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Le coin des sciences avec Robert64

Message » 06 Mai 2020 18:28

ngc1976 a écrit:....
Dans la conférence il parle du même ordre de grandeur: "1 gramme suffirait à raser Paris" :o

Oui, parce que quand je dis 0,7 g, c'est au total: 0,35 de matière et 0,35 d'anti matière. De toute manières, c'est le carburant qui a la plus forte densité énergétique . :lol:
J'en reviens à ma question: comment un résidu de matière aurait pu subsister alors que tout le reste aurait disparu dans une annihilation totale?
.....
Qu'il y ait eu un peu plus de matière que d'antimatière à l'origine, ça me parait mince comme hypothèse.

En fait ça n'a pas été une explosion: tant que la température de l'univers dépassait 5 milliards de degrés, les électrons interagissaient avec les photons pour créer des paires électron/positron, qui s'annihilaient en permanence. Quand la température a baissé en dessous de ce seuil, seule l'annihilation a continué jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un petit résidu de matière. Donc, ceci prouve bien que parmi tous ces mécanismes symétriques, il y a forcément une asymétrie quelque part pour qu'il reste du "rab" de matière. Et c'est cette asymétrie que tout le monde cherche, au CERN et ailleurs.
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Message » 06 Mai 2020 21:53

Sauf si l'antimatière est répulsive, et que cette annihilation n'a eu lieu qu'en partie jusqu'à ce que les gravitations respectives de la matière et de l'antimatière les maintiennent à l'écart l'une de l'autre. L'antimatière pourrait alors occuper des zones sphériques de champ répulsif que la matière ne pourrait approcher (un peu comme des fontaines blanches, mais ça pourrait surtout correspondre aux bulles de vide qu'on voit dans les simulations entre les amas et filaments), et dans ce cas il n'y aurait pas forcément d'asymétrie :wink:
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Message » 07 Mai 2020 9:57

Je suis très sceptique, mais pourquoi pas?
Mes objections:
1) Ce découplage matière/antimatière s'étant produit très tôt, tout a suivi l'inflation et l'extension de l'univers, donc, l'AM s'est forcément répandue partout.
2) Je ne vois pas comment une bulle d'AM répulsive peut rester stable, puisque chaque atome n'a qu'une envie, c'est de se barrer loin des autres.
3) Si on observe facilement et un peu partout la matière dans l'univers, l'anti matière reste obstinément invisible. Pourquoi ?
4) Enfin et surtout: les forces gravitationnelles sont ridiculement faibles devant les electro magnétiques et nucléaires. Ce qui fait que lors d'événements violents (explosions variées, supernovaes, etc..., ) il y a forcément des projections de matière très loin, jusque dans les bulles d'AM, et la gravitation répulsive est bien trop faible pour l'empêcher. Or un phénomène d'annihilation ma/am a une signature caractéristique en rayonnement gamma à 511 KeV, que l'on n'observe pratiquement pas.
Donc, il est urgent d'attendre d'avoir des résultats d'expériences indiscutables, ce qui finira bien par arriver.
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Message » 07 Mai 2020 20:04

La traque continue:

ASYMÉTRIE PARMI LES NEUTRINOS
Des résultats préliminaires de l'expérience T2K, au Japon, montrent que les comportements des neutrinos et de leurs antiparticules diffèrent. Le non-respect de cette « symétrie CP » est crucial pour comprendre pourquoi il y a plus de matière que d'antimatière dans l'Univers.
(Une piste ?)

Ref: The T2K Collaboration, Nature, 580, 339, 2020.
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Message » 07 Mai 2020 22:22

