Test_CR utilisateurs HCFR : JVC DLA-NP5 doté du tout nouveau firmware 2.0

Test_CR utilisateurs HCFR : JVC DLA-NP5 doté du tout nouveau firmware 2.0

Compte-rendu de Nicolas_DTSman

 

J’ai eu l’opportunité de voir à l’œuvre le JVC NP5 de Karim avec le nouveau firmware 2.0. C’était aussi l’occasion de calibrer le projecteur. Totalisant désormais plus de 150h on peut considérer que la lampe a subi sa première phase de rodage.

En effet, à la mesure on constate que le rouge est en défaut traduisant une légère usure dans le temps de la lampe. Je m’aperçois également que le gamma est bien en dessous de 2.2 dans sa valeur par défaut et que le gamut REC709 n’est pas optimal.

Je profite donc de l’occasion pour tester la nouvelle version du logiciel d’autocalibration JVC release 13v1.10 compatible avec les projecteurs de la gamme NP5, NZ7, NZ8 et NZ9 entres autres.

Je réalise donc une autocalibration à la fois pour le gamma et pour la couleur afin de remettre le projecteur dans les paramètres optimaux.

Ce procédé déjà détaillé dans les précédents tests HCFR permet de ré-étalonner les valeurs du projecteur. Il faut donc être méticuleux et bien conserver le fichier de backup en cas de mauvaise manipulation. D’ordinaire, ,je n’utilise cet outil que si j’estime le projecteur trop loin de ses valeurs d’origines, ce qui est le cas ici. Dans le cas contraire les réglages internes du projecteur permettent très souvent de s’en sortir assez facilement.

Toujours est-il que le résultat avant/après calibration est sans appel. Le gamma retrouve sa valeur par défaut autour de 2.2 et ses 3 composantes sont quasi alignées, facilitant ainsi le réglage de la température de couleur.

Mesure du gamma avant/après calibration :

 

Mesure de la température de couleur avant/après calibration :

 

De même le gamut REC709 retrouve ses valeurs optimales, s’en suit là aussi un meilleur étalonnage des saturations/teintes/luminosité des couleurs primaires et secondaires.

 

Idem en BT2020 les saturations sont « propres » dans la limite de couverture de l’espace de couleur permis par le NP5:

 

Une fois de plus le logiciel JVC a été d’une aide précieuse pour faciliter la calibration.

Dans le cas présent, sur 2m35 de base toile pleine de gain 1, Karim utilise son NP5 en lampe BAS pour limiter la nuisance sonore.

Après calibration, j’ai mesuré 68Nits, une luminosité plus que confortable pour un usage SDR.

Mais en sera-t-il de même pour le HDR ? C’est aussi tout l’intérêt de cette mise à jour firmware 2.0 qui offre un nouveau mode baptisé « Auto Wide » dans la gestion du FrameAdapt HDR. Le Frame Adapt étant le Dynamic Tone Mapping « maison » de JVC.

Au préalable, je teste aussi l’autocalibration JVC sur une seconde mémoire pour l’usage du FrameAdapt HDR 2 (il y a désormais 3 mémoires disponibles pour l’usage du FrameAdapt). Je suis un peu surpris de la forme de la courbe cible de luminance effectuée par le logiciel JVC, entre le pic cible maxi atteint vers 65% et surtout le léger creux obtenu après vers 80%.

À noter qu’il ne corrige rien dans le cas présent puisque la mesure (en bleu) se superpose à peu de chose près à la courbe cible (en blanc). Donc ici l’autocalibration du gamma HDR n’apportera rien de visible. Ce que nous avons d’ailleurs constaté plus tard à l’essai en basculant de la mémoire Frame Adapt HDR1 à HDR2.

 

À la mesure en mode FrameAdapt Wide, je retrouve quasiment la même courbe de luminance (L*). Un clipping atteint vers 60-65% et un léger creux vers 80%.

On voit aussi que la courbe mesurée se cale sur un max content de 1000Nits qui semble être la cible de travail du FrameAdapt.

Étant donné que le FrameAdapt est dynamique, il ne faut pas se fier à cette mesure dans l’absolu. D’ailleurs l’utilisateur ne peut intervenir sur cette courbe sauf en désactivant le FrameAdapt et en repassant sur un traitement static du HDR.

 

Après avoir préalablement activé le Theater Optimizer, nous avons donc passé plusieurs extraits en HDR pour juger du résultat de ce nouveau mode « Auto Wide » versus « Auto Normal ».

Sur le film Aquaman, les scènes de jour comme de nuit ressortent plus dynamiques et lumineuses en utilisant ce nouveau mode « Auto Wide ».

