Test HCFR : DAVIS Acoustics EVA, enceintes

Test HCFR : DAVIS Acoustics EVA, enceintes

Les impressions de Dominique_domin :

 

Dans le cadre des tests HCFR, l’Association m’a proposé de tester une paire de petites bibliothèques, format vraiment mini, les Davis Eva.

La surprise a été grande quand j’ai reçu le carton : déjà, il n’y en a qu’un, mais en plus il est tout léger! Effectivement, ce sont vraiment des toutes petites bibliothèques, cela me change de celles qui me suivent depuis 20 ans, les Cabasse Corvette 300 qui serviront de base comparative.

Les enceintes sont proprement emballées et la finition est sans reproche. Elles sont fournies avec des petits pieds caoutchouc ou des patins.

Deux voies, un joli HP Kevlar jaune typique de la marque et un évent avant, ce qui est plutôt pratique pour des enceintes bibliothèque. Le bornier accepte sans difficulté du câble de 2,5 mm².

 

Des Biblios dans la biblio !

Pour commencer mes essais, je les ai mis…  dans ma bibliothèque, entre livres et BD. Elles portent bien leur nom, elles rentrent impeccablement et se font discrètes.

J’utilise ma playlist habituelle, qui m’a déjà permis d’évaluer quelques systèmes.

Je les ai branchées sur un système simple : un ampli hifi Audiolab de 2×60 watts et un lecteur Sacd Sony. Pas de correction acoustique, elles feront ce qu’elles sont capables de faire.

Un petit aparté sur le rendement : si d’habitude, le volume de mon ampli est à 8h, là j’ai attaqué directement à 9h30 pour avoir un peu de volume. C’est là que concrètement on voit qu’elles ont un rendement nettement plus faibles que mes enceintes habituelles.

J’entame mes écoutes  par Long Gone Before Daylight des Cardigans en Sacd 2.0.

Sur le titre 4, à froid, le placement est un peu flou. Ce n’est pas hyper détaillé mais il y a une ampleur honnête. Les EVA ne descendent pas très bas ni ne montent très haut mais elles sont équilibrées et pas du tout agressives.

Je passe au titre d’introduction, une fois que l’ampli est chaud, et à volume un peu plus soutenu (70 dB environ) : les basses sont là, pas très nettes et un peu baveuses, mais elles ont le mérite d’être là. L’écoute est équilibrée, aucun registre n’est mis en avant. La scène sonore est correcte, elle a le mérite de ne pas être plaquée aux enceintes. La caisse vibre un peu quand on pose la main dessus.

 

Je passe à l’album Blazing Away de Marianne Faithfull, un enregistrement live dans un cathédrale.

Sur le titre 8, la scène sonore n’est pas extraordinaire (on a du mal à s’imaginer devant une scène de concert) et le placement des instruments n’est pas hyper précis. Par contre l’écoute reste équilibrée.

Sur le titre 10, la scène est étriquée et les instruments peu localisables.

La batterie du titre 11 ne descend pas très bas, mais elle n’est pas absente pour autant.

 

J’enchaîne avec l’album Tributaries de Fredrika Stahl, plus jazzy.

Sur le titre 2, la voix est un peu en avant mais l’assise des instruments est bien là. L’impression de flou est toujours là.

Sur le titre 4, le grave est en retrait mais pas totalement absent. L’écoute est tout à fait agréable même si je n’irais pas jusqu’à taper du pied.  Même en montant le son, on n’a pas l’impression d’être devant les musiciens.

Sur le titre 8, à volume plus modéré, le maître mot est équilibre : il n’y a pas vraiment de scène sonore, ce n’est pas hyper précis, mais ces Davis EVA se laissent écouter sans fatigue.

 

Changement total de registre avec le passage aux Danses Symphoniques de Rachmaninov.

Sur le tout début, il y a un peu d’ampleur mais la scène est quand même restreinte aux enceintes et on n’a pas l’impression d’être dans une salle de concert. Le placement est imprécis même si on distingue les différents pupitres. Les coups de grosse caisse ne sont pas du tout physiques mais ils ont le mérite d’exister.

 

On reste dans le même style avec la Symphonie Imaginaire de Rameau par les Musiciens du Louvre en Sacd stéréo : c’est assez précis et un peu montant. En montant sérieusement le volume (80 dB), cela devient un peu fouillis et agressif et les basses sont un peu baveuses.

