Test HCFR : Focal Arche, DAC & ampli casque

Test HCFR : Focal Arche, DAC & ampli casque

Compte-rendu d’André_ajr

 

AMPLIFICATEUR/DAC FOCAL ARCHE & casque FOCAL UTOPIA: l’alliance parfaite

Comme il est des plaisirs que l’on n’a pas toujours l’occasion de connaître ou de s’offrir, en particulier lorsqu’ils deviennent quotidiens durant une période relativement longue, mais paraissant, évidemment, toujours trop brève dans le second cas, je tiens à remercier FOCAL d’avoir permis que son nouvel amplificateur/dac/porte casque ARCHE fasse un détour sur son parcours de retour vers le Forez pour permettre une très belle rencontre avec un UTOPIA qui se trouvait sur son chemin.

Bien que ce trajet avait été très court, il avait été facilité par la poignée rétractable qui équipe la grande boîte en carton épais de l’ARCHE, puisque celle-ci avait permis de le tenir et de le transporter comme une valise dont le contenu était porteur de très belles nouvelles expériences musicales.

La découverte de son intérieur montre que chaque détail a été très bien pensé pour permettre de déplacer le ARCHE dans les meilleures conditions de sécurité de transport. Le coffret est largement capitonné de mousse dense dans laquelle s’insèrent parfaitement l’amplificateur/DAC et le porte-casque. Quant aux deux imposants câbles d’alimentation électriques, ils sont parfaitement rangés dans une boîte secondaire dans laquelle l’absence d’un câble USB surprend pourtant quelque peu, puisque j’ai dû avoir recours au câble USB de mon RME ADI-2 DAC qui en était heureusement équipé à l’origine.

Mais, tout cela vous devez déjà le savoir, puisque Jeff_jacko l’a sûrement déjà évoqué ou signalé dans la partie très certainement exhaustive qu’il a réalisée de ce test HCFR.

Je me contenterai donc de ne partager que le volet sonore de la rencontre entre le ARCHE et l’UTOPIA que je vais tenter de décrire.

Chose rare en l’espèce parce que je prône toujours la prudence dans ce genre de situation comparative, ma première expérience avec le duo ARCHE & UTOPIA qui s’est faite en liaison USB à l’aide de très nombreux fichiers flac 16bit/44.1 kHz de ma bibliothèque audio , via VLC, sur un notebook Sony Vaio VPCF1 qui me permet de ripper mes CD à partir de son lecteur/graveur BD Pionner interne, ayant été bouleversifiante, je refis donc une seconde tournée de comparaisons entre ARCHE et RME ADI-2 DAC qui confirma la première.

Le FOCAL ARCHE me donnait le sentiment de sonorités plus riches et d’une plus grande présence des harmoniques. Un sentiment de plénitude et de douceur. Sensations que je ressens d’ailleurs toujours et immédiatement dès le début des concerts de musique auxquels j’assiste très régulièrement (le concerto n°9 pour piano de Mozart, celui pour trompette de Hummel interprété par Romain Leleu et la création mondiale du concerto pour trompette et orchestre de Stéphane Trotignon au programme de celui de dimanche dernier). Toutefois, et cela sera confirmé par les autres très longues et très nombreuses sessions d’écoutes qui ont été effectuées à partir de CD, dont il sera possible de retrouver la longue liste sur le précédent test HCFR de l’UTOPIA, cette richesse sonore ne s’accompagne d’aucune lourdeur et le son délivré par le ARCHE est toujours vif, contrasté, très bien détaillé.

Le son du ARCHE est le fruit d’un double et très efficace travail sur la qualité de son abondante nutrition électrique qui lui permet de toujours pouvoir maintenir d’excellentes performances, quel que soit le nombre d’ohms à affronter et cela dans n’importe laquelle des parties du spectre sonore qu’il a à reproduire. Les transducteurs de l’UTOPIA, dont le pic d’impédance dans le grave atteint 310 ohms à 50 hertz, sont tenus d’une main de fer dans un gant de velours.

Car, bien qu’Hector Berlioz rappelle et énumère dans son grand traité d’instrumentation et d’orchestration modernes, les dangers qui guettent certains instruments et compositions, comme le hautbois dont il souligne ses réserves à propos des deux dernières notes aiguës d’un instrument qui peut devenir flasque, grêle, dur, criard. J’ai pu pousser le niveau du son au-delà des exigences habituelles avec l’ARCHE, sans parvenir à faire apparaître les réserves indiquées, dont le RME ADI-2 DAC n’est pas toujours exempt sans EQ.

