Test HCFR Sony KD-77AG9, TV OLED

Test HCFR Sony KD-77AG9, TV OLED

Compte-rendu de François_Fafa

A l’instar de la précédente génération 2018 (AF9), ce téléviseur, référence AG9, coiffe la gamme des téléviseurs Sony OLED, s’intégrant dans le concept « Master Series ».

Rappelons que cette série « Master » inclut une dalle d’excellente qualité, un processeur video X1 Ultimate, des options de calibration que l’on est peu habitués à trouver sur un téléviseur, ainsi qu’un système sonore de qualité (Acoustic Surface Audio+).

 

Le design

La dalle en elle-même reprend le design des actuelles et précédentes TV OLED Sony. Les bords de l’écran sont extrêmement minces, quasiment invisibles lorsque le téléviseur est éteint.
Subsiste un bord légèrement plus épais en partie inférieure, permettant d’intégrer micro et récepteur infrarouge.

Vue de côté, la dalle OLED laisse apercevoir sa finesse. Très impressionnant.

En revanche, en partie centrale basse, on note la présence d’un coffret intégrant toute l’électronique et la connectique. Ainsi, en position murale, il ne serait pas possible de « coller » la dalle au mur. Sony propose cependant un support mural spécifique qui n’augmente pas la profondeur du téléviseur une fois fixé.

Le support de table est différent du système proposé sur les précédents modèles, dont le 65AF9 que j’avais pu tester.

Rappelons-nous : le modèle 65AF9 proposait un support intégré à la dalle faisant office de chevalet.
Soit on déployait le chevalet pour poser le téléviseur sur la table.
Soit on le rabattait pour fixer le téléviseur au mur. Il en ressortait alors une épaisseur assez importante.

Personnellement, j’avais été séduit par cette originalité en position sur table. La dalle donnait alors l’impression d’un tableau flottant, incliné vers l’arrière sur un support invisible de face. Je suppose que le public n’a pas dû être aussi enthousiasme que moi, soit par l’inclinaison, soit par l’épaisseur.

Sony propose donc pour ce nouveau modèle un support de table plus classique.

Ce support est néanmoins très fin. Il s’agit d’une très belle pièce, arborant un métal brossé sur la partie supérieure avant (donc visible de face). Sa finesse donne également l’impression que la TV flotte. Elle est d’ailleurs légèrement inclinée vers l’arrière. Mais rassurez-vous, cela est minime.

La télécommande :

La télécommande fait peau neuve. Finie la télécommande noire assez « cheap » que l’on retrouvait d’ailleurs sur des téléviseurs bien moins haut de gamme.

Cette cuvée 2019 nous propose une télécommande nettement plus flatteuse arborant une façade en métal du plus bel effet.  Au niveau de l’ergonomie, on retrouve assez vite nos marques puisqu’elle propose une disposition des touches proches de l’ancienne.

A noter cependant des icônes plus claires que précédemment. Ainsi, fini, la touche « Action Menu » (à la dénomination peu explicite), place à la touche « roue crantée », icône bien connue indiquant que l’on va ouvrir le panneau des paramètres (voir ci-dessous).

Cette télécommande intègre un micro pour les commandes vocales, micro que l’on trouve également en façade du téléviseur. Cela permet de disposer des fonctions désormais classiques de Google Assistant, via la célèbre accroche « OK Google ». Le téléviseur peut s’allumer à la voix et peut nous assister sans nécessairement allumer l’écran.

Un mot sur l’interface :

Le téléviseur propose deux interfaces, aux fonctions différentes :

– le bouton « Home » de la télécommande ouvre l’interface multimédia de Android TV (version Oreo).
Rien de spécifique à ce téléviseur, il s’agit de la même interface que l’on peut trouver sur les autres téléviseurs bénéficiant d’Android TV Oreo.

Il s’agit d’une interface à la fois claire et plutôt agréable à regarder, tout en étant bien réactive.

– le bouton « roue crantée » ouvre l’interface de paramétrages rapides. Il s’agit d’un nouveau menu au sein duquel on peut insérer les fonctions que l’on souhaite (via l’icône « modifier »). En phase de test et donc de réglages, j’ai bien sûr placé l’icône « Réglages d’image », en premier sur la liste.

