Test HCFR : JVC DLA-N5 Frame Adapt HDR, projecteur 4K

Test HCFR : JVC DLA-N5 Frame Adapt HDR, projecteur 4K

Compte-rendu de Cyrille_ektor

 

Un test HCFR ayant déjà été réalisé pour ce qui concerne le projecteur JVC DLA-N5, je vais me contenter de revenir sur des points qui n’ont pas été évoqués et rentrer plus en détails sur certaines récentes fonctionnalités comme le Frame Adapt HDR (màj FW 3.10), ainsi que le nouveau logiciel d’autocalibration JVC qui est désormais compatible avec la sonde Spyder X.

 

le contexte de l’INSTALLATION

Le projecteur est installé au centre de la toile, à une distance de 3,81m de la toile, dans une pièce quasi dédiée (murs et moquette chocolat, plafond velours noir).

L’écran est de format 16/9, blanc, gain, de marque 1.0 XTREM SCREENS absolute white reference de base 2,50 mètres.

La source est l’OPPO 203 en mode de sortie directe, sans aucun traitement.
OPPO 203 → câble HDMI Moshou 2.1 cuivre plaqué argent → NAD T777v3 → câble HDMI optique → JVC DLA-N5.

Le projecteur est doté de la dernière mise à jour 3.10 Frame Adapt HDR.

La lampe est à 259h d’utilisation au début du test.

 

La TéLéCOMMANDE

D’aspect « bas de gamme » – légère et paraît fragile – elle regroupe les principales fonctionnalités. Elle s’éclaire à l’appui d’une touche bien située.

A l’utilisation, on s’y fait et s’avère assez fonctionnelle. Il aurait juste fallu faire un repère sur la touche centrale OK pour que l’on puisse situer plus facilement les autres touches essentielles.

Le clic des touches n’est pas très agréable, il faut appuyer assez fort et la télécommande se montre assez directionnelle malgré les deux capteurs IR du projecteur (devant et derrière).

 

Le TEMPS D’ALLUMAGE & EXTINCTION

Le logo apparaît au bout de 42 secondes et l’image 10 secondes plus tard.

L’extinction de l’appareil prend une minute (l’ampoule a besoin d’être refroidie).

Et si vous venez juste d’utiliser le projecteur en lampe haut et que vous comptez l’éteindre, je vous conseille de le repasser en lampe bas, patienter quelques secondes puis l’éteindre pour ménager la lampe.

 

La DURée DE VIE & REMPLACEMENT DE LA LAMPE

La lampe de référence PK-L2618U est constituée d’un nouveau châssis avec une ampoule haute pression au mercure de 265W (même puissance lumineuse que la gamme précédente) annoncée à 1800 lumens.

Selon JVC, elle peut durer jusqu’à 4500 heures en mode économique (lire lampe bas) mais plus raisonnablement son changement s’avérera probablement nécessaire dès @ 1500 heures, voire moins suivant son niveau d’exigence, surtout si vous visionnez du contenu HDR en mode lampe haut.

Il faut compter @ 600€ pour son remplacement (la nouveauté se paie cher).

 

BRUIT DE FONCTIONNEMENT

Sonomètre placé à 50 cms face à la lentille.

  • Lampe bas : 33DB
  • Lampe haut : 44DB

L’air chaud est expulsé vers l’avant droit et est aspiré à l’avant gauche.

Le projecteur est vraiment très silencieux en lampe bas, c’est un régal. Et du coup c’est dommage qu’il soit si bruyant en lampe haut.

Je n’ai pas entendu de bruits parasites de ventilateur, juste le souffle de l’air.

 

La 3D

Bonne nouvelle, JVC a gardé cette fonctionnalité qui n’a pu être testée, faute d’avoir sous la main l’émetteur 3D PK-EM2 (environ 100€) qui est toujours à rajouter en externe.

L’avant-dernière gamme était performante en terme de ghosting (images dédoublées), il n’y a pas de raison que ce soit moins bon avec les nouveaux projecteurs 4K natifs. Mais dommage de ne pas avoir installé ce module à l’intérieur du vidéoprojecteur.

