Test HCFR : Sony VPL-VW760ES, équipé du FW 8.102, màj avec CR utilisateurs

Test HCFR : Sony VPL-VW760ES, équipé du FW 8.102, màj avec CR utilisateurs

Les calibrages et optimisations

 

Ce chapitre va s’attacher aux résultats que l’on peut obtenir sur le VPL-VW760ES après calibrage. Ce vidéoprojecteur profite de traitements de post processing puissants qui permettent d’en accentuer la performance. Les calibrages doivent se faire sans ses processings car ils ne sont pas exempts de conséquences sur la cohérence de l’image. Si on cherche à les compenser, nous altérons aussi leurs performances : l’effet visuel accentué est la résultante d’une inflexion sur l’image. Corriger cette inflexion revient à supprimer en partie ou en totalité l’effet recherché.

Nous allons vous présenter la méthode de calibrage, les présélections à utiliser et les résultats obtenus en natif mis en concurrence avec les résultats obtenus avec les traitements supplémentaires. Notez qu’en situation, les ajustement précis ne seront jamais les mêmes. Par conséquent, nous ne vous indiquerons pas ces ajustements.

Les calibrages ont été effectués exclusivement à partir du VPL-VW760ES sans correction de la source ou d’un processeur 3D LUT externe.

1. Calibrage de la température de couleur D65

La température de couleur D65 ou 6500°K est au coeur de tout calibrage. Il s’agit de la température de couleur retenue pour les espaces de couleur normalisés Rec.709, Rec.2020 et DCi-P3 D65. La température de couleur détermine la position du point blanc dont va dépendre la cohérence du gamut. Cette composante colorimétrique est aussi un des éléments qui se voit le plus dans une image conjointement avec le gamma. Ces deux éléments sont d’ailleurs généralement associés et dépendant l’un de l’autre à cause de l’aspect itératif des ajustements des couleurs.

Afin d’ajuster D65 ou Custom 3, il vous faut renter dans le menu Color Temp. et ajuster les Gains et les Bias.

Après ajustement des Gains et de Bias, l’histogramme RGB D65 que nous avons précédemment mesuré est grandement amélioré. Nous avions noté quelques irrégularités, principalement en bas IRE et un DeltaE moyen de 3.3. Ces scores étaient assez bons, mais évidemment perfectible. Après calibrage, nous obtenons un DeltaE moyen de 1.5 et une température de couleur moyenne de 6540°K contre 6387°K avant calibrage. Il s’agit d’un résultat tout à fait excellent.

L’activation des processings de contraste changent un peu la donne et perturbent l’équilibre RGB principalement dans les bleus à bas IRE. Seules les IRE compris entre 30% et 50% peuvent avoir un impact visuel. Etant donné de la faible dérive, cet impact est mesurable mais restera imperceptible. Le DeltaE résultant reste modéré à 2.2 avec une température de couleur moyenne de 6399°K.

L’histogramme des DeltaE ainsi que le tableau de synthèse nous indique que les processings de contraste auront un impact sur la régularité RGB. Nous l’avions déjà estimé durant les analyses des différentes présélections. La mesure post calibrage est intéressante et très rassurante, car non seulement l’impact sur la température de couleur est négligeable,  et en plus nous arrivons à de meilleurs résultats malgré les effets secondaires des processings. Cela confirme deux choses. Bien que le VPL-VW760ES soit bon en sortie de carton il profitera d’un bon calibrage. D’autre part le calibrage permet de réduire considérablement les DeltaE ce qui permet une application plus discrète et moins pénalisante des processings de contraste qui deviennent alors plus efficaces avec moins d’altération sur l’image.

2. Calibrage BT.709

Entamez le calibrage de votre profile Rec.709 après avoir calibré le D65.

Les presets à utiliser : BT.709, D65, Gamma 2.2 – 2.4 suivant le contexte de l’intégration.