– L’icône « Paramètres » (que l’on ne peut supprimer ou déplacer) ouvre le menu ad hoc, qui ne dépaysera pas les connaisseurs de la marque puisqu’il s’agit du même que précédemment.

le son :

A l’instar des modèles précédents de la gamme Master Series, le son de ce téléviseur fait l’objet d’un soin particulier.

Le procédé Acoustic Surface+ est toujours d’actualité : rappelons que ce procédé consiste à faire vibrer la dalle OLED elle-même via des transducteurs directement intégrés.

Il est dommage que l’on dénombre seulement 2 transducteurs dans cette nouvelle cuvée, contre 3 précédemment. Vue la taille de la dalle, 3 n’étaient pas de trop.

Le bloc arrière contenant l’électronique intègre également deux petits caissons de basse, comme précédemment. Cependant, vu que le chevalet de l’AF9 a fait place à une architecture plus classique sur l’AG9, le volume de charge est amoindri.

Il est toujours possible de brancher la partie sonore de ce téléviseur directement sur son ampli HC afin de s’en servir d’enceinte centrale. C’est toujours aussi diablement efficace pour intégrer l’image à son système audio.

A l’écoute, le son est vraiment clair et le fait qu’il provienne exactement de l’écran renforce l’immersion dans cette grande image.

Le niveau de basse me parait inférieur à celui de l’AF9. Cependant, pour un téléviseur, on reste dans quelque chose de très satisfaisant, d’autant plus qu’aucune saturation n’est à déplorer. Ce système « Acoustic Surface Audio+ » peut largement s’intégrer au sein d’un petit système Home Cinema.

Branché sur mon ampli HC, ce téléviseur a bien été configuré par l’auto-calibration en tant qu’enceinte centrale. Fréquence de coupure à 80hz, tout comme mes petites frontales, la qualité globale est très appréciable.

A l’évidence, ce téléviseur peut largement se substituer à une barre de son. Il est alors dommage qu’il n’y ait pas une sortie « subwoofer » afin d’y relier un caisson de basse actif. Lui ajouter un intégré HC, deux petites enceintes frontales et un caisson de basse est vraiment une option à considérer tant le résultat est satisfaisant. Ce serait un 3.1 vraiment efficace.

A l’image :

Venons-en à la partie qui est l’objet même d’une TV.

Tout d’abord, la dalle OLED est vraiment magnifique. Et qui plus est, le modèle qui m’est proposé est totalement dénué de défaut : pas de banding ou autre DES. D’autres personnes de notre Forum HCFR ayant fait un retour sur ce produit ont constaté la même qualité.

Le menu « paramétrage » propose différents types de pré-réglages (Cinema, Intense, Jeu, Standard…), dont un « Expert », appellation un peu pompeuse pour indiquer qu’il s’agit d’un réglage « personnalisé ». C’est ce mode que j’ai utilisé et que j’ai paramétré précisément.

On a accès à une foultitude d’options, bien classées dans 4 sous-menus :

Luminosité, Couleurs, Netteté et Mouvement.

Pour la colorimétrie, on a accès, pour chacune des 3 composantes couleurs, à un réglage de « teinte », de « saturation » et de « luminosité », ainsi qu’à un réglage de température (« gain » et « polarisation »).

Peuvent s’y ajouter des options dynamiques de contraste, de luminosité et de niveau de noirs.

Une option « couleurs naturelles » permet également de retoucher en temps réel la colorimétrie en fonction de la scène à afficher.

Le sous-menu « Netteté » donne accès à des options intéressantes, dont deux principalement :

  • « Création de réalité », que j’ai connue précédemment sur les lecteurs Blurays de la marque sous le terme « HD Reality Enhancer ». Ce procédé permet d’amplifier la netteté des textures et de donner du relief à l’image. C’est une option que j’affectionne particulièrement car elle s’avère performante, agit avec parcimonie et ne montre pas de défaut de type « double contour ».
  • « Dégradé lissé », plus connu précédemment sous le terme « Super Bit Mapping », permet de limiter la solarisation due à une quantification trop faible des nuances de couleurs. Certaines scènes sont réputées pour cela, et notamment l’introduction du bluray documentaire « Un jour sur Terre » ou l’introduction de « The Revenant » lors du fondu au noir. Force est de constater que l’artifice fonctionne plutôt bien.