1) Effectivement l'am a dû s'immiscer partout où c'était possible.
2) Ce serait une stabilité par conséquence, non intrinsèque: l'am se retrouverait "plaquée" vers le "bord" de la bulle (ou sa surface, mas c'est pour imager car ce n'en serait pas une). Il n'y aurait rien au centre, ou alors éventuellement une singularité. Il faudrait déterminer ce qui se passerait à la "frontière" entre le champ attractif de la ma et le champ répulsif de l'am, qui correspondrait au "bord" de cette bulle d'am, où celle-ci serait accumulée. Ainsi ce serait la présence de ma qui délimiterait les zones d'am. Sans ma, on aurait un univers où l'am ne se trouverait qu'en périphérie.
3) Ma tentative de réponse ci-dessus implique une raison pour laquelle on ne verrait pas l'am. Mais il pourrait y en avoir d'autres, probablement même. Jusqu'ici on prétend que la matière noire n'interagirerait pas avec la lumière, on pourrait l'envisager pour l'am. De plus je suis tombé sur une particularité de taille en réfléchissant à tes objections: l'antiphoton ben c'est le photon lui-même, vu que sa masse est nulle et qu'il n'a pas de charge électrique. Je ne vois pas trop quoi en faire pour le moment, mais c'est quand même pas anodin.
Du coup j'ai une question: je suppose que l'am aurait une masse de valeur négative. Si on suit e=mc², l'énergie associée serait-elle de valeur négative? Dans ce cas on ne devrait pas pouvoir l'observer avec des intruments optiques classiques (on ne la verrait même pas à l'oeil nu, à moins que la rétine ait des cellules sensibles à une "énergie négative").
4) Bonne question :ane:

As-tu regardé la conférence de Gabriel Chardin? Vers la fin il parle de ta deuxième objection, et notamment d'espaces vides inexpliqués à l'endroit où notre univers aurait commencé mais j'ai pas tout suivi, il était en mode accéléré faute de temps, faut que je la revoie.
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Message » 07 Mai 2020 22:48

ngc1976 a écrit:Jusqu'ici on prétend que la matière noire n'interagirerait pas avec la lumière, on pourrait l'envisager pour l'am.

Non, les quelques atomes d'am que l'on sait fabriquer sont bien visibles.
De plus je suis tombé sur une particularité de taille en réfléchissant à tes objections: l'antiphoton ben c'est le photon lui-même, ....

Ben oui, ce n'est pas nouveau: le photon est son propre anti photon. Et ?
Du coup j'ai une question: je suppose que l'am aurait une masse de valeur négative. Si on suit e=mc², l'énergie associée serait-elle de valeur négative?

Bien sûr que non! ça impliquerait que l'annihilation ma/am dégage une énergie nulle, ce qui est contraire à la relativité (et aux observations)

Vers la fin il parle de ta deuxième objection, et notamment d'espaces vides inexpliqués à l'endroit où notre univers aurait commencé mais j'ai pas tout suivi, ...

Il est important de bien avoir en tête que la structure "en éponge" de l'univers à grande échelle a pu être reproduite en simulation avec une assez bonne corrélation, lesquelles simuls ont été faites en rentrant les lois et données physiques connues aujourd'hui, sans la moindre hypothèse "exotique".
Donc...
Au fait, il n'y a pas d'endroit où l'univers à commencé, c'est partout.
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Message » 09 Mai 2020 11:52

@ ngc 1976
Au fait, j'ai un peu complété mon post du 6 mai 12 h 14
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Message » 10 Mai 2020 0:24

Tes calculs sont bons :ane: par contre je me suis pas foulé:
Mh= 56exp12/c²= 6,2308exp-4 kg soit 0,62g en effet. Mais dans cet exemple ça correspond à la masse de matière fissile nécessaire pour obtenir une telle énergie dans le cadre d'une fission nucléaire... Comment fait-on le lien avec une réaction ma/am?

Robert64 a écrit:Non, les quelques atomes d'am que l'on sait fabriquer sont bien visibles.

Ok je ne savais pas. Observation directe ou détection indirecte?

Robert64 a écrit:Ben oui, ce n'est pas nouveau: le photon est son propre anti photon. Et ?

Ben rien c'est ce que j'ai écrit, j'apprends au fur et à mesure, et pour moi c'est nouveau :wink: Quoique, rien.. On recherche une asymétrie, et à ma connaissance c'est la seule particule qui soit sa propre antiparticule, qui n'ait pas (à avoir) de pendant parmi les antiparticules. De ce point de vue ce n'est pas une asymétrie, mais c'est un peu comme si le photon (la lumière), était "l'entité de symétrie" entre pa et ap (entre ma et am). Cette particularité (sans jeu de mot...) a elle seule suffirait peut être à s'affranchir de l'apparente nécessité d'une asymétrie. J'en sais rien, mais amha ce cas particulier doit avoir au moins une implication particulière.