JVC aurait d’ailleurs pu en profiter pour améliorer le taux de rafraîchissement des lunettes 3D afin d’éviter le clignotement, ce qui aurait amélioré le confort (96hz seulement alors que les lunettes DLP montent jusqu’à 144hz).

 

Le TEMPS D’ACCROCHE HDMI

Un travail remarquable a été effectué par les équipes de JVC pour améliorer ce gros point noir des deux gammes précédentes. C’était vraiment interminable : on ratait le début du film ou les bandes annonce. Pire encore, on avait à peine le temps de confirmer le changement de résolution sur PC, c’était la prise de tête assurée.

Mais désormais tout se passe en un peu plus de 6 secondes. Le temps d’accroche HDMI a donc été réduit quasiment par trois, bravo. 😛

 

L’OPTIQUE, les CONVERGENCES, l’UNIFORMITE et la QUALITE DU NOIR

Dans le contexte de l’installation de ce test HCFR, le projecteur est positionné de manière optimale pour ce qui est du lens shift horizontal et vertical. Par contre le zoom est utilisé de manière assez importante.

Dans ces conditions :

  • on arrive assez facilement à faire le focus,
  • le piqué est excellent,
  • les convergences sont les meilleures que j’ai pu voir chez moi et ne nécessitent que quelques ajustements mineurs,
  • les couleurs ne débordent pas des textes, on dirait presque un DPL sur ce point !

Il est toutefois à remarquer un très léger défocus au bout de quelques heures de visionnage, mais rien de dramatique.

Sur une image noire, on remarque également des coins très légèrement lumineux, pas méchant.

Ce qui m’a un peu plus gêné est une sorte de tâche lumineuse au milieu de l’écran, visible heureusement assez rarement :


Pour ce qui est des noirs, je suis très agréablement surpris, ils sont excellents même sans utilisation de l’iris automatique, vraiment pas loin de ceux que j’obtenais avec mon X7500 !

A noter que plus l’environnement est sombre, plus les JVC progressent en terme de contraste et de profondeur des noirs. Le projecteur JVC DLA-N5 est donc une machine qui se plaira mieux en environnement dédié ou traité à minima.

 

PRECISION D’IMAGE (MPC)

On reste sur les acquis des deux gammes précédentes. Je l’ai laissé d’origine (Enhance 5/10, smoothing 2/10 et NR 0/10).

Voici deux photos qui montrent que l’influence du Enhance, respectivement à 0 et +10 :

 

L’IRIS

Deux modes Automatiques sont toujours disponibles : Auto 1 et Auto 2.

Plus que jamais, je n’aime pas ce dispositif. Le seuil de déclenchement est réglé très bas. Quand il se met en œuvre (scènes très foncées ou génériques de fin), les noirs s’améliorent mais la dynamique globale de l’image en prend un sérieux coup également. Ce que l’on gagne d’un côté, on le perd d’un autre, pas de miracle possible.

Une dérive colorimétrique sur le blanc peut être également observée.

Et j’ai également remarqué un bug très gênant qu’il faudra absolument corriger : l’image tire sur le jaune iris entre -4 et -7. Le comportement continue à être erratique quand on touche à l’ouverture, tantôt une couleur d’image normale, tantôt trop chaude.

Ce phénomène est très curieux dans la mesure où théoriquement on n’agit que sur l’ouverture et la fermeture du diaphragme, iris respectivement à 0 et -4 :

 

Un BUG HDMI…

J’ai rencontré parfois un bug au changement de résolution : absence d’image ou image dégradée. Le redémarrage du projecteur est obligatoire.

Heureusement ceci est rare et peut-être inhérents à ma configuration, avec une illustration :

 

La POLLUTION SECTEUR

L’alimentation interne du projecteur produit beaucoup de pollution secteur, tout comme d’autres appareils domestiques (ordinateurs, plaques à induction, alimentations à découpage…) :


C’est un constat commun avec les anciennes gammes. L’utilisation d’un filtre adapté pourra réduire considérablement ce phénomène :

 

Les BLOOMING, BANDING, SOLARISATION

Je n’ai remarqué aucune solarisation (dégradés de couleurs manquant de progressivité).

