Test HCFR OPPO UDP-205 Signature Audiocom, lecteur audio vidéo universel UltraHD

Test HCFR OPPO UDP-205 Signature Audiocom, lecteur audio vidéo universel UltraHD

Performances vidéo, possibilités et évaluations

1 Décodage des couleurs, exactitude du dématriçage

L’UDP-205 intègre tous les profiles vidéo ainsi que deux modes automatique afin de mieux gérer les bandes passantes.

Les modes DeepColor

Le décodage des couleurs est un élément important car il va déterminer l’équilibre de la restitution du ton des couleurs suivant le type de dématriçage YCbCr (4:2:0 / 4:2:2 / 4:4:4) ou RGB (16-235 / 0-255). L’interpolation de profondeur de couleur 10 bits / 12 bits peut également intervenir. Nous avons Testé l’UDP-205 sur la lecture directe des mires de référence (Bluray AVS) et via l’entrée HDMI IN. Le générateur de mire de référence sera un Accupel DVG-5000.

Mesures obtenues en lecture du disque de mire

La lecture des mires par l’UDP-205 présente des scores exemplaires. Les faibles variantes que nous avons enregistré proviennent essentiellement de la marge d’erreur de mesure de la sonde i1 D3. Nous pouvons affirmer que l’UDP-205 est capable de gérer le YCbCr et le RGB sans aucune erreur de dématriçage.

Mesures obtenues en passant par l’entrée HDMI IN

A nouveau les marges d’erreur proviennent de la sonde et non d’erreurs de décodage des circuits vidéo de l’UDP-205. L’entrée HDMI IN du lecteur ne présente aucun bug de dématriçage ni aucune erreur.

Le traitement des profils vidéo par l’UDP-205 affiche des scores parfaits. Cela veut dire que le lecteur pourra opérer toute conversion et toute mise en conformité avec les diffuseurs de tout poil. Quelque soit le paramétrage de la sortie vidéo du lecteur, il n’y aura aucune erreur colorimétrique.

2 Désentrelacement

Bien qu’il me semble assez marginal de nos jours de regarder du DVD ou une source 1080i, il fallait tester l’UDP-205 également dans ce contexte. Cet exercice implique de tester les capacités de désentrelacement de l’UDP-205 et comme ce lecteur dispose d’une entrée HDMI, serait-il aussi un processeur vidéo externe ?

L’UDP-205 dispose de trois modes de désentrelacement

Afin de mieux comprendre le fonctionnement de ces tests et le mode de notation, je vous invite à consulter notre forum : Test le désentrelacement des lecteurs, TV, projo etc.

L’UDP-205 dispose de trois modes de désentrelacement, Auto / Film / Video Nous avons testé ces trois modes en lecture directe des disques de benchmark et via l’entrée HDMI IN à partir du BDP-93 Signature paramétré en mode source direct (sans aucun traitements).

Les tests de désentrelacement du PAL (576i50) nous indiquent plusieurs problèmes. Tout d’abord certains tests n’ont pas été validés car ils ont échoué de manière intermittente, ce qui implique un problème de détection de cadence. On ne peut pas valider un test qui marche un coup sur deux. D’autre part le mode Film affiche un très mauvais score avec un taux d’échec très important. Les modes Auto et Vidéo s’en sortent beaucoup mieux malgré les deux échecs liés à une identification de cadence perfectible, les scores obtenus restent excellents.

Les tests NTSC (480i60) affichent des résultats plus alarmants. Les modes Auto et Vidéo en lecture directe affichent de très bons scores, les deux points perdus sont typique. Même les meilleurs désentrelaceurs peuvent démontrer une faiblesse sur ce test jaggies 1. Les cadences exotiques passent comme une lettre à la poste, ce qui démontre une très bonne performance. Le mode Film qu’en à lui se plante lamentablement y compris sur la cadence 3:2 qui est pourtant une cadence film caractérisée. Le mode film serait-il buggé ? Ça m’en a tout l’air, car je n’ai jamais croisé de désentrelaceur qui échoue ce test de cadence. Le plus ennuyeux vient de l’entrée HDMI. Les mêmes tests échouent, ce qui est prévisible. Mais les tests relatifs aux filtres de netteté et de réduction de bruit démontrent que ces ajustements sont totalement inactifs bien qu’accessibles et paramétrables. L’apport de l’entrée HDMI IN est alors très limité, il s’agit peut être d’un bug ? Mais en l’état je ne peux pas valider son usage à des fins vidéos, surtout si l’objectif est d’améliorer l’image.

