Test HCFR JVC DLA-Z1, projecteur 4K_laser, THDG

Test HCFR JVC DLA-Z1, projecteur 4K_laser, THDG


Préambule

Test du Z1, ou la revanche de l’organique… (pour le meilleur et pour le pire!)

En ce beau vendredi 12 mai, dans notre beau pays de la Vaunage, à deux pas de Nîmes, c’est donc chez lui, dans sa superbe salle dédiée, que je rejoins le propriétaire des lieux (Patrice) et notre cher et oh-toujours si enthousiaste président (Hugo), pour un grand moment en perspective : la chance de pouvoir, en leur compagnie, donner mes impressions sur le JVC Z1.

J’avais prévenu Hugo quelques semaines auparavant, lorsque il m’avait contacté et proposé ce test  : «  Hugo (lui dis-je), tu me connais, j’ai l’œil aussi critique que retors, recourbé et crochu, et si je dois faire le test de ce gros bébé à 35000€, l’altitude atteinte par mes impressions qualitatives ne sera pas forcement proportionnelle à celle atteinte par son prix de vente  !  »

«  Deal  ! (me répondit la voix à l’autre bout de la ligne), c’est ce qui est recherché, une critique impartiale, mais étayée  !  »

Me voici donc en train d’écrire ces lignes pour étayer mes impressions et vous les faire partager.

Peu d’entre vous me connaissent, alors permettez-moi de me présenter : Je suis Mikael (Mikycoud sur ce forum), et suis professionnel de l’image depuis bien plus longtemps que je n’ose avouer. Je me spécialise surtout dans la production de photographies, la vidéographie, et les chartes graphiques pour les besoins en communication des professionnels, et vois donc passer des dizaines de visuels en tous genres (tous media confondus) par jour, tous les jours.

Bref, tout cela pour vous dire mon approche particulière à l’image : une approche à la fois très critique, qui peut être à la fois très «  froide  » ou «  chaude  », «  cérébrale  » ou «  tactile  », numérique ou organique, à même de voir ce qui fonctionne dans une image, ou, au contraire, ce qui la dessert (techniquement ou émotionnellement). Comme si l’Être humain n’avait pas assez de dualités possibles, allons y gaiement et rajoutons en une dans le contexte du home-cinéma.  😉

 

1. Les impressions initiales :

Voyons maintenant comment tout ceci s’applique au test de cette imposante bestiole (oui, quelques termes seront bien entendu issus du langage local!) qu’est le JVC Z1, le vaisseau amiral de la flotte JVC, somme de tout leur savoir-faire : le mètre étalon de la marque.

N’y allons pas (plus) par quatre chemins, j’entre dans la salle, je salue mes compagnons de test, quelques formules de politesse, une paire de blagues et un café, puis en route le Z1.

Je me mets à distance raisonnable (chez Patrice, cela veut dire en rapport 1:1, donc à peu près à 3.5m d’un écran d’une base de 3.50) et on lance l’Oppo 203 qui nous servira de source pour la lecture de nos sources. L’Oppo est en branchement direct sur le Z1, via un long câble HDMI.

Pourquoi du direct me direz-vous, et pas branché sur le processeur Yamaha A5100 qui trône 20cm au-dessus ?

Tout simplement pour la bonne raison que notre cher cheval de course, le Z1, a eu tendance à se montrer très révélateur sur la gestion des signaux lui étant transmis. Hugo vous décrira mieux les différentes permutations de matériel et les maintes déconvenues en ayant résulté, mais suffisse-t-il de dire que le signal émis n’était pas toujours pris en compte par le projecteur, ou pas forcément toujours bien interprété.

Pour être concis, le Z1 s’est montré des plus sensible, au risque d’être d’être perçu comme capricieux/pointilleux sur l’interprétation et la gestion des différentes composantes du signal, le sous échantillonnage et la profondeur d’encodage. Notre étalon ne se montrait domestiqué et prévisible que lorsque raccordé en direct avec l’Oppo. Et même dans ce cas, certaines fois, pour des raisons qui échappent à ce jour à mon analyse (et que je décrirai plus tard à Hugo en ces termes : «  l’effet Vaudou  » du Z1), le délai du «  handshake HDMI  » était très fluctuant mais toujours long, parfois infructueux. Frustrant le canasson…

Puisque sur le sujet de frustration, laissez-moi mentionner la télécommande qui est identique à celles des modèles plus bas de gamme actuel, qui est toujours en IR, et oui, qui implique que les utilisateurs, à défaut d’être maîtres contorsionnistes Yogi agrégés, se luxent doigts, coudes et épaules en tentant d’orienter la pointe de leur arme vers les récepteurs IR du Z1. A se demander si les ordres des kinésithérapeutes, ostéopathes et chirurgiens ortho n’ont pas eu leur mot à dire dans le maintien de l’IR. Patientèle assurée sur les mois à venir !

