté et son système d’arceau dénommé “3D Wing” assurent un confort plus qu’enviable. L’arceau en deux parties est même, à mon sens, nettement plus efficace de ce point de vue que le système de chez AKG – que je considérais jusqu’à maintenant comme l’un des meilleurs. L’appui du bandeau sur le sommet du crâne reste très peu sensible, pour ne pas dire sans effet perceptible, y compris par fortes chaleurs! Et s’y ajoutent des coussinets assez légers pour tenir compte du même phénomène.

L’ensemble a beau être “en plastique” (horreur! s’écriera l’audiophile qui préfère des matériaux nobles, du genre granite, bronze massif, ébène ou bois fossile des contrées exotiques), à moins d’être très négligent, il durera longtemps (de là l’avantage de tester un modèle ancien: on a des indices permettant de le penser). Si l’on ajoute que le câble (détachable) est assez long pour être utilisé sans craindre de devoir se coller à ses appareils, et qui ne transmet aucun son par choc, c’est presque un sans faute. Je dis presque, parce qu’il faut bien râler un peu et que la distinction entre les canaux droit et gauche mériterait un marquage explicite (ou plus visible: je ne l’ai pas trouvé), pour éviter de devoir vérifier le branchement.

Enfin, son impédance annoncée est de 470 Ω @ 1 kHz (avec une nette remontée de la charge, vers les 900 Ω autour de 60-100 Hz) : le brancher sur son smartphone sera une erreur – mais, si la prise casque d’un intégré ne suffit pas, c’est que le fabricant dudit intégré a raté son coup. Reste qu’avec une sensibilité annoncée à “99 dB” (pour 1 mW ? pour 1 mV ? AT n’a pas l’air de considérer que la précision mérite d’être donnée), on est loin d’avoir affaire à un casque difficile. Les anciennes mesures de Inner|Fidelity permettent d’ailleurs de se rassurer: il faudra sortir un peu moins de 0,2 V rms / 0,08 mW pour obtenir 90 dB.

Autrement dit, n’importe quel Lake People G103 (pas forcément en gain haut) et n’importe quel Amity HPA-8 remplira son office à la perfection (même s’il n’est nullement interdit de dépenser plus pour avoir mieux – ou moins bien). Au besoin, un Atom Amp+ de chez JDS Lab fera largement l’affaire – à un tarif plus qu’abordable. Et, pour donner une idée, si la prise casque de mon bon vieux Sansui 800 s’en tire haut la main – celle de mon preAV Marantz AV7701 se fait un peu plus prier (car les temps changent, et pas en mieux), mais elle fait l’affaire. Bref, on évitera seulement de tenter d’utiliser ce casque dans les trains, bus, métros, avions, supermarchés et autres concerts de Rammstein ou boîtes de danses de jeunes qui dansent.

Enfin, je profite de l’occasion pour indiquer ou rappeler l’existence du fil qui lui est consacré sur HCFR – sur lequel on trouvera les mesures et les indications techniques à la fois utiles et nécessaires pour compléter les informations dans la perspective de faire un choix éclairé.

 

 

 

Un peu de musique…

Premier disque, le Vivaldi: Teatro alla moda – Violin Concertos (RV725, RV282, RV391, RV228, RV314a, RV323, RV322, RV313 RV700, RV316, RV372a et RV228) d’Amandine Beyer et Gli Incogniti sorti chez Harmonia Mundi (HMC902221), en octobre 2015 (presque du même âge que le R70x).

Ça n’est pas un hasard si ce disque a été salué par la presse et la critique – comme d’autres des mêmes interprètes, pour le dire en passant (je suggèrerais par exemple de le compléter avec l’album Nuova Stagione, des mêmes).

Le premier concerto, L’Olimpiade, n’est certes pas aussi long que l’opéra éponyme – dont il existe une version chez Naïve et une autre chez Opus111, pour les amateurs qui voudraient faire la comparaison –, qu’a composé Vivaldi (je me souviens d’avoir assisté à l’une de ses représentations au festival de Beaune il y a au moins vingt ans), mais il forme une pièce aussi émouvante et qui, à mon avis, se suffit à elle-même. Quoi qu’il en soit, écouter de la musique au logis n’exigeant pas de faire de la musicologie, les cordes de cet ensemble sont à la fois incisives et, pour le violon, brillantes, sans être en rien agressives.