 

J’augmente encore la difficulté en passant à la Symphonie Fantastique de Berlioz, par Michael Tilson Thomas, avec Un bal et la Marche au supplice.

On n’a toujours pas l’impression d’être dans une salle de concert mais la mélodie est facile à suivre. Cette fois je pousse nettement le volume : s’il y a un seul instrument, c’est lisible et équilibré. Dès que l’ensemble des instruments entrent en action, cela devient fouillis et agressif. Vu la complexité du morceau et le volume d’écoute, j’avoue que j’ai clairement poussé les enceintes au-delà des limites pour lesquelles elles sont conçues.

 

Des vraies biblios contre des bibliothèques qui n’y rentrent pas… dans la biblio !

Changement complet de configuration : cette fois j’oppose les Davis EVA (28 cm de haut, 3 kg pièce)  à mes surrounds, des Cabasse Corvette 300, officiellement des bibliothèques et quasiment les plus petites enceintes hifi de Cabasse en 1998 ( 50 cm, 11,5 kg pièce…)

Les deux ont été mises sur des pieds hifi, à peu près à même hauteur. Du fait de l’encombrement de ma salle, elles étaient fortement éloignées du mur arrière (plus d’un mètre).

Switchant de l’une à l’autre à chaque morceau, et vu l’écart conséquent de rendement entre (88 dB pour la petite, 91 dB pour la  grosse), j’ai fait l’ajustement à l’oreille à chaque fois. Statistiquement, celles qui étaient écoutées les plus fortes devaient être tantôt les Davis tantôt les Cabasse.

Concernant la playlist, on a tout simplement repris la même que ci-dessus !

 

Donc on repart illico avec les Cardigans, en commençant par les EVA : déjà, on a tout de suite nettement plus d’ampleur que dans la bibliothèque. Par contre, pas d’amélioration du rendement, il faut toujours que je monte le volume au-delà de sa position habituelle.

=>  Clairement, ne pas prévoir de sonoriser une soirée avec ou de chercher à écouter de la musique à niveau réel dans une pièce de 80 m² : elles n’y arriveront pas

L’écoute est toujours équilibrée mais elles descendent un peu moins bas qu’avant. L’assise est un peu moins bonne et le placement toujours un peu flou. Je les rapprocherais bien du mur, mais pas la place.

 

Passage sur les Corvette : bon c’est plus précis dans les aiguës et ça descend plus bas. Au niveau de l’équilibre général,  on retrouve les qualités de EVA : pas un seul registre n’est mis en avant.

 

Je bascule sur Marianne Faithfull, en gardant les Corvette : chaque instrument se détache bien, on entend les détails de réverbération de la salle. Par rapport à l’écoute des EVA dans la bibliothèque, on a plus de détail de la texture des cordes.

Branchement des EVA : tout de suite par rapport aux Corvette, on a nettement plus d’ampleur. Le placement des instruments est beaucoup plus précis que lorsqu’elles étaient dans la bibliothèque. Elles descendent un peu moins que les Corvette (et le coffret vibre pas mal lorsqu’on monte le volume) mais ne sont pas agressives pour autant. Un petit peu moins de détails sur la texture des cordes.

 

Vu les résultats que j’ai trouvé décevant en terme d’ampleur sur les Corvette, je décide de bouger celles-ci et de les mettre à l’extérieur des EVA.

 

Nouveau disque (on ne va pas encore recommencer une quatrième fois !), cette fois Fredrika Stahl, avec les EVA toujours connectées : toujours équilibré, mais cette fois le placement des instruments est bien meilleurs et la scène large. Ça descend bien quand il y a un seul instrument qui joue et c’est détaillé mais par contre quand il y a plusieurs instruments en même temps, ça manque de coffre et d’assise.

Je switche sur les Corvette : on a plus de détails (les voix d’accompagnement sont plus audibles et claires) et cela descend plus bas. Et surtout, grâce au nouveau placement on retrouve la largeur de scène des EVA, mais avec en plus une vraie profondeur.

 

On retourne à la musique classique, avec les Danses Symphoniques de Rachmaninov sur les Corvette : il y a une belle ampleur, on a plus la sensation d’être dans une salle de concert, avec un placement des instruments très nets. Par contre elles ne descendent pas assez sur la grosse caisse pour être réalistes.