Les différents types de réducteurs de bruit sont également assez efficaces. En réglage « bas », ils permettent de limiter le grain numérique qui a tendance à être exacerbée par une dalle OLED aussi grande. En revanche, ils buggent sur les aplats de couleurs de type « nuages » en imposant un clignotement assez étrange.

Cette dalle est bien évidemment compatible HDR (HDR10 et Dolby Vision). Cependant, comme sur les précédents téléviseurs Sony, il faut d’abord débrider les prises HDMI, option se trouvant au fin fond d’un sous-menu :

Paramètres => Visionnage de la télévision => Entrées externes => Format du signal HDMI… c’est d’un pratique… et pour quel intérêt ?

Que ce soit en HDR ou Dolby Vision, je constate un accroissement de la luminosité par rapport à l’ancienne gamme AF9.  Associé à l’excellence de ma platine Panasonic UB9000 en matière de traitement du HDR, le résultat est très convaincant.

Sur The Revenant, en HDR10, dans la fameuse scène d’attaque des indiens, le soleil couchant traversant les arbres propose de beaux pics de luminosité. De plus, les couleurs de la nature sont fidèlement reproduites. Le tout associé à la résolution UHD issue d’une prise de vue en 4K native et le résultat est superbe.

Sur Mad Max Fury Road, toujours en HDR10, la chaleur du désert du début du film transparaît nettement à l’image. Les reflets métalliques des carrosseries rouillées des véhicules sont également bien brillants.
Sur ce film, on note un peu de grains, parfaitement visible sur cette grande dalle. L’apport des réducteurs de bruit peut être intéressant.

Sur Blade Runner 2049 et Oblivion, certaines scènes sont très intéressantes pour juger un diffuseur sur sa capacité à retranscrire les scènes sombres. Le contrat est rempli ici. Dans la vieille maison du début de Blade Runner 2049 ou dans la grotte de Oblivion, le niveau de noir est évidemment excellent (technologie OLED oblige), mais ils ne sont pas bouchés. On distingue nettement des détails dans les parties très sombres de l’image. Ces films, dans les zones claires, proposent également des paysages à couper le souffle et c’est un plaisir de regarder cela sur une si belle et grande dalle.

Sur le « très intellectuel » Fast & Furious 8, l’image bénéficie du traitement Dolby Vision. Comme sur les modèles précédents, le paramétrage ne propose plus que 3 pré-réglages : Dolby Vision Sombre, Dolby Vision Lumineux et Intense. Il n’est donc pas possible d’avoir accès à ses réglages propres « Expert ». Fort heureusement, on peut modifier certaines options des 3 pré-réglages en question.

Les deux premiers pré-réglages (Dolby Vision Sombre, Dolby Vision Lumineux) sont peu convaincants, proposant une image peu lumineuse. Clairement, cela ne me plait pas et je préfère alors de loin regarder le film en SDR… ou en HDR10 (en bloquant le DV de ma platine pour la forcer à émettre un signal HDR10). En revanche, le pré-réglage « Intense » propose une image comme on est en droit de l’attendre en HDR.

Ainsi sur la première partie du film FF8 qui se passe à Cuba, on profite alors d’une image spectaculaire, très colorée. Les voitures sont superbes et font penser aux démos que l’on  a l’habitude de voir en magasin. Il est clair que ce film fait dans le démonstratif et ce téléviseur s’avère être à la hauteur.

Puis en avançant un peu dans le film, on tombe sur certaines scènes d’action se passant de nuit. Sans surprise, ce téléviseur valide ce test.

Aussi, je suis très satisfait du rendu du Dolby Vision et du HDR10 sur ce modèle AG9. Sur le précédent modèle AF9, c’est un point qui m’avait déçu car je trouvais l’image insuffisamment lumineuse.

Cependant, il faut bien avouer qu’on n’atteint toujours pas la niveau de luminosité de mon téléviseur LCD Sony 65XF90.