Je ne sais si mes habituels Hifiman HE6se et HD600 (non équalisés) accentuent trop ce registre, même si je soupçonne fort que tel soit le cas, ou si le R70x l’atténue (ce dont je doute un peu), mais l’ensemble me paraît remarquablement bien équilibré. Ce casque me semble dénué de colorations évidentes – ce qui est, me semble-t-il, un avantage considérable pour écouter… de la musique baroque.

 

 

Pour suivre, par le Quatuor Manfred, les Quatuor n°1 “Sonate à Kreutzer” et n°2 “Lettres intimes” de Janacek, sorti chez Pierre Verany [PV 792092], il y a cette année trente ans – ce qui nous fait une “intégrale” en un seul CD, le troisième quatuor du compositeur étant perdu.

Superbe interprétation, avec celles concurrentes des Talich, des Stamitz en coffret plus copieux, des Diotima, pour leur version avec viole d’amour et des Pražák, celle-ci disponible en fichiers (dans l’ordre croissant de mes préférences, même s’il y en a d’autres que j’aime aussi beaucoup).

La référence à Tolstoï est ici évidente. On se tromperait toutefois en imaginant Janacek aussi intransigeant que l’écrivain dont il s’inspire: le premier violon et le violoncelle dialoguent trop tendrement (dans le troisième mouvement) pour que l’on entende autre chose qu’un éloge de l’amour. Janacek a beau être réputé donner dans le “nocturne” dans ces pièces, la coloration propre du disque des Manfred me paraît tout de même trop sensible.

Pas de quoi incriminer le R70x, comme me le prouve le fait de repasser sur la version des Pražák: de mon point de vue, les violo et l’alto sont cette fois parfaitement réalistes, bien distincts les uns des autres et les timbres des instruments de ce quatuor sont tout à fait crédibles. Reste tout de même à vérifier que tel est bien le cas avec un disque peut-être plus “sensible” à mon goût.

 

 

Pour ma part, j’aime à utiliser certains des disques de chez AliaVox, en particulier lorsque Jordi Savall est aux commandes et en raison de la qualité des enregistrements. C’est le cas du disque bien connu, sorti il y a bientôt 25 ans chez AliaVox, La Folia 1490-1701, qui continue à me paraître un modèle du genre, tant pour la qualité de la prise de son et du disque que pour les qualités musicales des pièces proposées. J’ajoute que, si l’on veut quelque chose de plus récent, tendre l’oreille à l’album Musica Nova, sorti en 2018 et qui explore les musiques du XVIe siècle, en particulier les danses vénitiennes qui ouvrent l’album est une bonne idée.

Du premier album, j’ai principalement retenu la plage 3, Folia: Para Quien Crié Cabellos, et du second, la quatrième danse vénitienne intitulée Saltarello. Je connais par cœur ces albums et j’ai eu la chance d’entendre Savall à plusieurs reprises en concert, et encore récemment.

Par rapport à mes points de repère habituels, dont le Hifiman HE6se et le Sennheiser HD800 (le second tweeké par Agnostic 1er et tous les deux un peu égalisés), j’entends un petit soulignement ou une petite emphase supplémentaire sur les violes de gambe.

En tâtonnant un peu et en procédant à la louche, je finis par baisser le gain de ~2,5 dB entre ~70 et ~200 Hz et, mine de rien, ça change la donne. Peut-être pas du tout au tout, mais assez nettement pour que cela vaille la peine : la viole de gambe de Savall cesse, pour le dire de manière exagérée, de “zonzonner” ; elle devient plus nette, plus incisive sans pour autant perdre ni de sa suavité ni les réverbérations qui l’accompagnent et font partie de la musicalité propre de cet instrument.

