Test HCFR : StormAudio ISP Mk2, préampli 32 canaux avec màj DTS:X Pro

Test HCFR : StormAudio ISP Mk2, préampli 32 canaux avec màj DTS:X Pro

Compte-rendu de Dominique_domin :

 

J’avoue que lorsque l’Association des Membres HCFR m’a proposé d’intégrer le panel de test du Stormaudio ISP mk2, totalement démesuré avec ses 32 canaux par rapport à ma configuration, je n’ai pas hésité longtemps à dire oui.

Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un très haut de gamme (français de surcroît) et que j’étais curieux de voir l’évolution du décodage avec les années (après tout mon préampli a… 17 ans).
Ensuite parce qu’après le test du Lyngdorf MP60, il est toujours intéressant de pouvoir écouter ce que fait la concurrence.

Mais surtout, j’étais très intéressé pour essayer le Dirac v3 et encore plus le Dirac Bass Control, pour le comparer à mon Dirac v1.

 

 

Ma pièce d’écoute

Mon installation de test est un double système :

  • Un système 5.1.0 avec 5 Cabasse Baltic 2 et un caisson XTZ 1×12.
  • Un système 9.3.0 avec 3 Cabasse Baltic 2 en frontale, 6 bibliothèques surrounds Cabasse Corvette et trois caissons : 1 caisson XTZ 1×12 et 2 caissons Velodyne CHT 8R (afin de tester le Dirac Bass Control sur quelque chose d’un peu complexe).

La pièce d’écoute mesure 24 m², semi ouverte, non traitée. Il ne s’agit pas d’une pièce dédiée, même s’il n’y a que le Home Cinéma dedans, mais elle est conçue principalement pour la musique multicanale.

Vous reprendrez bien un peu de Cabasse ?

 

Le Stormaudio vient chez moi rentrer en concurrence avec un préampli Meridian G68 + HD621 (pas de décodeurs HD, mais compatible LPCM 24/96) complété pour la correction acoustique par un boîtier NanoAVR Dirac Live de Minidsp. Cet ensemble est configuré habituellement en 7.1 (avec des surrounds en array) pour le HC ou en 5.1 pour la musique.

Le NanoAVR fait la correction Dirac (v1) directement sur le signal HDMI : j’ai pu le brancher en amont du Stormaudio et donc comparer le Dirac v3 directement intégré à l’ISP mk2 et le Dirac v1 sur une entrée Hdmi sans correction.

 

 

Installation du stormaudio isp mk2

Une fois le carton (bien gros) ouvert, le tour en est vraiment très vite fait : en plus du préampli, un manuel de 12 pages, un câble d’alim et puis c’est tout !

Pas d’oubli de télécommande, il n’y en a pas ! On est vraiment dans un autre monde, celui de l’intégration.

Le petit truc : Au final, pour le pilotage de tous les jours, je me suis  servi du navigateur web de mon téléphone, avec un onglet toujours chargé. J’ai même mis les fichiers de sauvegardes de configuration directement dans mon téléphone, comme ça je pouvais changer de configuration sans même allumer mon PC.

Interface Web de la section télécommande

 

Revenons au bestiau : il mérite bien ce qualificatif : il est juste énorme !

Cela est justifié en raison du  nombre de prises à l’arrière, mais personnellement ça m’a posé un problème concret : où le mettre !?!?

La largeur est standard, mais la hauteur et surtout la profondeur nettement moins ! J’avais prévu de le poser sur mes amplis de puissance mais les pieds étaient trop écartés. Finalement il a fini posé en équilibre sur mon lecteur CD.

Autre point problématique avec son gabarit, un certain nombre de mes câbles étaient trop courts.

Bref, cela peut paraître anecdotique, mais c’est réellement à prendre en considération avant installation : il ne rentre vraiment pas n’importe où !

Une fois branché, passons à la configuration : j’avais eu le droit à une petite démonstration de l’interface web chez Dtsman.

Enormément de possibilités, mais le principal truc à savoir : Dirac s’occupe de tous les réglages des enceintes, donc il n’y a rien à faire de ce côté-là.

Encore un petit souci technique chez moi, pas de réseau ethernet dans ma salle et pas de wifi dans le préampli : comme le Lyngdorf, installation d’une CPL et ajout d’un câble.

