Test HCFR du Sony VPL-VW760ES, projecteur 4K_laser (màj avec CR utilisateur)

Test HCFR du Sony VPL-VW760ES, projecteur 4K_laser (màj avec CR utilisateur)

Le CR utilisateur de Cyrille_ektor : 

Mes premières conclusions après 2 semaines de tests…sachant que je suis très pointilleux et certainement très exigeant 😳

CONTEXTE :

Pièce de 6.4m x 3.8m quasi dédiée avec murs et moquette couleur chocolat mat avec plafond en velours noir adhésif. Le fond de la pièce est ma salle à manger.

L’installation :

  • Écran base 2.5m Xtrem Screen Absolute White Reference 1.0 blanc (toile pleine).
  • Projecteur sur potence amortie à 3.90m de la toile (zoom à 1.93x/2.06 max).
  • Source: OPPO 203 Coris -> câble hdmi 2.1 cuivre OCC plaqué argent 1.5m -> NAD T777v3 -> câble HDMI UGREEN 18Gbps 15m -> SONY VPL-VW760ES (firmware installé 8.004).

Merci de bien prendre en compte ce contexte particulier, car on n’a aucune certitude que l’OPPO 203 et/ou l’amplificateur homecinéma soient complètement neutres au niveau HDMI.

 

 

1/PRÉCISIONs :

C’est un point sur lequel je ne l’attendais pas forcément car je vois souvent des réglages très poussés dans les forums, des gens qui ont de très mauvaises convergences bref rien d’enthousiasmant…

Pourtant, la précision des images est ici inédite chez moi et j’ai eu quelques SONY 4K et d’autres projecteurs! Le test du bureau Windows en 4K est très parlant (certes, ça fait de très petits caractères sur ma petite base).

Pourtant, je ne trouve pas que mes réglages sont poussés: RC et netteté à 40, filtre de bruit à 10. J’utilise l’OPPO 203 overtweakée comme source avec sharpness entre 0 et +2 grand maximum.

Les convergences sont excellentes: correction de 3 graduations sur le bleu et de 4 graduations sur le rouge (axe vertical seulement, aucune correction sur l’axe horizontal). Comme ce sont des 1/16èmes de pixels si je ne dis pas de bêtises, on peut considérer l’optique comme excellente.

Il faut utiliser une mire de texte pour bien régler le FOCUS et avoir une image nette partout car l’ancestrale mire de réglage intégrée n’est pas assez précise. Qui dit précision d’image dit image parfois dure, ce n’est pas le cas ici: les images sont naturelles, sans effet numérique perceptible.

Même les BR upscalés en 4K par l’OPPO sont superbes, on redécouvre des détails inédits dans les arrières plans, j’ai halluciné 😯 .

 

2/ FLUIDITÉ :

La fluidité MOTIONFLOW sur OFF est excellente sur les BLURAY upscalés en 4K par l’OPPO 203. C’est fluide sans générer d’accélération, les mouvements de caméras sont doux, un vrai plaisir. On peut se passer du dispositif d’aide à la fluidité.

Sur des sources 4K natives, c’est un peu moins bien, ça saccade parfois en fonction des films mais ça reste globalement acceptable.

Le mode TRUE CINEMA n’est pas suffisant pour éradiquer les saccades, son action est très limitée. Je ne me suis pas attardé sur les autres modes.

Finalement, après tests, j’ai décidé d’utiliser le dispositif en mode « fluide bas ». Alors, à mes yeux (ce critère ne fait pas l’unanimité), je trouve que ça fait perdre un peu de piqué en lissant l’image (ce qui serait logique car les trames intermédiaires calculées ne sont pas de la même qualité que les trames d’origine). Cependant, l’apport en fluidité et en profondeur de l’image est tel qu’il est difficile de s’en passer.

Il éradique quasiment toute saccade et je l’ai très rarement vu mis en défaut. Il suffit de pousser plus loin les réglages de sharpness pour retrouver voire surpasser le piqué de l’image sans ce dispositif. Pour les sources 50p ou 60p, il n’est pas utile (mais activable).

Personnellement, depuis que je joue avec le PC en 165hz, ma sensibilité aux saccades s’est accrue 8-O.

