Test HCFR : Klipsch RP-600M II, enceintes bibliothèques

Compte-rendu de Dominique_domin

J’avoue que lorsque l’Association des membres HCFR m’a proposé de tester une paire d’enceintes Klipsch, j’étais un peu dubitatif : à toutes les occasions auxquelles j’ai pu les écouter, dans des salons hifi, je n’ai jamais été très fan du résultat.

Mais bon, on m’a garanti qu’elles étaient bien, donc j’ai dit oui pour faire le test de ces enceintes bibliothèques Klipsch RP-600M II.

La première partie du test s’est faite chez Karim_mirak sous forme collégiale, seules, puis en comparatif de petites B&W 685.

Malgré un résultat mitigé, je les ai quand même ramenées chez moi pour explorer un peu plus ces bibliothèques.

Le système d’écoute :

Source PC, foobar2000, extraits en Flac, sortie HDMI
DAC et préampli Meridian 861v6
Amplificateur de puissance Audiolab 8000s
Aucune correction active

J’ai comparé les Klipsch RP-600M II à mes bibliothèques Cabasse Corvette 300 (mais à l’heure actuelle, ce seraient les Antigua MT32 qui en seraient l’équivalent).

À ma droite : 8,2 kg, HP de 16,5 cm, rendement 94,5 dB, réponse 44-25 kHz, année 2022.

À ma gauche : 11,5 kg, HP de 17 cm, rendement 90/91 dB, réponse 55-20 kHz, année 1997.

La finition des Klipsch est tout à fait honnête, et la finition noire permet de les glisser facilement dans n’importe quel intérieur. Si on veut les faire ressortir, il suffit d’enlever le cache pour faire apparaître le HP de teinte cuivrée et le pavillon Tractrix.

À noter un bornier double pour ceux qui voudraient faire du bi-câblage.

« Mesures » maison

J’ai fait quelques tests maison avec REW afin de voir le comportement des enceintes chez moi. Le résultat est donc uniquement fonction ce qui se passe dans ma pièce. Mais les Cabasse ont été mesurées au même moment, sur les mêmes pieds, sans rien modifier.

Le premier test a été : est ce que ce sont vraiment des enceintes haut-rendement comme annoncé ?

Voici le résultat des deux enceintes, mesurées à 1 m de distance, sans modifier le volume de l’ampli entre les deux mesures, en les mettant sur le même pied…

Bon on peut vite voir que les deux enceintes ont exactement le même niveau, même si la réponse est légèrement différente.

Donc soit les Cabasse font plus que 91 dB de rendement, soit les Klipsch sont à moins de 94,5 dB…

Bref ne pas hésiter à sortir un ampli puissant si on veut écouter à volume élevé.

Par contre très pratique pour le comparatif, je n’avais pas besoin de changer le volume entre les deux enceintes comparées !

Ensuite à la place d’écoute, on peut voir quelques différences de réponse avec les Cabasse :

Elles descendent clairement plus bas (surtout qu’elles n’étaient pas collées au mur), le bass-reflex arrière fait du bon boulot

À la place d’écoute, ce n’est pas tellement l’aiguë qui est plus élevé (il monte quand même plus haut de façon linéaire) mais surtout les médiums qui sont plus bas

Second test, la directivité : j’ai donc mesuré les enceintes dirigées vers la place d’écoute puis parallèles.

C’est moins agressif / brillant avec les enceintes parallèles, mais malheureusement la scène sonore est moins bonne, les instruments moins faciles à placer.

Pour la suite du test, j’ai donc continué avec les enceintes pointées vers mes oreilles : la scène sonore étant plus réaliste (même si un peu projetée vers l’avant).

Écoutes

Pour la playlist de ce test, j’ai utilisé les mêmes extraits que ceux que j’ai utilisés par ailleurs pour d’autres tests HCFR que j’ai faits.

J’entame avec les Danses Symphoniques de Rachmaninov

Malgré un placement optimisé, la scène est un peu moins bonne qu’avec les Cabasse, moins profonde. Par contre l’impact de la grosse caisse est vraiment très bon pour des bibliothèques avec ces Klipsch.

J’enchaîne avec la Symphonie imaginaire de Rameau

Le résultat est pas mal du tout, détaillé et précis. Le basculement sur les Cabasse fait apparaître un petit manque de corps sur les Klipsch.

Passage au jazz / pop de Fredrika Stahl et son album Tributaries

L’assise vers le bas de ces RP-600M II est clairement un vrai plus. Mais le manque de médium fait ressortir les aiguës et rend l’écoute plus fatigante. Par contre c’est vivant comme style et bien détaillé. La voix est peut-être un peu trop en avant du reste mais c’est un rendu qui peut plaire.

Marianne Faithfull – Blazing Away (Live)

Tout est très, voir trop détaillé, avec une belle ligne de basse et sacrément dynamique. Mais il manque toujours un petit quelque chose entre les deux extrémités du spectre.

Autre live, celui de Tarja Turunen au Sibelius Hall

Sans comparaison, c’est très sympa à l’écoute et l’assise de l’orgue est bien reproduite. La voix est bien détaillée, quoique mise en avant.

Les Cabasse, qui descendent nettement moins sur l’orgue, sont plus fusionnelles et avec beaucoup plus de présence. Écoute assez différente au final.

Repassage au classique avec le final de la Symphonie fantastique de Berlioz par Michael Tilson Thomas

Grande masse orchestrale bien reproduite, une dynamique qui ne s’écroule pas malgré tout ce qu’il y a à sortir. Ces Klipsch RP600M II sont bien à l’aise sur ce type de musique habituellement complexe à reproduire. Je trouve ça toujours un peu projeté, mais c’est vraiment la signature de ces enceintes.

Je finis avec Imagine Dragons – Mercury Act 1

Les voix sont vraiment mises en avant, projetées et aiguës. Les Cabasse ont plus d’ampleur et avec des voix plus chaleureuses. Là encore deux styles de reproduction très différents.

Bilan

Après cette découverte un peu plus approfondie de ces Klipsch RP-600M II, je ne changerai pas fondamentalement d’avis sur la marque : ce n’est pas fait pour moi qui aime bien écouter de la musique de longues heures.

Mais pour ceux qui aiment le son Live des concerts (sans bouchons d’oreilles !), il y a moyen de retrouver ce résultat chez soi et comme indiqué plus haut, pour obtenir un volume sonore « confortable », prévoir également une amplification d’une centaine de watts.

Dominique_domin
HCFR – novembre 2022