Espace colorimétrique couvert après correction Rec.709 :  99%

Sélection arbitraire des processings d’optimisation de contraste :

  • Dynamic control FULL
  • Contrast Enhancer Middle

Reality Creation et filtres :

  • Resolution : 60
  • Noise Filtering : 10
  • Sharpness : 65
  • NR : OFF
  • MNR : OFF
  • Smooth Gradation : Low
  • Clear With : OFF

Pic lumineux retenu : 17 fl

Contrastes obtenus :

  • Contrôle Dynamique FULL : Infini
  • Contrôle Dynamique Limited : 7000
  • Contrôle Dynamique OFF : 5000
  • Contraste ANSI : 410

Afin de calibrer votre profile de couleur Rec.709 vous pouvez simplement ajuster le Color Correction. Il s’agit d’un CMS 1D LUT classique mais assez performant. Editer l’espace colorimétrique BT.709 n’est pas indispensable. Préférez ajuster les saturations à 25%, ou 50%; ou 75%. Ne vous préoccupez pas des saturations à 100%. Votre objectif est d’arriver à compenser la non linéarité du gamut sur les valeurs les plus pertinentes en terme de perception des couleurs. Comme le CMS HLS du VPL-VW760ES est un 1D LUT, il vous faudra choisir la saturation qui demande le plus de correction par composante de couleur primaire et secondaire. Par exemple dans notre test avec le logiciel Chromapure 3 Pro, le rouge à 50%, le vert à 75%, le bleu à 50% et les secondaires indistinctement. Dans l’interrogation et au vu de la forme du gamut dans le CIE, vous pouvez aussi calibrer à 75% l’ensemble des composantes de couleur.

Après calibrage, les contrastes sont en baisse vis à vis des profiles d’origine. Cette perte est liée à la baisse importante de la puissance lumineuse retenue qui vise alors la valeur normalisée. La résiduelle dans le noir persiste également. L’usage des processings de contraste améliore alors grandement les choses ,ce qui se voit lorsqu’on visionne un film. Nos mesures nous dirons si les effets secondaires après calibrage sont encore de valeur négligeable et par conséquent répondre à la question : Peut-on utiliser les contrastes dynamique sans altérer le travail de calibrage ?

Température de couleur et gamma :

Post calibrage le tracking CCT et l’histogramme RGB de la température de couleur nous indiquent une très bonne performance. Les processings de contraste vont appliquer une dérive du bleu en bas IRE jusqu’à environ 55%. L’amplitude de la dérive est assez modérée et comme elle se produit en basse lumière, elle ne sera pas perceptible. La température de couleur moyenne calibrée de 6540 passe à 6399, la dérive est donc tout à fait acceptable.

L’histogramme des DeltaE nous confirme une belle performance et un très bonne stabilité après calibrage. Ce sont les processings de contraste qui perturbent alors cette régularité, les scores de DeltaE en pâtissent forcément. Ceci dit le DeltaE moyen de 1.5 passe à seulement 2.2, ce qui est une valeur très raisonnable.

Le gamma relativement régulier subit également la dérive des processings de contrastes. Mais toujours dans les valeurs en basse lumière et par conséquent peu perceptible en terme de déséquilibre. Par contre l’apport qualitatif subjectif est évident sur l’image d’un film.

Espace de couleur :

Après calibrage nous obtenons un CIE sur lequel les mesures coïncident très bien avec les cibles, excepté le bleu et le magenta qui présentent des DeltaE supérieurs à 2 sur certaines valeurs. Rien de très problématique en réalité. Les processings de contraste provoquent une dérive importante du bleu, du rouge à partir de 80 IRE (DeltaE >2) et du magenta tôt vers les 60-65 IRE. Cette conséquence significative est la résiduelle du Contrast Enhancer, le Dynamic Control est bien plus neutre. A l’image la résultante est un gain de dynamique flatteur qui va contribuer à accentuer le relief visuel. Le choix de ce filtre doit donc se faire sur le rendu visuel en gardant à l’esprit qu’il aura une incidence avec une dérive des saturations de certaines composantes en forte lumière. Au delà de 75 IRE, il est difficile de constater une dérive colorimétrique, par contre le gain de luminance est perceptible. En sommes la dérive du traitement ne se verra pas ou peu, mais le gain sera significatif.

Le Color Checker confirme et appuis notre observation précédente. Les DeltaE des tons rattachés aux composantes de couleurs impactées par les filtres de contraste subissent une hausse du DeltaE. La mesure du profile calibré natif indique de très bons scores et termine avec un DeltaE moyen de 1.9, ce qui est excellent après un calibrage à partir d’un CMS 1D LUT. Un CMS 3D LUT fera évidemment bien mieux. Les processings de contrastes pénalisent donc la performance et affichent un score moyen de 2.5. Cette performance reste de bon niveau et nous indique qu’en pratique ces processings ne vont pas perturber le naturel de l’image. Une analyse isolée des tonalités « chaires » (skin tones) nous indique un DeltaE de 2.1 contre 2.4 avec les processings. Voilà qui va nous rassurer définitivement, car c’est sur ce point que notre perception fera le plus de différences. Nos mesures nous indiquent que les processings de contraste ne changent que très peu ces couleurs fondamentales.