 

3/ BRUIT VIDÉO :

Encore un point sur lequel je ne l’attendais pas. Ayant eu des JVC, on sait que cela peut être problématique.

Sur ces projecteurs très sensibles au « grain » qui ont tendance à rajouter du bruit vidéo, j’avais abandonné l’idée de visionner « LIFE » ou « WONDER WOMAN ». Dans le cas présent, ça passe bien mieux. Même « MASTER & COMMANDER », qui a une image horrible, passe honnêtement.

J’entends, le grain est toujours bien là, mais il n’est pas trop mis en valeur, parfait, c’est ce que l’on veut!

 

4/ COULEURS :

De mes essais, pas de soucis particuliers pour obtenir assez rapidement un bon REC709, un classique chez SONY.

Pour le DCI-P3, j’ai obtenu 90%, pas encore au niveau des meilleurs qui sont allés jusque 96% (je ne sais pas comment font les autres personnes, mais j’y travaille 😯 ). A noter que l’on peut se calibrer un profil DCI-P3 pour visionner les BLURAY (cf test de Jacko) avec un résultat heureux ou malheureux suivant les films.

On pourrait se dire que 90% du DCI-P3 (ou une soixantaine de % du REC2020), c’est encore un peu juste par rapport à des projecteurs comme JVC, mais surtout EPSON laser qui disposent d’un filtre et pas seulement d’un espace de couleurs simulé.

Pourtant, on ne ressent pas vraiment de manque. Comment est-ce possible? Même si la sonde ne le démontre pas, subjectivement, à mes yeux, le laser apporte plus de « peps » aux couleurs. Les images semblent plus saturées que sur un projecteur à lampe embarquant les mêmes technologies.

 

5/ CONTRASTES DYNAMIQUES :

Comme sur tous les SONY, un réglage de contraste dynamique est disponible: off/petit/moyen/grand.
Je n’utilise pas ce réglage avec les sources BLURAY car j’ai remarqué qu’il dégomme des détails dans les noirs (j’y suis sensible).

En HDR natif, son utilisation est pertinente en apportant plus de pêche à l’image.

 

6/ QUALITÉ DU NOIR :

C’est un peu plus foncé que sur les SONY 4K « d’entrée de gamme » mais un JVC X7500 reste intouchable, soyons clairs et objectifs! A noter que, dotés d’une matrice 4K, les nouveaux JVC sont moins contrastés que la précédente génération.

Comme d’habitude, le réglage de la luminosité à 50 est complètement fantaisiste chez SONY car on perd des détails dans les zones sombres. Faut donc pousser plus haut pour regagner de la lisibilité dans les noirs (à vérifier avec une mire).

Des scènes sombres compliquées comme celles de l’attaque finale d’EDGE OF TOMORROW ou celle où l’acteur l’acteur principal se lève de son lit dans INTERSTELLAR, sont toujours assez délicates à passer car on voit bien les bandes noires qui ressortent.

Ceci-dit, comment le 760ES arrive-t-il à tirer son épingle du jeu? A contrario des projecteur à lampes, le noir se grise peu quand on pousse le laser: un des atouts majeurs de ce projecteur, assurément.

On se plait donc à regarder une image SDR à 20FL voire plus (au lieu des 14/16FL requis) car le contraste bondit sérieusement en conséquence (on peut quasiment le doubler).

Par contre, je trouve que ce 760ES est moins contrasté que les SONY 4K à lampe quand la luminosité est réglée assez bas mais encore une fois, grâce à l’ajustement du laser, on surpasse les projecteurs à lampe.

 

7/ MODULARITÉ ET COMMANDE DYNAMIQUE DU LASER :

Le laser est modulable de minimum à 100% par incréments de 1 😎

Entre laser réglé sur minimum et laser réglé sur maximum, on double la luminosité sur ma base.

La commande dynamique du laser peut être ajustée sur « Limited » ou « Full ».

En mode « Full », sur une mire de noir, le laser se coupe donc noir complet dans la pièce 😯 . C’est impressionnant mais objectivement, ça ne sert pas à grand chose! Pire, sur des génériques, ça peut être gênant dans le sens où ça « pompe ». On ne peut pas régler son seuil de déclenchement. Parfois, on ne comprend pas, sur certains films ça s’active sur un écran noir et sur d’autres pas forcément.

