Test HCFR Pioneer UDP-LX800, lecteur BRD UHD

Test HCFR Pioneer UDP-LX800, lecteur BRD UHD

Compte-rendu de Karim_mirak

J’ai le privilège de participer à nouveau à un test HCFR d’un lecteur UHD haut de gamme et à fortiori audiophile comme l’était le Panasonic UDP 9000 (pour voir le test HCFR – cliquer ici, lien -).

Le lecteur du jour, le Pioneer UDP-LX800 – aimablement prêté par l’enseigne « Les Artisans du Son, à Mulhouse » à l’Association des Membres HCFR – propose la compatibilité SACD qui faisait défaut au Panasonic mais perd en revanche les sorties analogiques 7.1 dont l’usage se raréfie il est vrai.

Prise en main

La Pioneer LX800 est la platine universelle la plus lourde et mieux construite qu’il m’ait été donné de prendre en main.

Ce monolithe de près de 14 Kg a dans ses entrailles des compartiments contenant les différents processeurs et alimentations totalement isolés dans des cages métalliques. A l’épreuve de toute contamination électromagnétique, le fabricant a tout de même poussé le vice jusqu’à permettre à l’utilisateur de couper les circuits analogiques et le DAC, qui est par nature rayonnant et chauffant, transformant ainsi ce lecteur en mode transport (drive). Et dans la logique d’éviter toute pollution, Pioneer a fait l’impasse sur le wifi.

Le tiroir inspire confiance et son robuste moteur ne peut que faire de l’ombre à celui de la Panasonic 9000 qui « peinait » à s’ouvrir.

Le bruit de fonctionnement de la Pioneer LX800 est le plus discret du marché des platines universelles.


Seul recours donc pour accéder au réseau internet, la prise LAN (network) que vous pouvez apercevoir sur le panneau arrière.

En parlant de réseau et de fichiers dématérialisés, je tiens à vous prévenir que ce n’est pas la priorité de cette platine. Son principal objectif est de lire des galettes sous toutes ses formes (à l’exception du HDCD) de la meilleure façon possible. Je me suis aventuré à brancher via USB un petit disque dur externe contenant des fichiers FLAC et voici ce que cela donne à l’écran :


Une malheureuse petite fenêtre contenant au maximum 7 albums. Imaginez-vous devoir faire dérouler des centaines de fichiers à l’aide du curseur !

La LX800 est aussi très capricieuse en matière de MKV (le fichier tabou que le constructeur s’est bien gardé de faire apparaître dans la liste officielle des fichiers pris en charge par ce lecteur). Elle ne sait par ailleurs pas prendre en charge le DTS des MKV ni afficher les sous titres avec le firmware officiel (1.08) en vigueur.

On pardonne à Pioneer la télécommande en plastique (mais bien agencée) pour un lecteur de ce prix et de devoir chercher puis appuyer sur le bouton requis pour la rétroéclairer. Pénible quand on s’est habitué à une illumination provoquée par un détecteur de mouvement comme chez Oppo.

Et concernant le mode « display off », l’affichage s’éteint complètement mais pas la diode bleue du bouton marche/arrêt qui baisse en intensité mais reste tout de même trop lumineux dans une pièce dédiée noire.

On pardonne un peu moins l’usage peu ergonomique des divers menus. Devoir stopper la lecture pour y accéder est contraignant. Pioneer aurait pu aussi faire l’effort d’expliquer en direct les différentes options des menus lorsqu’elles sont surlignées par la télécommande à l’instar de Panasonic.

Heureusement pour l’utilisateur, les options proposées sont succinctes contrairement à celle de la Panasonic 9000.

Il est aussi très fastidieux de ne pas voir s’afficher un menu déroulant proposant toutes les langues ou les sous titres à la fois lorsque l’on désire en changer à la volée lors de la lecture d’un film.

Je vous conseille vivement d’abuser de la touche « fonction » lors de la lecture d’un film pour opérer divers changements.

Le lecteur en utilisation analogique bénéficie d’un mode « direct » (facultatif) qui désactive tous les processeurs numériques et à fortiori les sorties HDMI.

Après extinction et rallumage de la platine, ce mode reste en mémoire et peut créer des sueurs froides lorsqu’on ne comprend pas pourquoi on a plus d’image ! Pensez donc à l’aide de la touche « direct » à remettre le lecteur en mode « off » avant de contacter le SAV…

Dans le menu de la configuration initiale du lecteur, on remarque parmi les différentes résolutions proposées, celle appelée « Source Directe ». A ne pas confondre avec la fonction du même nom que propose les platines Oppo. Certes, dans les deux cas la platine sort la même résolution que celle de la source lue mais contrairement à Oppo, les processeurs image restent actifs sur la Pioneer.

Un appui long sur la touche « info » donne tous les détails du signal source et de ce qui sort de la platine.

Comme la plupart des lecteurs UHD, des réglages relatifs à l’HDR sont à sélectionner selon le type de diffuseur utilisé.

Point de « HDR Optimiseur » à la sauce Panasonic qui reste, il faut le reconnaître, indispensable pour les possesseurs de diffuseurs timides en réserve lumineuse.

