Test HCFR : Sony XR-83A90J, TV OLED
Compte-rendu de David_david555
PREAMBULE
Lorsque Hugo (merci!!!) m’a proposé de tester chez moi le Sony 83A90J, j’ai sauté évidemment de joie pour plusieurs raisons, malgré de grosses contraintes pour pouvoir non seulement recevoir la bête, mais aussi pour l’installer. En effet, au mur se trouvait déjà ma LG 77G1 et mon meuble HC n’était pas censé supporter un tel poids. Ni une ni deux, découpe de planches pour le renforcer et voilà cet OLED de très grande taille trônant fièrement dans mon salon.
Avant de l’allumer, j’étais fébrile car je savais qu’il finirait… au mur ! En effet, après avoir abandonné pour plusieurs raisons la vidéoprojection, ni les téléviseurs 65″, ni les 77″ ne m’ont fait oublier cette technologie. Alors autant vous dire qu’un téléviseur proposant, excusez du peu, un système de plaque de refroidissement « à la Panasonic GZ2000 », un ABL relâché sur le papier, un OS que j’affectionne particulièrement, une dalle EVO, une telle diagonale (uniquement chez Sony !) et enfin et pour finir, une gestion e-Arc complète avec support DTS… est particulièrement bien alléchant !
Enfin, mon épouse en découvrant ce superbe téléviseur, a eu le mot de la fin : « combien de temps avant que tu ne le prennes ? »
Réponse : Madame Irma a trouvé son maitre 😆 .
Sachant que je tiens également à remercier ici, Alexandru_Hyperspace pour son aide précieuse lors de l’installation du téléviseur dans mon salon… et il sera revenu une seconde fois pour le tester plus en profondeur. De même que dans le cadre de ce test, j’ai également reçu François_Fafa qui portera la troisième voix de ce compte-rendu multi-voix.
ANALYSE TECHNIQUE
Avant de commencer le calibrage, j’ai effectué un relevé des différents modes en sortie de carton. Notez qu’en connectant le A90J à Calman for Sony, deux modes d’images supplémentaires se débloquent : Personnalisé pour professionnel 1 et 2; en d’autres termes, ISF day and night. Avec une particularité, le contrôle de l’échelle de gris passe de 10 à 22 points.
SDR Standard
SDR Imax Enhanced
SDR Intense
SDR Cinema
Comme vous pouvez le constater, le mode cinéma se passe de commentaires. Du grand art !
Passons maintenant au calibrage SDR. Spectrophotometre Xrite i1 PRO 2, sonde i1 display Pro Plus, Calman for Sony 2021 et générateur de mires MADTPG.
Custom Pro 1 sortie de carton
La même avec une calibration en créant un fichier de correction de la sonde à l’aide du spectrophotomètre.
Comme vous pouvez le voir, ce téléviseur Sony se calibre parfaitement bien et surtout très simplement et rapidement. On est tout proche de la perfection avec un deltaE en moyenne de 0.6 pour le gamut et 0.7 pour l’échelle de gris. Gamma demandé à 2.4 linéaire.
Passons maintenant en HDR. Je dois avouer que ces deux années passées chez LG ont rouillés mes réflexes « Sony ». En effet, j’ai vraiment galéré pour obtenir quelque chose de correct en High Dynamic Range. Merci au forum d’ailleurs et Masterwarzombie en particulier pour m’avoir rappelé a mon bon souvenir que calibrer en SDR un TV Sony, replace aussi celle en HDR !
Passons maintenant aux mesures de luminosité (via calman for…LG car pas encore acheté for Sony lors de la mesure) :
@100IRE: 193nits!!!!! Les OLED plafonnent généralement à 120…Les dalles EVO LG @150 et 153 sur le Panasonic GZ2000)
@75IRE: 231nits (pour mémoire 200 sur le Panasonic GZ2000)
@50IRE: 331nits (300 sur le Panasonic GZ2000)
@25IRE: 598nits (500nits sur le Panasonic GZ2000)
et le nerf de la guerre, @10IRE avec le fichier correction spectro : 915nits!
en raw xyz: 843,3nits
Le Sony 83A90J est un OLED très lumineux mais propose aussi le meilleur ABL du marché !
Pour le fun, car totalement inutilisable (pour moi), en mode intense: 1207nits !
La barre des 1000 nits est donc bel et bien dépassée.