Je comptais faire une double configuration comme j’ai chez moi : 5.1 pour la musique et 9.3 pour le HC (avec des jeux d’enceintes partiellement différents donc).

Je configure ma base en 9.3 puis tente de faire mon 5.1 en récupérant des enceintes du 9.3… Echec…

Après un appel à Sébastien Gailleton, que je remercie pour tous le temps qu’il a consacré aux testeurs et à ses conseils, on peut bien faire plusieurs configurations multicanales, mais pas en utilisant les mêmes sorties…

Le petit truc : après discussion, il faut faire une installation (calibration Dirac incluse), la sauvegarder, puis repartir de la feuille blanche pour la seconde installation (avec une seconde calibration Dirac complète).

L’utilisation des sauvegardes permet alors de recharger une configuration complète en moins d’une minute chrono (directement depuis mon téléphone donc). A noter une très bonne idée de Stormaudio : l’ISP mk2 peut avoir plusieurs mémoires Dirac en stock mais surtout il les garde dans le préampli ! Donc lors du chargement d’une configuration /sauvegarde, pas besoin de recharger le projet Dirac (qui fait plusieurs centaines de Mo) mais juste un fichier de config de quelques centaines de Ko.

Ce n’est donc pas parfait pour du multi configuration (ils y réfléchissent) mais cela reste relativement simple et rapide.

A noter que ce “problème” est dû uniquement au fait que j’ai besoin de faire deux configurations multicanales avec des éléments communs.

Il est parfaitement possible de créer une configuration multicanale et de réutiliser n’importe quelles enceintes pour créer un second système stéréo (2.0 ou 2.1) pour de la hifi ou de la sonorisation (ce que Stormaudio appelle un théâtre enfant).

Une fois mon installation 9.3.0 créée, passage à la calibration Dirac et l’utilisation du Dirac Bass Control.

Hormis le fait qu’il faut un PC puissant et en 64 bits (exit mon mini Pc qui me sert habituellement à faire tourner les logiciels de mon HC…), le logiciel Dirac est parfaitement stable et aucun problème de connexion avec le préampli.

Je note que l’interface de la v3 est un peu plus claire que la v1 et avec plus de commentaires. On peut prendre les points de mesure dans n’importe quel ordre, ça c’est pratique !

Pour les courbes cibles, si on fait du sur-mesure (ce qui est mon cas), bien penser à faire une sauvegarde des cibles, cela permet de les réutiliser ultérieurement (pour un autre groupe d’enceintes ou un autre projet).

Correction Dirac de la centrale avec rehausse des aiguës pour la toile transonore

Les trois caissons vus par Dirac

 

Une fois cette première configuration faite, passage aux écoutes, histoire de voir si cela fonctionne correctement.

C’est OK, sauf qu’il n’y a pas de son dans les Wides ! Et aucun upmixer installé (pas de DTS:X pro à ce moment là) n’est capable de les alimenter.

Je teste une piste en Atmos, les wides fonctionnent bien… un dixième du temps avec un petit effet… Aucun intérêt donc !

Très pratique, la page vumètres : on voit le nombre de canaux entrants, et les canaux utilisés en sortie

 

Appel de Sébastien pour savoir ce qu’il est possible de faire. Les upmixers installés ont été conçus pour 7.1.6, mais pas du 9.1.4. Dommage pour ma configuration. Après discussion, on décide de repartir sur une copie de ma configuration usuelle : un 7.3.0 avec un array pour les surrounds. Dans ce cas les deux surrounds sont vues comme une seule par Dirac et non plus corrigées individuellement.

C’est donc reparti pour une nouvelle configuration et une nouvelle calibration…

Tant qu’on est lancé, je crée en plus ma configuration musique en 5.1 sur base de mes 5 Baltic (indépendante de la configuration HC donc).

Après avoir passé deux heures à entendre les sweeps de Dirac, j’en profite pour faire les mesures des corrections avec Rew des deux installations (avec et sans Dirac). Ceci sera détaillé dans chacun des tests décrits plus bas.

 

Premières écoutes

Finalement, après tous ces réglages, je peux enfin regarder un film !

Je choisis Gladiator (en DTS HD MA 5.1 plus Auromatic pour le passer en 7.1).

