Test HCFR : Zidoo NEO X

Test HCFR : Zidoo NEO X

 

construction

 

Participer à un test HCFR est toujours une petite aventure qui permet parfois de toucher des produits qui sortent de l’ordinaire et que l’on n’aurait peut-être jamais vu autrement.

Lorsque Karim_mirak m’a proposé d’intervenir sur un module du test du Zidoo NEO X, je me suis dit « la bonne aubaine ». Voilà un produit des plus intéressant et dont la technicité annoncée semble très prometteuse.

Ce petit couteau suisse cumule les prestations et malgré cela, car la dématérialisation vidéo ne me convient pas (encore … ne jamais dire jamais …) je ne me serais pas aventuré sur son achat.

Raison de plus pour sauter sur l’occasion et jouer un peu avec ce superbe appareil.

Ma mission sera alors de tester le Zidoo NEO X en m’attardant en particulier sur son aspect purement technique et ses mesures.

 

 

Inside Zidoo NEO X, du vrai haut de gamme à prix raisonnable

Première étape : démontage de la bête et observer sa construction.
Un exercice assez complexe dans lequel je ne vous conseille pas de vous aventurer.

En effet le châssis du Zidoo NEO X est construit en plusieurs parties, de nombreuses vis sont cachées, dont une se trouve sous un autocollant de garantie.
Ainsi démonter cet appareil revient à perdre la garantie. Il faut un outillage de précision assez divers, de la patience, faire preuve d’astuce et de délicatesse. Il ne suffit pas de donner quelques coups de tournevis …

Bref, de longues minutes plus tard, quelques pauses, quelques sueurs froides, de nombreuses minuscules vis retirées, le Zidoo NEO X révèle ses entrailles.

 

 

Ça saute aux yeux, le Zidoo NEO X est un appareil qui bénéficie d’une construction extrêmement qualitative et résolument orientée haut de gamme.

Première chose évidente, cet appareil regorge de composants de qualité et exploite une topologie des plus logique qui vise des performances de haut niveau.

Tout d’abord, à défaut d’être compartimenté dans des zones de châssis séparées, chaque type d’étage est monté sur une carte séparée.

Outre des composants indépendants, le Zidoo NEO X utilise donc quatre cartes.
La segmentation se fait par nature, mais aussi dans le but de faire tenir tous les éléments et la connectique dans le form factor du châssis qui se veut relativement compact.
Certains types d’étages cohabitent donc avec d’autres, le numérique n’est donc pas totalement séparé de l’analogique.

Ceci dit on trouve très souvent du très haut de gamme dans ce même cas de figure, car en réalité l’optimisation technique réelle se trouve ailleurs.
On aurait pu souhaiter un châssis CNC massif avec un cloisonnement taillé dans la masse assurant une isolation entre les cartes. Ce que d’autres constructeurs chinois proposent pourtant, comme la marque Matrix dont les produits sont plébiscités et affichent d’excellentes mesures. Une approche très qualitative mais qui implique un encombrement plus conséquent et une hausse inévitable du prix.

Zidoo décide d’aller à l’essentiel sans trop en faire et se concentre sur des composants de qualité et une topologie optimisée.
Un retour aux prestations annoncées sur le Zidoo NEO X indique ce qui doit s’y trouver par nature.

Le Zidoo NEO X est un streamer audio et vidéo, un DAC et un amplificateur pour casque.

Sa connectivité réseau est assurée en Ethernet RJ45 et en Wifi.
Tout naturellement le NEO X dispose aussi d’une connectivité Bluetooth, nécessaire afin d’assurer les liaisons avec des appareils nomades DAP ou Smartphones.

Outre les possibilités déportées, le Zidoo NEO X dispose d’un dock pour disque dur et de trois entrées USB.
Il peut donc aussi assurer un fonctionnement singulier indépendant du réseau.

Sorties symétriques et asymétriques, mais pas d’entrées analogiques, logique étant donné l’usage de cet appareil a vocation à être autonome dans l’écosystème résidentiel et d’assurer une prestation dématérialisée essentiellement.

La connectique numérique est en revanche plus complète.
Les entrées sont composées d’une prise USB, d’une coaxiale SPDIF et d’une AES EBU sur prise XLR dans le cadre d’un usage DAC haut de gamme à partir d’une source d’un même niveau qualitatif et de performance.
On trouvera des sorties audio numérique classiques SPDIF optique et coaxiale, plus évidement une possibilité via la sortie HDMI indispensable lors des lectures de films.
En complément de ce petit monde, le Zidoo NEO X ajoute une prise RS-232, deux prises trigger et une entrée infrarouge pour les déports IR.
Soit, tout le nécessaire pour une intégration dans un système complexe utilisant du Crestron, de l’AMX ou Control4, Zidoo proposant des drivers pour ce dernier.

Un listing qui semble rébarbatif mais qui a son importance car tous ces éléments impliquent alors des composants ou des étages entiers dédiés.