IMPRESSIONS
Pour suivre évidemment le topic dédié, la question de la différence de taille entre les 77 et 83 pouces revient régulièrement. Alors oui, le gain est bien là. Il n’est pas du même acabit qu’entre les 65 et 77 mais ce surcroit est nettement visible.
A vrai dire, je commence vraiment a « ressentir » un effet cinéma comme avec un projecteur. 180cm de base, cela commence a « causer » ! Sauf qu’AUCUN projecteur ne peut sortir une telle image, un tel niveau de noir, une telle luminosité en HDR, d’autant plus dans une pièce à vivre.
Passons à l‘uniformité : sur une telle diagonale, j’avais de grosses craintes, craintes balayées et ce sur deux exemplaires. En effet, Madame Irma avait raison : une semaine après avoir rendu à Sony le modèle de prêt, je cédais aux sirènes de cette si grande taille et me portait donc acquéreur du même modèle. D’ailleurs, mon exemplaire personnel a une meilleure uniformité que celui prêté par Sony.
5%
10%
20%
100%
Notons que la dérive rosée observée sur les dalles EVO est présente. Aucune gène toutefois, il faut vraiment être en diagonale et proche de l’écran pour la voir. En condition de visionnage normale, même sur un coté, elle est totalement invisible.
La fluidité
Comme sur les AG9/A8, le A90j n’a pas évolué, entendons par là qu’elle est toujours aussi bonne, aucune saccade a l’horizon. Bémol toutefois, le mode film a perdu son mode auto (pour quelle raison ?), il faudra donc jongler entre les modes Haut (film @24hz) et Bas (@50hz).
Le Motion Flow n’a pas changé non plus : sur 1, je trouve qu’il manque un peu de netteté dans les travellings.
Sur 2, l’effet camescope se fait trop sentir à mon gout sur un contenu film ce qui n’est pas le cas paradoxalement @50hz.
Un palier intermédiaire ne serait pas de refus.
Le Black Frame Insertion est toujours aussi efficace en SDR : il ne bouche pas les noirs et dispense d’un surcroit de netteté / stabilité dans les travelling. D’ailleurs, je l’utilise évidemment, sur palier 2. La réserve de luminosité conjuguée à l’ABL du Sony ne nuit aucunement a son activation (sauf en HDR évidemment).
Le traitement vidéo
J’étais dubitatif sur le XR Cognitif aka XR ultimate à la sauce IA car je ne voyais pas comment il pouvait encore être encore meilleur. Et bien… il l’est ! Alors pour être clair, ce n’est pas non plus le jour et la nuit mais il propose une image encore plus piquée, plus nette. Et je peux facilement comparer puisque je dispose d’un 65A8 dans ma chambre.
Le Création de Réalité est toujours aussi efficace, on peut pousser le curseur sans faire apparaitre trop d’artefacts. Mais en toute franchise, le Sony est déjà suffisamment piqué de base. L’avantage, c’est qu’il en donne pour tous les goûts, amateurs d’image au rasoir vous serez aux anges tout en gardant une image cinéma, c’est la force du constructeur Nippon !
Les arrières plans aussi sont d’une netteté remarquable, le A90J fait ressortir tous les détails !
L’upscaling
Il est également LA référence du marché. Aucun artefact à l’horizon, il fait des prouesses sur sources HD et SD ! Aucun autre constructeur ne vient talonner Sony sur ce critère à mes yeux.
Le Debanding
Alias dégradé lissé, toujours d’une efficacité redoutable, vérifié d’ailleurs avec Fafa sur sa scène fétiche du film The Revenant. Attention a ne pas monter trop haut sous peine de perdre en détails.
Le Bruit video
En ce qui concerne le bruit vidéo dans les noirs, talon d’Achille des OLED, je dois avouer qu’à l’allumage j’ai eu TRES peur. En effet, il y en avait énormément, notamment sur TNT/Livebox Orange/G9 canalsat. Étant très sensible sur ce critère, je me trouvais vraiment dans l’incompréhension car le A8 dans ma chambre était bien meilleur. Après une petite période de rodage (autour des 100/200h), tout est rentré dans l’ordre, il est même devenu excellent dans les bas IRE. Pas aussi bon qu’un Panasonoic Série 2000 mais pas très loin non plus.
Passons à la lisibilité dans les noirs, largement commentée voir décriée sur les différents tests sur la toile. En SDR, je ne note aucun problème : c’est un sans faute. Tout ressort parfaitement sans gommer aucun détail.