Image et son

Descriptif du matériel

  • Vidéoprojecteur JVC RS520 (calibration ColorHCFR par DTSman)
  • Ecran fixe 16/9 blanc mat (gain 1.0) LUMENE Palace (2m34 de base)
  • Lecteur universel OPPO UDP 205
  • Préamplificateur ARCAM AVR 550 (configuration 7.1.2)
  • Amplificateur ARCAM P7
  • Amplificateur ROTEL RB1070 (paire Atmos)
  •  Câbles REAL CABLE + SUPRA + WIREWORLD + Fa Dièse Audio Harmonie
  • Barrettes secteur AXSON FPS 500 + SUPRA MD06 MKIII & DC Blocker
  • Filtre secteur ISOL-8 Minisub Wave + Isoplug Isotek

Les lecteurs comparés deux à deux étaient reliés par des câbles HDMI identiques (ceux fournis par Oppo) à mon préampli qui me servait de switch.

Nous avons utilisé simultanément, dans un premier temps, le blu-ray « Interstellar » (en double exemplaire) puis fait de même avec celui de « Skyfall ». Et on passait ainsi d’une platine à l’autre rapidement.

Mon vidéoprojecteur n’ayant pas assez de réserve lumineuse pour restituer décemment le HDR, tous les tests images se sont déroulés à partir de blu-rays upscalés en 4K par les platines.

J’ai testé un autre jour un UHD-BD en HDR et je ne suis pas parvenu à limiter la casse avec la Pioneer (à l’instar de l’Oppo) comme lors du test de la Panasonic. Le HDR Optimizer de cette dernière fait vraiment la différence.

Pour le reste, le son en HDMI est équivalent pour les 3 platines (Oppo 205, Pioneer 500 & 800).

En revanche, pour l’image, avantage sans conteste pour Pioneer (LX500 et LX800 équivalentes).

Le mode réglage du sharpness est redoutable ! Le curseur permet un dosage très fin pouvant s’adapter au goût de chacun. Les adeptes d’images piquées pourront se faire plaisir en poussant le dosage sans risque de générer du bruit vidéo !

L’image est propre tout comme l’Oppo 205 mais cette dernière est handicapée par son réglage de sharpness catastrophique qui nous empêche d’aller au-delà de +1, car sinon l’image devient déjà trop dure.

L’image de la Pioneer donne un peu plus de relief par rapport à l’Oppo 205. Certains argueront peut-être que cela va à l’encontre du rendu naturel de l’image.

Au niveau de la fluidité, j’ai l’impression par moment que l’avantage est aussi du côté de la Pioneer mais je n’en suis pas certain.

Pas de différence à mes yeux au niveau du contraste et de la colorimétrie par rapport à l’Oppo.

Je dirai en conclusion que l’image de la Pioneer LX800 (tout comme la 500) est légèrement supérieure à celle de l’Oppo 205 en terme de propreté et de relief et supérieure en terme de définition.

Par rapport à la Panasonic 9000, la Pioneer conserve l’avantage avec « l’effet 3D » qu’apporte le surplus de relief.

Test hifi (Analogique)

Ceux qui ont lu mon compte rendu concernant la partie HiFi de la platine Panasonic, savent que le jour du test, personne n’avait réussi à la différencier de l’Oppo 205.

Les testeurs présents ce jour là (domin, michelM, Mariemag et mirak) n’étaient peut-être pas aptes à déceler une différence et / ou mon installation n’était tout simplement pas à la hauteur pour ce genre de test.

Ma salle a été réutilisée pour le test du jour car je suis le seul du groupe à posséder un ampli stéréo dédié à la hifi (intégré Accuphase) et 100 % analogique afin d’être sûr de comparer les DAC des platines et pas ceux, en bout de chaîne, de nos préampli HC qui ont la fâcheuse tendance, pour la majorité d’entre eux, à renumériser le signal analogique entrant.

Descriptif de ma salle

  • Pièce de 3 mètres de large sur 5 mètres de long pour une hauteur de plafond de 2m 40.
  • Cloison en ossature bois avec isolation interne en BA13 et laine de roche classique.
  • Moquette au sol et tapis devant les enceintes.
  • Murs et plafond amortis sur le premier tiers avant.

Matériel

Une paire d’enceintes de type « bibliothèque » B&W HTM4 Diamond 2 (sa particularité  est d’être une enceinte bibliothèque 805 Diamond 2 aux caractéristiques équivalentes mais en position couchée).

L’amplificateur intégré Accuphase E-260 alimente également, via ses sorties « préamp », un caisson de basse B&W DB1 actif (et calibré) ayant en mémoire toutes les données (pentes, fréquences de coupure…) des enceintes du constructeur. Il suffit juste de lui indiquer le type de paire d’enceintes à épauler.

Le câble d’enceinte de 2.5 mm est de la marque Real Cable et les paires de câbles analogiques RCA identiques pour comparer les lecteurs sont des Elecaudio.

Les cordons secteurs de la marque Supra sont branchés sur un filtre Isol 8 Minisub Wave.

