Test HCFR : Sony WH-1000XM4, casque nomade & anti-bruit

Test HCFR : Sony WH-1000XM4, casque nomade & anti-bruit

Les écoutes d’Eric_dub

 

Sony ! Yesterday my life was filled with rain…

 

Le nouveau modèle de casque Bluetooth nomade de chez Sony répond au doux nom, ou plutôt au matricule de WH-1000XM4 (il succède à des versions précédentes du même modèle).
Je ne dirai rien de sa présentation technique, tout ayant été dit précédemment sur ce point.
J’ai fait mes écoutes en reliant — sans problème — le casque à mon smartphone Sony XA2, lequel embarque qobuz et permet de profiter d’une discothèque plus qu’ample.

 

Premier disque : les Concerti per flauto de Vivaldi par l’ensemble Il Giardino Armonico et Giovanni Antonini, disque sorti chez Alpha au printemps passé, un superbe enregistrement pour un beau programme.
Le Sony propose une belle restitution, à la fois douce et dénuée d’agressivité. Par rapport à mes habitudes d’écoute — avec un casque Bluetooth Sennheiser PXC550 — l’écoute est ici un peu tassée, avec un petit manque d’aération dans l’aigu. Mais la belle scène sonore permet d’écouter ce disque sans frustration.

 

 

 

 

Passons à autre chose, avec Abbey Road des Beatles dans une version remastérisée en 2019 sortie chez Universal.
On retrouve la même écoute douce et sans agressivité, qui permet de monter le volume sans difficulté.
Mais aussi un médium peut-être un peu en retrait, car la voix est un peu plus lointaine.
J’ai aussi fait une comparaison directe avec mes écouteurs AKG N40 sur le premier morceau du disque, Come Together.
Ces derniers donnent moins d’ampleur dans le registre grave, mais me semblent donner plus d’aération générale, et un médium plus présent.

 

 

 

Pour suivre, le disque de King Crimson, Live in Vienna, sorti en 2018 chez DGM (le label du groupe), qui donne accès à un concert donné le 1er décembre 2016 (et quelques extraits d’autres concerts, dans le CD3 de l’album).
Dans le CD2, j’ai extrait le morceau Easy Money, qui est l’un de mes préférés, pour effectuer une comparaison avec un casque ouvert, le Philips X2, que j’apprécie assez (et qui est assez facile à amplifier et supporte d’être branché sur la prise casque de mon smartphone).
Cette fois, le médium aigu du Sony me semble en retrait, ce qui est aussi sans doute dû à l’équilibre sonore très “clair” du Sony.
Je retrouve aussi l’écoute douce du Sony avec une petite tendance à aseptiser le message, ce qui est peut-être un peu dommage, dans la mesure où je trouve l’enregistrement de ce CD de très bonne qualité.
Reste que le Sony, par le type de restitution qu’il propose, permet de monter le volume de façon élevée, sans générer d’agressivité ni de fatigue.

 

Mais revenons à un autre genre de musique que j’affectionne énormément, un disque de musique baroque : l’album Musica Nova, de Jordi Savall sorti en 2018, chez AliaVox, le label de ce musicien.
Les quatre premiers morceaux, intitulés Danze Veneziane, me semblent un bon moyen de s’enquérir du degré de fidélité proposé ici.
L’ampleur dans le grave me semble, cette fois-ci, excessive, ou plutôt, il doit y avoir un pic de fréquence accentuant le bas médium, ou provoquant un effet de masque sur le reste, qui donne une viole de gambe un peu colorée.
L’activation du dispositif antibruit réduit un peu le phénomène, sans pourtant l’éliminer.
J’ai, cette fois-ci, fait une comparaison directe avec mon Sennheiser HD650, et je trouve celui-ci plus linéaire du haut grave au haut médium que le Sony, qui me semble proposer une restitution “en W” (dans laquelle le second retrait se situe dans le médium).
Mais il est probable qu’utilisé dans les transports en commun ou en ballade, le Sony permettra une écoute à fort volume et offrira la possibilité de s’isoler de l’environnement, donc de s’immerger dans la musique.

 

Retour à un disque “de variété” — le superbe (et c’est une litote) album de Jane Birkin : Oh ! Pardon tu dormais…, sorti à la mi-décembre passée. Très bel album, avec des musiques extrêmement gainsbourgiennes d’Étienne Daho et de superbes textes dus à la plume de notre Jane préférée.
J’ai écouté la version 24/44,1 proposée par qobuz, mais je précise que j’ai aussi acquis et la version 33t et la version CD, tant cet album me paraît une grande réussite.
Je retrouve ici cette écoute “en W”, avec une insistance quelque part dans le haut grave (autour de 100Hz?), une autre juste avant le médium — avant la zone 1-2Khz — et une troisième dans l’aigu.
Cela semble une volonté délibérée de la part du constructeur, puisque cela incite à monter le volume et à favoriser l’immersion, l’assise dans le grave permettant de renforcer l’effet d’enveloppement. La voix de Birkin est, de ce fait, un peu moins présente.
À la comparaison directe, mon Sennheiser PXC550 accentue sans doute trop ce registre en soulignant le médium, alors que mes AKG N40 sont plus linéaires (mais propose une écoute moins énergique). C’est une question de goût, donc, que de choisir le Sony par rapport aux autres possibilités (pas seulement les miennes).

 

Enfin, last but not least, un remixage de l’album de Pink Floyd, Delicate Sound Of Thunder, initialement sorti en 1988 chez EMI après la tournée de l’album Momentary Lapse Of Reason, sorti dans une version restaurée et remixée à la mi-décembre 2019, dont on trouve la description complète sur le site officiel de Pink Floyd.
Le morceau Wish You Where Here m’a servi de terrain de comparaison entre le Sony et le HD650.
Le Sony ne manque pas de punch et propose une belle assise dans le grave, terrain sur lequel il dépasse le Sennheiser, mais avec à la clef un éloignement de voix et de la guitare de David Gilmour. Là encore, cela incite à monter le volume, afin de rattraper du volume dans ce registre.
L’ensemble est agréable et il est bien possible que le Sony soit plutôt destiné aux amateurs de pop, de rock et de variété qu’aux amoureux de la musique classique.

 

 

Que dire pour conclure ?

 

Le Sony tient-il ses promesses d’offrir “La musique, rien d’autre” ?

Oui… et non.

Oui, si l’on cherche un casque en utilisation nomade et en milieu bruyant, pour écouter de la musique rock ou pop : il offre alors une belle assise dans le grave, une isolation phonique très réussie et une immersion dans la musique ainsi que des possibilités d’écoute à fort volume.

Reste un bémol si l’on recherche une écoute neutre et une restitution linéaire, pour écouter du classique, mais est-ce bien là ce que l’on désire écouter dans le métro ?

En d’autres termes, c’est un casque à essayer afin de savoir s’il correspond à l’usage recherché et entre dans les goûts personnels, lesquels doivent avoir ici le dernier mot !

 

Il se pourrait bien que, pour certains, ce soit : Sony ! One so true, I love you !

 

Eric_dub
HCFR – Février 2021

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au sony WH-1000XM4 : HTTPS://WWW.HOMECINEMA-FR.COM/FORUM/CASQUES-HAUTE-FIDELITE/SONY-WH-1000XM4-CASQUE-ANTI-BRUIT-T30101249.HTML

 

 

 

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