Test HCFR vidéoprojecteur Sony VPL-VW890ES
evaluation du moteur optique
Evaluer l’optique du VPL-VW890ES en situation est assez complexe.
Nous savons et il est évident vu la taille de la bête, que l’optique VPLL-Z7013 est excellente.
Nous savons aussi que le VPL-VW890ES est issu de la grande famille de vidéoprojecteur 4k Sony et cela implique un grand nombre de processings vidéo dont certains ne peuvent se débrayer qu’en passant par le menu usine et d’autres seront actifs quoi que l’on fasse.
Point sur les convergences
Commençons par les convergences. En sortie de carton nous disposons d’un vidéoprojecteur présentant des convergences tout simplement parfaites.
A tel point que je n’ai pas effectué le moindre ajustement. Je ne sais pas si il s’agit d’une particularité de cet exemplaire de prêt ?
Notre VPL-VS890ES affichait zéro heure au compteur et malgré le conditionnement en flightcase, il était emballé d’origine, donc peu probable qu’il ait été allumé puis sélectionné en vu de présenter un exemplaire virtuellement parfait aux testeurs.
C’est bien la première fois que je suis en présence d’un vidéoprojecteur ayant des convergences aussi bonnes. Le VPL-VW870ES n’était pas aussi bon sur ce point.
Si d’aventure il fallait corriger les convergences, le VPL-VW890ES dispose des réglages usuels en globalité (shift) ou par zone.
La correction par zone peut se faire sans problème grâce à l’optique VPLL-Z7013 qui affiche une uniformité parfaite et aucune déconvergence même en utilisant le zoom et le lens shift à outrance.
Cet atout est en revanche le point faible des vidéoprojecteurs Sony équipés de l’optique hybride (des VPL-VW2x0ES aux VPL-VW7x0ES).
En effet l’optique hybride bonne au demeurant, démontre des limites si l’usage du zoom et du lens shift devait se faire aux extrema des amplitudes de réglages disponibles.
Précision à 1 pixel et incidence des presets usine
Si nous testons le VPL-VW890ES à partir de mires de définition, nous noterons les défauts usuels constatés sur les vidéoprojecteurs de la marque.
Il faut tenir compte des différents processings qui interviennent dans la cohérence de la structure des images.
L’ajustement des matrices par exemple joue un rôle déterminant. Cet ajustement est asservi à un preset qui est intégré au menu usine.
Nous pouvons tester le VPL-VW890ES en supprimant tous les presets usine et constater un gain dans la reproduction des composantes de mires natives UHD dans les zones à 1 pixel.
Passer du preset de correction de convergence au mode manuel corrigé, va également démontrer une différence qui se voit par un changement d’aspect tonal et colorimétrique dans les zones très précises des mires.
La correction globale peut se faire par l’intermédiaire du menu usine et dans une certaine mesure permet d’arriver à un résultat plus uniforme.
D’un autre côté, le résultat obtenu par la méthode utilisateur est bonne et assure un excellent rendu visuel durant un film et c’est le plus important.
Il faut aussi retenir que seul le service technique Sony est autorisé à modifier le menu usine. Sans une autorisation validée, s’aventurer dans ce menu est aux risques et périls de l’utilisateur et une perte de la garantie.
Autre élément à inclure dans la réflexion, le Reality Creation et le DFO jouent également un rôle dans la restitution des mires natives UHD et 4K aux précisions de 1 pixels.
C’est d’ailleurs logique car ces algorithmes travaillent conjointement sur la correction supposée du flou et sur le gain en détail.
L’analyse de l’algorithme ne sait pas reconnaître une mire à 1 pixel, il comprend une texture qu’il doit traiter.
Ainsi il faudrait sacrifier des outils très performants au profit d’une performance optique native qui sera encore modifiée car d’autres processings non débrayables interviennent.
Sur une mire de définition native UHD, le Reality Creation engendre un color shifting additionnel aux dérives colorimétriques des presets usine.
Mire de texte affichée sans modification dans le menu usine.
La restitution est très bonne avec une lisibilité plus que convenable du texte dans toutes les conditions de chrominance. Ceci démontre une bonne acutance du moteur optique.
