Test HCFR : Casque Planar Sendy Audio Peacock

Test HCFR : Casque Planar Sendy Audio Peacock

Les mesures

 

 

Notre méthode de mesure de casques et IEM / CIEM

 

Afin que vous puissiez comprendre la démarche des mesures des casques, et pourquoi pas vous y essayer, je vais vous indiquer mon protocole et le matériel utilisé.

 

Matériel impliqué :

MiniDSP EARS Tig : Banc de mesure pour casques et écouteurs intra-auriculaires USB basé sur deux micros calibrés. Il s’agit du premier système de mesure de casque pour particulier véritablement abordable.

Je vous épargne la douleur financière d’un matériel professionnel qui d’ailleurs a conduit jusqu’à présent les passionnés à créer leur propre « RIG » de mesure DIY.

Cette solution MiniDSP présente des avantages, tout d’abord le prix. EARS est vendu en France par Audiophonics pour la petite somme de 249 €/TTC, ce qui est très abordable compte tenu du produit. EARS est équipé de simulateurs auriculaires en silicone.

Les mesures tiennent donc compte de la morphologie des oreilles et il est possible d’y introduire des intra-auriculaires.

Le produit est plug&play et totalement compatible avec le logiciel gratuit REW.

Enfin, les capsules de EARS sont calibrées et compensées suivant le type de casque que l’on va mesurer (fichiers de compensation à télécharger sur le site MiniDSP).

Grace Design m900 (version m9XX Massdrop dans mon cas) : il s’agit d’un ampli pour casque et DAC à usage professionnel.

Ce produit a comme avantage de présenter une construction sérieuse et rationnelle. En outre, son amplification est adaptative vis-à-vis de l’impédance du casque. Il est donc possible d’utiliser tout type de casque sans risquer de l’endommager.

 

Le protocole :

La méthodologie des mesures à partir du EARS et de REW se trouve sur le site de MiniDSP.

Je ne rentrerai donc pas dans les détails, maintenant si vous optez pour un RIG DIY et un autre logiciel que REW, le protocole sera bien évidemment très différent.

Il faut cependant tenir compte de plusieurs éléments concernant la mesure des casques circum-auriculaires et des IEM / CIEM. Il est impératif de tenir compte des éléments qui peuvent influer sur les mesures :

  • Les coussinets (pads) et les adaptateurs auriculaires (tips) ont une incidence sur la mesure. Il est donc recommandé d’utiliser les accessoires par défaut ou d’effectuer des mesures par type de coussinet et d’adaptateur.
  • La position du casque peut avoir une incidence sur la mesure (inclinaison, orientation, insertion).

Nos mesures tiennent donc compte d’une moyenne obtenue à partir des positions les plus usuelles. Les mesures ont été lissées à 1/48 afin d’avoir une bonne lisibilité sans perdre trop d’informations sur la réponse en fréquence.

 

 

Les Mesures de compatibilité avec les amplificateurs

Cette étape de mesure consiste à utiliser le Sendy Audio Peacock sur différents amplificateurs pour casque.

Des appareils résidentiels dédiés, des appareils à usage mixte et des appareils nomades.

Le but de la manœuvre est de déterminer si le casque peut s’appairer avec tel ou tel type d’appareils en tenant compte des performances d’amplification.

Les amplificateurs résidentiels restés avec le Sendy Audio Peacock

Pour se faire, on considérera une écoute à bas volume se situant à 55 décibels.

Nous ajustons le bon niveau avec le contrôle de volume de l’amplificateur afin d’arriver à cette valeur.

Nous noterons alors la position du contrôle de volume. On considérera une écoute à fort volume se situant à 80 décibels et nous appliquerons la même méthode de mesure.

Les appareils nomades de notre banc d’essai.

Ainsi il sera possible de savoir si de 55 dB à 80 dB de niveau acoustique à partir du bruit rose, la plage de réglage reste assez confortable pour permettre de moduler le niveau sonore entre ses deux valeurs.

S’il y a assez de marge entre le silence (niveau zéro) et le seuil de 55 dB et s’il reste encore de la réserve au-delà des 80 dB.

Le but est donc de savoir quel type d’amplificateur sera idéal, trop puissant ou pas assez puissant. On en détermine alors des familles de produits dits « compatibles » et d’autres moins aptes.

Notre tableau de test confirme ce que les caractéristiques techniques du Peacock laissaient présager.

Il s’agit d’un casque efficient facile à amplifier, qui de ce fait n’est pas particulièrement destiné aux amplificateurs les plus puissants.

Notez que les mesures sont issues d’un bruit rose et qu’en écoute d’un signal musical les niveaux élevés sont en souvent en dessous des mesures.

