Bon..nous ne sommes quand même pas la pour rigoler

..cassons un peu l'ambiance et les cris de la foule en délire avec ce très beau poème qui lui aussi a été mis en musique par Ferre:
La guerre et ce qui s'ensuivit Tu n'en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j'ai vu battre le coeur à nu
Quand j'ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n'en reviendras pas vieux joueur de manille
Qu'un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu'il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l'ancien Légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux
Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que ta danse secoue
Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac la laine et la sueur
Comment vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous faite de la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées
Vous étirez vos bras vous retrouvez le jour
Arrêt brusque et quelqu'un crie Au jus là-dedans
Vous baillez Vous avez une bouche et des dents
Et le caporal chante Au pont de Minaucourt
Déjà la pierre pense où votre nom s'inscrit
Déjà vous n'êtes plus qu'un mot d'or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s'efface
Déjà vous n'êtes plus que pour avoir péri
Chanté par Ferre toujours par ici: https://www.youtube.com/watch?v=zSGH_8Mt8IwPuisque ce poème aborde le thème de la guerre,je ne résiste pas a partager ici un des poèmes les plus violents que je connaisse a ce sujet(parental advisory

) écrit lui aussi par une des "figures" du surréalisme,Benjamin Perret... qui d'ailleurs écrira dans
"le déshonneur des poètes" que
"pas un des poèmes publiés pendant l'occupation ne dépasse le niveau lyrique de la publicité pharmaceutique".Aragon y était ouvertement visé..
http://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_P%C3%A9retEpitaphe pour un monument aux morts de la guerre (Je ne mange pas de pain-là), décembre 1939.(je met tout le texte en "spoiler" au cas ou ce texte pose soucis pour raisons x ou y)