Les tests sur une vidéo 1080i nous indiquent les mêmes conclusions : le mode Film semble poser des problèmes de fonctionnement et les filtres sur l’entrée HDMI IN ne sont pas fonctionnel.

Il faudra donc privilégier le mode Auto qui présente d’excellents scores, tout comme le mode Vidéo bien qu’il devrait y avoir des différences. Le mode Film devrait afficher de meilleurs scores, je suppose que le désentrelacement de l’UDP-205 présente quelques bug de conception. Le plus gros problème vient de l’entrée HDMI IN. Dans l’état je ne peux en aucun cas conseiller son usage à des fins vidéos. Sans les filtres de netteté et de réduction de bruit, je n’en vois pas l’intérêt.

3 Mise à l’échelle et filtres

L’UDP-205 est un lecteur capable de tout faire ou presque en terme de vidéo. La machine est construite autour d’un processeur ARM Mediatek spécifiquement élaboré pour OPPO. L’OP8591 est donc au coeur de la machine, c’est par ce composant que l’UDP-205 lit les formats audio, les formats vidéo et opère toutes les conversions. Au niveau vidéo, l’UDP-205 est capable de réduire toute résolution jusqu’en SD 480i/576i et d’accroître toute résolution vers l’Ultra HD 3840x2160p. D’un point de vue mise à l’échelle pure, il faut avouer que le travail est bien fait et qu’en usage quotidien le désentrelacement (paramétré en mode Auto) qui s’accompagne est excellent.

Le rendu visuel profite évidemment des modifications Audiocom qui ajoute de l’assise à l’image en terme de stabilité et de définition (image moins bruitée et plus nette). Comme je l’ai indiqué dans le chapitre dédié aux protocoles de test, il est dommage que le DLA-X9000 qui a servi principalement à ce test ne soit pas natif Ultra HD et que eShift (simulation UHD) délivre une image numériquement bruitée ce qui biaise l’évaluation. D’une manière subjective, il est possible de déterminé un gain, mais pas de manière absolue, ce qui avait été possible durant notre test du vidéoprojecteur SONY VPL-VW760ES.

Les UDP-203 / 205 proposent une nouvelle approche de la gestion des résolutions de sortie. Il n’est plus question de naviguer dans l’ensemble des résolutions disponibles, mais d’accéder à trois modes. Le mode Auto sélectionnera la résolution la plus élevée compatible avec le diffuseur (via la table de l’EDID), un mode Custom (personnalisé) permet d’accéder aux résolutions et aux comportements contextuels et enfin le fameux mode Source Direct avec lequel le lecteur n’appliquera aucun processing. Si vous disposez d’un diffuseur très performant dont la mise à l’échelle est excellente, je vous conseil ce mode sur l’UDP-205 Signature dont l’image sans artifice présente déjà une précision exemplaire. En complément de la mise à l’échelle, les UDP-203 / 205 offre tout un panel de gestion de formats d’image (ratio).

Voici un comparatif DVD / Bluray / Bluray UHD fait sur le vidéoprojecteur JVC DLA-X9000 utilisé en mode neutre. La mise à l’échelle ainsi que l’application des filtres a été faite uniquement sur l’UDP-205 Signature.

Bien entendu le DVD a pris du plomb dans l’aile et accuse de son âge. Le rendu visuel laisse donc à désirer face au Bluray et au Bluray Ultra HD. Cependant il faut reconnaître que la mise à l’échelle est de bonne facture. Le Bluray quant à lui, profite pleinement des capacités du lecteur, du moins sur un diffuseur à simulation Ultra HD comme le DLA-X9000; là les choses se passent assez bien.

Sur un diffuseur natif UHD ou 4k, il faudra évaluer la performance des différents processings et les mettre en concurrence. Par exemple sur le SONY VPL-VW760ES, il était préférable d’utiliser l’UDP-203 et l’UDP-205 Signature en mode Source Direct et de confier tous les processings au SONY. Le gain est appréciable surtout avec la version Signature d’Audiocom qui, déjà dans cette configuration, offre une meilleure image, plus stable, moins bruitée et mieux définie. L’usage des filtres sur le diffuseur et/ou le lecteur demande alors moins d’amplitude, voir aucun usage.

