Test et CR utilisateur HCFR : Sony VPL-XW7000ES

Test et CR utilisateur HCFR : Sony VPL-XW7000ES

Compte-rendu de Dominique_domin

 

Quand l’Association des Membres HCFR m’a proposé de tester le projecteur Sony XW7000, je fus dubitatif. En effet, ma base d’écran ne fait que 2,40 m, soit très insuffisant pour un projecteur de cette puissance.

Mais comme je servais d’interface avec les autres salles de test, nettement plus adaptées de par leur grand écran, tant qu’à l’avoir, je l’ai installé chez moi.

Il s’agit donc d’une pièce semi-dédiée de 24 m², avec un écran transsonore Screenline de gain 1 en base 2,40 m. Usuellement je suis à 2,6 m de l’écran, mais là vu la puissance lumineuse, j’ai un peu reculé l’assise.

Le projecteur est de gabarit conséquent mais encore contenu, de même que son poids.

L’installation à l’aide de la télécommande est rapide et précise. Faire du focus avec une optique motorisée, c’est quand même nettement plus simple !

J’ai utilisé uniquement le lens shift vertical. Je n’ai pas pris le temps de tester la mémoire de zoom mais pour moi c’est comme le lens shift à grand débattement, c’est une fonctionnalité indispensable sur un projecteur.

Le modèle venait tout droit de chez Sony Europe avec 12h au compteur et je tiens à remercier ici l’équipe Sony pour le support lors de ce prêt.

Les convergences n’étaient pas parfaites d’origine, mais un petit coup de correction dans le menu et c’était beaucoup mieux.

 

 

Première cession – prise en main et calibration

La première session s’est faite en présence de Nicolas_DTSman et Hugo S.

On a d’abord commencé par des calibrations en SDR, HDR 1000 nits et HDR 4000 nits.

Il a fallu modifier un peu la température D65, qui tirait trop sur le bleu d’origine.

Le gamma à 2,2 était bon d’origine.

En HDR, la courbe de luminance est très tassée dans les bas IRE, avec un écart gigantesque entre la valeur à 50 IRE (20 nits) et la luminosité maximale de 132 nits disponible sur ma base (avec le laser à 50 seulement !).

L’uniformité et la netteté de l’optique sont très bonnes sur le bureau de Windows, bien meilleur que sur un XW5000 que j’avais vu. Ici, pas de problème pour lire un générique de film !

On commence avec notre classique, le disque de démo Dolby en Blu-ray. Sur Les Saisons et Samsara, le piqué est très bon et les détails ressortent bien. Le Motion Flow est mis en mode bas pour éviter les saccades.

 

On enchaîne avec l’UHD Blu-ray d’Aquaman en 4000 nits, après bascule sur le bon profil du projecteur (toujours dommage que cette gamme ne sache pas basculer toute seule sur le bon profil : si on n’a pas l’information donnée par la source, on peut avoir un mauvais rendu par sélection d’un profil inadapté).

La scène de la vue sur le village et de la sortie du bar est bien reproduite, avec des noirs pas bouchés et des détails dans les zones sombres.

Preuve de la bonne réussite de la calibration, la rosace est parfaitement reproduite du premier coup, sans aucune nécessité de toucher le ContrastHDR.

Plus tard, lors de la scène de marché très lumineuse, on a fait varier la puissance du laser de 50 à 80 puis au maximum : à l’œil, ça ne fait pas beaucoup de puissance supplémentaire.

Sur la scène de plage lors de la formation du jeune Arthur avec Vulko, la puissance lumineuse et les détails sont nettement plus impressionnants qu’avec le XW5000.

 

On est ensuite passé sur la scène de course d’Alita que j’avais eu l’occasion de voir tourner en boucle au salon Audio-Vidéo du Luxembourg organisé par Cinemotion avec un Sony XW7000.

Sur ce modèle, les noirs sont bien lisibles mais pas très denses : on est plus sur des nuances d’anthracite que des vrais noirs. Mais au moins toutes les infos sont là et visibles.

 

Globalement je m’attendais à des noirs un peu plus noirs : typiquement les bandes des films en 2.35 sont plus grises foncées que noires. Mais bon on ne peut pas avoir autant de puissance lumineuse sans un résiduel un peu conséquent.

 

On continue sur le hit du moment, Top Gun Maverick.

Sur l’intro, on distingue les lettres d’identification sur le fuselage, même s’il faut un peu plisser les yeux.

Lors de l’attaque sur la base ennemie, le Motion Flow spécifique de Sony, même en mode bas, est mis sacrément à rude épreuve, avec des artéfacts visibles un peu partout : extrémités d’ailes qui disparaissent, missiles qui se dédoublent…

Le repassage en 24p True Cinema permet  de les supprimer, mais la fluidité en prend un coup. Il va y avoir des arbitrages à prévoir !

D’habitude je ne suis pas spécialement sensible aux problématiques de fluidité mais là je tiens ma scène de test de référence pour les années à venir.

 

On finit avec The Revenant, en SDR cette fois : l’image est extrêmement naturelle, sans aucun effet de solarisation.

 

 

Mesures in-situ

J’en ai profité pour faire quelques mesures des capacités du projecteur sur ma base :

On voit qu’en SDR, on est largement au-dessus des 60 nits recommandés, même avec le laser au minimum (et un contraste à 95).

J’ai dû abaisser le contraste à 86 pour me limiter à 70 nits, sinon c’était beaucoup trop lumineux pour mon ratio base d’écran/distance de visionnage.