Le son est particulièrement ample, avec un champ surround présent quand il faut et très homogène. Discret à certains moments mais riche en détails (les gouttes d’eau qui tombent, le chant des oiseaux,…). On est dans une bulle sonore, avec des enceintes indiscernables.

Je n’ai pas du tout le sentiment d’oppression que j’avais eu dans ma salle avec le Lyngdorf MP60. Je retrouve l’ampleur apportée par le THX2 de mon Meridian.

Là où il me scotche tout particulièrement, c’est par sa reproduction des voix : elles sont extrêmement bien reproduites avec énormément d’échos et de réverbérations du « lieu de tournage ». Je n’ai jamais eu l’impression d’entendre un appareil autant recréer l’écho de la pièce dans laquelle la personne parle.

Les basses sont quant à elles un peu trop bien intégrées et manquent un peu de présence. Pour la suite (surtout que je n’écoute pas au niveau de référence et que j’avais fait une courbe plate), je décide de retravailler mes courbes pour rehausser un peu le caisson.

Sur le test d’un concert en DVD, je bascule entre Dolby Digital et DTS : l’écart de niveau est particulièrement flagrant : 10 dB de plus pour le DTS ! A volume sonore équivalent, l’afficheur me donne -44 pour le DTS et -34 pour le Dolby Digital…

Pour comparer à la volée, pas facile.

Autre point spécifique, l’affichage du volume : il n’est pas calé par rapport au niveau de référence (= 0 dB sur un appareil correctement calibré) mais par rapport au maximum. Résultat, le niveau de référence doit être de l’ordre de –24 dB sur l’afficheur.

 

 

Dirac Bass Control : comparatif trois caissons contre un seul

Pour ce premier test, je voulais entendre l’apport du Dirac Bass Control et son contrôle du multicaisson.

En plus de la configuration 7.3 de base, j’ai créé une autre configuration 5.1 (avec les 5 Baltic, configuration musique plutôt) et ai donc refait une nouvelle calibration Dirac… Les courbes demandées sont les mêmes pour les deux systèmes et les niveaux de sortie ont été équilibrés directement sur le Stormaudio à l’aide des courbes de réponses mesurées avec Rew. Pas de grosse différence théorique sur les deux systèmes de caisson donc.

Le caisson commun aux deux systèmes est bien entendu le XTZ 1×12, au placement optimisé entre les deux principales.

Pour les deux caissons supplémentaires, il s’agit de petits caissons Velodyne 8 pouces, placés parfaitement à l’arrache à l’arrière de ma salle dans le secteur des surrounds : l’un contre un mur, l’autre en champ libre. Je ne leur ai fait aucun réglage à part celui du niveau (pour que Dirac les ait à un volume acceptable pour ses mesures).

Pour commencer le comparatif de trois caissons contre un seul caisson, j’ai débuté par l’écoute de divers disques stéréo de pop/rock. J’écoutais chacun des titres successivement avec trois caissons ou un seul caisson.

Avec un seul caisson, les basses sont parfaitement maîtrisées et sans aucune bosse ou bourdonnement intempestif. Dirac fait parfaitement son boulot, comme d’habitude.

Avec trois caissons, les basses sont un peu plus détaillées et un peu plus profondes. Par contre niveau impact, c’est plus aléatoire : parfois c’est mieux,  mais sur certains morceaux, le caisson unique est plus efficace.

A noter qu’on ne repère absolument pas les caissons arrières, on entend vraiment la source du son uniquement à l’avant.

En désactivant le Dirac sur la configuration trois caissons, cela perd totalement en homogénéité et un pic vibratoire apparaît (bon il n’y a aucun réglage dans ce cas, il s’agit donc d’un résultat multicaisson totalement aléatoire).

 

Je continue mes tests en multicanal…

… vec des extraits du disque de démo Dolby Atmos.

Sur Amaze, en 7.3, les basses sont hyper bien maîtrisées. Mais en 5.1, le caisson descend nettement plus bas (le canapé tremble, ce qui n’était pas le cas avant) au prix d’une ampleur moindre.

Sur Horizon, on retrouve que le 5.1 descend plus bas, mais les trois caissons apportent plus d’homogénéité et plus de maîtrise.

Je passe à Everest en commençant par le 7.3 : on est vraiment en plein milieu de l’action. Je n’ai jamais entendu cette scène comme ça, Lyngdorf MP-60 inclus !