Mire de résolution UHD native.
Sans toucher au menu usine on peut se rendre compte de la dérive colorimétrique dû aux processings et aux presets de convergence, température de couleur et uniformité (accessible uniquement dans le menu usine).
C’est pas mal du tout hormis la dérive colorimétrique.
Les zones à 1 pixel de résolution s’affichent et dévoilent la structure matricielle, but recherché par le test.
Une fois les presets et processings supprimés, voici ce que l’on obtient.
La dérive colorimétrique de la mire a presque disparue et les zones à 1 pixel sont encore plus nettes et lisibles.
En contrepartie la déconvergence n’est plus corrigée et devient visible.
Le gain apporté est plutôt limité, il est certes possible de compenser la déconvergence dans le menu usine sans que cela génère la dérive de couleur.
Cependant, dès que les processings de netteté, principalement le Reality Creation, seront utilisés, la dérive reviendra sur les mires à 1 pixel.
On peut alors se demander si intervenir dans le menu usine dans ce contexte est pertinent.
Mire UHD à 1 pixel issue de son fichier d’origine. Le VPL-VW890ES arrive presque à l’affichage le natif originel.
Mire multi-fréquentielle, attention il s’agit d’une capture non réduite en raison de l’affichage à plusieurs fréquences.
Afin de pouvoir visualiser les hautes fréquences qui s’approchent de la résolution 1 pixel, veillez à agrandir cette image, puis l’afficher dans une nouvelle fenêtre ou un nouvel onglet.
La télécharger afin de la visualiser à posteriori est fortement conseillé. Cette manipulation est à faire sur ordinateur, fichier volumineux et image en très haute résolution.
A partir d’un certain seuil, le VPL-VW890ES est pénalisé par les presets et les processings qui rendent l’affichage des zones très précises impossible.
Nous notons également la dérive colorimétrique dans cette zone (extrême gauche).
En pratique la dérive qui se manifeste essentiellement aux hautes fréquence ne se manifestera pas ou uniquement sur une image dont la structure s’apparente aux mires que l’on utilise.
Une grille ou un damier par exemple, mais forcément de définition très précise proche ou égale à 1 pixel UHD. Nous pouvons nous rassurer, car le phénomène sera excessivement rare.
Veillez cliquer sur l’image afin de l’afficher en grand et observez la grille d’aération sur le capot du hummer.
Vue sur le cas du 1080p et appréciation sur un film
Sur une mire de précision en 1080p, c’est à dire nécessitant une mise à l’échelle, les dérives colorimétriques sont beaucoup plus discrètes.
Il y a donc un lien avec le mapping des pixels qui, s’il est sur une définition native UHD ou 4K, joue sur la structure de l’image et opère un shifting de la matrice de correction numérique des convergences (entre autre car il y a plusieurs presets qui interviennent). Il en résulte les aberrations colorimétriques constatées depuis le VPL-VW500ES dont l’optique avait été injustement accusée d’être responsable.
Si nous zoomons dans une trame d’un film (ici Blade Runner 2049), le VPL-VW890ES est capable de reproduire tous les détails d’une image aussi complexe soit elle.
A mon avis Il ne faut pas chercher trop loin et utiliser le VPL-VW890ES comme il a été pensé par les ingénieurs de Sony.
Durant un film l’image sera superbe et l’optique VPLL-Z7013 jouera son rôle.
Les dérives colorimétriques seront imperceptibles si elles devaient se manifester par un malheureux hasard.
Vu le résultat à l’écran, il n’est pas indispensable de demander à son calibreur agréé et autorisé à aller dans le menu usine, d’en modifier les presets incriminés dans les dérives.
Et puis lorsqu’on regarde un film il ne s’agit pas de mires, les défauts colorimétriques majeurs issus des presets ne risquent pas de se manifester.
– Lien vers le sujet HCFR dédié au projecteur Sony VPL-VW890ES : HTTPS://WWW.HOMECINEMA-FR.COM/FORUM/PROJECTEURS-UHD-4K/2021-SONY-VPL-VW890ES-LASER-4K-VOIR-POST-1-T30114115.HTML
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