Il n’est pas impossible que l’on puisse encore améliorer cette égalisation, mais tel quel et sans rien changer d’autre, en comparant l’écoute avec le R70x avec celle obtenu avec mon HD600 – tous deux égalisés –, le résultat est intéressant. Car force m’est de reconnaître que le second rend des points au premier, qui passe allègrement devant grâce à sa meilleure extension dans le grave. Là où le HD600 me paraît chuter régulièrement en dessous de 100 Hz, l’Audio Technica tient la route et ne commence à chuter qu’aux alentours de 40-50 Hz.

Sachant que les deux casques se situent dans des tarifs fort semblables, moi qui tiens le HD600 pour une référence (autour de 300/350 € en prix neuf standard), je crois bien avoir enfin rencontré son “successeur”. Ce point, bien entendu, me semble mériter une petite “vérification”.

 

 

Une première manière de procéder, c’est de changer de type de musique et de se repasser Dark Side Of The Moon du Pink Floyd – un bon vieux disque qui va sur ses 70 ans, même si je l’écoute dans une version d’après lifting, remastérisée en 2011. Le “battement de cœur”, qui ouvre l’album dans Speak To Me – et le referme dans la fin d’Eclipse – est très nettement plus lisible et mieux rendu avec l’AT qu’avec le Sennheiser.

À l’écoute de l’album entier, en alternant avec les deux casques, cela donne une écoute dotée de plus d’assise côté AT, plus “enveloppante” et nettement plus proche des intentions du Pink Floyd – à laquelle il manque, certes, la quadriphonie, mais on ne peut pas tout avoir, n’est-ce pas?…

Certes, le HD600 propose une écoute très séduisante, mais le R70x, sans le côté un peu irritant ou accidenté du Sennheiser vers les 900/2000 Hz, et surtout, même une fois les deux égalisés, par son extension dans le grave, présentera le même bouquet de qualités avec une linéarité plus large et plus étendue. Sans égalisation, on pourra hésiter entre plus de grave d’un côté et moins de l’autre, une petite coquetterie autour de 100 Hz et une autre petite coquetterie autour de 1000 Hz. Mais, avec ce type de musique, l’AT me paraît préférable.

Sachant qu’il n’existe aucun casque “parfait”, au sens de totalement dénué de toute coloration, les deux choix sont parfaitement possibles et peuvent être faits sans crainte, les préférences personnelles tranchant si on le veut, ou les possibilités d’égalisation jouant le rôle de juge de paix, si l’on décide de les explorer et d’apprendre à en exploiter les ressources.

 

 

Histoire de ne pas en rester là, j’exhume du fond de ma discothèque – les bienfaits de la dématérialisation rendant la chose accessible en quelques instants – un vieux disque de pièces pour piano de Philip Glass, Solo Piano ] sorti en 1989 chez CBS (j’ai encore le 33t), avec le compositeur comme interprète et réciproquement. Le passage du HD600 au R70x sans égalisation me fait nettement préférer le second au premier, la main gauche de Ph. Glass en ressortant plus nettement.

Étant allé récemment chez des amis musiciens, qui avaient “sur le feu”, une pièce de Glass à travailler: les Metamorphosis One et Three, et ayant pu entendre l’un des pianistes râler copieusement contre le piano, qui lui semblait manquer de poids côté gauche (ce qui se compense, mais demande un effort), je tente de retrouver les couleurs et les tessitures de ces morceaux avec ce disque.

Certes, on ne peut pas dire que la main gauche s’absenterait avec le Sennheiser – et je ne prétends nullement que “certaines notes” seraient “inaudibles”. Il est plus juste de dire qu’une partie du spectre est comme estompée dans le registre grave.

Une fois les deux casques égalisés et mis en comparaison, le jugement est à mon avis sans appel : si l’on ne tient pas compte de l’extension dans le grave, les deux casques me semblent faire à peu près jeu égal, mais si l’on veut avoir un piano non pas “parfait”, mais “plus réaliste”, le choix de l’Audio Technica s’imposera côté main gauche!