L’UDP-205 dispose de trois mémoires de réglages vidéo ce qui sera indispensable si vous utilisez plusieurs médias (DVD, Bluray, Bluray Ultra HD). Comme les filtres sont inopérants sur l’entrée HDMI IN, trois mémoires couvrent largement les besoins. Ce lecteur dispose d’un circuit de traitement vidéo simple, composé d’un filtre de netteté à 16 paliers et d’un filtre de réduction de bruit à trois niveaux.

Le réducteur de bruit s’avère efficace et simple à niveler. Son action cible parfaitement les zones de bruit et ne touche pas les parties nettes de l’image. Supposons une image avec un avant plan nette et précis, mais un arrière plan bruité. L’algorithme du réducteur de bruit va traiter uniquement l’arrière plan. Notez que ce filtre ne fonctionne que lorsqu’il y a une succession d’images, il ne marche pas sur une pause. Les screen shots ont donc été fait sur une image en mouvement. Cela implique une analyse trame par trame. Ce qui explique aussi l’efficacité du traitement : l’algorithme analyse la structure de l’image par comparaison de trames et détermine les zones à filtrer. L’algorithme ne touche pas aux zones sans bruit.

Sur du DVD l’efficacité du réducteur de bruit est parfaite : seul l’arrière plan bruité est adouci avec une élimination efficace du bruit. Les éléments nets ne sont pas impactés. Observez l’arrière plan, ciel et nuage : le grand huit et les nuages ne présentent pas de bruit, le filtre ne les floutent pas. Le ciel est bruité, le filtre supprime ce bruit avec un lissage progressif qui atteint son maximum à +3. Cette zone devient alors légèrement flou (DVD HQV Benchmark)

Sur du Bluray l’efficacité de l’algorithme est toute aussi bonne (Bluray HQV Benchmark)

De même sur de l’Ultra HD, ici Blade Runner The Final Cut Ultra HD

Le filtre de netteté présente une intégration qui opère une efficacité différente suivant le type de disque en lecture. Par exemple sur du DVD, il faudra pousser le filtre à son maxima de +16 pour percevoir un gain à peine subtil. Ceci dit le DVD est un support dont la compression vidéo est assez élevée avec de nombreux artefacts visibles. Un filtre de netteté poussé risquerait fortement de mettre en avant ces défauts vidéos, la démarche d’OPPO n’est donc pas si mauvaise.

Sur un Bluray le filtre de netteté est bien mieux intégré et présente un nivellement parfaitement progressif qui permet d’ajuster avec précision le filtre.

Sur Bluray UHD le filtre de netteté présente un autre comportement. L’effet est plus prononcé et démontre une efficacité presque immédiate. Notez que le gain en précision de l’image grâce aux modifications Audiocom jouent également un rôle, mais dans le cas présent, l’intégration du filtre est bel et bien en faute. Tous les films ne se comporteront pas de manière identique. Sur un film peu bruité le filtre de netteté pourra s’utiliser librement bien qu’il puisse faire apparaître du double contour (ringing) à partir de +3 / +4 suivant la structure de l’image.

Il faudra se montrer vigilant avec les films bruités, car le filtre de netteté aura tendance à accentuer le bruit très rapidement, comme ici sur Blade Runner Bluray UHD :

Le filtre de netteté à +2 se place déjà à la limite.

A +3 nous commençons à percevoir trop de bruit et l’image est dénaturée.

A +4 le bruit est excessif et la cohérence de l’image est corrompue.

Appliqué à sa valeur maximale, le filtre de netteté dénature l’image au point de superposer comme un voile de bruit. La scène semble avoir été filmée sous la neige.

Sur un Bluray standard l’accentuation du bruit est modérée et le seuil d’utilisation se manifeste bien plus tard.

Jusqu’à +8 le bruit accentué reste raisonnable et acceptable.

Le seuil de tolérance arrive à environ +10.