Robert64 a écrit:Bien sûr que non!

Ben si je pose la question c'est que la réponse ne m'est pas évidente (toi tu es spécialiste en la matière alors que moi j'apprends hein), inutile de m'asséner un "bien sûr que non!" :-? (d'ailleurs j'ai plutôt tendance à me méfier des "évidences", et en l'occurrence y'a un problème d'évidence quelque part puisqu'on bute toujours).

Robert64 a écrit:ça impliquerait que l'annihilation ma/am dégage une énergie nulle, ce qui est contraire à la relativité (et aux observations)

Oui vu comme ça ok. Ne serait-il pas possible que les propriétés de l'am changent quand elle entre en contact avec la ma avant leur annihilation?

Concrètement tu ne conçois pas l'existence de "masse négative" ou "d'énergie négative"? Ou ni l'une ni l'autre?

Robert64 a écrit:Il est important de bien avoir en tête que la structure "en éponge" de l'univers à grande échelle a pu être reproduite en simulation avec une assez bonne corrélation, lesquelles simuls ont été faites en rentrant les lois et données physiques connues aujourd'hui, sans la moindre hypothèse "exotique".
Donc...

Oui mais là il ne parle pas de simulation (t'as pas regardé la conférence...), il montre deux images que je ne connaissais pas issues du "SloAne digital sky survey" où l'on voit bien des accumulations de matière espacées de vide, et de plus à intervalles réguliers:
Image

Robert64 a écrit:Au fait, il n'y a pas d'endroit où l'univers à commencé, c'est partout.
A+

Ça m'a surpris, d'ailleurs je ne comprends pas bien cette phrase que j'ai dû mal interpréter (je cite mot pour mot): "...A l'endroit où l'on a ce que l'on appelle les oscillations baryoniques, acoustiques, c'est-à-dire le reste, en principe dans le modèle standard, de ce qui était au départ de l'Univers."
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Message » 10 Mai 2020 10:38

ngc1976 a écrit:..... Mais dans cet exemple ça correspond à la masse de matière fissile nécessaire pour obtenir une telle énergie dans le cadre d'une fission nucléaire... Comment fait-on le lien avec une réaction ma/am?

Non. On fait simplement l'égalité entre l'énergie (calculée ou/et mesurée) d'un engin connu et la quantité de ma/am qui dégagerait la même énergie.
La quantité de matière fissile ou fusible n'intervient pas dans le calcul. Par contre, si on pouvait peser la quantité de matière fissile ou fusible avant et après l'explosion, la variation de masse serait aussi en conformité avec mc²
Ok je ne savais pas. Observation directe ou détection indirecte?

Sais pas!
.....
Ne serait-il pas possible que les propriétés de l'am changent quand elle entre en contact avec la ma avant leur annihilation?

Les annihilations ma/am réalisées au CERN sont parfaitement conformes au modèle standard (dont tout le monde sait qu'il est incomplet)
Concrètement tu ne conçois pas l'existence de "masse négative" ou "d'énergie négative"? Ou ni l'une ni l'autre?

En l'absence d'indices sérieux, je ne conçois rien. :lol:


....où l'on voit bien des accumulations de matière espacées de vide, et de plus à intervalles réguliers:

Oui, mais à partir du moment où tu retrouves dans une simulation basée sur les lois "classiques" des résultats conformes aux observations, ça veut bien dire que ces lois sont suffisantes, au moins pour expliquer ce que l'on voit.

...d'ailleurs je ne comprends pas bien cette phrase que j'ai dû mal interpréter (je cite mot pour mot): "...A l'endroit où l'on a ce que l'on appelle les oscillations baryoniques, acoustiques, c'est-à-dire le reste, en principe dans le modèle standard, de ce qui était au départ de l'Univers."