Il est très évident que chaque position de l’ARCHE a été réglée pour être parfaitement adaptée aux caractéristiques techniques et sonores de chacun des casques de la marque. Dont le remarquable UTOPIA qui est celui vers lequel je reviens le plus souvent lorsque je souhaite écouter de la musique en situation de concert.

Le son délivré par l’amplificateur/DAC ARCHE est solide, mais il sait être très doux et raffiné si nécessaire. Souple, il transcrit remarquablement l’expressivité des interprétations. L’ARCHE donne un réel sentiment de plénitude sonore et la sensation que la musique remplit totalement un espace large et profond.

Pour l’avoir essayé avec des enregistrements historiques, comme les ballades de Frédéric Chopin interprétées par Alfred Cortot, sa capacité à leur permettre de se faire entendre avec beaucoup de plaisir est également à retenir et à mettre au crédit de cet amplificateur/DAC FOCAL.

Mais, venons-en aux écoutes comparatives que j’ai pu réaliser sur les deux systèmes suivants à l’aide de divers et nombreux CD dont certains de tests de différentes origines, ainsi de de quelques excellents enregistrements dont les interprétations artistiques sont véritablement remarquables.

  1. Lecteur CD REGA Jupiter > câble optique Toslink > ARCHE (DA AK 4490 x 2) > UTOPIA.
  2.  Lecteur REGA Planet > câble optique RCA > RME ADI-2 DAC (DA AK 4490) > UTOPIA.

 

Avec ce premier CD qui me permet d’indiquer que j’écoute souvent celui des transcriptions pour orchestre de quatuors de Chostakovitch et de Schubert, enregistré par son père  Jean-Jacques à la tête de l’orchestre d’Auvergne, commençons par les deux concertos pour piano de Franz Liszt interprétés par Alexandre Kantorow dont il faut rappeler que le Prix du XVIème concours international Tchaïkovski lui a été décerné le 4 juillet 2019 à Moscou, où il avait joué les concertos n°2 de Tchaïkovski et de Johannes Brahms en finale.

La magnifique prestation pianistique de ce jeune très talentueux artiste est tout à fait bien reproduite par le tandem ARCHE/UTOPIA  qui permet d’entendre un piano qui rappelle très bien ceux que l’on peut entendre au concert. Il est donc tout à fait aisé de dire, que la prestation artistique et technique du quatuor composé de Jean-Jacques, Alexandre, Arche et Utopia, formé par les familles Kantorow et Focal, nous fait vraiment sortir de l’ordinaire et nous fait encore plus regretter que La Folle journée de Nantes ne soit plus réduite désormais qu’à la diffusion du concert de clôture le dimanche, puisque c’est au cours d’anciennes diffusions qui s’étalaient sur l’ensemble de la journée qu’il avait été possible de découvrir le jeune lauréat alors âgé de 16 ans.

 

Cette superbe pianiste avait été signalée sur le forum HCFR par Alain Lompech que l’on ne présente plus, puisque c’est son domaine de prédilection et qu’il est l’auteur d’excellents ouvrages comme – Les grands pianistes du XXe siècle – qui comporte deux CD qui permettent d’illustrer le commentaire écrit.

Avec le RME, la délicatesse, la finesse de l’interprétation de la jeune pianiste italienne met particulièrement bien en lumière le génie de Ravel. En particulier dans Miroirs 2 (oiseaux tristes) & 3 (une barque sur l’océan) dont l’économie de moyens est à louer, avant de passer à la pièce suivante vive et virevoltante. Puissant et net, l’instrument est également très bien mis en valeur.

En passant ce CD et l’UTOPIA sur le second système qui inclut l’ARCHE, on constate que les notes sont moins perlées mais que l’équilibre général est meilleur sur l’ensemble du clavier. Le piano prend un volume encore plus crédible et les résonances de ses parties en bois sont beaucoup mieux entendues, plus présentes. L’ARCHE sonne également le réveil de quelques harmoniques assoupies. Si l’interprète est la même, Alborada del gracioso montre pourtant plus de grâce que lors de l’écoute précédente.