Au delà du seuil de tolérance, le bruit augmente encore mais ne se manifeste pas comme sur le Bluray UHD. L’algorithme de compression vidéo des deux supports n’est pas le même. De plus le master Ultra HD de Blade Runner a été totalement repris, il ne s’agit pas d’un scaling. Il est probable que de divers éléments expliquent l’incidence du filtre de netteté sur le bruit numérique.

Le type et la performance du diffuseur jouera également un rôle. Quoi qu’il en soit, les observations croisées nous permettent de conclure simplement. Le filtre de netteté est peu efficace sur du DVD et excessif sur du Bluray UHD (maxima conseillé +2). Le Bluray Standard qu’en à lui bénéficie de la meilleure intégration du filtre. Ceci dit, nous l’avons indiqué il n’est pas conseillé d’utiliser un filtre de netteté élevé sur une vidéo SD compressée comme le sont les DVD. Un Bluray UHD fort de sa hausse en résolution et en densité d’information ne devrait pas nécessiter de filtre de netteté ou à faible niveau.

Heureuse coïncidence ou pur hasard, ce constat justifie finalement l’intégration faite par OPPO. Dans la pratique, l’usage du filtre de netteté dans ces trois contextes tend également à confirmer cette observation, bien qu’à titre personnel, j’aurai souhaité plus d’efficacité sur les DVD et un nivellement plus progressif sur les Bluray UHD.

4 Conversion HDR vers SDR

De nos jour le HDR est au coeur des innovations des technologies de l’image. L’UDP-205 est bien évidemment compatible et intègre le Dolby Vision en plus du HDR10. OPPO annonce aussi l’arrivée du Dolby Vision pour les télévisions SONY (confirmé depuis le dernier firmware Beta UDP20X-60-0601B 05/06/2018) et le HDR10+ qui ajoutera les métadonnées dynamiques à l’instar de la solution Dolby. L’avenir nous dira si OPPO tiendra ses promesses.

Le HDR représente un réel apport qualitatif de l’image mais malheureusement tous les diffuseurs ne sont pas compatibles, bien qu’ils intègrent une connectique HDMI 2.0 avec HDCP 2.2. Quelques vidéoprojecteurs natif 4k ou compatible UHD d’ancienne génération et bien entendu de nombreuses télévisions sont concernés. D’un point de vue compatibilité, il n’y a pas à s’en faire, car toutes les sources UHD se doivent de convertir le HDR en SDR. La résolution UHD doit également pouvoir être convertie en 1080p et les espaces de couleurs adaptés. Ainsi tout film UHD pourra être visionné en toutes circonstances.

Si convertir du 2160p en 1080p, passer le 10 bits en 8 bits et l’espace de couleur Rec.2020 en Rec.709 ne présente pas de difficulté, la conversion HDR vers SDR est nettement plus délicate. Il faut comprendre que derrière ces acronymes quelque peu mystiques, se cache une logique colorimétrique en fait simple : il s’agit de méthodes de gestion du gamma, c’est à dire des transferts de luminance des couleurs. Il s’agit donc d’une composante colorimétrique très importante, dont la dérive ou la mauvaise exploitation se perçoit de manière évidente dans une image. Les petites années qui ont succédé à l’avènement  de l’Ultra HD ont démontré par l’intermédiaire des premiers lecteurs de Bluray UHD qu’une conversion automatique et arbitraire ne peut pas aboutir à un SDR satisfaisant.

Il y a trop de variables afin de permettre au HDR d’être exploité correctement pour qu’une conversion reste pertinente sans y intégrer une analyse in situ et adaptée au contexte particulier de l’utilisateur. OPPO étant très à l’écoute des besoins de ses clients et du marché en général, a pris le parti d’intégrer un système de conversion paramétrable sur plusieurs niveaux.

Tout d’abord, il est possible de laisser le lecteur identifier les compatibilités HDR du diffuseur. Il s’agit du mode Auto qui conviendra aux diffuseurs compatibles. Le mode forcé pourra résoudre d’éventuels conflits de compatibilité d’EDID HDMI, cas d’un mauvais dialogue entre appareils invalidant une compatibilité pourtant effective.

Le mode Off (BT.709) correspond au cas typique des diffuseurs non compatible HDR qui de coutume ne dispose pas non plus d’un espace de couleur Rec.2020.

