Test HCFR : Epson EH-LS800, projecteur UST, laser

Test HCFR : Epson EH-LS800, projecteur UST, laser

Compte-rendu de Cyrille_roseaux

 

Je tiens d’abord à remercier l’Association des Membres HCFR pour m’avoir donné l’occasion de tester ce LS800 ainsi qu’Epson et tout particulièrement Carla Portier pour sa gentillesse et son écoute.

Pour des raisons de contraintes professionnelles et familiales, il n’a hélas pas été possible de convier d’autres membres à venir voir ce LS800 chez moi. Je m’efforcerai d’être le plus objectif possible dans mes constats et retours, pour ce que cela vaudra bien entendu !

 

 

Prise en main

Comme évoqué dans la vidéo de l’unboxing (lien), j’ai trouvé le packaging très ingénieux, avec ses poignées pour sortir le vidéoprojecteur du carton.

Il est fourni avec une télécommande, une notice sommaire sur la mise en œuvre du produit et deux câbles secteur (normes FR et UK).

Une fois sorti, on se retrouve face à un appareil plutôt sobre, blanc, avec l’enceinte avant ayant un cache gris clair.

L’ensemble est donc élégant. Dans mon salon à dominante claire et assez lumineux, il avait belle allure. Voici ce que cela donne.

 

Autre bonne idée que je n’avais pas remarquée lors de l’unboxing, c’est le cache câbles.

En effet, j’avais signalé sa présence, mais pas la possibilité (somme toute logique) de pouvoir le retirer pour tout bien installer.

Cette connectique aurait certes pu être placée derrière, mais le fait qu’elle soit sur son côté gauche et cachée rend l’ensemble assez discret. Voici ce que donne la notice avec cache (1) et sans (2) :

 

 

Enfin mes craintes iraient à la protection de l’objectif qui ne me paraît pas assez protégé.

 

 

Mise en œuvre

Installation

Pour avoir eu jadis le LS500 en test, j’avais déjà éprouvé les contraintes liées à l’installation d’un vidéoprojecteur UST.

Mon écran étant enroulé, je ne pouvais mettre le LS800 sur mon meuble, du coup je l’ai installé lors de mes visionnages sur ma table basse :

 

Le ratio de projection ne projette pas trop haut l’image, ce que je trouve être un plus. Voici les données de la notice :

 

Trois pieds dont un central permettent de varier les hauteurs du LS800.

Mon écran mesurant 3m de base, j’ai pu en remplir une bonne partie, pour atteindre de façon assez satisfaisante environ 240cm de base sans déformations gênantes notables.

Il n’est pas évident de le caler bien parallèlement à mon écran. On se retrouve à jouer du placement pour éviter tout trapèze. Mais une fois en place, on est censé ne plus rien toucher.

 

Le LS800 est relié à mon Vertex2 qui me sert de switch pour l’ensemble de mes sources suivantes :

  • Platine Oppo 203 tweakée
  • Ps5
  • Box Orange

 

Pour faciliter ce test, j’ai acheté pour l’occasion un cable HDMI 2.1 8K de chez Ugreen de 3m de long. L’appareil a été branché à une simple multiprise avec le cordon secteur fourni.

La mise en route est assez rapide. Une fois le bouton « on » enclenché, il suffit de quelques secondes pour que l’image s’affiche.

On se retrouve alors devant une succession d’étapes telles que la reconnaissance du wifi… les applis que l’on souhaite voir apparaître parmi une liste proposée.

La configuration est pour ainsi dire simple et rapide.

On se retrouve alors avec un menu comprenant des applis en bas de l’écran et des suggestions de programmes sur la partie principale de l’écran issus de Canal + (c’était mon cas de figure en tout cas).

L’image semble assez lumineuse et bien définie.

Point important : situé en face de moi j’ai trouvé que ce LS800 était assez silencieux.

Par ailleurs j’ai trouvé gênant voire surprenant que la télécommande ne soit pas rétroéclairée à ce prix, cela mérite d’être mentionné.

Le LS800 détecte la présence de mise à jour, ce qui fût mon cas, et a effectué directement celle-ci assez rapidement.

Clairement il va falloir que j’investisse en matière de calibration avec une sonde adaptée et le logiciel qui va bien.

C’est à l’évidence un manque et je l’ai ressenti à plusieurs reprises. Ce n’est pas une priorité, mais ce sera évidemment un plus.

Bien que disposant d’un certain nombre de réglages, on n’est pas noyé par la pléthore d’outils que l’on pourrait retrouver sur d’autres appareils.