Amha, il faut comprendre que au tout début, l'univers primitif était partout le siège de ce genre d'oscillations (ce qui n'est qu'une hypothèse) . Maintenant que c'est bien refroidi, on ne retrouverait ces oscillations que dans les "bulles" de l'éponge, ce qui d'ailleurs indiquerait qu'elles ne sont pas si vides que ça, car les bayons, c'est de la matière.
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Message » 10 Mai 2020 12:00

A propos de mc²:
Chaque seconde, notre soleil convertit par fusion 619 millions de tonnes d'hydrogène en 614 millions de tonnes d'hélium.
Il perd ainsi 5 millions de tonnes de matière par seconde, qui via mc² donnent une puissance de 3,83 x 10 26 W, soit l'équivalent de 91,5 millions de milliards de tonnes de TNT, tout ça pour qu'on puisse dorer sur la plage. :lol:
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Message » 12 Mai 2020 0:09

Robert64 a écrit:Non. On fait simplement l'égalité entre l'énergie (calculée ou/et mesurée) d'un engin connu et la quantité de ma/am qui dégagerait la même énergie.
La quantité de matière fissile ou fusible n'intervient pas dans le calcul. Par contre, si on pouvait peser la quantité de matière fissile ou fusible avant et après l'explosion, la variation de masse serait aussi égale à mc².


En fait je sais que e=mc² est vérifié dans la fission car la masse manquante après fission correspond exactement à la quantité d'énergie libérée dans cette réaction en suivant cette relation. Après je suppose seulement que c'est aussi le cas pour la fusion, mais pour ce qui est d'une réaction nucléaire de type am/ma je ne sais pas.

Dans une fission le principe grosso modo c'est qu'un neutron envoyé sur un atome d'uranium fait séparer celui-ci en deux (avec perte de masse convertie en énergie libérée) et deux ou trois neutrons sont alors expulsés, d'où la réaction en chaîne. J'ai pas encore regardé comment ça se passe pour une fusion et encore moins pour une réaction entre ma et am. C'est-à-dire que je me demande si e=mc² est valable pour l'am ou si la véritable équation serait e=mc²+A ou e=mc²B par exemple, avec A=0 ou B=1 dans le cas de la ma, mais différent en cas d'am. J'anticipe ta réponse: "Non." car seule la charge électrique diffère entre pa et ap, elles ont la même masse (du moins en valeur absolue) et le même spin.

Si je reviens sur cette histoire de photon=antiphoton, dans e=mc² il y a c, la vitesse de la lumière dans le vide donc. Partant du principe que c est une constante et que les considérations pa/ap ne concernent pas le photon, je serais tenté de conclure que e=mc² s'applique en effet aussi dans le cas de l'am, et que du coup elle permet aussi de calculer la quantité d'énergie libérée lors d'une réaction entre ma et am. Raisonnement correct?

Robert64 a écrit:Sais pas!


Tu te fondes sur quoi alors pour répondre que le peu d'am fabriquée en labo est visible? J'ai un peu cherché sur google, le seul truc que j'ai trouvé c'est indirect ce qui ne m'étonne pas vu qu'il ne s'agit que de quelques atomes. Du coup je ne serais pas aussi catégorique que toi sur la visibilité ou non de l'am à l'échelle macro (via un phénomène émergeant). Wait and... see?

Robert64 a écrit:Les annihilations ma/am réalisées au CERN sont parfaitement conformes au modèle standard (dont tout le monde sait qu'il est incomplet)


Ok mais ça ne répond pas à ma question ;)

Robert64 a écrit:En l'absence d'indices sérieux, je ne conçois rien.


Je comprends et respecte ce choix. Moi je préfère essayer d'envisager toutes les éventualités concevables (quoique ça a l'air présomptueux dit comme ça, on ne peut pas savoir si on a tout envisagé, mais bon on peut tenter), même celles qui a priori n'ont pas de sens, quitte à me taper des impasses dans la plupart des cas. C'est le principe de "l'analyse morphologique" de Fritz Swicky, qui lui a quand même permis de concevoir l'existence des supernovae (pour expliquer l'origine des rayons cosmiques), des étoiles à neutrons, des lentilles gravitationnelles... qui ont été confirmées des décennies plus tard. Cette méthode a donc ouvert de nouvelles pistes, dont une qui malheureusement a débouché sur ce concept foireux de matière noire, beaucoup plus tard aussi car il n'était pas écouté, vu que... les indices qu'il trouvait n'étaient pas considérés comme étant "sérieux" (à l'époque il parlait de manque de matière en constatant que la vitesse des galaxies dans un amas, trop rapide pour qu'elles restent groupées).

