Test HCFR : Reavon UBR-X200

Test HCFR : Reavon UBR-X200

Compte-rendu de François_Fafa

 

 

Préambule

J’aurais bien envie de dire que Reavon n’est plus une marque à présenter.

En effet, le topic HCFR lui étant consacré compte plusieurs dizaines de pages et ce lecteur était clairement attendu par les passionnés que nous sommes.

Cependant, Reavon est une toute jeune marque qui n’a pas encore soufflé sa première bougie.

Il s’agit d’une marque française appartenant au groupe Archisoft à qui on doit déjà la marque de lecteurs réseau Zappiti ainsi que l’enseigne commerciale HD Land.

Ainsi, si la marque en est à ses débuts, elle est clairement portée par un groupe qui est loin d’être débutant dans le secteur du Home Cinema.

Reavon ne dégaine d’ailleurs pas un seul produit, mais deux.
Le lecteur UBR-X200 et le UBR-X100.

Les deux sont conceptuellement assez proches, mais occupent 2 niches différentes du marché.

Le X100 constitue un milieu de gamme dédié au Home Cinema là où le X200 se situe au dessus, intégrant également des éléments audiophiles qui lui permettent d’intégrer une chaîne hi-fi.

L’EISA (European Imaging and Sound Association) ne s’y est pas trompé en accordant un award à la platine UBR-X200.

Certes, et c’est un point qu’il faut développer, les concurrents n’ont pas fait preuve d’une grande ténacité… puisqu’ils se sont montrés absents !

Cependant, cette récompense n’a clairement pas été volée. Et finalement, elle vient à point nommé puisque ce lecteur occupe une place malheureusement laissée libre.

Sur le créneau des lecteurs UHD haut de gamme, il ne subsistait plus que Panasonic et son lecteur UB 9000 (lui-même détenteur du prestigieux EISA award, en 2018), avec toujours en regret le revirement de marché de Oppo vers les smartphones (et son partenaire Cambridge, qui reprenait les bases d’Oppo pour ses propres lecteurs).

 

 

Présentation, design et l’interface

La télécommande est classique et a le bon goût d’être rétroéclairée. Son design est sobre mais néanmoins moderne.

Les boutons les plus couramment utilisés tombent facilement sous le pouce. Je regrette néanmoins qu’elle n’arbore pas un matériau plus en adéquation avec le niveau de gamme du lecteur.
Ce n’est évidemment pas bien gênant, surtout au sein d’une belle installation Home Cinema qui se doit d’avoir une télécommande universelle.

 

De plus, et fort heureusement, conforme aux standards de ce marché, ce lecteur Reavon UBR-X200 arbore une façade en aluminium brossé du plus bel effet. A la pesée, ce beau bébé atteint presque les 7kg, poids que l’on doit à sa construction et notamment à son châssis, lesté d’une plaque métallique destinée à assoir sa rigidité et permettant donc l’éviction des vibrations du drive.

 

S’y ajoute également une alimentation toroïdale, plus performante et plus noble qu’une alimentation classique à découpage.

La noblesse de la structure se trouve également dans l’emplacement de la mécanique lectrice, placée en position centrale afin de répartir la masse et les vibrations sur la totalité du châssis.

 

La connectique est digne des ambitions de ce lecteur : Rien ne manque !

En numérique, on note la présence de 2 sorties HDMI, dont une dédiée à l’audio.

Pour des installations plus anciennes, le flux audio traditionnel Dolby Digital, DTS et PCM stéréo pourra transiter en SPDIF par deux sorties : une optique Toslink et une coaxiale RCA.

De manière classique, on trouve des connectiques pour fichiers dématérialisés : Ethernet et USB.

En analogique, on a de quoi faire : On compte 2 sorties stéréo, une asymétrique sur prises RCA, une symétrique sur prise XLR, toutes deux présentes sur une carte de sortie dédiée.

Pour terminer, pour ceux disposant d’un préampli HC un peu ancien, il est possible de faire décoder les signaux audio HD par le lecteur et les faire transiter sur ses 7.1 sorties analogiques au format RCA.

Tout ceci entre au service de la lecture de disques laser. Et en la matière, ce lecteur mérite pleinement son appellation de lecteurs universels.

Tous les disques seront lus, CD Audio, DVD-Vidéo, Blu-ray, Blu-ray 3D, Blu-ray UHD et également les formats un peu désuet mais néanmoins très bons que sont le DVD-Audio et le SACD.

 

A l’allumage, passées quelques secondes classiques pour permettre à l’informatique de charger ses données, on se retrouve sur un écran d’accueil très classique.

 

Rien ne manque et immédiatement, je vais consulter le menu de paramétrage (setup).

 

Une fois le lecteur paramétré correctement pour tenir compte des caractéristiques de mon Home Cinema, je lance un disque.

Le tiroir s’ouvre sans bruit, avec une certaine élégance, prêt à accueillir mes quelques disques de test.

