Test HCFR des Sony IER-Z1R, intras & DMP-Z1, baladeur THDG

Test HCFR des Sony IER-Z1R, intras & DMP-Z1, baladeur THDG

Analyse technique DMP-Z1

Le DMP-Z1 se présente donc comme un produit à part. Une sorte d’hybride entre un baladeur et un système tout-en-un sédentaire. Un baladeur, car autonome sur batteries et ne pouvant alimenter que des casques. En effet, il n’y a pas de sortie RCA ou XLR sur le DMP-Z1. Bien qu’il puisse aussi s’interfacer comme un DAC, il ne peut pas s’imbriquer dans un système Hifi ou servir de DAC / préamplificateur comme le fait le TA-ZH1ES. Ce n’est pas sa vocation étant un DAP avant tout, partagé d’un ADN voisin sédentaire.

Avant de rentrer dans le plus profond de la conception technique du DMP-Z1, une conception qui confirme une appartenance sans équivoque à la famille de systèmes Hifi sédentaire (décidément il est bien difficile de classer le DMP-Z1 simplement), je vous donne mon avis sur comment comprendre l’objectif d’usage de ce produit. La prise en main du DMP-Z1 et son ergonomie basée sur un écran tactile issu des DAP de la marque, en fait évidemment un baladeur. Le fonctionnement sur batterie le confirme, il s’agit d’un appareil, certes volumineux, mais bel et bien nomade. Les fonctions DAP le confirment également, les seules sorties casques lèvent toute ambiguïté : le DMP-Z1 est un baladeur.

Cependant ses dimensions et son poids hors-norme pour un DAP tendent vers un usage sédentaire. Totalement autonome il peut subvenir aux écoutes casques résidentes comme le ferait un système complet. L’avantage du DMP-Z1 réside dans sa capacité de mémoire qui peut s’étendre jusqu’à 2 To. cette capacité peut permettre de contenir l’intégralité de la majorité des collections musicales des utilisateurs. Ainsi le DMP-Z1 regroupe tout un système, du stockage dématérialisé à la reproduction du signal.

L’autre aspect qui réunit les deux mondes nomade et sédentaire est lié à l’architecture et la philosophie de construction de cet appareil singulier. Abordons l’aspect purement technique du DMP-Z1 afin de comprendre de quoi il retourne et pourquoi ce produit se positionne sur un tarif aussi exclusif.

Tout d’abord le châssis se présente d’une manière peu courante. Cette pièce centrale est usinée à partir d’une pièce en aluminium massif en forme de H (comme un IPN). Cette pièce assure la rigidité de l’appareil ainsi qu’une séparation entre l’étage numérique et l’étage analogique. Cette conception par cartes séparées et parfaitement isolées par le châssis prévient totalement de la diaphonie entre ces deux étages. Comme analogique et numérique ne pulsent pas aux mêmes fréquences et n’adoptent pas le même type de fonctionnement électrique, leur cohabitation ne fait pas toujours bon ménage. Parfaitement isoler les deux est donc impératif. Le châssis est finalisé par deux capots en aluminium, un sur le dessus et l’autre au-dessous. Le montage permet également d’assurer un niveau minimal de résonances et de vibrations interne comme extérieur.

 

L’appartenance au monde des DAP implique la présence de batteries. Le DMP-Z1 profite de cet aspect technique pour inclure un autre avantage de performance. La majorité des DAP utilisent une batterie unique et opèrent de nombreuses conversions DC/DC afin de fournir les bonnes valeurs électriques aux différents composants. Cette approche est déjà bonne mais implique une consommation d’énergie significative et la présence de circuits qui peuvent induire un léger niveau de bruit d’alimentation.

Le DMP-Z1 contourne le problème et optimise par la même occasion son architecture totalement symétrique. L’alimentation se fait par des batteries séparées dédiées à chaque étages. Au total, cinq cellules de batterie rentrent en jeu. Ainsi le DMP-Z1 limite la présence de régulateurs et de convertisseurs DC/DC. Les voltages adéquates sont donc fournis principalement par les batteries. Le circuit analogique est d’ailleurs alimenté par deux cellules de batteries. L’une en charge du circuit positif et l’autre au circuit négatif en vu de soutenir intégralement l’architecture symétrique du DMP-Z1 en vrai puch pull sur son amplification.

 

Cette approche innovante et parfaitement judicieuse, permet aussi de soutenir le circuit d’amplification et d’arriver à délivrer 1500 mW sous 16 ohm en gain haut sur le circuit symétrique (déjà 570 mW sous 16 ohm en asymétrique), un score relatif aux amplificateurs sédentaires dédiés aux casques. En effet, la majorité des DAP haut de gamme dépassent rarement les 500 mW d’amplification maximum.