Mais revenons à nos moutons, ou notre étalon pour poursuivre dans l’analogie. Hugo lance le Z1 et le BR UHD HDR  «  The Martian  »….

Oula, ça pique les yeux… Un truc cloche et pas qu’un peu. Je détecte une multitude d’aberrations coloriques sur l’écran. A première vue, un bon décalage des matrices, donc à rectifier, mais également, du Loca ou aberration chromatique longitudinale. Plus embêtant…

Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une forme de spherochromatisme, ou aberration optique qui se manifeste sur l’aspect mise au point, en fonction de la longueur d’onde émise à travers l’optique. En gros, le flux lumineux RGB émis à travers les différents éléments composant l’optique est soumis à différents index réfractifs qui font que les composantes du flux (Rouge, Bleu et Vert) ne s’alignent pas correctement au plan focus (l’écran, en langage home cinéma). Typiquement, cela donne, dans notre cas, un décalage observable sur l’écran sous la forme d’un gros liserai vert ou violet, très visible dans les zones à fort contraste, et encore plus si en B/W.

Donc on rectifie l’alignement des matrices dans un premier temps, en réglage fin, puis par zones. C’est déjà beaucoup mieux. Ça pique moins les yeux.

Puis c’est tout…

En effet, pas moyen de corriger le Loca sur ce JVC. L’optique utilisée, bien que 100% en verre et d’une grande qualité,  n’est pas complètement apochromatique et génère ce type d’aberrations. Soit, c’est le cas sur la quasi-totalité des projecteurs du marché, mais là, on parle d’un projecteur à 35000€. Pas de réglage tilt sur l’optique non plus qui permettrait d’y remédier  quelque peu en modifiant l’angle de projection à travers le groupe optique (le fameux réglage Scheimpflug), Pourtant présent sur les projecteurs très haut de gamme (Barco et Christie, comme Patrice me le confirme), JVC n’en a pas pourvu son modèle phare. Donc pas d’optique apochromatique et pas de réglage Tilt.

Il ne nous reste plus qu’à jouer sur des compensations externes, comme «  l’assiette  »  du projecteur, ou l’alignement du plan focus et du plan focal. (il est vrai que l’écran de Patrice n’étant pas, pour des raisons techniques, parfaitement parallèle au plan focal du JVC, l’effet s’en est retrouvé exagéré, ce qui a néanmoins eu le mérite de faire ressortir ce petit soucis). Le micro alignement des matrices, nous a également, dans une certaine mesure aidé à «  masquer  » cet effet.

Pour plus d’infos sur ce problème je mets un lien vers un de mes post de 2012 sur des observations similaires effectuées sur la série X35 et X55. (voir lien ici – cliquer -)

Pour finir sur ce point donc, une fois tous les réglages fins effectués, les flux peuvent enfin s’exprimer et la qualité de l’image projetée est sans hésitation perceptiblement et quantifiablement décuplée.

Sachez donc simplement que la phase de positionnement et de réglages fins sur ce Z1 n’est absolument pas à négliger si vous voulez optimiser son rendu. Notre cheval se met enfin à trotter, mais «  oh my god  » qu’il a fallu le cajoler !

(Pensez également que tout réglage de micro ajustement des matrices fluctue avec le temps, et que le Z1 y est particulièrement sensible. Nous avons observé qu’une période de chauffe d’au moins 15mns était nécessaire au projecteur pour arriver à un stade où les réglages précédents, optimum, faisaient sens.)

Ensuite, passé ces régalages, c’est bonne surprise sur bonne surprise…

 

2. Les impressions après réglages

2.1- Premier point : l’iris dynamique est réactif.

C’est un point important car, bien que fournissant un contraste natif important et en adéquation avec les standards HDR et de Wide Gamut etc, le Z1 n’est qu’un amateur en termes de plage dynamique reproductible, comparé par exemple à celle reproductible sur de l’Oled. Donc la présence d’un iris Auto est, selon moi, justifiée et plus que nécessaire.