En HDR, le problème serait présent et impossible à corriger puisque le premier palier de correction est à 4.7IRE et se trouve donc en dessous de cette valeur. Pour être franc, je ne l’ai même pas remarqué… peut être sur Bumblebee, la scène d’ouverture où le noir semble surélevé en arrière plan. Est-ce que le passage à 49 sur le niveau de noir et la calibration a atténué le phénomène ?
D’autre part, et pas encore essayé mais le passage au gamma à -1 en HDR toujours suivi d’une calibration solutionnerait le problème. Je ne manquerai pas de faire un update dès l’essai effectué.
La colorimétrie
Autre crainte. En effet, je n’ai pas aimé la colorimétrie de la nouvelle dalle EVO d’un concurrent, tirant trop sur le rouge (après calibration) à mon goût. Rien de tout cela sur le Sony. Elle est somptueuse avant et après calibration. Mention spéciale pour les teintes de peau d’un naturel déconcertant. De plus, le Sony propose bien les traditionnels REC 709/2020 mais en sus les DCI et ADOBE RGB.
Le visionnage de la TNT/Box
Comme pour le GZ2000, cette réserve de puissance lumineuse mais surtout de l’ABL donne à cet OLED un aspect LCD dans la brillance et l’intensité du blanc mais avec le contraste et le noir de la technologie OLED. C’est franchement jouissif ! Et même pas besoin de baisser les volets lors des (très) belles journées d’été. Un coup de mode intense (pour les enfants hein !) et le tour est joué. On en prend plein les mirettes.
Une dynamique d’image exceptionnelle conjuguée à l’excellence du traitement vidéo, nous ne sommes pas loin du Graal !
Le visionnage SDR
Je vais faire court, c’est le meilleur diffuseur du marché pour moi avec le Sony 85ZH8. C’est un sans faute total, aidé par l’excellence du traitement vidéo, un piqué naturel a se damner, la profondeur du contraste OLED, de la fluidité Motion Flow + BFI, la colorimétrie splendide et avec des dégradés de toute beauté, de la propreté d’image, de la lisibilité des scènes sombres, bref tout y est ! Et cet ABL qui joue un rôle prépondérant dans cette dynamique d’image que j’affectionne tant !
Le visionnage HDR
Sony se hisse enfin au niveau des meilleurs en ce qui concerne le pic de luminosité mais aussi sur la gestion de l’ABL. Cette « mise à niveau » conjuguée avec la qualité reconnue du traitement vidéo du fabricant japonais font des étincelles en HDR. La dynamique d’image est incroyable et est exacerbée par la taille de la dalle.
Le petit surcroit de 6 pouces profite à mon humble avis encore plus en HDR : ses effets sont tout bonnement magnifiés par une telle diagonale. Les spots, les phares des voitures, tout ce qui est lumineux explosent.
Le relief et la profondeur de champs qui m’avaient scotchés sur le 85ZH9 (Test HCFR : Sony KD-85ZH8, TV 8K – HCFR Forum & Magazine (homecinema-fr.com)) se rappelle à mon bon souvenir, même si ce dernier, 8K oblige, va encore plus loin sur cet aspect.
La taille d’image, l’énorme contraste de l’OLED et le piqué doivent participer grandement a cela.
Je me prends a rêver d’un 83B90J en 8K…
C’est la plus belle expérience HDR que j’ai vue jusqu’à présent.
En HDR10, le tone mapping 2021 Sony ou plutôt LES tones mappings puisque deux sont au programme, la préférence de gradation et la préférence de luminosité fonctionnent vraiment parfaitement et sont un peu différents de celui de 2020. Je pense qu’ils collent plus à la vision du réalisateur, certainement la raison pour laquelle Sony a crée ses propres tones mapping.
Le préférence de gradation est a privilégier pour les films encodés jusqu’à 1000 nits.
Le préférence de luminosité pour ceux @4000 nits.
Le visionnage Dolby Vision
Là aussi, revirement de situation : terminées les versions Dolby Vision en Low Profile ! Place à une version complète du « DV ». Je n’ai pas constaté d’énormes différences entre les deux pour être franc, certainement qu’il y en a, mais il faut à mon sens scruter l’écran à la loupe pour en constater.
C’est quand même important « sur le papier » et sur un téléviseur proposé à ce tarif.
Étrangement, les tones mapping sont actifs en Dolby Vision. C’est d’ailleurs cocasse de constater qu’en Dolby Lumineux, si on active le préférence de gradation, on se retrouve au niveau du mode Dolby Vision sombre.