 

Attaquons l’observation technique.

Le Zidoo NEO X est un appareil essentiellement numérique qui devrait donc être équipé d’au moins une alimentation à découpage.

On pourrait penser qu’elle se trouve sous le boitier blindé sérigraphié « Power Drive » juste après l’entrée IEC, mais ne pouvant pas démonter cette partie je n’ai pas pu vérifier. D’après les informations que l’on trouve sur internet, il s’agit d’un filtre secteur.

Le Zidoo Neo X utilise alors exclusivement des alimentations de type linéaire.

Un choix qui n’est pas sans rappeler le travail des tweakers OPPO et qui s’apparente aux stratégies des marques les plus haut de gamme.
Ce vaste dispositif d’alimentation commence par deux gros transformateurs en charge des étages linéaires se trouvant partout dans l’appareil et au plus proche des circuits qu’ils doivent alimenter. C’est à dire que chaque étage dispose de son alimentation dédiée : régulateurs, pond de diode et condensateurs de filtrage.

Chaque élément technique du Zidoo NEO X est individuel, chacun bénéficie alors de son alimentation. La diversité de la connectique explique le travail qui a été réalisé en vue de favoriser la performance et la finalité qualitative et cela quelque soit l’usage que l’on peut faire de cet appareil.

Outre cette topologie techniquement haut de gamme et rigoureuse, Zidoo a sélectionné des composants de très haute qualité.
On trouvera donc en grand nombre des condensateurs de marques connues que l’on croise aussi dans des appareils très haut de gamme et nettement plus couteux que le NEO X.
Les condensateurs seront sélectionnés chez des constructeurs de renom, ELNA, WIMA et NICHICON seront de la partie et constitueront la majorité du nécessaire se trouvant sur la carte unique DAC, sortie XLR et amplification casque.
Vu le nombre et la logique d’intégration, Zidoo n’a pas lésiné et n’a pas souhaité faire les choses à moitié.

 

Cette carte est exemplaire dans sa conception.

Chaque circuit commence par son alimentation et bénéficie de pistes individuelles.
Le DAC résidant en son centre, est un unique chip ESS ES9038PRO. Ce même DAC que l’on trouvait dans les OPPO UDB-205 et SONICA et de nombreux autres appareils haut de gamme de tout poil. Ce DAC présente de nombreux avantages. Il dispose de 8 canaux et la possibilité de scinder les sorties sur plusieurs étages symétriques ou asymétriques. Ainsi un seul DAC peut en remplacer plusieurs tout en assurant les niveaux de sortie normalisés.

Plusieurs filtres numériques sont disponibles pour le PCM et le DSD. Ce DAC peut décoder le PCM jusqu’au 32 bit / 768kHz et le DSD jusqu’au DSD1024 (limité au DSD512 dans le cas du NEO X) plus des fonctionnalités annexes.

Côté horloge Zidoo a vu également en grand.
Les DAC ESS peuvent être cadencé par une horloge unique 100MHz afin de fonctionner au maximum de leurs possibilités, mais Zidoo a préféré opter pour une optimisation horloge à double oscillateur Accusilicon respectivement cadencé à 45.1584MHz et 49.152MHz en charge des multiplicateurs d’échantillonnage 44.1KHz et 48KHz. Une approche qui vise à réduire le jitter dans ses plus bas retranchement et le rendre virtuellement inexistant (une résiduelle infiniment négligeable est toujours présente).

 

 

Puis d’un côté l’étage DAC attaque directement la sortie stéréo symétrique sur prise XLR sur une vraie topologie différentielle présentant quatre amplificateurs opérationnels et un montage rigoureux bardé de condensateurs de qualité.

De l’autre côté se trouve un circuit plus poussé en alimentation dans le but de subvenir aux sorties amplifiées casque.

Cet étage d’amplification, si il affiche des performances modestes pour un amplificateur résidentiel de 410mW sous 32 ohms sur la sortie symétrique TRRRS 4.4mm et 110mW sous 32 ohm sur sa sortie asymétrique TRS 6.35mm, sa technique et sa mise en œuvre n’en demeure pas moins exemplaire.

Cette amplification peut sembler modeste (et c’est le cas), mais elle s’avère suffisante pour subvenir aux besoins d’une majorité de casques. Les plus compliqués à alimenter poseront probablement des problèmes, mais ils ne constituent qu’une minorité de produits.

Zidoo a préféré opter pour un circuit de qualité plutôt que de favoriser les fortes puissances. Bien que les deux pouvaient cohabiter, soit en utilisant des transistors d’amplification à la place des simples AOP mis en oeuvre dans le cas du NEO X, ou encore utiliser un module dédié amplification casque performant de chez THX par exemple, ou Texas Instruments (méthode OPPO).

Le Zidoo NEO X affiche néanmoins des performances d’amplifications digne des meilleurs DAP et cela s’avère suffisant.

