Test et CR utilisateur HCFR : Sony VPL-XW7000ES

Test et CR utilisateur HCFR : Sony VPL-XW7000ES

Compte-rendu de Nicolas_DTSman

 

Tests 1080p SDR

Comme souvent, je commence mes tests par quelques photos personnelles en 16/9. Ne serait-ce que pour voir le potentiel de définition de l’appareil, son contraste et sa richesse de couleurs.

Le résultat est bien au rendez-vous avec une image dynamique, définie et naturelle !

J’ai réglé le filtre de netteté du Reality Creation autour de 40-45, un compromis netteté/douceur qui me convient. J’ai aussi testé le D. Focus Optimizer présent dans le Reality Creation, mais je ne l’ai pas laissé actif : il durcit trop l’image et ne compense finalement pas le manque d’uniformité de l’optique.

En comparant à la volée l’Epson et le Sony, le gain de luminosité offert par le XW7000 l’emporte sur le gain de définition que je trouve plus subtil que prévu, même s’il est bien présent.

Pour rappel, le LS12000 n’a pas de matrice native UHD mais utilise un procédé de wobulation (4x) relativement efficace, baptisé Pixel Shift, qui simule un rendu 4K.

Dans ce que je constate à l’œil, l’image de l’Epson est plus dure mais en revanche elle propose un meilleur contraste. Je pense que ce dernier point est aussi le revers de la médaille de la grande luminosité du Sony.

Quoi qu’il en soit, dans le cas présent, l’image est superbe en SDR. On a l’impression d’être face à une TV géante.

 

En approchant l’appareil photo de la toile, je me suis prêté à un jeu de comparaisons entre les deux appareils.

Les deux appareils ont leurs réglages de netteté respectifs activés: Reality Creation pour le Sony et Super Resolution pour l’Epson. En l’état de ces réglages (réalisés de façon purement subjective), le Sony propose une image plus définie et plus douce vis-à-vis de l’Epson.

 

Autre photo. Toujours cette richesse de couleurs et de détails parfaitement rendue par le Sony

 

Comparaison avec appareil photo proche de la toile:

 

Autre exemple:

 

Suivie d’une autre comparaison avec appareil photo proche de la toile : le pelage est plus fin et mieux défini sur le Sony tout comme le sable et les cailloux au second plan. A contrario, le contraste et le détachement de plan sont plus élevés sur l’Epson.

 

Autre exemple:

 

Suivie d’une autre comparaison avec appareil photo proche de la toile : là aussi la différence de définition reste subtile, mais le Sony se distingue par une colorimétrie plus saturée et naturelle.

 

Autre exemple:

 

Suivie d’une autre comparaison avec appareil photo proche de la toile : sur des textures aussi complexes, le Sony montre sa supériorité en terme de finesse, même si toute proportion gardée il n’y a pas un gouffre entre les deux appareils à distance de visionnage.

 

Autre exemple

 

Même image sur l’Epson

 

Suivie d’une autre comparaison avec appareil photo proche de la toile : le Sony propose une texture plus fine et une colorimétrie plus saturée.

 

Place désormais aux films !

En zoom 2.35 sur 3m60 de base, toute la toile bénéficie de la réserve de puissance lumineuse. Là aussi, c’est ce qui me frappe en premier comparé à mon projecteur Epson qui est pourtant déjà bien lumineux.

Autant vous dire que en SDR, le XW7000 se balade même sur 3m60 de base d’image. Les scènes de jour, comme l’extrait du film Invincible ci-dessous, sont parfaitement détaillées.

 

Sur le documentaire « Les Saisons », les détails et le naturel du rendu sont également saisissants.

 

La même scène passée sur l’Epson. Le rendu n’a pas à rougir, mais il reste moins fin. Visuellement parlant, l’écart de définition entre les deux appareils ressort logiquement davantage sur 3m60 de base que sur 2m75 de base.

 

En revanche, là où je pourrais me montrer critique vis-à-vis du Sony, c’est sur les scènes de pénombre ou de nuit. Comme ici dans Games of Thrones où j’aurais souhaité un rendu plus contrasté au regard de la technologie SXRD employée ici.

 

La même scène avec l’Epson. Le rendu est plus contrasté.

 

Pour résumer, en SDR les prestations sont d’excellentes factures, tant en termes de luminosité et de colorimétrie que de définition.

Juste un bémol sur le rendu du contraste dans les scènes sombres, et toujours ce souci de pixellisation sur les scènes en mouvement rapide via le procédé de MotionFlow en mode bas.

L’œil est également distrait dans certaines scènes sombres par les zones dans les angles qui ne diffusent pas le même niveau de noir que sur le reste de l’image.

J’attache beaucoup d’importance à la fluidité, si bien que, pour moi, l’usage d’un système d’interpolation d’image, surtout pour les films 24p, est indispensable.

Malgré la présence d’artefacts, je préfère laisser le Motion Flow actif en mode « bas ».

Ce procédé offre un excellent niveau de fluidité, sans doute trop pour certains (subjectivement parlant il est plus fluide que le mode bas chez ses concurrents JVC et Epson).

Ce procédé a aussi pour autre avantage d’accentuer le détachement de plans. Le traveling vertical sur le glacier dans le documentaire « Samara » passe très bien en terme de fluidité. Il en est de même pour le travelling horizontal sur le champs d’obus dans 1917.