Le banding (bandes verticales, CMD actif) qui était présent sur l’avant-dernière gamme a disparu.

Par contre, on remarque toujours un halo lumineux autour des textes, logos de couleur claire sur fond noir (sorte de blooming), assorti d’une sorte de mini banding vertical, phénomène amplifié sur la photo mais facilement discernable :


De même, les objets lumineux aux abords des bandes noires cinémascope éclairent ces bandes noires, ce qui peut contribuer à réduire l’immersion (écran 16/9 avec bandes évidemment).

 

le CONTRASTE ANSI

Aucune amélioration perçue de ce côté, on doit rester dans les 200:1. Le champion dans ce domaine reste le DLP (500:1 voire plus pour les meilleures puces et optiques).

Un contraste ANSI élevé donne l’impression d’un « mini effet HDR », c’est à dire une belle dynamique, de beaux pics lumineux à l’intérieur de l’image.

A noter que l’environnement influe grandement sur ce type de mesure : il peut vite s’effondrer dans un environnement non adapté.

 

La COMPENSATION DE MOUVEMENT (MOTION CONTROL)

Plusieurs modes sont disponibles : off, bas, haut, téléciné inversé.

Sur les anciennes gammes, j’avais détecté une petite perte de piqué en mode « bas » (peut-être l’incidence de l’eshift 4k qui apportait un peu de rémanence ou de flou). Dans le cas présent, il y a peut-être une perte infime de définition.

Sur ce N5, CMD activé, l’image est un peu plus lisse mais est plus agréable. La fluidité est bonne mais on a vu un peu plus fluide (et rapide).

Sur les contenus BLURAY, elle est quasiment parfaite, n’accélérant pas trop la vidéo. Avec une source UHD, c’est un peu plus compliqué. En effet, le dispositif décroche sur les mouvements moyennement rapides à rapides.

Il est à noter que chaque personne a une sensibilité différente sur ce critère de fluidité. Et même si les films ont quasiment tous la même fréquence, on peut observer des différences de fluidité liées à la captation ou au traitement des images en post production.

Le mode haut éradique toute saccade au prix d’artefacts et double contours autour des personnages, en plus d’un « effet caméscope » très marqué et d’une nette perte de définition lors des mouvements rapides.

Le dernier mode, je n’ai pas compris son utilité et efficacité, peut-être pour des contenus spécifiques en NTSC/24 ?

Un mode « low latency » est présent pour les joueurs, le CMD est alors désactivé mais le mode « motion enhance » offre toujours trois possibilités : Off, Low, High.

 

Le CALIBRAGE BLURAY, REC709

En sortie de carton, on remarque immédiatement une bonne patate lumineuse mais un blanc qui tire vers le jaune/orangé (preset Naturel) et un rouge trop prononcé à son extrême (classique avec ce type de lampe, déjà remarqué sur mes anciens X5000 et X7500).

Malgré tout, je trouve que des progrès ont été réalisés par JVC en sortie de carton (mode naturel), on verra ça à la sonde…

RVB d’origine :

 

RVB calibré :

 

Température de couleurs d’origine :

 

Température de couleurs calibrée :

 

On doit s’approcher des 6500k et on y arrive de manière assez remarquable :

 

Le gamma d’origine réglé à 2.2 s’avère assez bas à la mesure (2 pour 2.2) mais chez JVC, ce n’est pas un problème car on peut intervenir précisément dessus.

Le « picture tone » de la sélection couleur « White » va permettre de remonter la courbe de manière globale. Baisser cette valeur fait monter le gamma.

Pour les extrémités, on dispose du « dark level » pour ajuster la gauche de la courbe et du « bright level » pour régler la droite du gamma. Par exemple, +1 de « bright level » fait descendre la courbe à droite. A noter que ce réglage est assez violent. Des paliers de 0,5 permettraient encore plus de précision.