Conditions de test

Dans un soucis de renouvellement de paire d’oreilles, j’ai fait appel à DTSman et Hydrosaure (que je remercie d’avoir fait acte de présence malgré les heures de route nécessaires) pour assister Domin et Mariemag déjà présents lors du test du Panasonic UBD 9000.

Domin a pris soin, à l’aide de son logiciel REW et du micro Umik, d’égaliser le niveau sonore entre les platines à 0.1 dB près avant les tests.

Les nombreuses entrées analogiques de mon intégré Accuphase ne comptent malheureusement qu’une seule paire d’XLR, donc le comparatif s’est fait en liaison asymétrique (RCA) afin de pouvoir aisément passer d’un lecteur à l’autre à l’aide de la télécommande de l’intégré.

Chaque lecteur lisait la même galette simultanément et 3 disques (chacun en double exemplaire donc) ont été utilisés :

  • Vincent Bidal Trio « Nouvelle Vie »  chez Passavant Music
  • “Closer To The Music”  chez Stockfisch Records
  • “The Super Audio Collection Volume 4”  chez Linn Records

Les platines appliquent des filtres à leur DAC et nous avons laissé celui par défaut pour chacune.

  • Pour l’Oppo : « Mini Phase Fast » sur les 5 proposés.
  • Pour la Pioneer : « Sharp » sur les 3 proposés.

Ces deux types de filtres sont à éviter dans le cas d’enceintes agressives dans le haut du spectre car ils donnent des aigus un peu plus détaillés, mais que mes Bowers & Wilkins sont parfaitement capables de restituer sans fatigue auditive.

Par acquis de conscience, avant l’arrivée des testeurs, j’ai comparé les sorties symétriques et asymétriques de chaque platine à l’aide d’un casque.

Le casque Oppo PM3 alimenté par l’ampli casque Arcam « rHead » (doté d’entrées RCA Wireworld et XLR Fa dièse Audio) branché à une alimentation linéaire régulée 12V Audiophonics « LPSU100 » ne m’a pas permis de départager ces 2 types de sorties.

Concernant le test de groupe, j’officiais à la télécommande sans que les autres sachent quelle platine ils écoutaient.

Nous avons commencé par opposer la Pioneer LX800 à l’Oppo 205 puis dans un second temps la Pioneer LX800 à sa petite sœur LX500 (je tiens à remercier Mariemag qui a eu la gentillesse de nous l’apporter).

Je me suis concentré sur les extinctions et attaques de notes, l’aération et l’image sonore, les timbres, la définition, la dynamique et j’en oublie…

Rien y fait, je ne parviens pas, comme lors du test de la Panasonic UBD 9000, à différencier la Pioneer de l’Oppo !

Je m’inquiète et arrive à la conclusion qu’au-delà d’un certain seuil de qualité, mes pauvres oreilles ne peuvent définitivement plus distinguer des platines haut de gammes.

Et je vous annonce que ce test HiFi sera mon dernier afin d’éviter de décevoir plus longuement les attentes des audiophiles dotés d’une « vraie oreille ». Et ils sont légions sur un forum de passionnés qui fait office de concentrateur.

Inutile de vous dire que j’ai encore moins pu départager la 800 de la 500. Logique…

A noter que DTSman a « fait mouche » 4 fois de suite à l’aveugle en faveur de la 800 face à la 500 (aigu très légèrement moins agressif).

Domin, a aussi réussi à départager les 2 Pioneer mais je ne sais plus sur quels critères.

Quand aux autres testeurs, ils m’ont donné l’impression de faire partie de mon monde, celui du commun des mortels !

Je vous invite donc à lire aussi leur compte rendu à ce sujet.

Conclusion

En matière de qualité d’image et de construction, je place la Pioneer UDP-LX800 en tête des platines universelles.

En ce qui concerne l’audio analogique et numérique, je mets la Pioneer dans un mouchoir de poche en compagnie de la Panasonic 9000 et de l’Oppo 205 (mais dans le lot, la Panasonic ne lit pas les SACD).

L’Oppo 205 reste la platine la plus ergonomique, polyvalente et la plus à l’aise sur les fichiers dématérialisées.

Donc si vous êtes un amoureux de belles mécaniques, possesseurs de nombreuses galettes, et peu adepte de la dématérialisation, cette Pioneer UDP-LX800 est faite pour vous.

Sa petite sœur LX500 est à considérer pour soulager votre portefeuille, car la différence de prix n’est franchement pas justifiée au regard du rendu similaire à l’arrivée (il ne lui manque que la sortie asymétrique XLR et le mode « transport » par rapport à la LX800).

Ainsi et en ce qui me concerne, j’ai craqué en décidant au final de ne pas rendre la Pioneer UDP-LX800 à l’enseigne Les Artisans Du Son… une acquisition issue d’un coup de foudre direct.

Karim_mirak
HCFR – Février 2019

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au lecteur Pioneer UDP-LX800 : https://www.homecinema-fr.com/forum/lecteurs-uhd-blu-ray/pioneer-udp-lx800-t30089912.html

 

 

 

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