 

L’architecture symétrique est d’ailleurs au coeur du DMP-Z1 où elle y est respectée intégralement. Nous avons vu que les étages d’alimentation sont subvenu par un ensemble de cellules de batteries séparées et dédiées aux différents étages. Avec en prime un circuit d’alimentation dédié au point chaud (+) et un autre au point froid (-). Mais cela ne suffit pas pour délivrer une véritable architecture symétrique différentielle, tout doit être en double. C’est le cas du DMP-Z1 qui exploite deux DAC Asahi Kasei Microdevices AKM4497EQ. Ce DAC figure parmi les meilleurs disponible sur le marché. Ce DAC est capable de décoder jusqu’au PCM 32 bit 768 kHz et jusqu’au DSD 22,4 MHz, ce qui couvre facilement tous les besoins des audiophiles et dépasse ce que le DMP-Z1 est capable de gérer. Côté performance le AKM4497EQ peut atteindre un rapport signal bruit de 126 dB en mode mono et affiche une distorsion ultra faible de – 113 dB.

 

L’amplification est confiée à deux chips Texas Instrument TPA6120 montés en mode différentiel : un chip par canal. L’usage de chips d’amplification destinés aux appareils nomades reste un choix judicieux pour le DMP-Z1. La consommation est réduite ce qui permet de maintenir une bonne autonomie des batteries. L’encombrement est largement inférieur à un circuit à base de transistors ou totalement discrets. L’efficacité est évidemment largement supérieure à celle de simples AOP pourtant suffisante sur la plupart des DAP. Dans l’absolu le TPA6120 est un bon amplificateur casque qui gagne en performance en montage symétrique. De classe AB, le rapport signal bruit atteint les 128 dB en pondération A, la distorsion se mesure à – 112,5 dB. Les scores sont assez proches de ceux du AKM4497EQ, SONY a donc fait des choix cohérents de sorte à ce que les composants ne se pénalisent pas. Bien entendu l’étage d’amplification est monté sur sa carte dédié.

 

La philosophie Série Signature est également de la partie avec un retour de composants de qualité déjà exploités sur les références précédentes. Le câblage aux prises de sortie est d’origine Kimber Kable comme sur le NW-WM1Z, nous retrouvons également les résistance de surface Fine-Sound (NW-WM1A / 1Z et IER-Z1R), des condensateurs Panasonic low ESR utilisés traditionnellement sur des appareils sédentaires mais pourtant présents sur les DAP de la Série Signature. En plus de ce beau monde, le DMP-Z1 exploite des condensateurs Nichicon Fine Gold définitivement à destination d’appareils sédentaires.

 

Les PCB profitent également d’un traitement de faveur en vue d’optimiser la performance audio. Sur le circuit imprimé, une plaque de cuivre exempt d’oxygène (OFC) avec un plaquage or (pureté minimale de 99,96) réduit la résistance de contact, procurant ainsi une qualité audio plus claire. En outre, le plaquage or empêche l’oxydation et améliore la stabilité de la liaison à la terre.

La pulsation des données numériques est confiée à deux horloges dont les oscillateurs à quartz ont été récemment mis au point afin de réduire le bruit à des taux minimums.

 

Enfin l’imposant bouton de contrôle de volume fait sur mesure par ALPS mérite qu’on s’y attarde. La pièce est de taille conséquente et partiellement visible à l’extérieur. D’ailleurs, le petit hublot de verre permet de voir le reste de la pièce et de se rendre compte de sa taille intégrale. Le potentiomètre est symétrique et passif, le DMP-Z1 utilise donc un contrôle de volume purement analogique de type atténuateur comme sur la majorité des appareils sédentaires haut de gamme. Construit à partir de laiton et de plaquage cuivre et or, cette pièce marque le coup visuel et contribue aussi à la performance sonore du DMP-Z1.

 

Ainsi qu’il s’agisse de l’ergonomie, de l’usage de prédilection ou de la construction, le DMP-Z1 gravite à égale altitude entre appareil nomade et appareil sédentaire. Il est impossible de savoir si cet ovni est plus destiné à un univers ou à un autre. D’après moi et de par son usage au quotidien, on pourrait dire que le DMP-Z1 est une station audiophile autonome haut de gamme. On peut y loger toute notre musique et réaliser des écoutes chez soi ou en déplacement avec l’ergonomie des meilleurs DAP jumelée à la qualité et la performance des meilleurs équipements casques sédentaires. De mon avis, le DMP-Z1 est un appareil mutant qui réalise les besoins des casquophiles les plus exigeants et cela quel que soit le contexte d’écoute.

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux Sony IER-Z1R : https://www.homecinema-fr.com/forum/casques-haute-fidelite/sony-ier-z1r-hybrides-t30089655.html

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au Sony DMP-Z1 : https://www.homecinema-fr.com/forum/dap-amplificateurs-nomades/sony-dmp-z1-t30089960.html

 

 

 

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