D’autre part, les réglages RVB de « color selection » vont permettre de corriger, dans une certaine mesure, les pourcentages des couleurs RVB sur l’ensemble de l’échelle de gris.

Le gamma corrigé est proche de la perfection avec une mesure comprise entre 98 et 102% sur quasiment l’ensemble de la courbe :

A noter que la sonde ne permet pas une mesure fiable du blanc entre 0 et 10% (même les sondes professionnelles très chères ont un peu de mal).

Le gamut d’origine n’est pas trop vilain (delta E moyen de 3,2 et REC709 couvert à 93%).
Hormis le blanc mal positionné et le gamma très bas et déséquilibré, en terme de respect des couleurs, on pourrait vivre avec le projecteur sans calibrage  :

A noter un vert décalé vers la droite qui va s’avérer impossible à rectifier et un rouge à 100% qui déborde trop avec un décalage des autres saturations de rouge, ce qui va s’avérer complexe à gérer.
Les espacements entre les saturations des autres couleurs sont bien respectés.

Voici le résultat une fois calibré en REC709 :

Dérive minimale (delta E inférieur à 2) sur les teintes de peau.

 

Le calibrage REC709 c’est bien, mais ça donne quoi à l’image ?

La source est l’OPPO203 en sortie directe. Donc la résolution est 1080p24. Lampe bas.

Le traitement vidéo « MPC » des nouveaux JVC a fait des progrès.  On remarque toujours cette image typée « cinéma » avec ce surplus de définition des matrices 4K et ce fameux « grain cinéma » mais cette fois, il est mieux rendu et ne donne pas l’impression de salir l’image, de se traduire par une sorte de bruit vidéo ou d’un fourmillement désagréable.

Pour gagner en dynamique d’image, il est préférable de rester iris à fond (lampe bas) sinon on se retrouve avec une image un peu fade, avec une sorte de voile. Nos yeux commencent à s’habituer aux contenus HDR ! Idéalement, il faudra booster un peu l’image avec un process externe pour gagner encore en précision.

Les teintes et des détails de peaux sont superbement rendus.

En termes de détachement des plans et de profondeur 3D il y a mieux, mais le relief naturel est tout de même présent, on est loin d’une image « plate ».

A noter qu’un preset « DCI » existe. Je n’ai pas eu le temps de le régler mais il permet d’étendre les couleurs au delà du REC709. Le rendu peut être plus ou moins heureux suivant les films.

 

Le CALIBRAGE HDR10, REC2020

Le projecteur JVC DLA-N5 ne couvre qu’environ 55% du REC2020, c’est peu.

Cela semble démontrer l’absence de filtre de couleur sur ce modèle (assurément présent sur les N7 et NX9). Pas d’inquiétude, aucun projecteur ni même téléviseur grand public n’est capable d’atteindre le REC2020 et l’on parle de REC2100…

Les RVB sont plus délicats à calibrer :

 

Jusque 60% de blanc, on arrive a régler correctement le gamma HDR. Au delà, c’est impossible car les projecteurs actuels ne sont pas assez lumineux pour suivre la courbe qui a été faite pour les téléviseurs. Je rappelle qu’il n’y a pas de norme pour les projecteurs. Il s’agit plus d’une adaptation pour ce type de contenu.

 

Pour ce qui est du réglage des couleurs, les extrêmes sont hors de portée, inutile de vouloir les régler, il faudra s’attarder sur les premières saturations. Cela dépend des couleurs. Avec le vert, si on arrive à régler les saturations jusque 40%, ce sera déjà beau.

Généralement, par manque de temps, seule une saturation est réglée par couleur. Idéalement, il faut essayer de régler un maximum de saturations par couleurs (très long et pénible) attendu que le meilleur résultat colorimétrique sera obtenu avec une sonde professionnelle rapide et un scaler externe (3DLUT auto).