Un Epson TW9400, par exemple, allait plus loin dans mon souvenir sur cet aspect-là. Les forcenés de la calibration pourraient s’en trouver frustrés.

On sent clairement l’orientation du produit : ouvert à tous, plus « grand public » dirons-nous, bien que son prix en fasse déjà un produit de très bonne gamme.

Pour autant, je salue cet aspect dans la mesure où ce qu’il fournit en l’état, moyennant de petits ajustements, est assez convainquant.

Autant le dire d’emblée, je n’ai pas testé l’enceinte frontale, cela m’est sorti de l’esprit car j’utilise avant tout mon système HC dédié, ou bien le casque pour les séances un peu trop nocturnes et agitées.

Il faut toutefois signaler des fonctions pratiques comme celle de pouvoir jumeler un appareil Bluetooth pour que le LS800 serve d’enceinte de diffusion.

Là où j’attendais cet Epson, c’est sur sa capacité à rendre un HDR convainquant, une image UHD la plus « native » possible avec son nouveau procédé maison que l’on retrouve sur les LS11000 et 12000.

 

 

Réglages

J’ai présenté dans une vidéo (lien) les diverses possibilités de réglage avec leur arborescence respective.

Ajustement automatique de luminosité : laissé sur off. Des changements de luminosité quand le mode était mis sur « On » pouvaient apparaître.

Mode couleur : Selon mes goûts, et à défaut d’outils de mesure objectifs, je n’ai pas apprécié les modes dynamique et vif (celui par défaut en sortie de carton). Cela dénaturait trop l’image. Celui dénommé « naturel » était satisfaisant, mais le mode « Cinéma » m’est apparu le plus juste, à tout le moins sur le rendu obtenu via les galettes UHD. Je n’ai pas eu l’occasion de visionner des programmes de sports, mais le mode « vif » pourrait convenir car il est plus lumineux.

Température de couleur : curseur mis à mi-distance.

Réduction du bruit : Mis sur « faible ». Sur Blade Runner en UHD, rien n’y fait, mais sur certains Blu-rays Full HD l’apport pouvait se faire sentir en bien. Sur « off » son manque se faisait sentir sur certains programmes. Choisir « faible » relevait donc d’un compromis acceptable au demeurant.

Super résolution : Fonctionne plutôt bien, mais je n’ai pas pour autant poussé trop le curseur. Ma source étant de qualité, je n’ai pas ressenti de manque de ce côté-là. Je l’ai donc laissé sur 5.

Auto Contrast Enhancement : Après avoir trouvé son usage flatteur à mi-distance, j’ai trouvé plus convainquant de ne pas en user à l’excès et l’ai laissé à 4.

Contrast dynamique : j’ai oscillé entre « off » et « normal »

Frame Interpolation : Idem j’ai alterné entre « off » et « bas ». Pour ma part, je trouve que ce type d’artifice dénature trop le rendu. Une fluidité excessive me gêne davantage que des saccades passagères.

« Paramètres personnalisés » : luminosité, contraste, saturation, nuance, netteté. Dans la plupart des cas, j’ai trouvé qu’à mi-distance ces paramètres fonctionnaient bien. J’ai cependant réduit la netteté à 5, car l’excès n’apportait rien de satisfaisant et j’ai augmenté un peu la luminosité à 55 pour gagner une légère visibilité dans les scènes sombres.

HDR : Sur les 16 paliers, ma préférence va clairement aux premiers paliers. En effet, l’augmentation excessive de ces derniers contribuait à une certaine perte de dynamique. Je suis donc resté, suivant les contenus, entre 2 et 5.

Rapport L/H : laissé sur « Normal »

Interv. Vidéo HDMI : les options sont Automatique, Complète et Limitée. Pour ma part, j’ai conservé le réglage « automatique » par défaut.

 

 

Le rendu à l’écran

Je regarde principalement des films et, pour un quart, je pratique les jeux vidéo. En revanche, en dehors de certains évènements sportifs (et encore), il est très rare que j’utilise mon vidéoprojecteur pour des programmes TV. Pour ce test, j’ai donc laissé mon Oppo 203 en mode « Source Direct » considérant que l’Epson bénéficie d’un traitement et d’une mise à l’échelle meilleurs que ceux de l’oppo, plutôt ancien maintenant.

Je suis assez sensible au rendu cinéma de l’image, avec de la matière, un peu de grain afin de coller au rendu de l’œuvre et de son époque. Sur cet aspect j’ai donc été très satisfait.