Le revers de la médaille est que le Motion Flow génère de nombreux artefacts suivant la complexité de l’image en mouvement.

Ils peuvent se manifester sur le contour des personnages, ou bien sur l’apparition de sous-titres, ou l’OSD du lecteur à l’écran.

Exemple ci-dessous, lors du vol des avions dans Top Gun Maverick, les missiles ainsi que les ailes des avions se trouvent découpés pendant quelques fractions de secondes voir capture ci-dessous.

 

Ces artefacts sont fugaces, mais hélas bien visibles et sur de nombreux films.

Je regrette que Sony n’ait pas corrigé ce souci déjà présent depuis plusieurs générations de projecteurs, car pour qui est sensible à la fluidité, cela peut être un défaut rédhibitoire. Un mode intermédiaire très légèrement moins fluide, mais avec moins d’artefacts, serait sans doute un excellent compromis.

 

 

Tests HDR

Le résultat en HDR varie en fonction de la base d’écran (mémoire 2.35 versus mémoire 16/9).

En effet, sur 2m75 de base d’image (mémoire 16/9), le rendu est très démonstratif. Les pics lumineux sont à l’honneur avec la puissance du laser à disposition.

En revanche, pour mon usage principal en cinémascope sur 3m60 de base, là je suis plus que mitigé.

D’une manière générale, je ressens, dans une moindre mesure, ce que nous avions tous constaté chez Laurent : une image qui manque de dynamique et globalement terne.

Le réglage Dynamic Contrast Enhancer apporte un peu de luminosité intra-image. Il en est de même pour le réglage Color Enhancer. Mais dans les deux cas, ces réglages sont insuffisants même poussés à fond (mode High).

De même, le réglage du ContrastHDR permet logiquement de rehausser les hautes lumières (zone supérieur à 70% de l’échelle de gris en particulier), or ce n’est pas là que ce situe la « problématique », mais en amont.

Sur 3m60 de base, les films qui passent le mieux sont ceux qui utilisent une plus grande plage dynamique comme Aquaman (encodage Max 4000Nits).

Ici nous avons les détails sur les scènes très lumineuses (ex. scène de la rosace) et aussi les détails dans les scènes sombres (ex. scène du bar). Les scènes de jour ressortent aussi très bien même si, idéalement, il manque toujours à mon goût de luminosité dans les zones intermédiaires, comme ici au premier plan sur grappe de raisin.

 

Toujours est-il que la puissance lumineuse est un atout pour faire ressortir les détails.

Typiquement dans Top Gun Maverick, les étincelles de l’explosion de l’hélicoptère ressortent avec plus de dynamique et de micro-détails qu’avec mon Epson LS12000. Encore une fois, la différence de luminosité entre les appareils, couplée avec une résolution supérieure, est à l’avantage du Sony.

 

Mais de mon point de vue, cela ne suffit pas pour avoir l’effet « whaou » escompté et que nous sommes en droit d’attendre compte tenu de l’écart tarifaire.

En effet, sur beaucoup de films, notamment ceux encodés à 1000Nits (j’ai repassé entre autres les mêmes extraits de Top Gun Maverick,The Revenant ou 1917 que ceux passés chez Laurent), le manque de luminosité sur les scènes mixtes se fait ressentir et pénalise le rendu.

Illustration sur la scène d’ouverture du film 1917 encodé sur Max 1000Nits

Ci-dessous le rendu sur le XW7000. Outre la complexité de prise de photo d’une vidéo HDR, cette dernière illustre assez bien, je trouve, le souci de manque de luminosité intra-image, alors même que le laser est réglé à 100% (soit 95Nits en luminosité maxi)

 

Ci-dessous le rendu sur l’Epson LS12000 laser à 75% (soit seulement 55Nits obtenus). La différence de luminosité globale est telle que le rendu plus détaillé conféré par la matrice 4K du Sony est relégué au second plan. L’œil est ici plus sensible à la différence de gestion de la luminance.

 

Idem, sur les scènes sombres, le contraste pourrait être plus à son avantage. C’est d’autant plus flagrant que le laser à 100% rehausse le résiduel.

On se trouve devant un dilemme: favoriser les pics lumineux au détriment des noirs, ou inversement. En revanche il faut souligner ici que les noirs du Sony ne sont nullement bouchés.

 

Ci-dessous le rendu sur l’Epson. L’image est plus contrastée et dynamique alors que le laser est moins puissant.

 

Autre exemple

Rendu HDR Sony XW7000 laser à 100%.

 

Rendu HDR Epson LS12000 laser à 75%. Légèrement moins fin mais indéniablement plus contrasté.

 

Vous l’aurez compris, mon ressenti rejoint les tests réalisés chez Laurent. Le XW7000 offre une luminosité et une finesse supérieures, mais sa gestion de la luminance en HDR est entravée par le manque d’amplitude des réglages de tone mapping à disposition.

C’est dommage, car ce projecteur a beaucoup de potentiel, comme nous avons pu le constater, une fois un DTM appliqué en amont du projecteur. Je ne suis pas équipé de DTM MadVR, mais l’usage du LLDV ou VS10 de mon lecteur Zidoo ne changera rien à cette problématique étant donné que c’est un flux HDR qui arrivera au projecteur et qui imposera l’utilisation du mode HDRReference ou HDR10.

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au SONY VPL-XW7000ES : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2022-sony-vpl-xw7000es-proj-laser-4k-maj-t30120939.html

 

 

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