En fait, suivant les scènes, il va choisir l’un des 5 modes manuels (-2 ; -1 ; 0 ; 1 ; 2) tout comme le fait le mode « Auto Normal » mais en favorisant la luminosité globale de l’image.

Malgré tout, la rosace vers 51 min ne ressort pas brulée et passe très bien alors même que le projecteur se base uniquement sur la couche HDR10 du film et non sur la couche DolbyVision.

De même, la scène du marché vers 1h20 est bien plus à son avantage en mode « Auto Wide » qu’en mode « Auto Normal ». C’est une scène de zénith donc la luminosité doit être de mise.

Le FrameAdapt propose de travailler soit en mode image soit en mode scène.

Je sais que j’avais préféré en son temps le mode scène dont les transitions sont plus douces.

Il m’est en effet arrivé de voir à plusieurs reprises comme un bref micro pompage en mode Image (exemple sur les scènes de jour dans le désert du film Monster Hunter).

Micro pompage que l’on peut aussi reproduire en LLDV sur tout autre diffuseur si les réglages sont inadéquats.

À l’utilisateur de choisir le mode qui lui conviendra le mieux, un peu comme le choix d’activer ou pas l’iris dynamique.

Toujours est-il que sur l’introduction du dernier James Bond (No Time To Die), dans la scène avec le paysage neigeux visible derrière la baie vitrée, ou bien avec Miss Perigrine, dans la scène dans le jardin avec l’écureuil, le mode traitement par « image » en fait beaucoup trop et a une fâcheuse tendance à bruler les hautes lumières (bleu du ciel ou blanc de la neige) conférant même un aspect fluo peu naturel au rendu.

Ces défauts sont atténués en mode traitement par « scène ».

Malgré tout, toujours sur ces mêmes extraits, c’est le mode Wide qui donne le rendu le plus homogène pour compenser le manque de luminosité.

Et il faut bien reconnaître que globalement, Karim peut visionner avec un certain confort la plupart de ses films HDR tout en restant en mode bas.

Autre extraits où le FrameAdapt donne un résultat que je qualifierai cette fois de mauvais, c’est sur le film Monster Hunter et notamment les scènes dans le désert.

Là rien n’y fait, quels que soient les réglages du DTM, on observe de gros artefacts, comme si le traitement avait atteint ses limites, générant des rendus solarisés avec des couleurs douteuses. Vraiment très curieux. Pensant à un bug de lecture nous avons relancé le film plusieurs fois mais en vain.

Sur l’introduction du film Top Gun Maverick, les détails de carlingue des avions est plutôt bon malgré la complexité de la scène (couché de soleil, contre-jour), mais j’aurais souhaité encore un poil de détails en plus dans les scènes sombres.

Sur la série du Seigneur des Anneaux (Les Anneaux de Pouvoir), le projecteur n’étant pas compatible Dolby Vision, c’est la couche HDR10+ qui est lue.

Le projecteur bascule donc d’office en HDR10+, mais curieusement j’ai préféré le rendu via le FrameAdapt mode Auto Wide. L’image ressort plus lumineuse dans sa globalité sans pour autant donner l’impression de brûler les hautes lumières.

 

HDR10+ niveau Haut :

 

HDR10 + Frame Adapt AutoWide :

 

Il m’aurait fallu bien plus de temps pour juger des avantages et inconvénients de cette mise à jour, mais quoi qu’il en soit elle apporte un agrément d’utilisation indéniable surtout lorsque l’on manque de luminosité pour exploiter l’HDR.

Son usage est simple et plug and play une fois renseigné quelques paramètres.

Cependant le résultat n’est pas toujours constant et il reste encore des axes d’amélioration.

Je ne serais donc pas surpris qu’à l’avenir JVC continue d’améliorer son DTM: je pense notamment à la gestion des basses lumières (encore plus de lisibilité dans les scènes sombres) ou de certains aspects dans les hautes lumières et artéfacts de rendu (amplifié par le mode de traitement par image).

Malgré ces progrès, il reste selon moi encore du chemin à JVC pour égaler le naturel de rendu des DTM externes (certes forts coûteux) type MadVR ou Lumagen Pro pour ne citer qu’eux.

 

 

Nicolas_DTSman
HCFR – Décembre 2022

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux projecteurs laser JVC DLA-NZ7 et DLA-NZ8 : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2021-jvc-dla-nz7-nz8-laser-4k-e-shft-x-8k-voir-post-1-t30116417.html

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux projecteurs laser JVC DLA-NZ9 & 25LTD : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2021-jvc-dla-nz9-25ltd-laser-4k-e-shiftx-8k-post-1-t30116418.html

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux projecteurs a lampe JVC DLA-NP5 : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2022-jvc-dla-np5-lampe-4k-hdmi-2-1-t30116416.html

 

 

 

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