Sachant qu’il est plus difficile d’égaliser le grave d’un casque (avec le HD600, il faudrait ajouter jusqu’à 4 à 6 dB jusqu’aux alentours de 40 Hz, mais avec tous les problèmes afférents au procédé), la base offerte par l’AT est meilleure, égalisation ou non. Petit ajout, pourtant, dans l’égalisation du R70x : + 2 dB entre 30 et 35 Hz (en baissant le gain général d’autant): je ne sais si j’ai la berlue ou si je m’imagine des choses, mais ça m’a semblé encore un peu plus équilibré.

Je ne peux évidemment pas dire si, oui ou non, ce côté-là du piano – pour rappel, les 5 premières notes sont entre 27 et 35 Hz – est réellement restitué “entièrement” (j’en doute!), mais l’illusion d’avoir affaire à un “vrai piano” me semble en tout cas plus réussie. On pourra trouver “mieux” en ce sens – mais le tarif ne sera pas du tout le même, et de loin.

 

 

Même type d’exercice avec un autre disque, de King Crimson : le Live in Vienna, un triple album sorti en 2016 par le label du groupe, Discipline Global M qui est encore disponible sous forme de CD ou de fichiers. Cela fait des années que je “collectionne” les disques de ce groupe, y compris ceux qui sont “anecdotiques”, ce qui n’est pas le cas de celui-ci.

On y trouve à la fois des morceaux parmi les plus anciens et d’autres bien plus récents, le tout dans un spectacle public et un enregistrement qui donne accès à une performance “spectaculaire”. De ce point de vue, l’écoute des morceaux que j’apprécie le plus : Epitath, Red et Larks’ Tongues In Aspic (CD2, plages 5, 8 et 10 – je sais que certains n’apprécient pas du tout les improvisations du groupe sur ces morceaux, mais ça n’est pas mon cas) me confirme que le R70x est plus performant que le HD600, y compris lorsque les deux casques sont égalisés.

Le fait est que l’Audio Technica explore mieux le registre grave que le Sennheiser: pour écouter ce type de musique, du “rock progressif” comme on disait jadis, et en public, le plaisir apporté par une assise plus large est un avantage à mon avis réel.

Pour avoir aussi fait la comparaison entre l’Audio Technica et d’autres de mes casques préférés, mon HE6se et mon HD800 (non “S” et tweeké), égalisation ou non, la chose devient plus discutable. Certes, le Hifiman est encore plus performant dans le grave et le Sennheiser donne une impression “d’ampleur” plus grande. Reste cependant la question du tarif: il faudra débourser cinq fois plus pour le HE6se et six fois plus pour un HD800S…

Chacun, comme on dit, verra midi à sa porte côté facture! Il n’en demeure pas moins que l’ATH-R70x, que l’on trouve à 300 € – ce qui est déjà un tarif élevé pour un casque: entre 1/5 et 1/4 d’un SMIC… –, supporte la comparaison avec ces casques, ce qui donne matière à réflexion.

 

 

S’il s’agit d’écouter de la musique symphonique, l’avis pourra être un peu différent. J’ai utilisé, pour me faire une opinion, les disques proposant les Symphonies de Mahler dans les versions conduites par Iván Fischer, dont la Symphonie n°3 sortie chez Channel Classics Records (CCS SA 38817) et la Symphonie 5 (Channel Classics Records CCS CCS SA 34213).

La musique symphonique présente, à mon avis, des exigences telles que prétendre la reproduire chez soi “réellement” est douteux, ne serait-ce que s’il s’agissait produire le même volume sonore sur ses enceintes. En écoute au casque, la situation est la même, car je doute fort que l’on puisse écouter à des volumes plus élevés que 80/85 dB en moyenne longtemps sans fatigue, voire sans dommages auditifs à la clef.

Je me contente donc de la possibilité de produire une “illusion” suffisamment crédible pour que l’on puisse n’éprouver que peu ou pas de frustrations.

De ce point de vue, l’Audio Technica passe notablement devant le HD600 en raison de son extension dans le grave. Mais j’obtiens, certes et d’une manière qui me paraît évidente, “plus” ou “mieux” avec mon HE6se. Ce qui ne veut pas dire que ce casque “vaille” ce qu’il coûte, car je ne vois guère quel critère mettre en avant au vu du tarif. De plus, on trouve toujours mieux: mais à chacun, selon son usage et selon les moyens financiers dont il dispose, de faire un choix raisonnable.

