Test HCFR : Lyngdorf MP-60, processeur 16 canaux

Test HCFR : Lyngdorf MP-60, processeur 16 canaux

Tests complémentaires

En raison du contexte de « confinement » très particulier du moment, l’Association HCFR a conservé le MP60 plus longtemps que prévu initialement. De ce fait, j’ai profité de ce temps pour le remettre en œuvre au sein de ma salle et réaliser ainsi quelques essais complémentaires qui me tenaient à cœur.

En tout premier lieu je voulais pousser la correction RoomPerfect à 100% de reconnaissance de pièce pour voir si cela a un réel impact sur le ressenti et à la mesure.

Après avoir réinitialisé l’appareil, saisi la configuration de haut-parleur, les crossover souhaités pour chaque enceinte et les distances, je lance donc les mesures. Au bout de la 4ème mesure aléatoire dans la pièce j’atteins donc 91% de reconnaissance de la salle. J’en profite pour réaliser en parallèle quelques mesures REW.

 

Je poursuis les mesures de calibration en plaçant le micro plus proche des parois. À titre d’indication, après 6 mesures, 95% de la pièce sont reconnus, et après 8 mesures 98%. Ce n’est qu’au bout de la 12ème mesure aléatoire que la pièce est reconnue à 100% par le RoomPerfect. Il aura fallu plus de 2h de calibration. Ci-dessous un exemple du placement du micro pour la dernière mesure.

 

Voici une illustration des différences obtenues pour le passage de 91%, 95% puis 100% sur les deux canaux avant gauche et droite coupés dans mon cas de test @60Hz. Ce qu’on observe, c’est qu’au niveau des basses fréquences il n’y a pas de changement notable. À la mesure du canal LFE, c’est également le cas. Mais sur les hautes fréquence, plus le RoomPerfect s’approche de 100% est plus les canaux gauches et droites se rapprochent.

Cela a aussi pour effet de rehausser le gain dans les aigus. Il n’est donc pas surprenant qu’après calibration je préfère, à mes oreilles, ajouter un filtre Voicing afin d’atténuer légèrement les hautes fréquences surtout en écoute home-cinema.

Frontales gauche et droite à 91%:

 

Frontales gauche et droite à 95%:

 

Frontales gauche et droite à 100%:

 

À titre de comparaison, à la fin du test, après avoir remis en place mon pre-ampli Marantz, je me suis prêté au même exercice. Et même si je ne garantis pas un placement rigoureusement identique du micro, les courbes des enceintes gauche et droite avec l’égalisation Audyssey activée se rapprochent davantage du RoomPerfect à 90% que du RoomPerfect à 100%.

En particulier dans le haut du spectre, où les 2 enceintes divergent davantage. On notera aussi une décroissance plus prononcée dans l’aigu avec l’Audyssey qui se veut donc moins détaillée, mais surtout moins agressive à haut niveau d’écoute en cinema (Audyssey propose un mode Flat plus linéaire dans l’aigu)

 

Ci-dessous la mesure de la correction Audyssey sur le canal LFE (en rouge Audyssey activé, en bleu Audyssey désactivé). Sur ce plan il n’y a pas de gros écart avec le RoomPerfect même si ce dernier se veut encore plus linéaire (voir capture plus haut).

 

Place aux écoutes du Lyngdorf MP60 avec le RoomPerfect à 100%!

En commençant par un film remarquable par sa photographie, mais aussi par son master audio: The Revenant. Même la piste VF en 5.1 est d’une richesse incroyable. Chaque bruit de la nature est reproduit, comme la scène ci-dessous, où le souffle du vent dans les arbres englobe le spectateur.

De par le jeu de rotation de caméra, beaucoup de dialogues sont hors champ passant de l’enceinte centrale, aux frontales gauche ou droite puis même sur les surround. On ne peut que regretter de l’absence de prise en charge des canaux Front Wide sur l’upmixer que cela soit DSU, Auro3D ou Neural-X. La mise à jour DTS:X Pro viendra peut être combler ce manque.

