J'ouvre avec deux scènes parmi les plus belles pour moi.
Barry Lyndon de Kubrick, avec bien sûr cette scène extraordinaire de séduction entre Marisa Berenson et Brian O'Neal. Aucun mot n'est prononcé - le confesseur de Madame peut en témoigner - la caméra est voyeuse et complice, le tout en lumière naturelle (à la bougie !). En elle se termine avec Barry Lyndon qui rejoint sa conquéte sur le balcon de la salle de jeux dans un lent travelling...
Rien n'est laissé au hasard, rien n'est à changer, le tout dans un format classique qui rappelle en photographie 6x6. Mais Kubrick était autant un photographe qu'un cinéaste.
Et le jeu des deux acteurs est magnifique de retenu. Tout se passe dans le regard, quel dommage que ces scènes (et des acteurs de cette trempe) se fassent si rares...
Vivement la version HD
Casino de Scorcese, avec la rencontre entre Sam Rothstein et Ginger autour des tables de jeu. Le champ - contre-champ parfait entre une Sharon Stone qui minaude, mais qui laisse transparaître son trouble, et un De Niro qui tente de sauver les apparences. Là encore, ce magnifique travelling sur Ginger qui m'a marqué.
Et encore une fois, pas de dialogue, tout passe par le regard...
Un petit screen en 1080i !
En tout cas, belle référence de Scorcese à Kubrick avec ces scènes de séduction dans une salle de jeux...
A vous !
. J'adore ce genre de scènes en fait pas faciles à faire du tout (on tombe la plupart du temps dans le ridicule), venues un peu de nulle part, qui nous arrivent en pleine face alors qu'on ne les attend absolument pas, mais qui sont en fait subtilement bien amenées par tout ce qui s'est passé avant ("You think you know who you are. You have no idea."). D'un point de vue purement artistique tout y est, la musique est bien choisie, et on est d'emblée plongé dans l'action grâce à la caméra qui filme en vue subjective dans la peau de Matt Dillon découvrant la scène au hasard d'une tournée de routine. La mise en situation est particulièrement dense, en quelques séquences tout y est, les bruits de fond accentuent encore le réalisme, et c'est tout juste si on n'a pas l'impression de sentir l'essence et la gomme brûlée. Un travelling illustre la course à bride abattue de Matt Dillon vers la voiture, où il semble alors être seul au monde, puis la tension augmente rapidement et le suspens devient vite insoutenable grâce au jeu d'acteurs enfermés dans leur prison métallique.
Quand je pense que cet ANDOUILLE d'Arthur (le nécrophage de la tv) a cannibalisé cette musique magnifique pour son jeu débile avec des boites.
), bref ca ma suffit, zap !