En revanche, cela me confirme que le casque qui fait l’objet du présent test HCFR mérite le détour: il faut le comparer à certains modèles plus coûteux pour en discerner les limites.

 

 

 

Conclusions

L’Audio Technica me paraît une très bonne surprise: voilà un casque qui, situé dans le même registre tarifaire que le HD600, pourrait parfaitement en devenir le successeur, ce qui n’est pas peu dire.

Ses avantages sont principalement, d’une part, une linéarité dans la réponse et de l’autre une extension de la réponse dans le grave qui lui permettent de passer devant le Sennheiser et ceci, quelle que soit le type de genre musical, ou presque, du rock au quatuor à cordes et à la musique symphonique. Tout au plus la musique baroque, moins exigente sur le bas du spectre, pourra-t-elle faire préférer un modèle comme le HD600. Si l’on utilise les ressources de l’égalisation, en revanche, le R70x me paraît préférable.

D’autre part, le casque étant déjà sorti il y a quelques années, la fiabilité est au rendez-vous, et pour avoir consulté un peu ebay, je sais que les pads – qui devront nécessairement être changés après un certain temps d’usage – sont disponibles pour une quinzaine d’euros: j’insiste sur ce point car, notamment si l’on veut conserver la réponse dans le grave d’un casque, le tassement des oreillettes est à la fois inévitable et doit être pris en compte dans l’entretien du casque.

Celui-ci est fait pour durer très longtemps : il est tout sauf rare, le cas du HD600 étant de ceux-là, qu’un casque donne satisfaction pendant dix ou vingt ans. Il n’est sans doute pas le seul, le Beyer DT1990 qui est un peu plus cher que l’Audio Technica, ou encore l’AKG K612 pro, lui nettement moins cher, étant deux exemples de modèles concurrents.

 

Côté inconvénients, on peut signaler deux aspects très différents.

Il existe certes des modèles qui donneront des résultats encore meilleurs, mais la question du tarif peut alors devenir en elle-même un inconvénient autrement important. Je laisse donc ce point de côté, car je ne suis pas du tout certain que la dépense plus importante puisse se “justifier” raisonnablement (même si nul n’est tenu d’être raisonnable!).

Les inconvénients les plus notables tiennent en réalité à mon avis à l’usage que l’on veut faire de ce casque.

S’il s’agit de l’utiliser de manière sédentaire en le branchant chez soi sur son système d’écoute, je ne vois aucun problème à signaler. En particulier, l’amplification de ce casque ne posera aucune difficulté : il suffira au lecteur de mon bavardage de venir faire un tour sur le forum consacré aux amplis pour casques de HCFR pour y trouver nombre de suggestions à tarifs aussi variés qu’abordables, voire raisonnables.

En revanche, parce qu’il s’agit d’un casque ouvert dont l’impédance est élevée, il n’est pas du tout adapté à une écoute de type nomade, en raison de l’absence d’isolation qui en rend l’usage quasi impossible en milieu bruyant, ni adapté à une écoute de type baladeur sur smartphone, en raison du trop peu de capacité d’amplification de celui-ci. Il n’a pas été conçu pour cela.

Reste que, les quelques essais que j’ai malgré tout fait en le branchant sur mon iBasso DX150 et en utilisant la position “haute” du gain donnent à mon avis un très bon résultat, aussi bien qu’avec mon HD600 par exemple. Cela pourra être utile en usage “semi-nomade”, lorsque l’on veut partir en vacances avec un couple de ce genre pour écouter de la musique, ou encore si l’on veut profiter du fait que l’Audio Technica soit parfois vendu dans des magasins bien connus d’électro-ménager pour aller en faire l’essai.

Sans vouloir anticiper trop sur le futur, je tiens donc, pour finir, à rappeler que Noël finira bien par arriver!

 

 

Eric_dub
HCFR – Août 2022

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au CASQUE audio-technica ATH-R70X : https://www.homecinema-fr.com/forum/casques-sedentaires/audio-technica-ath-r70x-t30103305.html

 

 

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