Sur notre exemple, nous pouvons envisager les variantes suivantes :

  • Choix d’un autre gamma de base afin de se rapprocher encore de la cible 2.2
  • Une correction CMS du bleu sur la saturation à 50%
  • Une correction plus poussée du gamma via un des logiciels SONY ou à travers un autre outil

Les Screen Shots on été fait à partir d’un lecteur de Bluray standard OPPO BDP-93EU paramétré en source directe :

3. Calibrage BT.2020

Entamez le calibrage de votre profile Rec.2020 après avoir calibré le D65.

Les presets à utiliser : BT.2020, D65, Gamma 2.2 – 2.4 suivant le contexte de l’intégration.

Espace colorimétrique couvert après correction Rec.2020 + HDR : 66,3%

Sélection arbitraire des processings d’optimisation de contraste :

  • Dynamic control FULL
  • Contrast Enhancer High

Reality Creation et filtres :

  • Resolution : 57
  • Noise Filtering : 10
  • Sharpness : 55
  • NR : OFF
  • MNR : OFF
  • Smooth Gradation : OFF
  • Clear With : OFF

Reality Creation et filtres :

  • Resolution : 57
  • Noise Filtering : 10
  • Sharpness : 55
  • NR : OFF
  • MNR : OFF
  • Smooth Gradation : OFF
  • Clear With : OFF

Pic lumineux retenu : 32 fl

Contrastes obtenus :

  • Contrôle Dynamique FULL : Infini
  • Contrôle Dynamique Limited : 15700
  • Contrôle Dynamique OFF : 11000
  • Contraste ANSI : 430

L’espace de couleur BT.2020 du VPL-VW760ES utilise un gamut propriétaire simulé dans lequel les saturations au delà des 50%, voire déjà à 25% pour certaines composantes, sont placés en dehors des cibles dans le but d’exploiter au mieux l’espace colorimétrique le plus étendu disponible. Le calibrage passe par des étapes inévitablement particulières. Il faut commencer par éditer le gamut dans le menu avancé. L’opération consistera à élargir au mieux l’espace de couleur afin de limiter son rétrécissement après calibrage. Le VPL-VW760ES dispose d’un outil simple qui permet de repositionner les primaires RGB dans l’espace. Cette étape permet de couvrir 66% du Rec.2020 alors que le gamut preset n’est qu’à 61%. Par la suite, il faudra calibrer cet espace à l’aide du CMS sur les seules saturations que l’on peut corriger. Une action à 25% ou 50% suivant la composante de couleur permet d’améliorer considérablement la cohérence de ce gamut simulé sur les tons primordiaux ce qu’en atteste le Color Checker.

La performance des contrastes est toujours de très bonne facture. En effet le HDR implique un pic lumineux important ce qui évite la perte constaté sur le calibrage Rec.709 SDR. Mais à nouveau les processings de contraste dynamique arrive à améliorer considérablement la performance. Nos mesures vont déterminer la pertinence de leur usage du point de vue cohérence colorimétrique.

Température de couleur et gamma :

Post calibrage le tracking  CCT et l’histogramme RGB tablent sur une bonne performance. Etonnamment dans le cas du Rec.2020 avec HDR, les processings de contraste tendent à améliorer les DeltaE et conservent l’équilibre RGB. Il est vrai que l’EOTF rattaché au HDR ne se comporte pas comme un gamma classique, cette spécificité peut expliquer ce que nous observons. Cela signifie que les processings de contraste peuvent s’utilisé.

Il est aussi important de constater cette régularité de température de couleur car le BT.2020 est un gamut Rec.2020 simulé. Nous savons donc qu’il y aura de forte dérives, mais avec une température de couleur aussi stable dont le DeltaE reste cantonné à 3.4 (ce qui n’est pas si mal dans un contexte de gamut spécifique) et une valeur moyenne de 6694 qui s’avère assez constante, la dérive n’aura pas un impact visuel notable.