Ce projecteur n’est donc pas vraiment adapté pour les petites bases en SDR.

 

La vision de quelques films supplémentaires a fait apparaître un défaut sur notre modèle qu’on n’avait pas vu lors de la première journée : deux triangles un peu plus sombres que le reste dans le coin en haut à gauche (relativement petit, limité à la hauteur d’une bande noire) et dans le coin en bas à droite (plus grand, 1/3 de la hauteur de l’écran).

Visibles uniquement sur les scènes très très sombres (à 0 IRE seulement, ils disparaissent sur la mire à 10 IRE). Pas gênant en soi, mais comme tout défaut, une fois qu’on l’a en tête, on le voit tout le temps (heureusement comme indiqué, il est la plupart du temps circonscrit aux bandes noires des films 2.35).

 

 

gestion du HDR

Lors de la récupération du projecteur avant son renvoi, je me suis essayé à améliorer la courbe interne du HDR, qui avait très très clairement montré ses limites dans la salle de minirama90.

Je ne suis clairement pas fan de l’ajout d’un processeur à 9 k€ pour faire fonctionner correctement un projecteur : pour moi il est censé se suffire à lui-même de base.

Mais là l’écart était tellement conséquent que l’ajout du MadVR Envy était totalement indispensable. Sans, on avait l’impression de perdre 2h de jour dans les scènes par rapport au SDR. Différence que l’Envy gommait totalement et permettait enfin de regarder le HDR en natif .

Nicolas_DTSman ayant remonté le même souci sur sa base, je me suis plongé dans l’utilisation du logiciel avancé de Sony réservé aux professionnels : Projector Calibration Pro, que Sony a eu l’amabilité de nous faire parvenir.

Une fois armé d’une sonde + Colorhcfr (et ses mires internes) + la fonction gamma de Projector Calibration Pro (bien penser à choisir All et pas la couleur Red par défaut), on tente de retomber sur la courbe de gamma développée par Nico_DTSman dans sa procédure de calibration HDR.

Ayant déjà fait l’exercice pour mon Epson 9300, on comprend très vite que la courbe SDR adaptée pour passer du HDR nécessite de bien torturer la courbe gamma d’origine.

 

Gamma original SDR sur Projector Calibration Pro

 

Courbe gamma SDR modifiée pour le HDR

 

Avant :

Courbe HDR originale Sony

 

Après :

Courbe SDR modifiée pour HDR

 

Une fois qu’on a mis cette courbe de gamma modifiée, l’image n’a juste plus rien à voir !

Les divers optimisateurs du HDR disponible sur le XW7000 ne sont clairement pas assez puissants par rapport à ce tweak HDR déjà décrit sur le forum.

Alors que le HDR de base est calé avec un laser à 50% qui sort 130 nits, l’image est nettement plus lumineuse avec ce gamma modifié et un laser à 30% (donc plus silencieux) qui ne sort que 104 nits.

Et le contraste est nettement amélioré à l’œil, avec des noirs plus denses.

 

Par contre forcément comme on est sur un gamma SDR, il faut basculer manuellement sur la bonne mémoire de gamma lorsqu’on regarde un film HDR.

 

Ci-dessous quelques photos comparatives faites avec un Reflex en Full Manuel, sans aucun changement de réglage entre les deux photos de la même scène.

L’image est donc bien calée sur un réglage du projecteur, et l’autre image permet d’apprécier la différence (attention, la réalité en HDR est toujours un peu différente, un APN de sachant pas reproduire la plage dynamique du HDR).

 

Il ne s’agit donc que d’exemples pour illustrer.

HDR Référence = HDR Sony

User = courbe SDR (modifiée par mes soins)

 

User

HDR Reference

 

User

HDR Reference

 

HDR Reference

User

 

HDR Reference

User

 

HDR Reference

User

 

HDR Reference

User

 

HDR Reference

User

 

User

HDR Reference

 

User

HDR Reference

 

HDR Reference

User

 

HDR Reference

User

 

HDR Reference

User

 

User

HDR Reference

 

Le résultat mériterait d’être encore affiné, car sur certains plans, on y perd un peu :

  • Sur un film très lumineux en 4000 nits tel qu’Aquaman, là le résultat est mauvais sur les hautes lumières, à voir si un autre profil ne serait pas nécessaire

HDR10 – Profil 4000 nits

User

 

HDR10 – Profil 4000 nits

User

 

 

  • Lorsque c’est vraiment très sombre, ce gamma modifié masque plus les détails (noirs bouchés) mais par contre les noirs sont plus noirs. Question de goût à ce niveau par rapport aux noirs anthracites par défaut

HDR Reference

User

 

HDR Reference

User

 

HDR Reference

User

 

 

Conclusion

 

Les plus
  • Le silence du laser
  • La puissance lumineuse disponible
  • Projecteur relativement compact
  • Une optique bien meilleure que celle de son petit frère
  • La possibilité de mettre les mains dans le cambouis avec le logiciel Pro

 

Les moins
  • Des noirs pas si noirs
  • Un HDR perfectible et manquant de peps
  • Trop lumineux en SDR pour les petites bases
  • Pas de bascule automatique sur le bon profil 1000 ou 4000 nits en HDR

 

Dominique_domin
HCFR – Mars 2023

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au SONY VPL-XW7000ES : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2022-sony-vpl-xw7000es-proj-laser-4k-maj-t30120939.html

 

 

 

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