Sur ce point, il semblerait que la fonction d’iris dynamique, sur ce modèle, ne soit pas descriptive d’un processus d’ouverture et de fermeture d’un diaphragme sur le trajet du flux, mais d’une compensation électronique ailleurs dans la chaîne.

Peut-être au niveau du traitement du signal, ou de l’intensité du flux lumineux généré par l’illuminant LED, qui permettrai un temps de réponse quasi instantané. Bien sûr, je ne fais que spéculer, faute de doc technique JVC sur le sujet, mais pour les trois paires d’yeux que nous étions à Nîmes en tous cas : aucune obturation mécanique sur le trajet du flux. Pas d’iris dynamique matériel. Vos humbles serviteurs y ont presque laissé leurs rétines pour vous apporter cette info haha !

De plus, cette fonction de «  luminosité dynamique  » (appelons là comme ça, et de mémoire c’est également comme ça que JVC y réfère dans ses menus) semble présenter un aspect prédictif dans son opération. Sûrement des algorithmes d’analyse prédictive qui anticipent le niveau de luminosité générale requis pour les scènes subséquentes sur la base de la trame des scènes déjà analysées. Ce qui revient à dire que tant que les scènes restent dans une moyenne de luminosité donnée, l’opération du dispositif de  « luminosité dynamique » est quasi indiscernable.

De plus, les transitions entre scènes lumineuse et sombres, requérant des niveaux de compensations d’iris dynamique différents sont très graduelles du moment que la scène s’y prête. Par exemple une porte qui s’ouvre dans le film, laissant entrer beaucoup de lumière de l’extérieur vers l’intérieur (la caméra étant à l’intérieur) se verra excessivement bien gérée par l’iris auto donc on ne verra aucune manifestation. Pas d’effet de « jump » ou d’hésitation.

Cette fonction n’est pas sans défaut toutefois, et les scènes ou des changements de luminosité sont aussi abrupts qu’inattendus présentent il est vrai un effet notable de l’activité de l’iris auto. Bizarrement, nous avons observé que cet effet n’était pas forcément reproductible même en repassant les mêmes exactes scènes plusieurs fois. Toujours ce paramètre in quantifiable, cette « âme Vaudou », qui semble habiter notre projecteur.

 

2.2- Deuxième point : l’image du Martian en 4K HDR est belle, très belle !

Le côté organique, filmique, très cher à JVC est ici du plus bel effet… Les dégradés dans le ciel rouge et terracota de Mars sont riches, saturés et sans aucun banding. Nous sommes en profil HDR sur le Z1 et c’est vibrant, c’est chaud, c’est agréable : mes deux compères et moi sentons, à travers l’impact des couleurs sur nos rétines, la chaleur de cette terre aride et l’effet psychologique est envoûtant.

Le 10bit fait des merveilles et le rendu du Z1 me fait oublier qu’on n’est qu’en 4:2:0 sur le BR UHD source. (Oui, l’Oppo upsample en 4:2:2 et oui le Z1 upsample en 4:4:4, puis convertis en RGB, mais le fait est que le signal source est bien du 4:2:0).

Je suis bluffé tant cette chaîne de conversion est efficace et le rendu final sans artefacts. Je retrouve l’excellence de reproduction de mes CGH318 Eizo quand je leur fournis un signal non compressé. C’est tout dire ! Je n’ose même pas imaginer ce que serait un 4:2:2 (voire 4:4:4) source passé à travers la même chaîne. Plus sur ce point plus bas.

 

En SDR, c’est décevant.

C’est terne. Nous ne sommes plus sur Mars, nous sommes de retour dans une salle de homecinema, vers Nîmes, et les tons ardents que nous avions observés sur la version HDR se sont mutés en teintes grisâtres non dissimilaires à celles du sable des plages de la Grande Motte un matin après la pluie.

Nous sommes en Auto sur l’Oppo, qui envoie du YCbCr dans sa mouture 4:2:2 10bit, bien que la version HD du Martian soit en 4:2:0 8bit. Le Z1 reçoit ce signal et l’interprète selon ses paramètres définis pour le preset Rec709. L’espace couleur reproduit semble restreint, étriqué. Serait-il possible que le preset Rec709 soit mal calibré ?