Après le visionnage de nombreux extraits de films en Bluray UltraHD Rec2020 HDR10, comme en témoignent les screen shots ci-dessous, je peux vous confirmer que l’espace BT.2020 du SONY VPL-VW760ES délivre une très belle image cohérente et équilibrée malgré l’usage d’un gamut spécifique.

Le EOTF résultant dépendra exclusivement de l’intégration du vidéoprojecteur et des choix en terme de puissance lumineuse du laser. Le mode HDR ne propose que deux possibilités : HDR10 et HDR Référence (spécifiques aux films étalonnés 1000 nits). Afin d’optimiser l’EOTF il faudra utiliser un des logiciels de correction de gamma Sony, ou utiliser le Tweak HDR, ou utiliser un processeur de 3D LUT externe compatible HDR (Lumagen Radiance Pro).

Espace de couleur :

Le calibrage ne permet pas de corriger l’ensemble des saturations, ce qui est normal puisque le BT.2020 du VPL-VW760ES est un gamut Rec.2020 partiel et simulé. Néanmoins, certaines valeurs sont dans les clous avec des DeltaE qui ne dépassent pas un indice de 2. Certaines composantes sont d’ailleurs très bonnes, jusqu’à 50% voire 75% et même 100%. Il s’agit des composantes qui restent inscrites dans les délimitations du CIE cible. Les composantes comme le vert, le rouge et le cyan sont positionnées dans la partie simulée qui cherche malgré tout à exploiter au mieux l’espace colorimétrique que le VPL-VW760ES peut afficher. Ne tentez pas de corriger ces composantes à ces valeurs de saturation, car il est impossible de repositionner les saturations sur leurs cibles. Les processings de contraste pénalisent l’équilibre du gamut comme dans le cas du Rec.709. Mais vérifions au Color Checker ce qui se passe dans l’espace des couleurs primordiales.

Bonne surprise ! Le Color Checker affiche des scores étonnamment bons. Post calibrage, quelques tonalités affichent un DeltaE supérieur à 2, mais la moyenne reste contenue à 1.8 ce qui représente un très bon résultat. Les Skin Tones se révèlent excellent avec un DeltaE moyen de 1.5 seulement et aucune tonalité ne dépasse un indice de 2. Le gamut mesuré avec les processings de contraste affiche un résultat forcément moins bon mais qui n’est pas si alarmant avec un DeltaE moyen de 2.78 et des Skin Tones encore très bons à l’exception de quatre tonalités foncées pour arriver à un DeltaE moyen de 2.2.

Nous avons donc un gamut Rec.2020 judicieusement simulé. Les couleurs fondamentales sont globalement respectées, le résultat du calibrage qui ne peut être que partiel est très appréciable avec une amélioration des saturations et surtout des couleurs fondamentales. En effet le DeltaE moyen du Color Checker passe de 2.23 (ce qui était déjà un bon score) à 1.8. Un comparatif des DeltaE des saturations des composantes de couleurs démontre également une nette amélioration dans la zone de l’espace de couleur qui autorise une correction.

BT.2020 une fois calibré restera un gamut Rec.2020 simulé. D’origine fonctionnel, cet espace de couleur propriétaire gagne en cohérence et pertinence après calibrage. Gardez en tête qu’il ne sera pas possible de tout corriger, mais de ce concentrer sur les couleurs les plus importantes. Les processings de contraste seront à nouveau une source de dérive, il conviendra d’arbitrer leur efficacité en situation tout en acceptant les effets secondaires qui en découlent.

NOTA : A l’heure actuelle aucun vidéoprojecteur n’est capable d’afficher un gamut Rec.2020 intégral. Le maximum que l’on peut espérer est 80%. Le VPL-VW760ES et ses 66% n’est pas si mal positionné et surtout son espace de couleur BT.2020 simule très judicieusement l’espace cible Rec.2020

Sur notre exemple nous pouvons envisager les variantes suivantes :

  • Application du tweak HDR
  • Une correction plus poussée du gamma via un des logiciels Sony ou à travers un autre outil (Courbes dans un HDFury Vertex, Radiance Pro)

Les Screen Shots ont été fait à partir d’un lecteur de Bluray UltraHD OPPO UDP-203EU paramétré en source directe, aucun filtres excepté ceux du VPL-VW760ES ne sont utilisé :

4. Calibrage DCi, possible ?

Entamez le calibrage de votre profile DCi-P3 D65 après avoir calibré le D65.

