Syber, tu es trop catégorique.
Les musiques sont souvent liées à des émotions, dont les images sont données, présuggérées dans les titres, pour orienter l'auditeur.
Si tu enlèves le titre aux 4 saisons, les images sont moins nettes sans clé de décryptage, sans orientation des émotions et des images associées.
Sans le titre "colère pour un sou neuf", l'écoute musicale perd un peu de son sens, de son caractère évocateur, même si on se doute bien que c'est pas une berceuse ou une musique pour emballer une romantique.
Et que dire de la pavane pour une infante défunte, le beau vélo de Ravel, la truite de Schubert et le tournedos de Rossini ?
Et pourquoi, si tu élimines la Moldau, conserver toutes les parties non lyriques* des opéras, pré-imagées par l'intrigue et par tous les messages linguistiques, gestuels, et les décors ?
Allons-allons, pas de restrictions, sinon c'est la porte ouverte à tous les enfermements !
*C'est marrant, le mot lyrique désigne à la fois le caractère chanté d'une oeuvre (un artiste lyrique), sens que j'utilise ici, et le fait pour un art d'exprimer des sentiments et des émotions.
D'ailleurs, pourquoi dénier ce pouvoir évocateur des sentiments et des émotions à la musique et l'accorder à la seule parole ? Moyens différents, complémentaires, avec leurs spécificités, et leurs combinaisons infinies. Pourquoi vouloir occulter ce pouvoir de la musique ?
On se croirait sur le délicieux topic des "mots oubliés"