Le chat Robert64 ^^ a écrit:Oui, mais à partir du moment où tu retrouves dans une simulation basée sur les lois "classiques" des résultats conformes aux observations, ça veut bien dire que ces lois sont suffisantes, au moins pour expliquer ce que l'on voit.


Ce que l'on voit en effet, sachant que dans le modèle standard moins de 5% seulement de ce qui constituerait l'Univers serait visible... Ça ferait seulement 95 % (au moins) de l'Univers à simuler hors observation, une broutille ^^

Tu as dit qu'il fallait garder à l'esprit que les simulations n'étaient que des simulations concernant les accumulations de matière entre des espaces vides. Je te réponds alors que Gabriel Chardin s'appuie aussi sur les observations du SDSS. Et là tu réponds que les simu suffisent...

Robert64 a écrit:Amha, il faut comprendre que au tout début, l'univers primitif était partout le siège de ce genre d'oscillations (ce qui n'est qu'une hypothèse) . Maintenant que c'est bien refroidi, on ne retrouverait ces oscillations que dans les "bulles" de l'éponge, ce qui d'ailleurs indiquerait qu'elles ne sont pas si vides que ça, car les bayons, c'est de la matière.
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Ce qui serait compatible avec l'idée que l'am supposée disparue se trouverait dans ces bulles.
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Message » 12 Mai 2020 10:16

ngc1976 a écrit:....
En fait je sais que e=mc² est vérifié dans la fission car la masse manquante après fission correspond exactement à la quantité d'énergie libérée dans cette réaction en suivant cette relation. Après je suppose seulement que c'est aussi le cas pour la fusion, mais pour ce qui est d'une réaction nucléaire de type am/ma je ne sais pas.

C'est pareil dans tous les cas: la masse qui reste après réaction, c'est la somme des masses initiales - mc²
Dans le cas d'une annihilation, il ne reste que l'excédent de matière ou d 'antimatière, si excédent il y avait . Si les quantités initiales étaient strictement égales, il ne reste rien. A noter qu'une telle annihilation n'est pas stricto sensus considérée comme une réaction nucléaire. Question de vocabulaire.

... J'anticipe ta réponse: "Non." car seule la charge électrique diffère entre pa et ap, elles ont la même masse (du moins en valeur absolue) et le même spin.

Oui, sauf peut être une éventuelle asymétrie que tout le monde cherche.
Si je reviens sur cette histoire de photon=antiphoton, dans e=mc² il y a c, la vitesse de la lumière dans le vide donc. Partant du principe que c est une constante et que les considérations pa/ap ne concernent pas le photon, je serais tenté de conclure que e=mc² s'applique en effet aussi dans le cas de l'am, et que du coup elle permet aussi de calculer la quantité d'énergie libérée lors d'une réaction entre ma et am. Raisonnement correct?

En fait,le photon est concerné en ce sens que toute la masse qui a disparu a été transformée en photons.
Tu te fondes sur quoi alors pour répondre que le peu d'am fabriquée en labo est visible?

Sur la publication d'origine Cern , de mémoire.
Mais, sur une des expériences du Cern, il y a parfois de l'énergie manquante, qui pourrait s'interpréter, dans le cadre d'une théorie de supersymétrie par la création d'une particule de matière noire.
Mais pas d'affolement, cette théorie de supersymétrie prévoit tout un tas de nouvelles particules ...que l'on n'a pour l'instant jamais vues.
Ce qui serait compatible avec l'idée que l'am supposée disparue se trouverait dans ces bulles.