Les presets à utiliser : Color Space 2, D65, Gamma 2.4 – 2.6 suivant le contexte de l’intégration.

Espace colorimétrique couvert après correction DCi-P3 D65 : 89,5%

Sélection arbitraire des processings d’optimisation de contraste

  • Dynamic control FULL
  • Contrast Enhancer Middle

Reality Creation et filtres :

  • Resolution : 60
  • Noise Filtering : 10
  • Sharpness : 65
  • NR : OFF
  • MNR : OFF
  • Smooth Gradation : Low
  • Clear With : OFF

Pic lumineux retenu : 18 fl

Contrastes obtenus

  • Contrôle Dynamique FULL : Infini
  • Contrôle Dynamique Limited : 6000
  • Contrôle Dynamique OFF : 4200
  • Contraste ANSI : 410

L’espace de couleur DCi-P3 D65 n’est pas officiellement intégré dans le VPL-VW760ES, mais notre analyse des presets nous a permis d’identifier l’espace de couleur 2 comme un très bon candidat potentiel. Afin de calibrer cet espace vers un gamut DCi-P3 il faut commencer par l’éditer afin de repositionner les composantes RGB dans le but d’être au plus proche de l’espace colorimétrique cible. Cette première étape permet déjà de compenser les écarts de DeltaE. Le calibrage sera alors guidé par la méthode classique qui consiste à corriger les composantes de couleurs à partir des saturations qui présentent le DeltaE le plus important tout en contrôlant la conséquence sur les autres cibles. Il ne faudra pas calibrer sur les saturations à 100% et d’ailleurs d’une manière générale la bonne méthode consiste à corriger les saturations à 75% et en dessous. Vu la teneur du gamut de départ, il est possible de calibrer simplement l’ensemble des composantes primaires et secondaires sur 50% ou 75%. Le rouge demande le plus de correction mais avec une action équivalente sur l’ensemble des saturations (la dérive est relativement linéaire). Le bleu pourra se corriger, mais il faudra se montrer raisonnable. Le vert est assez bon mais prend de la dérive à partir de 75% de saturation, ce qui est normal car il est positionné dans la zone de couverture partielle du DCi-P3 vers des coordonnées placées sur l’espace de couleur le plus large du VPL-VW760ES. Un peu comme pour le gamut Rec.2020. Dans notre cas une correction à 50% de saturation permet de réduire les DeltaE. Il sera possible d’améliorer les autres composantes de couleur, mais cela ne sera pas indispensable. En effet les DeltaE sont contenus et réguliers sous la valeur de 2. Finalement Color Space 2 est vraiment très proche du DCi et son calibrage sera assez simple.

Les contrastes sont en perte de performance, nous sommes confrontés aux même problèmes qu’en Rec.709. Nos analyses post calibrage détermineront s’il est possible d’utiliser les contrastes dynamique sans pénaliser en excès la cohérence colorimétrique obtenue.

Température de couleur et gamma :

La température de couleur après calibrage affiche une belle régularité avec une température de couleur moyenne de 6591°K et un DeltaE de 1.9. Comme pour le calibrage Rec.709, les processings de contraste créent une dérive qui se manifeste surtout en basse lumière et essentiellement sur le bleu. La température de couleur passe alors à 6427 de moyenne pour un DeltaE de 3.2. La performance reste donc tout à fait acceptable et nous pouvons considérer l’usage de ses filtres.

Le DeltaE de la température de couleur après calibrage est bon sur presque l’ensemble des niveaux de gris (IRE). L’activation des processings de contrastes conduisent à la même observation durant le calibrage Rec.709.

A nouveau le gamma présente une belle linéarité qui pourra encore s’améliorer par l’intermédiaire du logiciel Image Director de SONY. Les processings de contraste impacte le gamma, nous retrouvons la même tendance déjà observée durant le calibrage Rec.709. La conclusion est donc équivalente : les processings de contraste peuvent s’utiliser car la dérive se manifeste dans les basses lumières, là où la perception d’une dérive sera moins évidente.