La maîtrise du sous-grave est impressionnante. Plein de détails et des nappes de son qui se baladent à travers la pièce, les enceintes ayant totalement disparues.

Un micro bémol avec une petite distinction entre la scène frontale et la scène surround (alors que le Lyngdorf fusionnait totalement l’ensemble).

En 5.1, je retrouve une belle enveloppe surround, mais le grave est moins impressionnant ici, il ne prend pas autant aux tripes qu’en 7.3.

 

Je me décide à tester de l’Auro 3D…

… avec Passengers et la scène de la piscine en apesanteur.

Premier « bug » : en 5.1, impossible d’activer la piste Auro 3D, l’ISP reste désespérément en DTS HD MA (l’Auro 3D étant encodé dedans). Par contre dès que je bascule en config 7.3, j’ai bien un Auro 3D qui s’affiche à l’écran.

Le monocaisson descend plus bas (j’ai encore mon canapé qui vibre) mais le multicaisson apporte plus d’ampleur et plus d’impact.

D’un point de vue surround, le 5.1 se fait totalement écraser par le 7.3 qui crée une bulle de son nettement plus impressionnante.

 

Bilan :

un petit plus pour le multicaisson mais je reste un peu sur ma faim. Je trouve que les extraits testés manquent un peu de constance et de durée pour se faire une vraie idée.

 

 

Dirac v3 Bass Control par rapport à Dirac v1 : quel apport ?

Pour cette partie, je voulais voir si la v3 du Dirac  avait vraiment apporté une grosse évolution par rapport au Dirac première génération.

J’ai donc mis un splitter sur la sortie audio de mes sources et j’ai fait passer une des sorties par mon Minidsp NanoAVR Dirac Live avant d’entrer dans le Storm.

Ensuite j’ai désactivé le Dirac du Stormaudio et j’ai fait une calibration 5.1 Dirac directement à partir du Minidsp.

Après égalisation des niveaux, il me suffisait de basculer d’une entrée de l’ISP mk2 à l’autre pour pouvoir comparer le Dirac v3 intégré (avec son Bass Control, sur un seul caisson) en 5.1 avec le Dirac v1 du Minidsp !

J’ai recommencé avec le disque de démo Dolby Atmos pour débuter.

Sur Amaze, les basses sont très très amples avec le Dirac v1. Le DBC apporte encore plus de profondeur mais la maîtrise des basses est identique.

Sur Everest comme Game of Thrones, pas d’écart audible.

Je me retrouve avec le même souci que la section précédente et des extraits trop courts en basses. Je décide donc de basculer des concerts en Bluray (voire en DVD). Trois concerts sont retenus : Pink et son Live à Wembley, Sting à l’Olympia et enfin Hans Zimmer à Prague.

 

Cette fois je compare Dirac v1 versus Dirac v3 en 5.1 versus Dirac v3 en 7.3 !

 

 

Sur Pink,

très très net avantage au Dirac v3 avec un seul caisson (5.1) : énormément d’impact et grosse caisse avec plus de densité.

Dirac v1 et Dirac v3 en 7.3 sont en deçà et assez proche, avec un tout petit avantage pour le monocaisson de la v1.

 

Changement de style…

… avec Sting en live : bon là c’est tout l’inverse.

Si on veut de l’impact et de la profondeur sur la batterie, c’est le multicaisson (7.3) qui remporte la palme !

Juste derrière on retrouve le monocaisson de la v1 qui est très proche. Par contre, avec le Bass Control du 5.1, la batterie perd nettement de sa force de frappe…

 

Je finis ma soirée…

… par un duel sur Hans Zimmer entre le monocaisson du Minidsp en v1 et celui du Dirac Bass Control en v3 : la v1 descend un peu plus bas, mais c’est un poil plus brouillon.

Par contre le Dirac Bass Control est un peu meilleur sur le contrôle des basses et c’est un peu plus homogène.

Je n’irais pas tenter un ABX pour différencier les deux versions sur ce disque, en tout cas, la différence est assez subtile, alors que ce n’était pas le cas sur Pink et Sting (et avec des résultats opposés) !

A noter que j’ai refait des contrôles à postériori pour vérifier que je n’avais pas eu une hallucination auditive, mais non, les résultats sont extrêmement variables en fonction du concert écouté !

