Article intéressant sur la traduction :
https://ninehank.com/2013/02/controvers ... ent-563563Et je me suis permis de poster même si je ne vois pas mon commentaire :
Je me suis attaqué à la lecture de ces livres en français. J'aime lire et écrire. J'ai même une passion pour l'écriture et le choix des mots justes. Dès les premières pages j'ai été stoppé dans ma lecture à plusieurs reprises face à des tournures ou des choix de mots. Pas que ces mots soient mauvais mais il y a comme un choix systématique de compliquer les phrases ou de trouver des mots qui n'apportent rien et sont peu usités.
Dans l'exemple cité, nous avons plus l'habitude de dénoncer une personne ou une chose comme responsable de. Je comprends le choix du traducteur d'avoir voulu appuyer sur l'importance de l’hiver qui est un thème central de la saga. Mais la phrase retenue me rappelle mes années de pigiste où j''étais payé au caractère et ajoutais des mots ou adjectifs inutiles. Ici, pas besoin d'ajouter le qualificatif petit devant froid. Le verbe dénoncer est mal choisi. Il pose un problème de lecture de la phrase car le lecteur va naturellement chercher à associer le verbe à un personnage avant de comprendre le sens réel de la phrase. C'est à chaque fois un temps d'arrêt en ce qui me concerne tant les phrases ne sont pas limpides en lecture. Cela demande beaucoup de concentration par moment au lieu d'entrer dans l'histoire et dans la poésie évoquée par les images peintes par l'auteur. Si je prends du Zola, tout est clair et limpide.
" Il leva une dernière fois les yeux, il regarda les Halles. Elles flambaient dans le soleil. Un grand rayon entrait par le bout de la rue couverte, au fond, trouant la masse des pavillons d’un portique de lumière."
Le lecteur se projette bien avec ce texte et la scène se dévoile immédiatement.
Ce n'est pas le cas avec le style de Solas.
Sa phrase aurait pu gagner en lisibilité :
« Le jour s'était levé clair mais un froid sec trahissait la fin de l'été. »
Le verbe trahir est tout aussi fort que le verbe dénoncer. Mais il est plus adapté ici. Pour Martin ce n'est pas le froid qui est limpide (cela ne veut rien dire) mais le jour ou plutôt le ciel. Pour rappeler le thème du premier chapitre il aurait pu parler d’un froid qui aiguillonne ou mordait mais ce serait alors changer l’intention de l’auteur. Nous restons ici dans l'image très lisible pour le lecteur. C'est un ciel clair. Il y a un froid sec. Nous sentons que l'hiver arrive. Si je devais traduire ce texte, je me serais contenté de cette traduction qui est le reflet de ce que voulait dire Martin. Pas besoin d'ajouter de grands mots ou de faire trop d'effets. Martin n'est pas Zola.