Certes, mais quand je trouve des crottes au fond de mon jardin, ça n'est pas incompatible avec le fait qu'une licorne soit passée par là. :lol:
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DES SIGNAUX QUI SORTENT DE LA NORMALE

Aucune particule au-delà du modèle standard n'a encore été découverte au LHC, mais certaines mesures de l'expérience LHCb donnent des résultats inattendus. LHCb s'intéresse à certains processus de désintégration rares dans le modèle standard, en particulier ceux qui mettent en jeu les quarks b (bottom). Par exemple, un quark b peut se transformer en quark s (strange ou étrange), alors qu'une paire muon-antimuon est également émise. Ce processus s'explique dans le modèle standard mais il peut servir de sonde pour découvrir une nouvelle physique. En effet, si des particules inconnues existent à plus haute énergie, elles peuvent influencer indirectement les caractéristiques de cette désintégration, c'est-à-dire sans se manifester dans les détecteurs.
Comme ce processus est rare, les déviations se remarquent plus facilement dans les analyses. En comparant les caractéristiques prévues théoriquement par le modèle standard avec les mesures expérimentales, les physiciens ont justement remarqué de telles anomalies: l'analyse de données du LHCb a permis d'en confirmer l'observation dans la répartition angulaire des trajectoires des particules issues de la transformation du quark b en quark s. (1)

D'autres anomalies se sont manifestées dans la fréquence d'observation de mécanismes similaires. Considérés de manière isolée, ces écarts aux prédictions ne sont pas très importants.
Cependant, pris dans leur ensemble, ils forment un ensemble d'indices convergents. Nombre de modèles théoriques ont été mis au point afin d'imaginer une nouvelle physique qui expliquerait ces anomalies, dont l'existence d'une nouvelle particule appelée leptoquark. Cependant, ces anomalies pourraient très bien être dues aux incertitudes sur les caractéristiques prévues par le modèle standard, car les calculs théoriques de ces processus mettant en jeu l'interaction forte sont très complexes. Elles pourraient aussi n'être que des fluctuations statistiques, qui disparaîtraient à mesure de l'accumulation des données par LHCb et par l'expérience Belle II, en cours de démarrage au Japon.

S. G.
(1) Collaboration LHCb, arXiv2003.04831v1, 2020.
Dernière édition par Robert64 le 13 Mai 2020 10:06, édité 1 fois.
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Message » 12 Mai 2020 19:42

Pas très récent, mais une bonne description des expériences.
Exploring how antimatter falls
30 November 2018

Two new experiments at CERN, ALPHA-g and GBAR, have begun campaigns to check whether antimatter falls under gravity at the same rate as matter.
The gravitational behaviour of antimatter has never been directly probed, though indirect measurements have set limits on the deviation from standard gravity at the level of 10–6 (CERN Courier January/February 2017 p39). Detecting even a slight difference between the behaviour of antimatter and matter with respect to gravity would mean that Einstein’s equivalence principle is not perfect and could have major implications for a quantum theory of gravity.

ALPHA-g, a close model of the ALPHA experiment, combines antiprotons from CERN’s Antiproton Decelerator (AD) with positrons from a sodium-22 source and traps the resulting antihydrogen atoms in a vertical magnetic trap about 2 m tall. To measure their free-fall, the field is switched off so that the atoms fall under gravity and the position where the antiatoms annihilate with normal matter allows the rate to be determined precisely.
GBAR adopts a similar approach but takes antiprotons from the new and lower-energy ELENA ring attached to the AD (CERN Courier December 2016 p16) and combines them with positrons from a small linear accelerator to make antihydrogen ions. Once a laser has stripped all but one positron, the neutral antiatoms will be released from the trap and allowed to fall from a height of 20 cm.

ALPHA-g began taking beam on 30 October, while ELENA has been delivering beam to GBAR since the summer, allowing the collaboration to perfect the beam-delivery system. Both experiments are being commissioned before CERN’s accelerators are shut down on 10 December for a two-year period. The ALPHA-g team hopes to be able to gather enough data during this short period to make a first measurement of antihydrogen in free fall, while the brand new GBAR experiment aims to make a first measurement when antiprotons are back in the machine in 2021. A third experiment at the AD hall, AEgIS, which has been in operation for several years, is also measuring the effect of gravity on antihydrogen using yet another approach, based on a beam of antihydrogen atoms. AEgIS is also hoping to produce its first antihydrogen atoms this year.

So far, most efforts at the AD have focused on looking for charge–parity–time violation by studying the spectroscopy of antihydrogen and comparing it with that of hydrogen (CERN Courier March 2018 p30). This latest round of experiments opens a new avenue in antimatter exploration.