Après analyse, les fréquences des impacts sont relativement différentes entre les deux premiers concerts : chez Pink, les pointes sont vers les 35/40 Hz, donc relativement bas, alors que chez Sting, on est plutôt vers 80 Hz, donc dans la fréquence de coupure de mon système et une zone de creux de ma pièce : à ce niveau, on voit que le multicaisson permet de nettement mieux gérer cette zone de transition délicate.

Par contre on est pénalisé par l’utilisation de deux petits caissons de soutien ne descendant pas très bas : sans doute que trois caissons identiques du niveau du XTZ auraient permis d’avoir tout à la fois, de l’impact et une descente vers l’infra.

Vu que j’ai eu pas mal de temps pour faire mes tests, j’ai complété cette triple comparaison avec mes extraits de films de test usuels.

 

On débute…

… avec la course de Ready Player One (en DTS HD MA 5.1).

Que ce soit le Dirac v1 ou le Dirac Bass Control de la v3, en monocaisson, c’est très similaire, avec un caisson qui descend très bas, mais plutôt avec des infras que de l’impact.

Sur ces deux configurations en 5.1, le champ surround est hyper détaillé mais les effets avant/arrière sont un peu trop marqués. Les surrounds sont localisables.

 

On passe en 7.3…

… (5.3  avec array en réalité, je n’ai pas utilisé d’upmixer) : les caissons descendent nettement moins bas mais par contre Kong cogne clairement plus fort ! Un maximum de basses dans les trois cas, mais pas les mêmes finalement.

Niveau scène sonore, l’apport de l’array est indéniable, avec des transitions plus progressives et un champ surround plus large.

 

Changement total de monde…

… avec une plongée dans les Deux Tours du Seigneur des Anneaux.

On baigne vraiment dans l’ambiance des scènes avec un champ surround très homogène et riche en détails.

Ici, la supériorité va clairement au monocaisson du Dirac Bass Control : sur la fermeture de la Porte Noire,  les infras générés sont impressionnants ainsi que leur maîtrise.

Le Dirac v1 est derrière : cela descend, mais pas de façon aussi propre.

Et pour clore le podium : le multicaisson du 7.3, pénalisé par son manque d’infra sur une scène qui est encore plus impressionnante quand il y en a.

 

 

Et en hifi, que vaut ce STORMAUDIO isp mk2 ?

Avec un appareil de ce calibre, se pose toujours la question : est-ce qu’il sait faire de la musique en plus du cinéma ?

J’ai donc décidé de le comparer à mon Meridian, qui avait la réputation d’être pas trop mauvais sur ce point-là à l’époque.

Histoire de rendre les choses comparables, pas le choix : comme le Stormaudio est calibré en Dirac, il va bien falloir que je le fasse sur mon Meridian avec le Minidsp (comme je viens de changer d’enceintes, je ne l’avais pas encore fait). Donc c’est reparti pour une calibration Dirac, mais cette fois en 2.1 sur le Meridian (trop complexe de faire un comparatif 5.1 vs 5.1 en direct entre deux préamplis j’avoue). Le Stormaudio a été utilisé avec la configuration musique (DBC et un seul caisson).

Je récupère les mêmes courbes cibles que le Stormaudio et les réinjecte pour le Meridian.

Les niveaux sont calibrés à l’identique (il y a 26 dB de différence entre les afficheurs des deux appareils ! ).

Ceci réglé, il ne reste plus qu’à attaquer une longue phase de débranchement/rebranchement, vu que j’ai écouté chaque morceau sur chacun des deux préamplis avant de passer au morceau suivant.

J’ai varié entre du rock, de l’électro, du classique, de la BOF, sur trois soirées.

Sur le Storm, c’est ultra détaillé, la scène sonore est large et très profonde, les enceintes se font totalement oublier. Sur certains morceaux, on est face à une demi sphère de musique, et plus du tout deux enceintes avec un caisson. Les basses sont là encore parfaitement maîtrisées. Le placement des instruments est aisé, quelque soit le style de musique.

La grande classe, c’est vraiment un régal d’écouter de la musique avec.

 

Et mon vieux Meridian, alors ?

Tout pareil, peut être un poil plus détaillé dans les hautes fréquences, à part la scène sonore qui est un peu moins bien en profondeur. Et au bout de la seconde soirée, cela commence à me tracasser : j’avais fait tout un tas de tests comparatifs avec mes précédentes enceintes (colonnes Cabasse Iroise 500), et j’ai gardé les Baltic pour l’amélioration qu’elles m’apportaient sur la scène sonore.

