Nick Cave a écrit:Le fait que le Soudan et la Mauritanie soient cités, c'est ça qui permet de généraliser et de dire "L'esclavagisme se retrouve presque essentiellement dans des pays arabes" ?
La conclusion me semble tout de même hasardeuse.
Concernant les chiffres, celui qui revient le plus souvent (et par l'ONU lui-même) c'est 27 millions (et 246 million d'enfants). C'est des chiffres retrouvés sur le site de l'ONU
ici et aussi ailleurs. Si je prend la source des "200 à 250 millions d'esclaves" du wiki, le lien donne vers le Que Sais-Je de Maurice Lengellé-Tardy "L'esclavage moderne" de 1999. N'ayant pas ce livre, la statistique est invérifiable et on ne sait pas sur quoi il se base.
Je m'auto-quote car depuis cette discussion, j'ai trouvé le livre de Maurice Lengellé-Tardy dans une bibliothèque municipale.
Le wikipedia français disait donc ceci :
wikipedia FR a écrit:L'Organisation des Nations Unies (et ses institutions spécialisées que sont le Bureau international du travail et L'Organisation internationale du travail) estime qu'il y aurait aujourd'hui 200 à 250 millions d'esclaves adultes à travers le monde auxquels s'ajouteraient 250 à 300 millions d'enfants de 5 à 14 ans au travail[1]. Ces chiffres recouvrent toutefois des situations très diverses.
Dans son livre, Maurice Lengellé-Tardy écrit ceci :
Maurice Lengellé-Tardy a écrit:A une époque où rien n’échappe aux statisticiens où par exemple, les variations annuelles de la consommation moyenne par habitant de papier ou de sucre à Bornéo ou au Sinvite45 sont suivies avec attention et rigueur, aucune statistique précise ne permet curieusement de rendre compte de l’ampleur du phénomène – autrement plus conséquent – de la servitude.
Les estimations fournies pour les institutions spécialisées des Nations Unies s’élèvent à 200 millions d’esclaves adultes dans le monde plus 250 à 300 millions d’enfants de 5 à 14 ans au travail. Le total est égal à 10% de la population :mondiale. Il serait comparable à la population des seuls pays développés (Amérique du Nord, Europe, Japon et Australasie). En supposant que la plupart des esclaves travaillent pour des ménages habitant les pays occidentaux (4 personnes par ménage), on retombe sur l’estimation que donnait Carcopino du nombre des esclaves à Rome à l’époque de Trajan : environ quatre par ménage.
Au cours de ce siècle , cependant prodigue en mensonges, l’illusion de l’abolition de l’esclavage relègue parmi les vieilles lunes les balivernes politiques les plus tenaces sur le bonheur des peuples…
Se référant à ces estimations – plausibles peut-être surtout parce que invérifiables – Martin Monestier et Dominique Torres ont fait récemment état de ces chiffres qui dépassent largement les estimations les plus élevées de la traite des Noirs ou du nombre des esclaves détenus jadis dans les plantations américaines. L’esclavage n’a jamais à ce point prospéré que depuis qu’il est aboli !
Le second des auteurs que nous venons de citer propose trois nouveau critères de définition de la servitude contemporaine : la séquestration, la confiscation des papiers et l’absence de rémunération légale. Notre thèse est que les critères de l’esclavage moderne sont extrêmement larges, que les liens entre maîtres et esclaves se développent de façon incoercible, qu’en d’autres termes, l’esclavage a toujours et sera toujours comme inhérent au progrès économique… du moins tel que l’espèce humaine l’a jusqu’ici mis en oeuvre.
Nous ne faisons pas ici de distinction entre le sort de la bonne claquemurée dans la mansarde d’un appartement luxueux de Neuilly et celui du travailleur légalement payé l’équivalent de quelques centaines de francs dans une usine de Thaîlande, de l’immigré clandestin suant dans un atelier du Marais ou de la Chinatown, du chômeur en fin de droits échoué sur le trottoir…et cependant libre comme l’air !
D'une part, bien qu'il cite le chiffre des Nations Unies, Il ne le valide aucunement et sa propre définition de l'esclavage est très large.
D'autre part, sur la même double page où il cite les estimations des Nations Unies on trouve à gauche une carte de 1994 (attribuée à l'organisation Anti-Slavery, ce qui correspond à la note de bas de page 2 sur le wiki) où on peut lire la distribution de l'esclavage et voir qu'il est présent un peu partout et en particulier en Inde-Népal-Pakistan (100 millions d'esclaves) et que les critères retenus sont assez larges puisque sont inclus les prostituées asiatiques et les opposants chinois dans les camps de travail. A noter que le wikipedia met l'accent sur le Soudan et la Mauritanie :
Wikipedia FR a écrit:L'esclavage classique perdure toujours aujourd'hui, bien qu'officiellement aboli dans tous les pays du monde depuis plus de 20 ans (la Mauritanie n'y a officiellement mis fin par décret que le 5 juillet 1980). Certains auteurs font état de rumeur concernant la persistance de marchés aux esclaves dans certains pays, notamment au Soudan et en Mauritanie (où l'on estimait qu'en 1994 11 millions d'habitants, soit 45 % de la population, sont esclaves)[2] ou dans les pays du Golfe Persique[1].
alors que la carte mentionne 15 points chauds d'esclavagisme et que c'est l"Inde-Népal-Pakistan (100 millions d'esclaves) qui décroche la timbale, avec la Chine derrière (20 millions) et c'est pourtant sur la Mauritanie et le Soudan que l'auteur du Wiki met l'accent en ne retenant que ces 2 pays de la carte d'Anti-Slavery.
A noter aussi qu'à aucun moment, Lengellé-Tardy ne se focalise sur les arabes ou les musulmans. Contrairement à ce que peut laisser croire les extraits choisis par wikipedia. Lengellé-Tardy passe en revue toutes les formes modernes d'esclavage en revenant aussi sur les formes anciennes et l'Histoire. Sur les 5 parties du livres, il y a seulement un chapitre sur les liens entre religion et esclavage à travers l'analyse du rôle du vaudou, du Christiannisme et de l'Islam.