 

Avant même de commencer, je me lance tout de suite dans le menu des réglages et les menus d’informations.

Le menu de réglages est très succinct.

Cela tranche radicalement avec ma Panasonic UB9000, bien plus riche sur ce critère.

Cependant, comme sur cette dernière, on peut mémoriser ses réglages au sein de plusieurs blocs mémoire. Très pratique pour passer d’un paramétrage à un autre.

Cependant, même si les réglages sont peu nombreux chez Reavon, simplement avec les réglages de luminosité et de contraste ainsi qu’avec celui de chrominance, on peut faire beaucoup de choses intéressantes.

Il est ainsi aisé de déboucher les zones sombres d’une image par exemple.

Je n’ai pas compris à quoi pouvait servir le paramètre « statisme », toujours sur OFF d’ailleurs, que le film soit en HDR10 ou bien en DV.

Je poursuis la découverte de ce lecteur par le menu « info ».
Une simple pression sur le bouton affiche les infos de base sur la lecture du disque en cours (titre, chapitre, piste audio, sous-titre…).

 

Une pression longue affiche des infos bien plus détaillées, notamment sur l’encodage du disque :

 

Les informations sont vraiment très détaillées, notamment sur le HDR :

 

Un autre menu bien pratique permet d’avoir accès directement aux différents éléments du disque (titre, chapitre, bande-son, sous-titre…) :

 

 

 

La qualité video

Venons-en à l’essentiel en matière de lecteurs vidéo : la qualité d’affichage.

 

Je commence par la démo « flashy » par excellence : Fast and Furious 8.

Flashy, certes, mais pas du tout dénuée d’intérêt.
La scène d’introduction cubaine permet de se rendre compte de la qualité colorimétrique du couple « lecteur / diffuseur », mais également du piqué de l’image sur les plans aériens de la Havane.

L’image apparait douce, mais néanmoins détaillée. Grain de peau, textures, ciselé des carrosseries, l’image est somptueuse. Et je note effectivement un très bon détachement des plans des différents immeubles de la ville.
Le Dolby Vision s’en donne également à cœur joie pour nous proposer une très belle dynamique HDR.

 

Je poursuis mon test en Dolby Vision avec « Joker » et la fameuse scène sanglante du métro.

Le grain du film est visible, mais j’apprécie effectivement qu’il soit contenu. Je note toujours un excellent piqué, notamment sur la profondeur de champ de la rame de métro qui prend un sacré relief.

 

De même, le grain de la peau maquillée du Joker nous montre quantité de détails.

Dolby Vision oblige, aucun réglage n’est possible sur le lecteur sur ces deux films.

Non pas que la qualité nécessite d’être retouchée, mais ne serait-ce que pour peaufiner ou s’amuser avec les différents paramètres, c’est quelque peu dommage que Dolby restreigne volontairement les réglages, que ce soit sur les lecteurs ou sur les diffuseurs.

J’insère maintenant un autre de mes films fétiches pour tester l’image : The Revenant.

Ce dernier étant proposé en HDR10, le lecteur permet de retoucher les différents paramètres vus plus haut.

Et je note qu’ils sont efficaces. Malgré leur nombre réduit, tous ont une incidence significative sur l’image.

Ainsi, le paramètre de luminosité permet vraiment de déboucher et éclaircir les zones sombres, typiquement les troncs d’arbres. Attention cependant à utiliser cela avec parcimonie, au risque de dénaturer l’image initiale.

 

Le réglage de contraste, agissant sur les zones claires, a permis d’éclaircir les arrière-plans afin de les rendre plus détaillés.

 

Le paramètre de netteté agit faiblement et ne se montre pas décisif. Il permet néanmoins d’approfondir quelque peu le niveau de détails et de piqué avec l’avantage de ne pas créer de double contour.

Le paramètre de niveau de chrominance joue sur la saturation des couleurs.

En le modifiant de peu, on peut renforcer la colorimétrie (notamment le vert des arbres) et donner un peu plus de peps à l’image sans pour autant sombrer dans la caricature au niveau des rendus de peau.

Vous noterez cependant bien que ce paramètre ne permet aucunement une calibration dans les règles de l’art. Ce n’est pas son but.

Afin de tester le paramètre HDR / SDR Adjust (qui permet de simuler le HDR à partir d’une source SDR), j’ai inséré le Blu-ray 1080p de The Revenant. Cet artifice ne se montre pas très efficace et ne permet aucunement de venir taquiner le magnifique Blu-ray UHD encodé en HDR10.
EDIT : Malheureusement, je me suis trompé dans l’utilité de ce paramètre. Il permet, à l’inverse de ce que j’ai voulu tester, de diffuser un film HDR en SDR, en adaptant les pics de luminosité.

Pour clore ce chapitre sur la qualité vidéo, Reavon propose vraiment une image de grande qualité.
Détails et piqué sont d’un haut niveau, tout en proposant une certaine douceur très appréciable.