Espace de couleur :

Le gamut corrigé présente des saturations bien en place à part certaines composantes à partir de 75%. Cette dérive se retrouve également sur les luminances à 100%. Cette dérive est naturelle car l’espace de couleur 2 n’est pas officiellement indexé sur le gamut DCi-P3. Cependant la correspondance est suffisante pour valider son usage. Après calibrage le DeltaE moyen des saturations s’élève à seulement 1.6 et les processings de contraste pénalisent à seulement 2.5. Il s’agit d’un très bon score surtout lorsque le gamut de départ n’est pas prévu pour la cible de calibrage que nous avons sélectionné.

Le Color Checker nous réserve la meilleure surprise. En effet, le DeltaE moyen après calibrage tombe à 1.2, c’est notre meilleur score sur les trois profiles calibrés. Le Skin Tone arrive à un score de 1.4, une performance tout aussi remarquable. L’activation des processings de contraste pénalisent à nouveau la cohérence et impacte les scores. Toutefois la perte est négligeable et la dérive assez contenue. Le DeltaE du Color Checker passe à 2.4, ce qui est acceptable et le Skin Tone à 2. L’incidence des filtres de contraste est donc faible et au vu des gains apportés il est tout à fait concevable de s’en servir.

Au vu de ces résultats je m’étonne que SONY n’est pas intégré officiellement un gamut DCi-P3 D65. Le calibrage de l’espace de couleur 2 nous a permis d’arriver à un résultat remarquable très proche des cibles CDi avec des DeltaE de très petites valeurs. Étonnamment ce calibrage, qui n’est pourtant pas prévu de facto dans le VPL-VW760ES, donne des résultats encore meilleur que le calibrage Rec.709, profile colorimétrique pourtant intégré dans ce vidéoprojecteur. Peut-être y a t-il une raison d’ordre stratégique au sein de la gamme de vidéoprojecteurs SONY ? Quoi qu’il en soit, nous l’avons vérifié et approuvé, le VPL-VW760ES peut se calibrer DCi-P3 D65. Je suppose qu’il serait aussi possible d’arrivé à un DCi-P3 Cinema (D63), mais je pense que les DeltaE seraient alors moins bons.

Sur notre exemple nous pouvons envisager les variantes suivantes :

  • Choix d’un autre gamma de base afin de se rapprocher encore de la cible 2.4 (gamma DCi-P3 Cinéma)
  • Une correction plus poussée du gamma via un des logiciels Sony ou à travers un autre outil (3D LUT)
5. Comparatif de screen shots Rec.709 vs DCi-P3 D65

Les Screen Shots ont été fait à partir d’un lecteur de Bluray standard OPPO BDP-93EU paramétré en source directe :

Le choix entre Rec.709 et DCi-P3 D65 relève de deux postulats. Le premier est purement subjectif, lequel préférez vous ? C’est à vous de faire le choix, car en HomeCinema l’utilisateur reste le décideur final et exclusif, ne vous privez pas de cette liberté et de cet arbitrage !

L’autre approche est plus raisonnée. Nous savons que les films récents tournés en numérique, sont étalonnés suivant les prérogatives du DCi (Digital Cinema Initiative). Cela veut dire que certains films sont à l’origine DCi et que le transfert Bluray impose alors une altération du gamut (espace de couleur dans lequel l’image est inscrite) vers le Rec.709 plus restrictif. A supposer que la conversion du gamut DCi vers le gamut plus petit Rec.709 se passe par compression (relocalisation des points de saturation), il est possible de retrouver l’espace colorimétrique d’origine en utilisant un espace de couleur DCi sur le vidéoprojecteur. Les saturations à 100% passent alors de la cible Rec.709 à DCi, les saturations intermédiaires suivent et se relocalise convenablement suite au calibrage. Le challenge est donc de savoir quand cette manipulation est pertinente, cela va dépendre du film.

A titre personnel j’apprécie le rendu DCi des Bluray en général et je ne pose pas la question de la pertinence de la conversion Rec.709 (étalonnage du film sur le Bluray) vers DCi-P3 D65 ou même D63. D’une manière générale et de mon ressenti personnel j’ai une préférence pour cet espace de couleur. Je n’affirme pas que cette approche est pertinente, elle reste totalement subjective qu’elle soit exacte vis à vis de la cohérence de la chaîne de production vidéo ou simplement totalement arbitraire. Je vous invite simplement à tester ces deux possibilités, Rec.709 ou DCi-P3.

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au projecteur Sony VPL-VW760ES : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/sony-vpl-vw760es-projecteur-laser-4k-hdr-hlg-t30082337.html

 

 

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