Test HCFR : DAVIS Acoustics EVA, enceintes

Test HCFR : DAVIS Acoustics EVA, enceintes

Compte-rebdu d’Alain_haskil

 

L’aspect

Sa face avant comme sa profondeur ont à peu de choses près la taille d’une feuille A4, c’est dire que cette enceinte Davis Eva saura se faire discrète, d’autant que son revêtement imite à la perfection un chêne clair mat aussi discret qu’élégant.

Elle repose sur un petit socle noir qui dégage élégamment sa façade du support qui la reçoit. En face arrière, on trouve un double bornier qui accepte les fiches bananes comme le fil dénudé.

Voici pour le plumage. Comment chante-t-elle ?

 

Les écoutes

Tous les disques cités ici sont disponibles sur les sites de streaming.

La première qualité des Davis Eva serait l’homogénéité de ses performances : elle ne cherche pas à faire du faux grave en remontant par trop le haut grave, mais au contraire délivre un grave propre, évidemment pas profond vu la taille de son haut-parleur de grave-médium en kevlar, mais il est détouré et ne recule pas devant les pupitres de violoncelles et de contrebasses de la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak dans l’interprétation historique dirigée par Ferenc Fricsay en 1961 qui a fait l’objet d’un magnifique report sur Blu Ray audio (Deutsche Grammophon) et à peine devant les déferlements des percussions et les assauts de la grosse caisse dans Le Sacre du printemps de Stravinsky que dirige Lorin Maazel à la tête de l’Orchestre de Cleveland (Telarc).

Il assez étonnant de voir qu’un petit bout d’chou comme les Davis Eva puisse ainsi tenir tête, pour peu évidemment qu’on ne s’amuse pas à la pousser trop fort en niveau, à des programmes aussi complexes et chargés que de la musique symphonique, de l’opéra ou aux déferlements de puissance du piano dans le premier mouvement et le finale de la Sonate « Hammerklavier » de Beethoven dans la splendide interprétation du tout jeune Théo Fouchenneret (La Dolce volta).

La Davis Eva aime-t-elle le violon ? Oui, mais se confirme une directivité relativement élevée qui sera néanmoins une bénédiction dans les salles d’écoute réverbérée qui sont le contraire des conditions d’écoute à la maison qui sont plutôt très mates.

Bien calé entre les deux enceintes à 3 mètres d’elle, le violon d’Anne-Sophie Muter dans le Concerto de Beethoven avec Kurt Masur (Deutsche Grammophon) comme celui de Joshua Bell dans un récital consacré à des pièces pour violon et piano de Fritz Kreisler excellemment capté par le preneur de son qui a ménagé un bel espace entre l’instrument à archet et le clavier (Decca) sonne avec autorité et une clarté qui n’ont rien de brillant. Je pense même que l’aigu est un peu court, ou plutôt qu’il n’est pas d’une très grande richesse harmonique, mais ce qu’il fait, il le fait bien et sans en rajouter dans le brillant perce-oreilles.

C’est tout l’intérêt d’une enceinte homogène. Elle ne descend pas dans les tréfonds de l’extrême grave et ne monte pas non plus dans les aigus stratosphériques.

Les voix passent très bien. Là encore, il faut raison garder avec le niveau et ne pas chercher à sonoriser une fête avec elles. Néanmoins, elles ont du répondant : suffisamment pour remplir un salon de plus de 30 m2, très amorti et largement ouvert sur deux grandes pièces et une cage d’escalier.

Le disque Barbara concocté par le pianiste Alexandre Tharaud (Warner) en hommage à la chanteuse, aussi bien enregistré que s’il était un récital chant et piano de musique classique, passe avec bonheur : la voix troublante de Camélia Jordana qui donne ici une leçon de phrasé et de conduite vocale digne des grandes années de la dame en noir, comme celles de Jean-Louis Aubert, Vanessa Paradis ou Dominique A n’ont pas la richesse de grands monitors de studio qui font mon ordinaire, mais les petites Davis Eva en proposent une version un peu plus petite, avec moins de profondeur d’image, mais on est happé par les voix, les musiques et les paroles, bien sur par le piano de Tharaud, tant on est impliqué dans l’écoute…

… le testeur oublie alors sa mission pour se laisser aller à ce moment de bonheur musical. Et franchement, si je n’avais que ces petites Davis je m’en accommoderais pour écouter avec bonheur de la musique…

Le Quatuor à cordes de Ravel par le Quartetto Italiano (Decca d’origine Philips) sonne large, soyeux et précis . Un programme Sibelius dirigé par Eugene Ormandy (Sony) à la tête de l’Orchestre de Philadelphie expose des cordes tranchantes sans dureté et un pupitre de cuivres à se damner tant il est virtuose et restitué avec netteté et liberté, sans sons vrillants ou bouchés : Finlandia – irrésistible musique utilisée dans 58 minutes pour vivre avec Bruce Willis qui tourne en boucle tout le film et finit par aller à sa résolution joyeuse pendant l’atterrissage des avions dans la neige – et la fin d’En Saga sont épatantes de vivacité, fraîcheur… Un joli bonsaï de grand orchestre.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ces Davis Eva qui sont les plus petits modèles de la marque ne sont pas des Nikita 3.0, le vaisseau amiral des bibliothèques, mais leur homogénéité et leur honnêteté leur font transcrire avec bonheur tout ce qu’on leur demande de faire, tant que l’on ne s’amuse pas à vouloir leur faire trembler le canapé avec des nappes d’extrême grave qu’un 10 cm ne peut pas reproduire.

Le jazz et la musique brésilienne leur plait bien, comme en témoigne Isso é Bossa nova de Leila Pinheiro (EMI) ou Construçao de Chico Buarque (Philips Unisersal) pour ne rien dire du célèbre disque Girl from Ipanema de Stan Getz et Joao Gilberto (Verve).

Quelque chose me dit qu’une ribambelle de ces petites bibliothèques Davis soutenues par un caisson de grave formeraient un ensemble homogène et juste pour écouter de la musique et regarder des films en Dolby Atmos. Peut-être faudrait-il alors mettre aussi un caisson sur celle utilisée en centrale, mais plus petit… ou prendre la Mia 10 ?

 

Conclusion :

Petites par la taille, jolies à regarder, les Davis Eva se distinguent par un sens de l’équilibre qui leur fait reproduire avec bonheur tous les genres de musique, dans la limite de leur petite taille pour ce qui est de la puissance sonore et de l’étendue du spectre dans le grave. Néanmoins leur grave est propre et net.

Elles peuvent être considérées pour une installation home cinéma dont elles assumeront brillamment les voies de surround et bien sur pour une écoute de musique sur une chaine secondaire. Rapport qualité/prix remarquable.

 

Alain_haskil
HCFR – Août 2020

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux enceintes Davis Acoustics : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-enceintes-homecinema/club-des-heureux-possesseurs-de-davis-t29709944.html

 

 

 

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