De plus, les réglages disponibles en HDR10 (et SDR bien entendu) permettent d’améliorer encore cela par rapport à son diffuseur.

La colorimétrie n’est pas en reste non plus.

En effet, que ce soit en « sortie de carton » ou après avoir joué avec les paramètres, on peut choisir une image sobre ou pêchue (pour réveiller un diffuseur un peu paresseux), sans pour autant tomber dans l’excès.

 

 

En avant la musique

Tout d’abord, je me suis attardé à écouter ce lecteur au sein de ma configuration Home Cinema.

Tel quel, il était donc utilisé en « drive » uniquement, le décodage et la conversion numérique-analogique étant confiés à mon préampli Yamaha CX-A5200.

Le meilleur lecteur que j’ai écouté dans ces conditions est mon actuel Cambridge CXUHD tweaké par Authentic Cinema (avec une alimentation vraiment généreuse), que je trouve d’une très grande qualité en terme de dynamique, de détails et d’immersion.

Si ce Reavon ne l’égale pas, il faut tout de même reconnaitre qu’on s’en approche beaucoup. Vraiment. Je suis donc agréablement surpris sur ce point.

J’ai enchaîné avec plaisir mes disque de démo sonore.

Le concert de Hans Zimmer à Prague en 2016, une référence pour tester la puissance et la maîtrise de son installation, est très bien restitué, y compris dans les fins détails (typiquement, la petite flûte anémique qui accompagne les envolées orchestrales).

La spatialisation n’est pas en reste avec ce mixage en Dolby Atmos qui apporte de la puissance au chœur, notamment, en les faisant tomber sur le spectateur.

Avec une orchestration moins importante, le concert de The Police – Certifiable à Buenos Aires en 2007 est toujours aussi impressionnant dans sa précision des timbres, la puissance et la maitrise de la voix de Sting et surtout dans le rendu des percussions du batteur fou Stewart Copeland.

Dans un registre nettement plus intimiste, j’ai terminé par l’excellent concert de Michel Jonasz, Trio, enregistré au Casino de Paris en 2009. La voix est précise, bien centrée et fait transparaitre toute l’énergie de notre chanteur national.

Ce lecteur étant également équipé de sortie analogique, la tentation fut alors très grande de le brancher sur mon installation hi-fi, en lieu et place de mon DAC Chord Hugo TT.

Il faut noter que le combat est clairement déséquilibré en terme de tarifs. Et logiquement, cela se ressent à l’écoute.

Ce lecteur Reavon, s’il s’avoue vaincu face à mon DAC , ne va cependant pas rester sur une défaite.

Je dispose d’un lecteur Oppo 93 NuForce que j’utilise pour lire des concerts vidéos ou bien des CD, DVD Audios et SACD. Et il est prêt à en découdre.

Test fait sur le très bon album « Samedi Soir Sur La Terre » de Francis Cabrel et notamment le morceau « Les Vidanges Du Diable ».

On note alors clairement une supériorité de l’UBR-X200 sur le 93 NuForce (pourtant loin d’être mauvais).

Le spectre est plus large, avec notamment des aigus mieux définis et des basses plus tenues.

Cela se ressent également sur l’aération (meilleur détachement des instruments).

Je note aussi une dynamique légèrement supérieure donnant plus de vie à la musique.

Et les voix sont nettement mieux incarnées également.

 

Passons maintenant à l’écoute de SACD, et notamment à l’album de démonstration du studio Stockfish Records (Closer To The Music).

La première piste de Allan Taylor (Beat Hotel) se montre tout de suite d’un très bon niveau.

On retrouve les mêmes qualités qu’en lecture de CD audio, mais avec plus de nuances amenant alors plus de naturel.

Les percussions volatiles s’envolent, alors que le cuivre prend de l’ampleur et la basse de l’assise.

 

 

Reavon, c’est tout nouveau tout BEAU ! c’est surtout très bon 

Je suis ravi d’avoir pu tester ce lecteur, le dernier né des lecteurs UHD haut de gamme.

Ravi car il s’agit d’un secteur délaissé et il est bon de constater que nous, fans de films sur support physique, ne sommes pas abandonnés.

Ravi car la tentation pouvait être grande de sortir un lecteur sans prétention sur ce marché pauvre en concurrence et ça n’est pas le cas ici.

Le prix affiché le place sur le créneau des lecteurs haut de gamme. Les performances relevées le place aussi sur le créneau des lecteurs haut de gamme.

Que ce soit la qualité de la finition, mais mieux encore la qualité de la vidéo ou des prestations audio, nous avons à faire à un lecteur qui mérite de trôner au cœur d’une belle installation Home Cinéma.

 

 

François_Fafa
HCFR – Décembre 2021

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux lecteurs Reavon UBR-X100 ET 200 : https://www.homecinema-fr.com/forum/lecteurs-uhd-blu-ray/reavon-ubr-x100-ubr-x200-voir-post-1-t30112911.html

 

 

 

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