 

2.3- le SDR après auto-calibration : 

Une idée, peu conventionnelle, me trotte dans l’esprit : étant donné que l’image mutée que nous observons ne montre, à l’évidence, pas la totalité du gamut Rec709, est-il possible que le mappage interne qu’applique le Z1 pour inscrire le Rec709 dans son gamut natif soit trop conservateur  ? Facile à vérifier, il faudrait forcer le Z1 à utiliser un preset qui exploite un gamut plus étendu, disons le DCI, et voir comment il retranscrit l’espace d’encodage natif, le 709 dans sa calibration DCI (sachant que le Gamut Natif du Z1, d’après mes observations, est bien plus étendu que l’espace DCI en terme de bleus et de rouges. Pas vrai pour le vert. )

Pour être sûr de notre coup, nous forçons l’Oppo à passer en mode manuel, signal de sortie réglé sur du 1080p, YcbCr 4:2:0 8bit, conforme au signal encodé sur la galette. Il incombera donc au Z1 de procéder à l’upscaling 4K et à la conversion 4:2:0 -> 4:4:4 -> RGB, en interprétant l’espace couleur rec709 comme étant du DCI.

Oui, signal Rec709, mais le Z1 sera forcé de le traiter dans un espace couleur DCI. Hérésie pour certains, mais comme le disais le grand philosophe John Rambo : « pour survivre à la guerre, il faut devenir la guerre ! »

JVC Z1

Et là, chers lecteurs, Hugo, Patrice et moi avons pris une grosse claque  !

Bienvenue sur Mars à nouveau ! Des ciels terracotas, des sols oranges briques, des rouges carmins plus vibrants et réalistes les uns que les autres, des bleus et des cyans impressionnants de saturation (séquence ou l’on voit la terre depuis l’espace).

Wow ! Juste Wow !

Et la carnation me direz vous  ? Elle devait être à l’ouest  ? Que nenni  ! La reflectance du sol martien était bien manifestée sur le visage de notre courageux Matt Damon sur les scènes extérieures, ce qui est normal, mais de retour à l’intérieur, les tons chairs était on ne peut plus naturels. Maîtrise de la carnation superbe dans ce mode «  remapage  ».

Et le banding  ?, d’autres ne manqueront pas de me demander ? En forçant l’interprétation dans un espace couleur autre, plus étendu, que le natif, surtout en 8bit, les gradients devaient être horribles. Re-que nenni  ! Des dégradés célestes souples et onctueux, crémeux comme un pot de Boursin juste ouvert .

La plage dynamique  ? En effet, la plage dynamique nous paraissait être l’élément faible de notre découverte. Les noirs étaient bouchés et le contraste bien trop élevé, malgré les ajustements de gamma.

Pas bien grave : en habitués des auto-calibrations JVC que nous sommes, Hugo, Patrice et moi, sitôt prononcé le mot «  sonde  », sitôt l’auto-calibration du mode DCI avait débutée.

(soit dit en passant, auto-calibration que nous avons répétée maintes fois pour des presets variés, et qui se révélera être parfois inexplicablement très très longue, parfois très inconsistante au niveau des résultats obtenus. Encore une manifestation de l’âme Vaudou contenue dans la machine…)

Bref, une fois l’auto-calibration DCI éffectuée, nous retournons à nos essais pour vérifier notre plage dynamique et nos noirs bouchés.

Holly mother ! Un rendu sublime tous critères confondus…

La 3ème claque de la journée si je comptais bien. Nos joues étaient rouges et nos yeux s’humidifiaient. Une restitution des tons proche d’un HDR.

Incompréhensible.

Ce n’est pas tant que j’y perdais mon latin, c’est que j’avais l’impression de ne jamais avoir appris le Latin !

 « Hugo stp, vérifie que nous ne sommes pas en version HDR » furent mes premiers mots.

Pas de réponse, l’amoureux des images fortes que j’avais à mon côté restait la bouche ouverte, sans mot dire. Ceux qui le connaissent sauront que trouver l’intarissable Hugo bouche bée est certainement un exploit, ce dont a été capable la restitution chromatique du JVC ce jour, cette heure. (deux paramètres importants sur lesquels je reviendrai plus tard).

Une minute, puis Patrice ayant fait recouvrer ses esprits à Hugo avec un petit café maison, Hugo enfournait la galette 4K HDR du Martian pour comparer à quel point notre version SDR optimisée s’en rapprochait (ou en divergeait).