Je suis d’ailleurs preneur d’une explication de l’intérêt de laisser un tone mapping ouvert sur du contenu Dolby Vision. Sony penserait-il mieux faire qu’un étalonnage image par image en post production ?
Le son
Point fort depuis les AF9 et cette technologie propre a Sony, l’Acoustic Surface fonctionne encore mieux, aidée par la dalle gigantesque. Toujours surpris de voir le son sortir de l’endroit où se trouve l’action.
De plus, le 83A90j permet d’atteindre un niveau sonore assez conséquent pour un téléviseur. D’ailleurs, peu peuvent atteindre un tel niveau, même à 80 sur 100 en volume, nous n’avons pas un son brouillon ou agressif.
On est au niveau d’une barre de son milieu de gamme. On a même de l’impact dans les graves, les voix sont toujours parfaitement intelligibles et de rares effets surrounds se font parfois ressentir.
Cerise sur le gâteau, l’eARC complet, avec prise en charge des codecs Dolby et DTS en HD. Cela devient extrêmement rare.
Parfait également, le mode priorité au système audio qui permet, en ne l’activant pas, d’allumer la TV sur son audio interne à la place d’un système externe. Plus simple pour une famille.
Et toujours le système enceinte centrale que je n’ai pas encore essayé sur le A90J. Il y aura un update de mon compte-rendu car je suis curieux d’en voir le résultat sur cette taille mais aussi si je peux calibrer le son via mon préampli. A l’époque de l’AG9 (ou ZH8 je ne sais plus), cela ne fonctionnait pas.
L’os
Ce téléviseur nous présente ici Google TV dans sa dernière version, numéro 11. Avis purement subjectif, c’est l’OS que je préfère notamment pour la richesse de ses applications et sa prise en main.
Il est toutefois un peu surchargé par rapport aux anciennes versions avec pas mal de redondances dans ses recommandations, que l’on peut personnaliser toutefois.
Par contre, et c’est aléatoire, il y a parfois des lenteurs à l’allumage. Je ne le trouve pas non plus d’une grande fluidité, un peu moins fluide que l’OS de mon Sony A8. Certainement que des futures mises a jour vont améliorer cela.
Kodi, VLC, MyCanal, et j’en passe, rien ne manque. Notamment Kodi qui permet véritablement de se passer d’un lecteur externe.
Et justement, quand on a une telle richesse d’application, quelle dommage d’être encore bridé par un port Ethernet à 100Mbps ! Mes (gros) fichiers dématérialisés saccadent évidemment.
Grace à l’Association des Membres HCFR et son forum, la parade est trouvée. Un adaptateur USB3/Ethernet gigabyte.
Plus aucun problème et nous voici avec un A90j en gigabyte Ethernet. Tous mes contenus passent désormais sans encombre.
Un mot sur la télécommande, superbe et rétroéclairée, avec l’apparition des boutons raccourcis Amazon Prime, Youtube et Disney + (qui était manquant sur la télécommande du A8). Par contre, les piles s’usent a vitesse grand V…
CONCLUSION
J’ai longtemps rêvé d’un Panasonic 77GZ2000 et voila donc le… Sony XR-83A90J !
Avec en sus, une gestion eARC (DTS inclus), un OS digne de ce nom, et tout comme le Panasonic 65GZ2000, une plaque de refroidissement permettant un ABL de tout premier ordre, un marquage qui s’efface bien plus rapidement, un pic de luminosité conséquent et sans stutter en HDR, tout ceci avec un son excellent pour un téléviseur.
Je pourrais uniquement lui reprocher le nombre d’entrées HDMI 2.1 réduit à deux seulement, car limité par le SoC Mediatek qui l’équipe.
En effet, avec en connexion un ampli eARC, une PS5 et une Xbox serie X, il manque une entrée…
En dehors de cela, le Sony A90J est certainement le téléviseur le plus complet du marché, disposant d’une des plus belles images (si ce n’est la plus belle) et d’un son à sa hauteur, et le tout magnifié par une telle diagonale.
Un véritable plaisir à chaque allumage !
David_david555
HCFR – Septembre 2021
– lien vers le sujet HCFR dédié à la TV LCD Sony XR-65X90J : https://www.homecinema-fr.com/forum/ecrans-uhd-4k/2021-sony-oled-4k-a90j-aj90-55-65-83-master-serie-t30111455.html