L’intérêt se trouve surtout dans la qualité de cet étage sur lequel Zidoo à vraiment mis le paquet en terme de composants de qualité et de logique de topologie. On y trouve les meilleurs condensateurs envisageables et des relais OMRON qui vont couper et activer la sortie qui sera utilisée uniquement. Une approche et des composants que l’on trouve dans les appareils les plus haut de gamme du marché et ayant les meilleures performances.

Chaque autre élément du Zidoo NEO X bénéficie de son composant dédié et de son circuit d’alimentation.
Une partie est groupée autour d’un processeur XMOS, l’USB avec certitude, d’autres entrées éventuellement.

 

Le cerveau du Zidoo NEO X, une Realtek RTD1619DR hexa-core 64-bit A55, se trouve sous son dissipateur thermique sous la carte additionnelle qui complète la connectique des cartes directement fixées au châssis.
On y trouve a proximité une horloge de qualité correcte mais sans commune mesure avec le dispositif mis en oeuvre pour le DAC. Un emplacement qui n’est pas le plus favorable pour la chauffe, mais Zidoo a intégré un ventilateur d’extraction d’air en cas de besoin, solutionnant ainsi les risques de chauffe excessive sur l’ensemble de l’appareil.

 

A noter que la sortie audio asymétrique se trouve sur la carte additionnelle.
Si celle-ci profite d’un montage de qualité, elle n’est pas comparable avec la sortie symétrique qui a été privilégiée par Zidoo.
Remarque intéressante, si les arrivées de courant de cette carte peuvent se déconnecter, les trois nappes ont été collées. Ce qui complique le démontage et pour ma part je n’ai pris aucun risque et je n’ai pas insisté. Cette démarche est rare car elle demande une intervention supplémentaire à l’assemblage en usine, mais elle n’est pas sans raison. Une nappe peut très bien mal s’enficher ou démontrer du jeu avec le temps à cause de la torsion appliquée par la rigidité des câbles. Coller les prises prémuni alors de tout risque d’avoir un mauvais contact à cause d’une nappe présentant un défaut ou du jeu suite à une usure. Une éventualité extrêmement rare certes, mais saluons l’initiative de Zidoo même si il est peu probable que cela s’avère utile.

 

 

 

Enfin, le compartiment du dock du disque dur est isolé du reste de l’appareil par un boitier métallique.
Un choix qui permet de sécuriser le disque dur dans un habitacle solide et stable.
Cette « cage de Faraday » devrait également protéger l’intégrité des données du disque si le Zidoo NEO X se trouvait à proximité d’une source magnétique de forte amplitude. Un accident très peu probable qui demanderait des conditions exceptionnelles pour se produire. Mais qui peut le plus, peut le moins et en l’occurrence, le plus ne pouvant être l’ennemi du bien, pourquoi pas.

 

Voici donc mon petit tour technique de la visite de l’intérieur du Zidoo NEO X.
Il serait possible de rentrer plus en détail, comme lister les AOP par référence et expliciter leur qualité, notamment ceux en charge de l’amplification casque.
Noter les références des composants en charge de chaque entrée, sortie et wireless, mais on sait que tous ces aspects sont maitrisés depuis longtemps et assurément Zidoo a fait les bons choix.

Ce qu’il faut retenir est l’aspect technique très qualitatif de cet appareil.

Avec le NEO X, Zidoo signe une machine polyvalente qui peut siéger au centre d’un système et tout prendre en charge. Excepter les sources externes analogiques évidemment, ce n’est pas la vocation du Neo X.

Combiner fonction vidéo et audio n’est certes pas une nouveauté, mais il est tout de même rare de croiser un tel produit affichant ce niveau de qualité de construction. A vrai dire, en dehors des produits chinois je ne connais pas d’autres appareils qui explorent ce concept. D’ailleurs, depuis le départ d’OPPO quelles étaient les alternatives ?

Le Zidoo NEO X me semble aller plus loin encore en terme de qualité de construction et de prestation (lecteur optique en moins évidemment).

En tous cas autant de possibilités, une construction de cette qualité (topologie et composants) à ce prix, il a de quoi inquiéter les concurrents haut de gamme qui ne proposent pas forcément mieux, mais pour nettement plus cher.

 

De l’extérieur comme de l’intérieur, le Zidoo NEO X c’est beau, c’est véritablement bien construit. C’est un appareil qui respire la qualité et dont le marketing insiste sur des éléments techniques qui s’avèrent factuels et pertinents (pour une fois).

Il me reste à effectuer quelques mesures, tester des films et faire des écoutes, mais de prime abord, le NEO X c’est du tout bon !

 

Jeff_jacko
HCFR – Octobre 2021

 

– lien vers le sujet HCFR dédié à la Zidoo Neo X (Ampli Casque/DAC/Préampli/Mediaplayer) : https://www.homecinema-fr.com/forum/amplificateurs-casques/zidoo-neo-x-ampli-casque-dac-preampli-mediaplayer-t30115024.html

 

 

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