Off (BT.2020) permet de résoudre deux cas de figure. Le plus rare lorsqu’un diffuseur dispose d’un espace Rec.2020 mais n’est pas HDR. A ma connaissance il n’y a que l’Epson EH-LS10000 version US qui serait concerné. Il peut y avoir d’autres produits mais je n’en ai pas la liste. L’autre cas de figure est relatif aux vidéoprojecteurs HDR utilisés sur de grandes bases d’image. Si la luminosité fonctionnelle est trop basse le HDR ne pourra pas s’appliquer. Ces produits disposent normalement de l’espace de couleur Rec.2020, le mode Off (Rec.2020) permet alors de convertir le HDR en SDR tout en conservant l’espace étendu intégré à l’UHD.

un dernier mode Strip Metadata supprime les méta données mais ne converti pas le HDR.

 

La conversion Off (BT.709) bascule l’image dans l’espace colorimétrique HD traditionnel Rec.709. Comme il s’agit d’un espace colorimétrique réduit et très petit en volume comparé au Rec.2020 et également petit face au DCi qui correspond aux films, le rendu des couleurs est inévitablement altéré. A l’aide d’un calibrage adapté sur cet espace il sera possible de conserver la cohérence colorimétrique de l’image. Bien entendu, il faudra combiner judicieusement les paramètres cible de luminance et choisir un mode conversion adapté au contexte de visionnage.

La conversion Off (BT.2020) correspond aux cas de figures de diffuseurs ayant un espace colorimétrique indexé Rec.2020 mais n’étant pas HDR ou dont la puissance lumineuse laisse à désirée et qui ne permet pas un bon affichage HDR. Il peut aussi arriver que les outils de calibrage ne permettent pas l’ajustement de l’EOTF dans le contexte d’utilisation. Dans ce cas basculer en SDR peut résoudre le problème.  Bien entendu il faudra combiner judicieusement les paramètres cible de luminance et choisir un mode conversion adapté au contexte de visionnage.

Strip Metadata est un mode très intéressant qui permettra de résoudre certains problèmes lorsque le diffuseur bascule automatiquement sur un mode HDR sur lequel il n’est pas possible d’intervenir. En effet, il se peut que le contexte d’utilisation et le mode HDR arbitraire du diffuseur ne correspondent pas. Dans ce cas il faut modifier l’EOTF et si cela n’est pas possible le mode Strip Metadata intervient. Ce mode supprime les méta données mais ne touche pas à la nature de l’image.

Voici ce que donne une image HDR Rec.2020 sans les méta données. Le diffuseur n’applique pas le gamma ni le tone mapping.

Une intervention manuelle permet d’ajuster l’image pour y injecter le gamma corrigé et le bon espace colorimétrique. Cette option permet également d’ajuster l’EOTF du HDR par l’intermédiaire d’un appareil externe comme un processeur HDFury Vertex ou un Lumagen Radiance Pro. Ce cas de figure permet alors d’intervenir sur l’ajustement HDR par le processeur et de travailler sur un gamma linéaire sur le diffuseur. La correction faite via le processeur n’est pas pénalisée par un EOTF inadapté sur le diffuseur. En théorie cela permet d’appliquer une correction avec des deltas d’ajustement inférieurs et d’aboutir à plus de stabilité et d’exactitude dans le HDR résultant.

Le choix du type d’ajustement HDR doit donc tenir compte de l’espace colorimétrique du diffuseur en priorité. L’environnement et la mise en oeuvre de celui-ci rentrera en jeu dans certains choix et seront des éléments déterminants quant à l’ajustement des paramètres suivants (Cible de luminance et mode de conversion HDR).

La cible de luminance permet d’ajuster la conversion par rapport à la puissance lumineuse du diffuseur. Cela va établir une cohérence de gamma vis à vis du matériel et de l’environnement car la taille de l’image compte également. Faire des essais me parait indispensable.

La cible de luminance est un paramètre important qui va ajuster la conversion HDR vers SDR suivant la capacité du diffuseur (puissance lumineuse et gamma) à reproduire les transferts de luminance. L’objectif est d’arriver à un niveau qui correspondrait au rendu HDR dans la moyenne de luminance de l’image.