Comme d’habitude je fais mes tests avec un lecteur SACD Sony, je le rajoute comme drive en optique sur le Meridian (donc sans correction Dirac) : au bout du troisième album, pas de doute pour moi, niveau scène sonore, c’est nettement plus 3D avec la Sony comme source que mon Oppo 83SE. Et je retrouve ce que j’avais apprécié lors de mes tests des Baltic.

Je repars pour mon troisième round, en changeant ma source : on passe de l’Oppo SE Special Edition à la DTE Digital Transport Edition ! La platine Sony me servira d’arbitre, même si elle est sans correction. Cette fois je me concentre sur du classique (Casse Noisette de Tchaïkovski et la Symphonie Fantastique de Berlioz) ainsi que du jazz (Fredrika Stahl).

Sur cette configuration, l’écart se réduit très nettement, même si le Storm est encore un poil plus ample et détaillé que le Meridian. Accessoirement l’Oppo DTE est meilleure que la SE en tant que drive. J’obtiens donc que le Storm + l’Oppo DTE est la meilleure combinaison, mais que le vieux G68 + DTE équivaut au Storm + SE.

 

Et au final, qu’en conclure ?

Premièrement que le Stormaudio ISP mk2 se débrouille très très bien en HiFi, et que c’est un plaisir d’écouter de la musique avec. Secondement, c’est qu’il améliore encore les sources par rapport à mon (vieux) Meridian !

 

 

DTS:X pro ou array ?

J’aborde enfin la dernière partie de mes tests, StormAudio ayant eu la gentillesse de me laisser l’ISP mk2 jusqu’à l’arrivée du DTS:X Pro !

Comme vu dans la partie installation, j’avais eu l’air un peu idiot quand après avoir fini ma configuration, je m’étais rendu compte que je n’avais pas de son dans les Wides en 9.3. J’étais donc retourné en 7.3 avec un array sur les surrounds.

Une fois le nouveau firmware chargé, je récupère ma sauvegarde en 9.3 du tout début (vraiment pratique ce système ! ) et n’ai donc pas besoin de refaire une énième calibration Dirac.

Le but de mes tests est de voir l’apport du DTS:X Pro pour étaler le son sur 9 enceintes de façon indépendantes par rapport à l’array qui le fait déjà mais avec des signaux identiques et donc un son diffus.

J’entame mes essais avec Amaze, en Dolby Atmos : bon ok ça c’est vite vu, le DTS:X Pro ne fonctionne pas sur le Dolby Atmos… Le Storm permet de mettre du Neural X, mais il n’y a aucun son qui sort des Wides (et les Vumètres le confirme).

Je passe à un disque de démo de DTS, cela ça doit forcément marcher !

 

Waveform (musique électro) :

En DTS:X Pro, le son vient plutôt de l’avant et de l’arrière, mais très peu des wides. Cela manque un peu de continuité entre la scène frontale et la scène surround.

En array, la scène frontale bizarrement s’élargit. Le champ surround est plus diffus et les surrounds back sont moins distinguables. Le trou entre avant et arrière est moins présent.

En 7.1 natif, l’effet frontal/surround est très présent et les surrounds assez faciles à repérer.
Sur ce titre, le DTS:X Pro améliore un peu la répartition du son, mais ne fait pas disparaître les enceintes surrounds pour autant.

 

Exodus avec un extrait de tempête de grêle :

Avec le DTS:X Pro, les grêlons viennent vraiment de partout, mais les wides sont peut-être un peu trop distinctes (en même temps le but de mon exercice, c’est d’écouter uniquement les enceintes).

En natif 7.1, on a clairement deux scènes : la frontale et l’arrière : cela manque de continuité entre les deux.

En array, la scène frontale s’élargit. Les grêlons proviennent de partout mais sont moins distincts. Les enceintes surrounds s’effacent, surtout les SRB.

 

Je reviens à Amaze,

mais cette fois transmis en PCM 7.1 (pour que le DTS:X Pro puisse s’appliquer).
Je commence avec l’array : le son se balade bien partout et l’oiseau passe bien progressivement d’une enceinte à l’autre de façon continue.

