Salut Alain!
haskil a écrit:Et dans le meme temps va dire ca a un hautboiste ou un clarinettiste ou compare le son d'un tuyau d'orgue selon le materiau dont il est compose...
Bien que je connaisse une hautboiste de talent, je ne me riquerais pas à lui dire ça de peur de voir de quel bois elle se chauffe (elle est vraiment charmante mais sportive).
Et pourtant quand je vois toute l'attention qu'elle porte au roseau de sa anche double, je me dis que les physiciens n'ont peut-être pas tord, le point le plus sensible est au bout de l'instrument...
Je viens de relire quelques passages de ce bouquin (très clair et au fait des dernières découvertes scientifiques) que je conseille à tout amateur de musique, même non matheux:
http://images-eu.amazon.com/images/P/27 ... 8.LZZZZZZZDes chercheurs y expliquent le fonctionnement des intruments acoustiques sous l'éclairage des dernières découvertes scientifiques.
Dans le cas de la clarinette, à aucun moment le matériau du tube lui-même n'est évoqué comme une variable du son produit, mais uniquement sa forme EXACTE, et c'est déjà bien compliqué.
Il n'en est pas de même pour la matériau de l'anche par contre, puisqu'elle vibre, elle.
Un certain Arthur Benade a essayé de se faire une clarinette en plastique mais avec un bec de vraie clarinette (anche naturelle donc). Il décrit que le son ressemble vraiment à celui d'une clarinette qu'à partir du moment où il perce les trous de la taille/forme qu'il faut et là où il faut (outre le changement de volume de la colonne indispensable pour jouer une gamme, les trous ouverts agissent sur le son comme autant de filtres passe-haut!).
Il est probable qu'on pourrait aller encore plus loin si on fignolait la forme EXACTE du tube comme le font les facteurs d'instruments, qui n'hésitent pas à faire varier le diamètre interne de quelques dixièmes de mm à certains endroits pour affiner le son, la justesse etc...
Le problème des tuyaux d'orgues est peut-être un peu différent.
D'une part, lorsqu'il y a des tuyaux en bois sur les orgues, le timbre est effectivement très différent de leur voisins métalliques, mais ils n'ont pas
non plus la même forme non plus! Certains sont mêmes fermés en haut, ce qui change tout au niveau physique.
Et si on reste dans le même métal, les tuyaux ayant une forme de cone inversé sonnent beaucoup plus doux que les tuyaux cylindriques.
Là où intervient la matière du tuyau, outre les aspects purement mécaniques de facilité de fabrication et de rigidité suffisante, c'est dans les pertes d'énergie par frottement de la colonne d'air en vibration contre la face interne du tube. Là d'accord. Donc vu la taille des tuyaux d'orgues, on peut imaginer que ça peut jouer sur le son; dans une clarinette sans doute aussi mais dans une moindre mesure il me semble, et bien après toutes les autres variables.
Si l'on en vient au bec du tuyau maintenant, qui fait jouer à un jet d'air le rôle d'une anche (l'orgue est donc de la même famille que la flûte de ce point de vue, alors que clarinette, sax et hautbois ont des anches à pression, un peu comme si le tube était fermé du coté où l'on souffle!), il est clair que sa forme exacte est aussi tout à fait cruciale pour exciter et entrenir les vibrations de la colonne d'air du tuyau. Le métal semble donc tout conseillé pour la précision et les facilités de réglage des pièces du bec (le jet d'air ne doit pas être coupé exactement en son milieu parait-il), mais rien ne doit vibrer dans le bec en question, c'est la vitesse du jet d'air qui joue, donc la matière est peu déterminante.
Les violons, le piano, la guitare, c'est le contraire, outre les cordes, on fait
volontairement vibrer des pièces dont les caractéristiques physiques (élasticité notamment) et donc la matière utilisée, entre directement dans le caractère du son.
haskil a écrit:Mais il est juste
in fine de dire que 99 pour cent du son revient a l'art de celui qui joue...
Et ta remarque vaut pour les violonistes qui sont aussi altistes.
Alain
100% d'accord!
cdlt,
GBo.