 

Richard Galliano est un presque voisin et nous nous sommes probablement  croisés lorsque nous découvrîmes le Jazz au cours des escales cannoises de la 7ème Flotte américaine, puisque son père était musicien dans un des bars fréquentés par les marins en goguette. Peut-être a-t-il même assisté au premier et seul Festival de Jazz sur Croisette qui fut organisé en juillet 1958, lorsque ma première expérience dans le genre fut constituée de l’extraordinaire grand orchestre de Quincy Jones qui s’était produit dans l’ancien Palais des Festivals. Peut-être a-t-il même assisté au premier et seul Festival de Jazz sur Croisette ? Evénement musical qui avait été capté par la Radio Française, disponible en CD sur le site de l’INA (www.ina.fr) et également consultable à partir de vidéos de l’époque.

 

Quoi qu’il en soit, on ne peut que recommander le dernier CD de Richard Galliano dont le credo interprétatif et de composition est less is more, car même ceux, dont je suis,  qui n’apprécient que modérément l’accordéon, aimeront certainement ce remarquable concert de Tokyo qui nous permet de le voir sous un jour beaucoup plus favorable, grâce au talent du compositeur/interprète auquel l’autre alliance très réussie de l’ARCHE et de l’UTOPIA apporte un indéfectible concours en nous faisant entendre une magnifique prestation artistique que ce duo FOCAL met particulièrement bien en valeur.

Evoqué au début de ce commentaire, si Baptiste Trotignon est plus connu dans le monde du Jazz que de la musique classique où il n’en est pourtant pas à sa première incursion (concerto pour piano et orchestre par Nicholas Angelis et l’orchestre de Bordeaux-Aquitaine), son éclectisme musical et son sens du partage sont parfaitement illustrés dans ce CD paru l’année dernière. Opus sur lequel on le retrouve en compagnie d’Ibrahim Maalouf et d’Avishai Cohen en ce qui concerne la trompette, de Camelia Jordana pour la voix et de Vincent Segal, dont on peut d’ailleurs recommander sans réserve le duo qu’il forme avec Ballaké Sissoko dans – Musique de nuit – (Nof/Sony Music).

Quant au duo ARCHE & UTOPIA, il se complaît, véritablement, tout autant, dans ce genre d’exercice transverse avec toutes sortes de musiques croisées.

Je terminerai en indiquant que j’ai profité de cette opportunité pour essayer deux de mes paires d’écouteurs de balade et que cela a permis aux AKG K3003i et EARSONICS S-EM6 V2 de prendre plus de galon et de se situer encore plus haut dans la hiérarchie sonore.

Conclusion

Belle réussite des marques FOCAL & MICROMEGA, la fabrication de l’amplificateur/dac/porte-casque ARCHE que vous aurez certainement pu découvrir en détail dans la première partie de ce test HCFR est à la hauteur de la réputation internationale des deux marques qui l’ont conçu. Son aspect est sobre, élégant et discret à la fois. Il permettra de l’inscrire dans toutes les installations Hifi et tous les intérieurs domestiques.

FOCAL & MICROMEGA ont également réussi le volet sonore du ARCHE puisque ses performances sont à la hauteur des casques haut de gamme de la marque française dont il magnifie la performance. Ce fut en tout cas ce qu’il s’est produit avec l’UTOPIA.

La sobriété physique du ARCHE n’est pas du tout à l’image de la richesse sonore, de la dynamique, qu’il déploie avec beaucoup de naturel et de justesse dans la reproduction des timbres des instruments et des voix auxquels il conserve cependant les justes dimensions.

Sans vraiment transfigurer l’UTOPIA, il lui ajoute une réelle plus-value sonore qui lui permet de démontrer que les limites de ses capacités ne sont pas toujours atteintes et puisque mon Spirit Professional a également pu la mettre à profit, il est quasiment certain que ce sera très sûrement le cas avec les autres casques FOCAL, ainsi qu’avec ceux de toutes les autres marques.

 

André_ajr
HCFR – Février 2020.

 

 

– Lien vers le sujet HCFR dédié au Focal Arche : HTTPS://WWW.HOMECINEMA-FR.COM/FORUM/AMPLIFICATEURS-CASQUES/FOCAL-ARCHE-AMPLIFICATEUR-DAC-SUPPORT-T30094066.HTML

 

 

 

 

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