Bin mes amis, laissez-moi vous dire qu’en comparaison, nous trouvions à présent la version HDR moins riche, moins précise. Une version qui nous avait complètement transportée une heure auparavant ne nous faisait plus le même effet, tant la restitution SDR optimisée avait poussé notre ressenti dans les hauteurs tantôt inaccessibles de la perfection chromatique.

 

2.4- le HDR après auto-calibration et chargement profil EOTF spécifique :

Du coup nous sommes allés ré auto-calibrer le preset rec2020 du Z1 (très très très très longue calibration-Quelque chose à corriger, assurément…) et relancé nos scènes test.

Toujours bien, mais peut mieux faire.

Quelque chose ne m’allait pas dans les profils gamma appliqués. La réponse fut longue à venir, mais elle vint, grâce à la persévérance d’Hugo : il se trouve qu’en fait, les presets gamma HDR par défaut inclus dans le Z1 peuvent être améliorés, et que la simple opération d’aller chercher des profils EOTF différents sur un site anglophone bien connu, et dont je laisserai Hugo vous donner le lien, et de les charger sur le Z1 résout ce problème et ramène le Z1 dans ces fameuses prairies verdoyantes de l’excellence visuelle où notre étalon Z1 aime tant à paître  !

 

2.5- impact de l’environnement video alimentant le JVC Z1 :

Retournons donc à notre version SDR une dernière fois. Chargement de la galette, et on envoie le BR HD.

Oula, un changement notable était survenu par rapport au rendu SDR obtenu précédemment.

Noirs plus bouchés, couleurs moins prenantes. Quelque chose avait changé, et nous ne traînâmes pas à découvrir quoi : l’Oppo était repassé en auto et envoyait donc au Z1 un signal upscalé et upsamplé en 4:2:2 10bit (alors qu’auparavant, nous le forcions à envoyer du natif 1080p 4:2:0 8bit).

Cela n’aurait pas dû changer le rendu à tel point, vu que le processus d’upscaling/upsampling doit forcément intervenir à un moment donné dans la chaîne, mais croyez en nos observations, c’était bien le cas.

En repassant en signal forcé natif 1080p 4:2:0 8bit, tout revenait dans l’ordre et on en prenait plein les mirettes. Ces mêmes pupilles qui avaient failli griller en tentant d’observer 6 heures auparavant un iris automatique à travers un groupe de lentilles étaient maintenant dilatées et pleinement exaltées.

 

2.6- analyse des impacts : 

Le plus passionnés d’entre vous imagineront à quel point nous étions fiers de nos trouvailles et optimisations et avions hâte de les partager avec nos collègues, le lendemain, après l’AG HCFR. En effet, une démo avait été prévue pour les participants de cette même AG. Nous sommes tous donc revenus chez Patrice et avons lancé les mêmes scènes test que la veille, et, bien que les résultats étaient toujours excellents, nous remarquions des disparités avec ceux observés la veille.

A ce stade-là, Hugo, Patrice et moi connaissions les scènes test sur le bout des doigts, et savions ce que nous cherchions dans l’image. Quelque chose avait assurément encore changé.

SÉRIEUSEMENT  Mikael???  Tu vas encore nous sortir la carte du Vaudou  ???

Oui mes amis, je le fais et le revendique!

Après en avoir parlé avec Hugo, nous avons constaté qu’après la séance de la veille (où nous avions trouvé les réglages optimaux), et où, je vous le rappelle, nous étions câblés en direct entre l’Oppo et le Z1, nous étions repassés par le A5100 (en mode transparent, sans traitement vidéo aucun) pour présenter à notre public du jour un échantillon d’une restitution Atmos, et que, ce faisant, le câble HDMI avait lui aussi été changé. Alors faute de temps, nous n’avons pas pu isoler l’élément coupable, mais toujours est-il que cela prouve une fois de plus que notre étalon Z1 se révèle être un étalon de compet d’un côté, mais une sacrée tête de mule lunatique de l’autre, capable de résultats les plus jouissifs quand les conditions sont réunis tout autant que des prises de têtes mémorables si les étoiles ne s’alignent pas…

 

C’est à ce paradoxe que je faisais référence lorsque je mentionnais plus haut le premier point sur lequel je souhaitais revenir (ce jour, cette heure).

 

3. Conclusions :

J’aimerai, pour conclure ces impressions, revenir sur le deuxième point abordé plus haut : sur le terme « restitution chromatique » du Z1.