Ainsi, sur le film Glass, concluant la trilogie Eastrail 177 de M. Night Shyamalan, les fameux coups de projecteurs au sein de l’hôpital psychiatrique ont un rendu éblouissant sur mon LCD (ce qui est bien d’ailleurs la volonté de l’utilisation de ces projecteurs dans le film). Sur l’OLED AG9, la luminosité moins forte ne procure aucunement cette sensation d’éblouissement. Il n’en reste pas moins que le rendu global est très séduisant et me conviendrait très bien. La richesse des couleurs et le niveau du noir rendent l’image très naturelle.

Au niveau de la fluidité, le compensateur de mouvement propre à Sony n’a pas évolué depuis un moment. Mon sentiment à son égard n’a donc pas changé. Il dispose de 4 paliers de réglages, lorsqu’il est activé (Min – 1 – 2 – Max).

L’utilisation de cet artifice au maximum améliore bien la fluidité, mais ne procure jamais une fluidité de type « video 60hz » comme je l’affectionne tant. Et de plus, il a trop tendance à engendrer des artefacts ou bien à se désactiver lorsque la scène à animer est jugée complexe. C’est réellement dommage.

En revanche, au niveau 2, aucun artefact n’est à déplorer et on profite d’une image moins saccadée que le 24hz d’origine sans pour autant sacrifier le côté « cinéma » de l’animation.

Le BFI (Black Frame Insertion) est toujours de la partie sous l’appellation « Clarté ». Deux réglages possibles : haut ou bas. On va considérer que le réglage « bas » correspond à sa désactivation. Le réglage « haut », quant à lui, est in-regardable aujourd’hui. Cela créé un scintillement fortement visible rappelant le cinéma à pelloche ou les bons vieux CRT 50hz…

On sait que l’OLED est une  technologie qui peut être soumise à un marquage de la dalle. Cela intervient en cas d’images ou parties d’image qui restent affichées longuement à l’écran. Il existe quelques moyens de s’en prémunir.

Sony, tout comme d’autres marques, intègre le « pixel shifting ». Cela consiste à décaler l’image de quelques pixels. C’est une option qui peut être désactivée. Je l’ai laissé activée pour voir si je remarquerais ce décalage. Il n’en est rien. De plus, lorsque la TV est en veille, elle peut enclencher un cycle de nettoyage de dalle.

Sur l’exemplaire qui a été envoyé pour ce test HCFR, j’ai pu constater à de rares reprises un marquage, visible en cas d’images sombres. Fort heureusement, en l’espace de quelques secondes et après une image claire, cela avait disparu. Aussi, peut-être n’est-il pas nécessaire de s’inquiéter plus que cela…

 

4) Conclusion :

Pour conclure, si j’avais beaucoup apprécié la précédente génération de TV Sony AF9, mais ai émis un bémol concernant la luminosité en HDR, ce bémol s’est aujourd’hui évaporé sur l’actuelle génération AG9. En effet le HDR10 et Dolby Vision peuvent proposer une image vraiment pêchue tout en gardant les superbes qualités propres à l’OLED.

La « surcouche » de traitements numériques de Sony ainsi que les multiples réglages et possibilités de calibration sont également des points positifs à souligner. Et cela est d’autant plus appréciable sur une si grande taille comme ici ce Sony KD-77AG9 à laquelle on s’habitue en finalement TRES rapidement.

D’ailleurs, je me rends compte qu’en fait cette très grande taille de 77 pouces du Sony KD-77AG9 est un point que je n’ai pas spécifiquement abordé dans mon test. C’est dire à quel point je me suis accommodé de cette taille qui m’avait semblait impressionnante au départ.

Alors vivement l’année prochaine et la venue d’une nouvelle génération de « Master Series » avec une nouvelle série AH9 bénéficiant peut-être d’une mise à jour de la compensation de mouvement.

François_Fafa
HCFR – Septembre 2019

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux TV OLED Sony AG9 : https://www.homecinema-fr.com/forum/ecrans-uhd-4k/sony-ag9-oled-2019-55-65-77pouces-article-hcfr-post-1-t30093051.html

 

 

 

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