Il est donc possible de monter davantage le niveau. Le seuil à bas volume est également moins contraignant en pratique.

Les résultats sont aussi à pondérer suivant la manière dont l’amplificateur gère l’impédance par rapport aux variations de celle du casque.

Le Peacock indiquant une impédance favorable de 50 ohms avec une variation de seulement +- 15%, on pourra se fier aux performances des amplificateurs indiquées pour cette impédance.

Une petite écoute s’impose afin de vérifier notre observation.

Je passe donc le Peacock sur le Modwright TRYST qui démontre le moins de compatibilité avec ce casque.

Alors que paradoxalement le THX AAA 789 nettement plus puissant travaille de concert sur une plage fonctionnelle plus favorable. N’oublions pas que le comportement aux impédances et le mode de contrôle de volume joue (ce n’est pas toujours linéaire).

Avec le couple TRYST et Peacock il faut en effet rester léger sur le niveau global, au-delà de 25% le niveau sonore devient vite assourdissant.

Du niveau zéro à une écoute bas volume les paliers sont peu nombreux et il faudra faire preuve de doigté afin de s’arrêter sur le niveau souhaité. Cet amplificateur puissant et à gain plutôt élevé n’est donc pas recommandé pour utiliser le Peacock.

Le Alex Cavalli CTH à la lisière des deux contextes de difficulté présente un peu plus de souplesse, mais reste relativement restrictif au même titre que le TRYST. Le THX AAA 789 sur son mode le plus puissant ne fera pas mieux en termes de souplesse de réglage de volume.

En usage pseudo-nomade le GO2A SE est également limitant, forcément ce micro DAC polarisé en classe A est également très puissant.

Son mode gain bas permet d’aboutir à une meilleure plage de réglage, mais ça sera tout. Ses modes médian et haut limiteront significativement la plage fonctionnelle et par conséquent la précision du réglage de niveau d’écoute.

Par contre, ne vous y trompez pas, si le Peacock n’est pas des plus friands des amplifications puissantes, la qualité d’écoute s’affirme comme grandiose.

Dans le cas de telles amplifications, il faudra surtout rester vigilant sur le niveau du potard de volume qui devra rester bas.

Un avantage évident pour les écoutes à niveaux soutenus, un exercice plus délicat en cas d’écoute plus intimiste à bas volume. Il faudra alors faire preuve de doigté et de précision dans les gestes.

Le Sendy Audio Peacock est un casque efficient qui souhaitera se marier avec une amplification qui n’aura pas besoin de dépasser les 500 mW pour 32 ohms.

D’ailleurs les essais sur un DAP et d’autres appareils plus modestes en amplification sont parfaitement concluants. Un avantage donc et une prudence si l’amplificateur s’avère très puissant.

Une analyse à pondérer par rapport aux gains des amplificateurs et à leur comportement face aux impédances.

 

 

Mesures de performance du Peacock

Un premier bon point important pour un casque, les deux écouteurs du Peacock sont très bien appairés.

La connivence des fréquences est quasiment parfaite de 20 Hz à 1 kHz. Au-delà sur les hautes fréquences, les deux courbes présentent des accidents (comportement normal sur cette plage de fréquence) mais les deux tendances se rejoignent et assureront alors un excellent équilibre total des deux transducteurs.

Une analyse plus précise confirme les spécifications constructeur qui annonce une petite perte de faible amplitude dans le grave.

Un montage fermé aurait peut-être fait un peu mieux, mais au détriment de l’aération et de la maîtrise de la distorsion de surface, avec in fine une reproduction stéréophonique et spatiale moins performante (image sonore moins cohérente et moins d’ouverture).

Nous remarquons des incidents situés entre 6 et 8,5 kHz liés aux transducteurs ou à des résonances des cups relativement massifs pour un casque ouvert, y compris les grilles qui finalement n’affichent pas un facteur ouverture / surface important.

Rassurons-nous, car sur ces gammes de fréquences, l’incident a peu de chance d’être audible sur un signal musical, donc complexe et modulé.

Ces incidents n’apparaissent d’ailleurs qu’en lecture de mesure sans lissage, dès le lissage à 1/48 ils ne sont plus affichés.

Les waterfalls démontrent une excellente maîtrise de la phase temporelle par gamme de fréquence.

Ce qui présage des écoutes équilibrées aussi bien dans la tonalité que dans le naturel des timbres.

Une qualité importante que l’on attend obligatoirement d’un casque planar disposant de transducteurs performants et d’une conception globale haut de gamme.

 

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au sendy audio peacock : HTTPS://WWW.HOMECINEMA-FR.COM/FORUM/CASQUES-SEDENTAIRES/SIVGA-AUDIO-SENDY-AUDIO-T30116707.HTML

 

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