The insertion of the ALPHA-g experiment at the Antiproton Decelerator hall at CERN on 12 October.
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Message » 14 Mai 2020 14:25

Désolé pour mes réponses tardives (reprise du boulot + compos en cours + répondre des trucs pas trop cons)(j'ai aussi commencé à écrire à MLR, je m'applique comme un fou ^^).

Robert64 a écrit:C'est pareil dans tous les cas: la masse qui reste après réaction, c'est la somme des masses initiales - mc²

Tu voulais dire "somme des masses initiales moins e/c²" je suppose (je dis ça pour ceux qui lisent).

Robert64 a écrit:Dans le cas d'une annihilation, il ne reste que l'excédent de matière ou d 'antimatière, si excédent il y avait . Si les quantités initiales étaient strictement égales, il ne reste rien. A noter qu'une telle annihilationa n'est pas stricto sensus considérée comme une réaction nucléaire. Question de vocabulaire.

C'est vrai qu'on ne peut pas vraiment parler de modification atomique vu qu'il ne reste rien si les quantités initiales sont égales. Tu as raison de me reprendre, question de rigueur aussi ;)

Robert64 a écrit:En fait,le photon est concerné en ce sens que toute la masse qui a disparu a été transformée en photons.

Ah oui, le rayonnement gamma dont tu parlais plus haut... Mais je ne savais pas que la masse était convertie en photons uniquement, je croyais qu'ils ne représentaient qu'une partie de l'énergie libérée.

J'ai trouvé des cours sur google docs pour essayer de combler mes lacunes (mais j'en ai pour un bail...).

Robert64 a écrit:Sur la publication d'origine Cern , de mémoire.
Mais, sur une des expériences du Cern, il y a parfois de l'énergie manquante, qui pourrait s'interpréter, dans le cadre d'une théorie de supersymétrie par la création d'une particule de matière noire.
Mais pas d'affolement, cette théorie de supersymétrie prévoit tout un tas de nouvelles particules ...que l'on n'a pour l'instant jamais vues.

A mon petit niveau la supersymétrie ne m'a jamais concaincu, au contraire. Dailleurs le LHC était censé suffire pour faire apparaître ou au moins détecter des traces de ces particules symétriques, dont je crois celle du neutrino était la plus "attendue". Rien, nada. Tellement "super" cette supposée symétrie qu'on n'a toujours pas confirmé l'existence de la moindre particule, ni la moindre trace... Les chinois projettent de construire un accélérateur encore plus grand mais je ne ne serais pas surpris si ça ne donne pas plus de résultat de ce côté (ce n'est que mon intuition).

Robert64 a écrit:Certes, mais quand je trouve des crottes au fond de mon jardin, ça n'est pas incompatible avec le fait qu'une licorne soit passée par là. :lol:
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Ben d'un côté on a une matière noire (et une énergie noire) hypothétique aux propriétés très très bizarres dont on essaie de prouver l'existence depuis plusieurs décennies en vain, de l'autre de l'am dont on sait qu'elle existe et qu'on sait même fabriquer. Pour reprendre ton image, tu ne trouves pas que la licorne en l'occurrence ce serait plutôt la matière noire (et l'énergie noire?).

Robert64 a écrit:
Cern1.jpg


DES SIGNAUX QUI SORTENT DE LA NORMALE

Aucune particule au-delà du modèle standard n'a encore été découverte au LHC, mais certaines mesures de l'expérience LHCb donnent des résultats inattendus. LHCb s'intéresse à certains processus de désintégration rares dans le modèle standard, en particulier ceux qui mettent en jeu les quarks b (bottom). Par exemple, un quark b peut se transformer en quark s (strange ou étrange), alors qu'une paire muon-antimuon est également émise. Ce processus s'explique dans le modèle standard mais il peut servir de sonde pour découvrir une nouvelle physique. En effet, si des particules inconnues existent à plus haute énergie, elles peuvent influencer indirectement les caractéristiques de cette désintégration, c'est-à-dire sans se manifester dans les détecteurs.
Comme ce processus est rare, les déviations se remarquent plus facilement dans les analyses. En comparant les caractéristiques prévues théoriquement par le modèle standard avec les mesures expérimentales, les physiciens ont justement remarqué de telles anomalies: l'analyse de données du LHCb a permis d'en confirmer l'observation dans la répartition angulaire des trajectoires des particules issues de la transformation du quark b en quark s. (1)