En mode limité, ce dispositif électronique agit un peu comme un iris dynamique que l’on trouve sur d’autres projecteurs sauf qu’ici, c’est bien plus rapide donc ça ne pompe pas du tout. Par contre, pas de miracle, le projecteur réduit sa luminosité donc ce que l’on gagne sur les bandes noires, on le perd en dynamique à l’intérieur de l’image.

Si j’avais un écran 235 (sans problématique de bandes noires horizontales), je n’utiliserais pas ces dispositifs.

 

08/ CALIBRATION :

Tout réside dans le calibrage du point blanc D65 en coordination avec le bon gamma. Les bons réglages permettront d’avoir une image avec du relief tant sur les plans sombres que les plans plus clairs.

On se plait à revoir de « simples BLURAY » qui ne sont pas loin du rendu HDR grâce au contraste ANSI du projecteur (pics lumineux à l’intérieur de l’image). Par exemple, les yeux des acteurs ont une brillance, tout comme les éclairages (reflets sur l’eau…).

C’est simple, il suffit de mettre un concert: les éclairages, les fumées doivent avoir de la présence, c’est à dire de la consistance, de la matière, du relief.

En vidéoprojection, on peut obtenir de belles images (grâce aux PC avec MadVR par exemple) mais qui restent assez plates, ce n’est assurément pas le cas ici!

 

9/ RENDU DU HDR NATIF :

Le rendu des contenus HDR natif d’origine avec ce projecteur n’est pas satisfaisant: les pics de luminosité sont là mais on perd une quantité importante de détails dans les zones sombres même avec les films qui passent bien généralement en HDR comme « TRANSFORMERS 5 ».

Et rien n’y fait, que l’on pousse le laser, le contraste dynamique, la lumière à 54…Ce n’est pas acceptable à mes yeux. En comparaison de la version SDR d’un film, celui-ci va apparaître plus sombre en HDR mais surtout « bouché ».

La solution que j’ai trouvée, avec l’OPPO203, est de pousser la luminosité avec le lecteur (+9 à +11).

Quels avantages? On débouche les noirs sans que les bandes noires ne soient trop affectées. Sur un projecteur à lampe, on ne pourrait pas faire ça: on aurait des bandes noires carrément grises, ce n’est pas le cas du tout ici comme je l’ai déjà expliqué précédemment.

Bien sûr, il y a des ajustements à faire. On doit baisser la puissance du laser (intéressant pour les grandes bases écran), on positionne le smooth gradation sur low ou médium (pour avoir de la progressivité dans les blancs).

In fine, le contraste HDR permet de régler finement les détails dans les zones claires (les ciels par exemple) et la luminosité de l’OPPO permet d’ajuster les détails dans les zones sombres.
Réglée ainsi, l’image HDR native est bien équilibrée: fluide, contrastée, lumineuse, pleine de détails avec un détachement des plans tout à fait phénoménal. On a même parfois quasiment des effets de jaillissement!

Nota: mon réglage HDR, luminosité du laser entre 40 et 55%, contraste HDR entre 50 et 60%. Il y a donc de la marge pour des écrans bien plus grands!

En comparaison avec l’image BLURAY SDR, cette représentation apparaît plus contrastée, un poil plus définie mais surtout avec un détachement des plans encore plus flagrant avec néanmoins un tout petit peu plus de bruit vidéo (pas méchant).

Un point que je voudrais souligner, c’est le réalisme des éclairages que l’on peut obtenir, non seulement dans leur éclat, densité mais aussi rapidité. En ça, je pense que la rapidité du laser joue un rôle.

 

10/ BRUIT DE FONCTIONNEMENT :

Mon SONY 260ES fait 24db en lampe bas et 29db en lampe haut (sur menu principal de l’OPPO203, mesures prises à 50cms de la lentille dans son axe horizontal).