Sur les EVA, il y a plus de profondeurs que lorsqu’elles étaient dans la bibliothèque mais moins d’ampleur que les Corvette. Les pupitres sont moins lisibles et moins faciles à placer.

La grosse caisse seule tape même si elle ne descend pas très bas. Par contre quand d’autres instruments viennent s’ajouter, la clarté de la grosse caisse diminue.

 

Sur Rameau avec les EVA, c’est tout de suite plus réaliste que dans la bibliothèque. C’est plus lisible et on peut placer les instruments.

Avec les Corvette, cela monte plus haut et descend plus bas. Il y a encore plus de profondeur dans l’orchestre et le placement des instruments est encore plus précis.

 

Je finis mes tests d’écoute avec la Symphonie Fantastique de Berlioz.

Avec les Corvette, on a vraiment l’impression d’être devant l’orchestre, dans la salle de concert.

Les instruments sont toujours faciles à placer et la grosse caisse de la Marche au Supplice a de coffre même si elle ne descend toujours pas (à noter que ces enceintes, comme les EVA, ont été placé un peu loin  du mur).

Final avec les EVA : que ce soient elles ou les Corvette, à noter leur excellente capacité à se faire oublier sur la musique symphonique : c’est la musique qu’on écoute, pas les enceintes !

Encore une fois, la supériorité des EVA sur pieds par rapport à la bibliothèque est évidente ! Les instruments sont plus lisibles, avec plus d’ampleur. Par rapport aux Corvette, cela manque un peu de précision ainsi que de profondeur.

Sur la Marche au Supplice, la grosse caisse a du coffre lors du premier coup, moins sur le second lorsque les cuivres s’ajoutent.

La mélodie reste lisible quand tous les instruments se mettent à jouer, même si c’est un peu fouillis et avec une perte d’assise. Mais les enceintes tiennent le coup lors du final à plus de 85 dB !

 

 

Mes Mesures

On passe aux mesures ! J’ai préféré ne pas me faire influencer par les chiffres, j’ai donc fait tous les tests précédents sans regarder les caractéristiques. En théorie, sur le papier, les deux font du 55-20000 Hz, la grosse différence étant les 3 dB de rendement (88 pour les Davis contre 91 chez Cabasse).

Les mesures ont été faites depuis la position d’écoute, sans changer le niveau de l’ampli, dans la configuration 2 avec les pieds.

J’ai refait deux fois les mesures tellement j’ai été surpris du résultat !

 

Effectivement, il n’y a pas de différence sur la réponse en fréquence : malgré l’écart de gabarit, et ce que m’a dit mon oreille, elles ont exactement la même courbe de réponse vers le bas !

Par contre, pour le rendement, on ne retrouve pas vraiment les 3 dB d’écart annoncés : la différence de niveau est de 6 dB ! Autant dire qu’il faut vraiment prévoir un ampli qui fait 80 watts et qui ne s’écroule pas sur du 4 ohms, pour écouter à haut volume avec les EVA.

 

Autre conclusion de ces écoutes : un bon placement de ces enceintes (ici en les mettant sur des pieds) a nettement permis d’améliorer certains points, et les a rendu véritablement hifi.

 

Dans une bibliothèque, elles assurent une bonne sonorisation, avec un équilibre agréable et une écoute non fatigante.

 

Conclusion

Ces Davis EVA, dans leur format de vraies bibliothèques, répondent parfaitement à leur objectif premier qui est de faire de la musique de sonorisation de façon discrète et sans aucune fatigue auditive de par leur équilibre.

Mais judicieusement placées sur des pieds (ou mieux en tout cas que ma bibliothèque), les Davis EVA se révèlent bien plus performantes que cela et peuvent vous amener dans la salle de concert. Vous ne serez pas au premier rang certes (et donc les bouchons d’oreille ne seront pas nécessaire), mais vous profiterez d’une écoute véritablement hifi et digne d’enceintes de nettement plus gros gabarit.

Une vraie réussite de Davis, dans un format ultra compact et discret !

 

Dominique_domin
HCFR – Août 2020

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux enceintes Davis Acoustics : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-enceintes-homecinema/club-des-heureux-possesseurs-de-davis-t29709944.html

 

 

 

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