 

Le HDR10 PAR LECTURE DES METADONNEES (HDR PQ)

Le réglage du gamma n’est pas disponible dans ce mode. En effet, le projecteur lit les métadonnées présentes sur certains BLURAY UHD (Max CLL et Max Fall) et s’en sert pour ajuster l’image.

Cette méthode a le mérite d’exister mais elle n’est pas parfaite car ce sont des données générales et elles ne sont pas présentes sur tous les médias UHD.

Si les métadonnées existent, on a le choix d’activer ou non leur lecture par le réglage « auto tone mapping ». Parfois, un ajustement automatique est fait avec les paramètres picture tone, dark et bright level, parfois les réglages restent à 0.

Si l’image paraît fade, trop sombre, elle pourra être ajustée manuellement :

 

  • paramètre général de contraste (classique mais efficace, affecte la lisibilité des noirs)
  • mapping level dans « HDR(PQ) » de -5 à +5 (JVC parle de paramètre pour ajuster la base de l’écran)
  • paramètres picture tone, dark et bright level

Gare à ne pas cramer les blancs (détails dans les blancs) tout en gardant de la lisibilité dans les zones sombres. Pour cela il suffit de trouver une scène avec un ciel et de procéder aux réglages pour ne pas perdre trop de détails et avoir ainsi une image bien dynamique.

Le profil de couleurs est disponible dans ce mode (HDR, REC709, VIDEO…).

 

Le nouveau FRAME ADAPT HDR

A la lecture d’un contenu HDR10, le projecteur bascule directement sur ce mode. Le CMD passe automatiquement sur « low latency » et « motion enhance » sur « On ».

Le « HDR level », la dynamique de l’image peut être ajustée sur Auto, Low, Medium, High.

Le processing HDR offre trois possibilités :

  • Statique (système proche de HDR PQ)
  • Frame by Frame (analyse en temps réel de l’image)
  • Scene by Scene (analyse plus globale)

La méthode d’analyse de la dynamique d’image qui me semble la plus pertinente est celle « Image par Image » (Frame by Frame).

Je ne sais pas comment fait JVC mais ce mapping automatique est rapide et quasiment jamais mis en défaut, à moins de paramétrer le HDR level sur « High » et encore, cela dépend des médias.

Bien sûr, le rendu HDR dépend grandement de la base image. Dans les cas présent avec 2,5m, le rendu est satisfaisant mais sur des bases plus ambitieuses, il est à parier que l’on manquera de lumière. Il faudra alors recourir à une toile à gain positif, pas le choix…

A préciser que le profil de couleurs est désactivé dans ce mode et qu’une dérive du blanc peut-être observée.

Ce « Frame adapt HDR » intégré à un projecteur – ici le JVC DLA-N5 – permet ENFIN d’avoir une utilisation des contenus HDR automatique. Il aura fallu quand même attendre 4 générations…

Pour aller plus loin dans le rendu de ce type de contenu, on pourra se diriger vers un PC avec MADVR, un scaler type LUMAGEN Pro ou un ENVY.

 

L’AUTOCALIBRATION avec sonde DATACOLOR SPYDER X

J’aurais dû commencer par là mais je ne l’ai volontairement pas fait car je voulais voir et calibrer le projecteur avant et après l’autocalibration. Certes, c’est plus de travail, mais dans le contexte de ce test HCFR ceci se devait d’être fait.

Désormais, le logiciel JVC est compatible avec la sonde de calibrage Spyder X qui arrive presque au niveau de performances d’une X-RITE Display PRO.

Et contrairement à ce qui se faisait par le passé, l’autocalibration JVC s’effectue maintenant sonde en direction de la toile. Cette fois, le process prends donc en compte la toile et l’environnement. Mine de rien, c’est une grande avancée.

Les résultats de l’autocalibration affichés sur le PC :

 

Cette fonctionnalité est assez formidable car elle a permis de:

  • bien rectifier le point blanc, sans qu’il ne soit parfait mais il s’est rapproché de la norme
  • regagner 0,2 point de gamma (SDR) : sélectionner 2.2 donne exactement cette valeur à la mesure, sans que les valeurs RVB ne soient correctes cependant,
  • augmenter légèrement le gamut REC2020 (+7%)

Par contre, je n’ai pas remarqué d’amélioration flagrante du gamma HDR.