C’est selon moi le critère clé qui permet de juger des performances d’un périphérique, quel qu’il soit, servant à une quelconque restitution d’éléments visuels.

En effet, toujours d’après mon expérience, un périphérique d’affichage d’éléments visuels non scientifique, qu’il opère selon les lois de la synthèse additive ou soustractive, est plus que la somme de ses composants et de ce fait, ne peut être jugé entièrement en se basant seulement sur des mesures ponctuelles ciblant spécifiquement tel ou tel aspect.

Vous aurez remarqué que je ne donne pas de valeur de contraste ANSI, ou même de niveau de luminosité atteint, etc. Non, pour moi le vrai test est l’observation du résultat généré : le flux projeté, ce merveilleux rayonnement électromagnétique corpusculaire et ondulatoire, ces douces vagues émises par (dans notre cas) un illuminant, 3 matrices et une optique.

En bref, les couleurs : tout part de là, tout le reste ne découle que de ça !

Vous aurez donc remarqué que lorsque j’aborde la thématique des couleurs, j’utilise deux qualificatifs bien distincts pour les décrire : Colorique et Chromatique. Quand le premier fait référence à la matière colorée, telle que restituée sur l’écran (dans notre cas), le deuxième fait référence à la sensation physiologique suggérée par ces mêmes couleurs.

Pensez-y en ces termes : objectif vs subjectif, ou bien encore couleurs physiques vs couleurs physiologiques.

N’oublions pas que la couleur est un mélange de fonction et d’émotion et que les éléments visuels qu’il nous est donné d’observer passent non seulement par nos bâtonnets et nos cônes, mais ensuite par notre cerveau. Ou plutôt nos cerveaux… Ainsi, l’on peut choisir d’absorber une image à travers le cerveau droit, le cerveau visuel, artistique, ou bien le cerveau gauche, le cerveau analytique, critique.

Ce qui m’a frappé, dans ce test du Z1, c’est à quel point je me suis senti subjugué par les émotions suscitées par l’ensemble de son rendu chromatique. Oui, nous avions tout un panel de colorimètres, spectrophotomètres et autres sondes et logiciels, mais à aucun moment il ne nous ai venu à l’idée de «  mesurer  » l’intensité de ce que l’on ressentait physiologiquement, mais de simplement continuer à l’apprécier artistiquement.

En effet, la somme des éléments de la chaîne de traitement du signal et de trajet optique confère à ce rendu un aspect organique très tangible qui se ressent beaucoup plus qu’il ne s’analyse. Par exemple, le grain n’est pas mécanique et structuré, mais soyeux et quasi aléatoire, comme aux jours anciens des films chimiques. Les couleurs sont chaudes et vibrantes sans être sur saturées et criardes.

En bref, quelle meilleure éloge à l’égard de ce produit que dire que sa restitution comporte intrinsèquement une part d’intangible, d’inquantifiable, comme une part de songe qui viendrait attraper les flux de photons entrant dans votre iris et les rediriger vers la partie émotionnelle de votre cerveau.

Alors, bien entendu, comme tout ressenti émotionnel, c’est une sensation très dure à décrire pour quelqu’un qui ne s’appellerait pas Baudelaire, et dans le cas d’une machine technologiquement pointue, encore plus.

Mais c’est pourtant ce paradoxe même qui rend ce Z1 si attachant, cette Opposition de numérique et d’organique, ce « ghost in the shell », cette âme qui semble habiter sa grande carcasse, l’orienter, lui dicter des logiques et rendus quelquefois incompréhensibles, souvent frustrants, mais, si tous les éléments sont en phase, simplement captivante.

 

Le mot de la fin : 

Une note finale ? Sur 20 ? Sur 100 ?

Voici ma réponse : notre champion du jour, notre étalon JVC Z1 est une sacré bête : caractérielle, fougueuse, peu docile, qui exige une main de fer dans un gant de velours de la part de son cavalier, mais qui a le potentiel de lui apporter ce que peu de machines peuvent, des voluptés organiques ! Et même à 35000€, on ne pouvait pas s’y attendre !

 

Mikaël_Mikycoud
HCFR – Juin 2017

 

– Lien vers le sujet HCFR dédié au JVC DLA-Z1 : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/jvc-dla-z1-projecteur-thdg-4k-hdr-laser-liens-post-1-t30078022.html

 

 

 

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