Bien évidemment sans référentiel, l’exercice sera assez difficile. Notre démonstration a été faite sur un vidéoprojecteur JVC DLA-X9000 sur un écran de 2,6 m de base avec un gain de 0,9. Dans l’état, le DLA-X9000 affiche 75 nits (ou candela cd/m²) et le calibrage HDR a été fait. La correspondance SDR / HDR se situe sur la cible de conversion de 250 nits (DLA-X9000 en mode SDR 50 nits), cela ne correspond pas à la puissance lumineuse délivrée par le vidéoprojecteur.

Cela s’explique par l’ajout de paramètres à l’équation de la détermination de mise en oeuvre du HDR : taille d’image, contraste séquentiel et contraste ANSI. Déterminer la cible sur un téléviseur sera en théorie plus simple car la norme HDR grand public a été établie spécifiquement pour ce marché. En l’absence de référence, il faudra donc chercher à tâtons le bon ajustement. L’objectif étant d’arriver à une image qui présente un bon équilibre de transitoires entre zones de basse lumière et zones lumineuses.

Enfin OPPO a ajouté quatre modes qui appliquent une forme de gamma spécifique en vu de préserver les détails de l’image dans certaines ambiances (sombres, lumineuses etc.). Cet outil est une riche idée car le gamma du HDR est non linéaire, alors qu’en SDR la norme tend vers un transfert linéaire ou indexé sur le BT.1886 qui vient de l’univers des diffuseurs à tubes cathodiques.

Bien entendu, la conversion d’un gamma non linéaire complexe comme le HDR à un gamma plus conventionnel n’est pas sans conséquence. A cela il faut aussi ajouter la capacité du diffuseur et l’environnement dans lequel il est mis en oeuvre. Cet variable est primordiale en vidéoprojection. Une conversion HDR vers SDR inadaptée peut conduire à une perte de détails dans les zones sombres (noirs bouchés) ou aboutir à une perte dans les zones claires (blancs brûlés). Il n’est pas évident de conserver un bon équilibre ce qui peut également provoquer une perte dans les zones médianes. L’UDP-205 propose d’ajuster la conversion sur quatre paliers (les quatre modes) : zones claires, zones claires et sombres, zones médianes et claires, pour finir zones sombres. Chaque conversion conduit à une inflexion spécifique du gamma.

Mode 1 : conserve essentiellement les détails des zones lumineuses

Mode 2 : conserve l’équilibre entre zones lumineuses et les détails dans les parties sombres

Mode 3 : conserve l’équilibre entre les tons médians et les détails des zones lumineuses

Mode 4 : conserve les détails dans les zones sombres

Les différents mode ne sont pas sans contrepartie. Suivant le diffuseur et sa capacité à gérer les transferts de luminance, l’équilibre de l’image peut être pénalisée. Par exemple, les modes 2 et 4 ont la fâcheuse tendance à brûler les blancs, alors que les modes 1 et 3 vont assombrir les noirs. Cela se voit particulièrement sur un téléviseur LED à 140 nits. Sur le JVC DLA-X9000 l’incidence est plus discrète.

Voici ce que donne une conversion SDR, Rec.709, 1080p sur un téléviseur Samsung EU55C9000. Un ancien diffuseur Edge LED qui n’affiche pas plus de 140 nits. Le mode de conversion retenu sera : Off (BT.709), 150 nits et Mode 3.

La conversion HDR vers SDR combinée à un downscaling 1080p s’avère très efficace. Le rendu visuel sur une simple TV LED 1080p qui ne peut pas afficher plus que 140 nits est vraiment très bon et d’une manière générale, l’image est aussi bonne voire meilleure que son homologue issue du Bluray classique. Il serait certes dommage de ne pas visualiser l’Ultra HD sur un diffuseur compatible, mais lorsqu’on ne peut faire mieux, l’OPPO UDP-205 pourra compenser de manière avantageuse.

Le point clé est évidemment l’ajustement de la conversion HDR vers SDR qui devra être faite convenablement. Les outils intégrés à l’UDP-205 permettent d’arriver à un résultat excellent qui dépasse de loin les conversions arbitraires proposées par la concurrence. De prime abord ce circuit peut sembler complexe. En pratique la logique demande peu de connaissances et si on souhaite faire les choses simplement cela est tout à fait possible.