 

Comme écrit plus haut, pour avoir une écoute plus douce en multicanaux que cela soit un film ou concert, je me suis créé un voicing d’atténuation des aigus au delà de 3kHz que j’ai nommé « Cinema ». Voir photo de l’OSD ci-dessous. Même si ce filtre s’applique à l’intégralité des canaux, son effet bénéfique se fait surtout ressentir sur la scène frontale.

Je poursuis sur des extraits chargés en basses, tant sur la musique que les effets, comme l’extrait de course poursuite dans Batman The Dark Night. Le Lyngdorf montre ici tout son potentiel avec des basses profondes sans saturation malgré les niveaux atteints (pre-ampli réglé à -12dB). Le Room Gain de la pièce est ici à son avantage, je ressens des infras que mes subwoofer passifs ne peuvent reproduire seuls, mais l’ensemble reste parfaitement homogène à l’oreille. Il n’y a plus qu’à profiter du spectacle…

 

Autre extrait, le dernier opus de la saga John Wick. Le master audio, à l’image du film, est ultra dynamique. Chaque choc ou bruit d’arme à feu est reproduit avec violence! Là aussi chaque basse est percutante, un vrai plaisir.

 

Je profite de ce temps à disposition pour repasser également le concert de Hans Zimmer ainsi que le morceau Rain Man qui n’était pas très bien passé lors du test chez Laurent_minirama90. Le rendu est ici à la hauteur de mes attentes. La guitare basse ressort à merveille et, même si ce concert est un poil trop chargé en grave, le spectacle est vraiment jouissif.

 

En basculant d’une vidéo à une autre, ou d’une piste audio à une autre (exemple VO puis VF), il arrive parfois que le MP60 ne détecte plus la piste son et aucun son ne sort des enceintes. Il faut alors changer d’entrée puis revenir pour que le son revienne. De même, des craquements bien désagréables dans les haut-parleurs se font parfois entendre lorsqu’on fait des pauses ou reprises sur vidéo. Quelques bugs de jeunesse remontés dans la foulée à Lyngdorf, et qui je l’espère, seront corrigés prochainement par mise à jour logiciel.

Néanmoins, ces tests supplémentaires m’ont permis d’exploiter dans mon contexte, le MP60 au maximum de ses possibilités, en autre via l’utilisation du RoomPerfect à 100%. En résulte un registre du grave vraiment excellent, à la fois sec, puissant et aussi physique, en somme mieux maîtrisé. Dans ma configuration, c’est là qu’il marque la différence par rapport à mon Marantz. En revanche l’écoute, certes détaillée et bienvenue en hifi, se veut un poil plus agressive surtout à fort niveau. Effet contrebalancé par l’usage bienvenue des voicing.

Et pour clôturer mes tests, quelques écoutes hifi supplémentaires en stéréo 2 canaux. Autant j’apprécie les upmixer en contexte multicanaux (films ou concerts), autant je préfère laisser les enregistrements stéréo inchangés et ce malgré quelques tests en AuroMatic ou autres DSP. Comme lors des premiers jours de test, l’équilibre de l’image stéréo est vraiment excellente.

Sur un morceau de Diana Krall, la voix de la chanteuse prend vie entre les deux enceintes tandis que les instruments viennent l’entourer de part et d’autres avec de très beaux timbres. Sur d’autres morceaux la scène s’étale sur plusieurs plans et surtout, quelle dynamique! Un rendu « live! » comme j’aime. Là aussi, le Room Perfect est obligatoire sous peine d’avoir un rendu déséquilibré et agressif. Pour une écoute riche en détails dans le haut du spectre, je désactive le Voicing « Cinema » que j’utilisais pour les films.

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au processeur Lyngdorf MP-60 : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-preamplificateurs-decodeurs-homecinema/lyngdorf-mp-60-proc-16-canaux-atmos-dts-x-pro-auro-t30102197.html

 

 

 

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