Pas de miracles au niveau du réglage des couleurs, l’autocalibration n’est pas un calibrage à proprement parler : il reste du travail pour régler le point blanc, les RVB du gamma et les couleurs mais il permet de dégrossir le travail. En effet, il est bien plus aisé de travailler le gamut après l’autocalibration.

Les résultats obtenus en SDR/REC709 sont superbes, ainsi :

  • Gamut avant calibrage :

 

  • Gamut après calibrage :

 

  • Gamma avant calibrage : photo 17

 

  • Gamma après calibrage :

 

  • Colorchecker quasiment parfait après calibrage :

 

Avec les résultats obtenus en HDR/REC2020 :

  • Point blanc non calibré :

 

  • Point blanc calibré :

 

  • Gamma calibré :

 

En revanche pas de photo du gamut calibré suite à un bug dans la sauvegarde chromapure…mais on est à 62% environ du REC2020.

Pour finir j’ai mesuré 82cd/m2 en lampe bas et 113cd/m2 en lampe haut, projecteur calibré: il a la patate!

 

Conclusion

Quand je vois le nombre grandissant de personnes qui réalisent ou font réaliser des salles de cinéma ou de divertissement à domicile, même les magasins se mettent à proposer ce type de service plus rémunérateur, je me dis que ce secteur de niche a encore de beaux jours devant lui, quoi qu’en disent certains (les petits projecteurs chinois transportables à led, c’est un autre marché pour un public et une utilisation différents).

Maintenant pour en revenir à ce JVC DLA-N5, un peu plus d’un an après son annonce, force est de constater que le projecteur s’est bien amélioré grâce aux mises à jour logicielles.

Alors qu’auparavant, il fallait « se battre » pour avoir une mise à jour, les ingénieurs de chez JVC se sont montrés très réactifs en 2019 et nous ont proposé un produit qui est parfaitement fonctionnel (hormis quelques petits bugs qui demeurent).

La gestion des contenus HDR10 est maintenant automatique, fini les prises de tête et les réglages manuels en plein film. On branche, idéalement on fait calibrer – et j’espère que vous avez vu les apports du calibrage – … et on profite !

Avec sa série Nx, JVC possède ainsi une sacré longueur d’avance sur la concurrence qui se doit de réagir.

Le positionnement tarifaire de ce projecteur JVC DLA-N5 est logique au regard des ses prestations. On a déjà une belle base de départ qui sera suffisante pour nombre d’installations.

Pour aller plus loin, il faudra se diriger vers les modèles supérieurs avec un gain en piqué, netteté, contraste voire luminosité… mais à quel prix ?

LES + :
  • Matrices 4k précises en gardant une image « cinéma »
  • Frame Adapt HDR efficace
  • Forte luminosité
  • Qualité des noirs et réglages du gamma
  • Autocalibration fonctionnelle

 

LES – :
  • Toujours une lampe
  • Quelques bugs à résoudre
  • Contraste ANSI un peu juste
  • CMD perfectible

 

ET MAINTENANT ?

L’avenir n’est certainement pas à la lampe, on se rend bien compte des contraintes : courte durée de vie, dégradation des performances dans le temps, recyclage, puissance limitée.

JVC se doit de pouvoir proposer au moins un modèle à base de LED/LASER en 2020 plus abordable que le JVC DLA-Z1. L’image en vidéoprojection pourra encore progresser, grâce à la réactivité de ces sources lumineuses modernes. Pourquoi pas un JVC DLA-NX10 laser? Je voudrais bien le tester celui-là… 😉

 

Cyrille_ektor
HCFR – Février 2020

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au projecteur JVC DLA-N5 : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/jvc-dla-n5-et-dla-n7-proj-4k-natifs-article-hcfr-post-1-t30089794.html 

 

 

 

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