 

Luminosité

Sur du contenu UHD/HDR, c’est assez satisfaisant :

  • Dune : par exemple, le rendu des images dans le désert, les lumières blanches sont admirablement rendues, les blancs ne sont pas brûlés. La réserve de luminosité est là, pour peu que l’écran ne soit pas trop grand. Les passages mêlant pénombre et luminosité sont subtils, je n’ai pas ressenti de frustration particulière.
  • Blade Runner 2049 : les scènes de fin avec le ciel rouge orangé, on a aussi de belles nuances, les couleurs sont bien rendues. Je me suis surpris à regarder l’œuvre défiler sans chercher la petite bête signe d’une réelle satisfaction (comme avec Dune d’ailleurs).
  • Ready Player One : Les couleurs et la dynamique d’image sont excellents. Le HDR était très convaincant. La scène de la course de voitures l’illustrait parfaitement.

 

Contraste

Les noirs sont plutôt bien rendus et, sur ce point, c’est une agréable surprise. Le LS500 m’avait laissé sur ma fin de ce côté-là. Ici avec le LS800, c’est très regardable.

Mais une limite inhérente à mon installation mérite cependant d’être signalée.

Ayant une grande pièce de vie, très lumineuse, la vidéoprojection peut s’avérer délicate. Heureusement, j’ai investi dans un écran technique à gain négatif, des rideaux occultants… autant de choses qui me permettent d’obtenir un rendu très correct dans un tel contexte.

Pour autant la vidéo projection UST impose, je pense, de prendre une toile adaptée à ce type d’appareil à courte focale. En effet, la manière dont est projetée la lumière avec mon écran produit un halo lumineux assez présent au plafond, bien plus qu’avec mon vidéoprojecteur fond de salle (situé à 7,5m).

Tout cela pour dire qu’avec un écran adapté aux UST, le rendu doit être encore meilleur.

  • Les scènes de nuit de Dune (la venue de la communauté des sœurs la nuit, ou bien l’attaque des Arkonen) par exemple sont très lisibles. Les noirs pourraient être meilleurs, mais, pour autant, ils restent très corrects. Surtout, la présence d’un point de lumière permet de voir qu’ils ne sont pas bouchés, tout est assez équilibré.
  • Rogue One en UHD : les scènes où l’on voit l’espace sont bien rendues. On apprécie cette immensité noire et profonde.
  • Dunkerque : lors du naufrage du bateau de nuit on distingue très bien les hommes à la mer, les pointes de lumières, tant celles issues des flammes que celles plus lointaines en arrière-plan.
  • Passenger : les sorties spatiales du personnage principal, les images extérieures du vaisseau… là aussi les noirs sont convaincants, on distingue bien les étoiles, la structure du vaisseau se détache parfaitement tout en laissant apparaître les lumières des réacteurs et des différentes parties du vaisseau.
  • Callisto Protocole (PS5) : Un jeu qui mise beaucoup sur son atmosphère oppressante dans une prison spatiale, les effets de lumières et la pénombre ressortent bien. C’est un vrai plus, car ce jeu est exigeant sur ces points qui participent pleinement à l’expérience.

 

Définition

Là où cet Epson m’a beaucoup plu, c’est dans sa capacité, bien que n’étant pas en 4k native, à rendre une image très typée UHD.

La définition est très convaincante, on croirait voir de la 4K. Par exemple sur le 9400 que j’avais eu en test, c’était moins bon sur ce point.

On sent que ce nouveau dispositif made in Epson est très abouti.

On a un très beau piqué et l’impression d’avoir une image argentique est vraiment très satisfaisante. Le grain, les visages, les textures des murs…Autant de points auxquels j’attache une grande importance dans l’appréciation d’une œuvre.

Sur du Blu-ray l’upscaling est performant. Même si j’ai pour l’essentiel utilisé du contenu UHD, j’ai fait usage de quelques Blu-rays (support constituant encore l’essentiel de ma vidéothèque).

Sur des œuvres marquées par un bruit numérique très prononcé telles que Blade Runner (UHD) ou les Blues Brothers (UHD), j’ai presque été gêné par sa trop grande présence. Les outils de réduction de bruit n’ont pas pu résoudre le problème.

 

Fluidité

Il n’a pas toujours été évident de trouver un juste équilibre (avec le Frame interpolation). En effet une image trop fluide, qui « glisse » à l’écran ne m’est pas supportable.

Je préfère sacrifier la fluidité d’un traveling afin de garder un rendu le plus cinéma possible. Il s’avère donc pour moi que le mode « bas » était le plus satisfaisant pour qui souhaite tempérer quelques saccades.