Le DTS:X Pro se débrouille aussi bien sur les transitions, aucun trou. Mais pour la pluie de la fin on est un peu moins dedans.

Je finis avec le 7.1  natif : ici, la répartition est encore très propre, et aucune sensation de trou, même sur l’oiseau qui ne saute pas d’une enceinte à l’autre mais tourne de façon continue. Par contre, pour la pluie finale, elle est vraiment localisée à l’arrière et on n’a pas l’impression d’être dessous.

 

Changement de style avec un retour 15 ans en arrière…

… pour l’attaque de l’immeuble dans Matrix.

En DTS:X Pro, c’est très frontal mais le champ surround est bien réparti avec plein de petits détails. Le « bullet time » est très progressif et avec une multitude de points d’émission.

En natif (5.1 tel quel), cela reste frontal mais les enceintes surrounds deviennent clairement audibles et distinguables. Le « bullet time » est pas mal mais manque de fluidité (il a tendance à passer brusquement de l’avant à l’arrière).

Je finis avec l’array (+ Auromatic pour utiliser les surrounds back) : on baigne vraiment dans le son, sans savoir d’où cela vient. Le « bullet time » est nettement plus fluide.

Personnellement j’ai une préférence pour l’array, qui met plus dans une ambiance, que le DTS:X Pro, qui multiplie les points d’émisssion.

 

On reste dans la SF…

… avec la course du début de Ready Player One en DTS HD MA 5.1.

En DTS:X Pro, la fluidité des passages des voitures est parfaite. Mais on distingue quand même pas mal les enceintes surround comme points d’émission.

En 7.1 (5.1 + Auromatic), on a vraiment deux scènes : celle de l’avant et celle de l’arrière. Il n’y a pas une bulle comme avec le DTS:X Pro, et clairement un gros trou entre les frontales et les surrounds.

En array, les transitions avant/arrières sont moins fluides par rapport au DTS:X Pro. Mais on est bien dans une bulle sonore, sans aucun trou entre l’avant et l’arrière.

 

Je repasse au bluray de démo Atmos avec l’extrait d’Everest…

… (là encore envoyé en LPCM 7.1 au Stormaudio).

En array, on baigne dans le son, cela vient vraiment de partout, sans distinguer une seule enceinte.

En revenant au 7.1, on retrouve un effet avant/arrière avec des enceintes plus localisables (Attention, là encore je suis en condition de test en me concentrant uniquement sur le son : en réalité c’est quand même assez homogène et bien rempli).

Avec le DTS:X Pro, on retourne au cœur de la montagne, avec une bulle bien meilleure et plus homogène.

 

Dernier test…

… avec la scène d’illusion de Mysterio dans Spiderman Far from home.

En 7.1 natif, les voix sont localisables (même si réparties par la réverbération) et on a toujours ce souci d’effets avant et arrière.

En DTS:X Pro, des émissions intermédiaires (sur les Wides) sont créées : l’enveloppement est bien meilleur, avec de meilleures transitions frontales/surrounds. On est dans une vraie bulle.

Final en array : immédiatement on baigne dans une vraie bulle auditive. Aucune notion de frontales ou de surrounds, juste du son qui vient partout. S’il y a des effets passant de l’avant à l’arrière, ils sont parfaitement progressifs.

Par contre un bémol sur le DTS:X Pro appliqué à une source en 2.0, principalement des films (TNT, replay, streaming) souvent encodés en Dolby Surround (Prologic) : à ce niveau, le DTS:X Pro n’est vraiment pas bon. Perte de spatialisation et réverbération à outrance sur les frontales, surrounds diffusant n’importe quoi !

Le Dolby Surround, même s’il fait perdre les Wides, reconstitue parfaitement un champ surround avec ce qu’il faut dedans et bien intégré. Idem pour l’Auromatic qui fait un boulot de bonne qualité.

Au final, en usage courant, pour tout ce qui était bande-son en 5.1/7.1, j’ai utilisé le DTS:X Pro, qui permet d’employer toutes les enceintes disponibles, de façon totalement discrète, amenant un champ surround exceptionnellement homogène et riche, faisant disparaître les enceintes et tout en étant parfaitement équilibré entre l’avant et l’arrière.