Les utilisateurs expérimentés apprécieront les possibilités de conversions permettant une optimisation, même en présence d’un diffuseur HDR. Je pense en particulier à la fonction Strip Metadata qui permet un ajustement totalement libre du HDR à partir de n’importe quel gamma du diffuseur ou via l’intervention d’un boitier additionnel.

5 Screen shots pris sur le JVC DLA-X9000 (simulation UHD par eShift)

Le vidéoprojecteur JVC DLA-X9000 affiche une image Ultra HD par simulation eShift. Le principe table sur deux étapes. La première est un calcul numérique qui décompose une trame UHD 2160p en deux trames 1080p A et B complétives qui simulent l’image UHD d’origine lorsqu’elles sont superposé et décalé d’un demi pixel. Un moteur optique opère la deuxième étape de superposition de trame A et B.

Le principe est ingénieux et permet avant tout d’exploiter une optique 1080p de très bonne qualité. En effet, la grande difficulté d’une projection UHD ou 4k est de disposer d’une optique adaptée, suffisamment performante mais toujours compacte et dont le coût reste maîtrisé. La théorie utilisée par JVC se base également sur le principe de la rémanence de l’oeil, l’eShift peut faire illusion. Le problème vient de la mise en oeuvre qui a tendance à générer du bruit vidéo et l’asservissement aux filtres du vidéoprojecteur sans lesquels l’illusion UHD perdrait de son effet.

Un lecteur comme l’UDP-205 Signature perd alors un peu de sa performance fondamentale, ce qui n’est pas le cas avec un diffuseur natif UHD ou 4k. Dans notre test nous avons ajusté le filtre de netteté du lecteur à +2 et nivelé les filtres du DLA-X9000. Avec le SONY VPL-VW760ES, les choses furent bien différentes et à l’avantage manifeste de la version Audiocom Signature de l’UDP-205. Voici quelques screen shots pris sur le DLA-X9000 :

6 Screen shots pris sur le SONY VPL-VW760ES (Natif 4k)

Retrouvez notre test du SONY VPL-VW760ES ici. Voici de nouveau les screens obtenus avec ce vidéoprojecteur laser 4k SONY. Dans ce contexte d’utilisation, il a été possible d’évaluer plus précisément les gains apportés par les modification Audiocom sur cette version Signature de l’UDP-205. En effet, sur un diffuseur UHD ou 4k natif, nous ne sommes pas tributaires d’artifices ni de conversions intermédiaires d’échelle.

Durant notre test du SONY VPL-VW760ES, nous avons réceptionné l’OPPO UDP-205 Signature et nous avons commencé son évaluation, brièvement malheureusement, car le retour du SONY était déjà programmé. La constatation des progrès de la version Signature de l’UDP-205 par rapport à notre UDP-203 standard fut évidente et immédiate. L’image est beaucoup plus détaillée et stable.

Afin de retrouver le même rendu qu’avec un lecteur « standard », nous avons baissé les filtres du vidéoprojecteur. Cela induit une baisse des artefacts inhérents aux filtres de netteté. En conséquence, il est aussi possible de réduire les filtres de réduction de bruit alors nivelés à des buts compensatoires. Nous avons alors abordé les choses différemment. Le SONY est passé en mode neutre et nous avons joué uniquement avec les filtres du lecteur. La limite d’utilisation reste la même avec un niveau qui devient rapidement excessif à +3 sur les Bluray UltraHD. Bien évidemment cette limite d’utilisation est software, le travail d’Audiocom n’y peut rien y faire.

Cependant le lecteur tous filtres à zéro, dévoile une image déjà plus précise. Ainsi, il n’est plus nécessaire de pousser haut les filtres de netteté du lecteur afin d’accentuer le piqué relatif. Sur la lecture de films en DVD la limite technologique pondère les gains, mais sur du Bluray et à fortiori UHD, la hausse de performance est évidente.

Billy Lynn’s Long Halftime Walk / Un jour dans la vie de Billy Lynn 

Kingsman 2 : Golden Circle / Kingsman : Le Cercle d’or

It  / Ça (2017)

Dunkirk / Dunkerque (2017)

– lien vers le sujet HCFR dédié à l’Oppo 205 : https://www.homecinema-fr.com/forum/lecteurs-uhd-blu-ray/ubd-oppo-digital-udp-205-ultrahd-bluray-player-t30077666.html

 

 

 

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