 

Gaming

Alors qu’il s’agit d’un mode qui m’importe, mes contraintes personnelles ne m’ont malheureusement pas permis de trop pousser les investigations sur ce point.

Cependant, cette entrée HDMI dédiée au jeu est assez convaincante de prime abord. Par comparaison avec la HDMI 1, on se retrouve avec une meilleure fluidité et un temps de réponse plus réduit.

Je n’ai cependant pas les instruments objectifs permettant de mesurer l’input lag. Mais sur des jeux que je connais maintenant très bien (Demon Souls, Elden Ring pour ne citer qu’eux… qui a dit que je n’étais pas un fan de From software !), la prise en main est plus agréable avec cette entrée HDMI dédiée au jeu. C’est indéniable.

Là où je m’interroge, c’est qu’il me fallait relier directement la PS5 au LS800… mais ce faisant je devais ensuite débrancher et reconnecter la PS5 à mon écran Oled. Cela confirme que l’orientation de ce produit est destinée à ceux qui remplaceraient TV et Projo par un UST.

 

 

Que lui reprocher ?

De façon non exhaustive, voici ce qui d’emblée s’impose à moi comme remarques :

  • Bien entendu, on pourrait dire qu’il n’est pas 4k natif. Un « défaut » plutôt bien compensé par l’ingénieux et performant système de wobulation d’Epson au demeurant.
  • Sa télécommande non rétroéclairée constitue une gêne plus importante. C’est d’autant plus dommage qu’elle est assez bien agencée et agréable à manier.
  • La connectique sur le côté, bien qu’occultée par le cache, ne plaira pas à tous. En effet, il ne sera pas possible d’employer des câbles secteur trop conséquents. Pour ma part un Wireworld Silver Electra passait à peine. On se retrouve donc assez vite contraint d’utiliser… le câble standard fourni.
  • À chaque fois que je m’approchais pour effectuer un réglage du placement, le vidéoprojecteur s’éteignait. Croyant à un dysfonctionnement, il m’a fallu un petit temps pour comprendre qu’il s’agissait d’une sécurité. Ce qui peut se comprendre dans l’absolu, mais il faut avoir bien présent à l’esprit cet aspect. Un bambin, un chat… se baladant en pleine séance, et ce sera l’extinction. Le LS 800 au demeurant se rallume très vite.
  • Les noirs : Bien entendu tout cela sera affaire de goûts, certains en seront satisfaits, d’autres pourraient être plus exigeants. Pour clairement améliorer le rendu, je ne vois pas d’autre solution que l’achat d’une toile ALR adaptée aux UST… ce qui fait nettement grimper la facture globale.
  • Le placement : Je maintiens que placer au mieux ce type d’appareil n’est pas simple. Il faut tâtonner (si l’on ajoute l’extinction mentionnée plus haut, cela complique encore davantage la tâche).
  • Une entrée dédiée au jeu, plutôt qu’un mode « game ».
  • Son prix qui ne le rend pas accessible au plus grand nombre.
  • La protection autour de la lentille où rien ne semble prévu à cet effet. Cela rend cependant service à l’allure sobre et passe partout du LS800.

 

 

Conclusion

Que retirer de cette expérience avec ce projecteur à focale courte Epson EH-LS800 ?  Je dois bien avouer avoir pris du plaisir et tant mieux d’ailleurs.

Il est très facile à vivre, s’insère parfaitement dans un intérieur (waf compatible, sobre et élégant). Sa mise en route est rapide.

Un signe qui ne trompe pas est que je n’ai jamais eu envie de l’éteindre par suite d’une quelconque frustration. Au contraire j’ai apprécié de visionner les œuvres, de passer des extraits en boucle et de faire du jeu.

Je retiendrai principalement l’excellente qualité de l’appareil, son optique qui ne doit pas être étrangère au rendu très cinéma du LS800.

Sans avoir affaire à une usine à gaz (calibration…), on obtient un rendu très plaisant assez rapidement. Contrairement à mon actuel Optoma UHZ65, les réglages en sortie de carton ne sont pas aux fraises.

Si l’on peut lui reprocher quelques points, force est de constater que le projecteur Epson EH-LS800 en offre beaucoup et qu’assurément ce nouveau projecteur à focale courte est à même de combler les amateurs de ce type de produit, qui sont de plus en plus nombreux.

 

Cyrille_roseaux
HCFR – Mars 2023

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au projecteur UST Epson EH-LS800 : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-ust-focales-courtes-f1531/2022-epson-eh-LS800-ust-laser-t30124189.html

 

 

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