D'autres anomalies se sont manifestées dans la fréquence d'observation de mécanismes similaires. Considérés de manière isolée, ces écarts aux prédictions ne sont pas très importants.
Cependant, pris dans leur ensemble, ils forment un ensemble d'indices convergents. Nombre de modèles théoriques ont été mis au point afin d'imaginer une nouvelle physique qui expliquerait ces anomalies, dont l'existence d'une nouvelle particule appelée leptoquark. Cependant, ces anomalies pourraient très bien être dues aux incertitudes sur les caractéristiques prévues par le modèle standard, car les calculs théoriques de ces processus mettant en jeu l'interaction forte sont très complexes. Elles pourraient aussi n'être que des fluctuations statistiques, qui disparaîtraient à mesure de l'accumulation des données par LHCb et par l'expérience Belle Il, en cours de démarrage au Japon.

S. G.
(1) Collaboration LHCb, arXiv2003.04831v1, 2020.


Décodeur please ^^ Je n'y connais quasiment rien en quarks et autres muons. Mais du peu que je comprends de cet article, on dirait surtout qu'on ne peut rien conclure pour le moment.

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Gabriel Chardin évoque en effet ces expériences: AEgIS, Gbar (dont il est cosignataire) et ALPHA-g (regarde au moins le dernier quart d'heure, je crois vraiment que ça pourrait t'intéresser). On en saura donc plus l'année prochaine...
ngc1976
 
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Message » 14 Mai 2020 16:17

ngc1976 a écrit:...
Tu voulais dire "somme des masses initiales moins e/c²" je suppose (je dis ça pour ceux qui lisent).

Oui,bien sûr. :thks:

Ah oui, le rayonnement gamma dont tu parlais plus haut... Mais je ne savais pas que la masse était convertie en photons uniquement, je croyais qu'ils ne représentaient qu'une partie de l'énergie libérée.

Ben, c'est tout converti en énergie, donc majoritairement électromagnétique, donc des photons. Sinon, quoi d'autre?
Peut-être un peu d'énergie gravitationnelle, mais ce doit être des fifrelins.
Cela dit, l'émission à 511 KVe, ce doit être le pic. Il est tout à fait possible que le spectre couvre toute la gamme.

A mon petit niveau la supersymétrie ne m'a jamais concaincu, au contraire. Dailleurs le LHC était censé suffire pour faire apparaître ou au moins détecter des traces de ces particules symétriques, dont je crois celle du neutrino était la plus "attendue". Rien, nada. Tellement "super" cette supposée symétrie qu'on n'a toujours pas confirmé l'existence de la moindre particule, ni la moindre trace... Les chinois projettent de construire un accélérateur encore plus grand mais je ne ne serais pas surpris si ça ne donne pas plus de résultat de ce côté (ce n'est que mon intuition).

Il est tout à fait possible que le niveau d'énergie des particules supersymétriques soit hors de portée de la puissance des accélérateurs actuels.
Une situation comme ça:
LhC10.jpg

Certes, mais quand je trouve des crottes au fond de mon jardin, ça n'est pas incompatible avec le fait qu'une licorne soit passée par là. :lol:

Ben non. Ce n'est pas par ce que un fait donné n'invalide pas une théorie que ça la valide. C'est le contraire: il faudrait prouver qu'il n'existe aucun événement qui puisse l'invalider.
Décodeur please ^^ Je n'y connais quasiment rien en quarks et autres muons.

Va falloir t'y mettre: la gravitation quantique, ça va faire fureur sous peu! :lol:
Mais du peu que je comprends de cet article, on dirait surtout qu'on ne peut rien conclure pour le moment.

Ah non: on observe plein d'anomalies que l'on ne sait pas expliquer!
On en saura donc plus l'année prochaine...

Tout à fait: il est urgent d'attendre, et on sera peut-être surpris.
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Robert64
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