Pour les malheureux films encore diffusés en 2.0, j’ai utilisé le Dolby Surround, qui, même s’il n’alimente pas les deux enceintes Wides, est de grande qualité et, comme le DTS:X Pro, parfaitement équilibré. De ce point de vue, gros progrès par rapport à mon Meridian qui fait trop ressortir les Back lorsque j’applique le Dolby Pl2.

A noter l’apparition d’une nouvelle fonctionnalité, dans le firmware du Dts X Pro : le Multiple rendered side surround channels. Celui-ci permet de multiplier les surrounds pour améliorer le champ surround dans les grandes salles. Par manque de temps, je n’ai pas eu la possibilité de le tester à ce moment, l’apport du Dts X Pro étant prioritaire il me semble pour la majorité des forumeurs.

 

Conclusion

 

Que conclure de tout ça : en version simple, plus il y a d’enceintes, mieux c’est !

Après, on a deux philosophies d’écoute :

  • ceux qui veulent avant tout baigner dans l’ambiance du film et se concentrer sur ce qui se passe à l’écran : dans ce cas un array de surrounds est le plus adapté.
  • et puis il y a ceux qui veulent profiter des effets sonores et de toutes les enceintes qu’ils ont installées chez eux : ici, un upmixer tel que le DTS:X Pro est parfait, en permettant en plus de combler les trous d’émission et d’améliorer les transitions.

J’attends le jour où un appareil permettra à la fois de proposer d’utiliser les enceintes disponibles en array  pour diffuser le son des films traditionnels en 5.1 avec une enveloppe sonore au top mais aussi d’améliorer les films en Atmos en multipliant les points d’émission : la toute nouvelle fonctionnalité de l’ISP Mk2 à l’air de le promettre, mais malheureusement je n’ai pas pu la tester.

Le StormAudio ISP Mk2 a tous les atouts pour pouvoir le faire par sa gestion de configurations avancées et ses multiples mémoires : j’ai fait remonter mon souhait à StormAudio et je croise les doigts pour que cela se concrétise.

Alors des trois mois que j’aurais passé avec ce processeur, que retenir ?

Qu’une fois la bête maîtrisée (et elle est tellement riche en possibilités qu’il faut vraiment prendre le temps de bien la configurer) c’est un régal à utiliser : même sans application Android, l’interface Web permet de changer de configuration en un rien de temps ; le décodage est d’une finesse et d’une richesse exceptionnelle ; le Dirac Bass Control, parfaitement stable chez StormAudio, permet enfin de régler du multicaisson correctement ; une correction acoustique qui améliore les choses sans dénaturer ; et enfin un plaisir d’écouter de la musique avec, grâce à une scène sonore majestueuse.

Finalement, avec ce préamplificateur StormAudio ISP Mk2, ce n’est plus son système que l’on écoute, mais, grâce à son talent à remplir l’espace avec réalisme, on est tout simplement  transporté au coeur de l’action ou devant l’orchestre.

Ainsi après avoir multiplié les tests d’écoute dans tous les sens pour voir tout ce qu’on pouvait en tirer, j’en aurais juste… profité ! … Et le retour à la réalité sera difficile…

En tout cas, une sacrée rencontre que celle de ce processeur 32 canaux StormAudio ISP Mk2… et au nom de l’Association des membres HCFR, je remercie particulièrement Sébastien Gailleton de chez StormAudio de m’avoir donné le temps de le tester dans toutes les configurations que je désirais explorer, mais aussi d’en profiter tout simplement !

 

Dominique_domin
HCFR – Janvier 2021

 

SYNTHESE

Les plus :

  • Une qualité de décodage au top
  • Musical
  • Dirac parfaitement stable et bien intégré, avec plusieurs mémoires
  • Des possibilités de configurations extrêmement étendues
  • Un système de backup simple
  • Toutes les informations données par l’interface web

Les moins :

  • Énorme !
  • Encore plus de souplesse dans les configurations possibles, serait appréciable
  • Quid du WiFi ?
  • Pas d’application Android (même si un raccourci web fait parfaitement l’affaire)
  • A réserver à ceux qui maîtrisent bien le HC (car cela reste un produit d’intégrateur à la base)

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au Stormaudio ISP Mk2 : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-preamplificateurs-decodeurs-homecinema/storm-audio-isp-mk2-pre-16-24-ou-32-cx-test-hcfr-post-1-t30106441-15.html

 

 

 

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