Le 760ES est plus bruyant que ça. Certes, le bruit du ventilateur est contenu jusque 80% mais j’ai, dans mon environnement, un bruit aigu qui s’additionne et prédomine (bruit du moteur de la roue au phosphore qui tourne?). A investiguer…

 

11/ LA 3D :

Merci à SONY d’avoir gardé cette fonctionnalité avec l’émetteur intégré :bravo: Car autant, avec des projecteurs bien réglés et qualitatifs, on pourra avoir de la profondeur d’image mais il manquera les jaillissements tellement plaisants!

Là encore, j’ai été étonné du résultat, dans le sens positif.

Avec les autres SONY 4K, je trouvais l’image manquant de définition, avec du ghosting (dédoublement images) et un effet numérique mais une belle fluidité il est vrai. Avec ce 760ES, on garde l’excellente fluidité (même sans MOTIONFLOW), on enlève l’effet numérique et rajoute du piqué, que demande le peuple?

En plus, j’ai été scotché de voir l’absence de dédoublement d’images sur « BLADE RUNNER 2049 », « SAMMY » ou le « MANOIR ENCHANTE ».

Avec le documentaire le plus exigeant comme « LICHTMOND », il y a un léger dédoublement d’images que l’on peut corriger. Mais c’est tellement poussé dans la 3D que même les DLP en présentent un peu aussi.

Niveau luminosité, c’est correct sur ma base mais on est à 100% du laser: la 3D a besoin de beaucoup de lumière!

Le seul reproche à faire est le rafraîchissement des lunettes 3D à 96hz alors que l’on peut monter à 144hz sur les DLP. On a donc un scintillement (visible uniquement sur les images très claires, des ciels par exemple).

 

12/ EFFET « SPECKLE » :

Effet indésirable de la projection avec certaines technologies laser qui produit une sorte d’image granuleuse ce qui ne passe pas inaperçu.

On va faire court: je n’ai absolument rien remarqué avec le 760ES pour le moment. Je précise que je sais que ça existe car, avec nonobowl, on l’a remarqué sur son DLP OPTOMA UHZ65.

 

13/ CE QUI POURRAIT ÊTRE AMÉLIORÉ DANS LES PROCHAINS PROJECTEURS :

  • Plus de luminosité: SONY sait le faire, son projecteur ultra courte focale fait 2500 lumens, pourquoi pas les 760/870?
  • Pas de réglages pour éclaircir les zones sombres en HDR (bouché d’origine). Chez JVC, on a ce réglage par exemple!
  • Gestion en temps réel des pics de luminosité de l’image en mode HDR: de toute façon, il y aura toujours une conversion HDR/SDR faite par le projecteur à un moment donné. Cela nécessiterait un processeur encore plus puissant, ça tombe bien le X1 ULTIMATE est disponible dans les TV HDG!
  • Aller plus loin dans le rendu des couleurs par l’ajout d’un filtre: certes, ça va faire perdre les lumens mais si les projecteurs sortent avec 2500 lumens ça va être fonctionnel.
  • Un gamma éditable sur plus de 10 points comme sur les EPSON par exemple (rien de plus simple à utiliser). Bon sang, ça fait des années qu’on le réclame, SONY pourrait le proposer! Même s’ils craignent les manipulations non averties et veulent éviter des retours SAV inutiles, ils pourraient mettre à jour le logiciel « image director » pour proposer cette fonctionnalité.
  • Mode 3D avec des lunettes poussées à 120 ou 144hz pour éviter le scintillement visible sur les zones claires.

 

14/ CONCLUSION :

Il faut se laisser du temps pour apprécier ce projecteur à sa juste valeur. Ce constat est également valable pour les autres projecteurs mais encore plus avec ce modèle où il faut ruser d’artifices et trouver les bons réglages pour en obtenir la quintessence, surtout en HDR natif.

Je comprends la relative « déception » lors des tests de particuliers même avertis au début de la commercialisation du produit: encore une fois, il faut y consacrer beaucoup d’heures, sinon on passe à côté.

Enfin bref, ce projecteur n’est clairement pas donné mais une fois bien réglée, l’image obtenue est à tomber de relief, de précision, de fluidité, de naturel avec des pics lumineux et un effet HDR très convaincant.

Cyrille_ektor
HCFR – Août 2019

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au projecteur Sony VPL-VW760ES : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/sony-vpl-vw760es-projecteur-laser-4k-hdr-hlg-t30082337.html

 

 

 

 

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